Le 3 mars 2017, le ministère de l’Intérieur a publié une décision qui interdit les drapeaux du PYD, du YPG/YPJ et les photographies d’Abdullah Ocalan et de plusieurs symboles du mouvement kurde. Après l’envoi de ce décret aux 16 Landen allemands, la politique de criminalisation des Kurdes en Allemagne a immédiatement augmenté, notamment en Bavière. Cependant, plusieurs tribunaux locaux en Allemagne ont statué qu’aborder des drapeaux des YPG/YPJ et du PYD n’est pas un délit.

L’activiste kurde Ciwan Çewlik, qui fait du travail politique et culturel en Allemagne depuis plusieurs années, était monté sur une scène pour soutenir la résistance des YPG/YPJ et la révolution du Rojava le 20 juillet 2019. Le ministère turc de la Justice a ouvert une enquête à son sujet et, à la demande de la Turquie, la Cour suprême de Hanovre avait ouvert une procédure contre l’artiste. Ciwan Çelîk a comparu avant-hier jeudi devant la Cour suprême de la ville. La représentation de la cour a décidé que l’affaire ne comportait aucun acte criminel.

Les forces turques continuent leurs opérations contre les bases du PKK, en continuant à utiliser des gaz toxiques dans les tunnels creusés par la guérilla. Il y a actuellement 4000 militaires turcs en opération en Irak et une centaine de points stratégiques seraient occupés durablement. Une nouvelle opération se déroule de la province kurde de Mardin. Des centaines de soldats sont impliqués dans l’opération militaire, et l’armée de l’air turque apporte son soutien. L’armée turque avait mené une opération sur le Mont Bagok dans la nuit de mardi à mercredi, toujours dans la province de Mardin.

Mais dans le même moment, les forces d’occupation turques continuent à faire l’objet d’attaque de la part de la guérilla. Avants-postes attaqués à la roquette, patrouilles ciblées par des snipers, IED détruisant des véhicules, ces formes d’attaques et d’autres sont menée à un rythme soutenu (photos: un blindé transporteur de troupes de type Scorpion visé et touché par une roquette anti-tank, voir la vidéo). En réaction à ces attaques de harcèlements, les forces turques procèdent à des bombardements par l’artillerie, l’aviation et les drones de ce qu’elle identifie comme des unités de guérilla, commettant par la de nombreuses bavures meurtrières aux dépens de la population locale, comme à Zakho où 9 civils ont été tués et 33 autres blessés (voir notre article).

 

Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées Place de la Monnaie pour le Kurdistan, suite aux menaces d’une nouvelle invasion du Rojava par l’armée turque et ses alliés jihadistes (voir notre article). Plusieurs fascistes sont venus provoquer le rassemblement en faisant notamment le salut des « Loups Gris ». Lorsque des militant·es ont réagis, la police est intervenue pour protéger et exfiltrer les fascistes, arrêtant trois Kurdes, confisquant les drapeaux et la sono, et mettant fin à la manifestations. Les trois Kurdes ont été relâchés, l’un d’eux après avoir été frappé par la police.

 

 

En Turquie, à Istanbul, des incidents ont éclaté aux abords de la place Taksim, où 34 personnes avaient été tuées lors du 1er-Mai 1977, et où les manifestants tentent chaque année d’affluer, malgré l’interdiction des autorité. Au total 164 personnes ont été appréhendées «pour rassemblement interdit et refus de se disperser», pour avoir voulu rejoindre la célèbre place, épicentre des grandes protestations anti-gouvernementales de 2013, fermée au trafic et aux défilés. Plusieurs milliers de personnes ont simultanément rejoint dans le calme la manifestation officielle des syndicats et organisations professionnelles, autorisée loin de Taksim, sur la rive asiatique de la mégapole.

 

L’opération militaire turque « Claw-Lock » dans le Kurdistan irakien se poursuit. C’est le 18 avril que l’armée turque a lancé une offensive majeure dans les régions de Metina, Zap et Avashin-Basyan. Officiellement, l’opération vise à détruire les structures du PKK avant qu’il ne puisse reprendre ses activités offensives après les conditions difficiles de l’hiver. Pour ce faire, l’armée turque a mené une série de frappes aériennes à l’aide de chasseurs-bombardiers, de drones et d’hélicoptères d’attaque. Après les bombardements, les forces spéciales turques ont procédé à plusieurs débarquements héliportés.

Cette opération se distingue des précédentes par la collaboration active des forces du gouvernement régional autonome du Kudistan irakien, tenu par un leader féodal étroitement lié à la Turquie, Masrour Barzani. L’offensive turque a d’ailleurs commencé quelques jours après la visite de Barzani à Ankara. Les troupes du PDK ont installé des cordons pour empêcher les mouvements des combattants du PKK. L’autre caractéristique est le lien entre ces raids et des bombardements contre le Rojava: c’est ainsi que la ville de Kobané a subi des tirs d’artillerie. Le 18 avril, l’armée turque revendiquaient la mort de 16 combattants du PKK et la destruction de plusieurs infrastructures, tandis que le 20 avril, le PKK revendiquait la mort de 34 soldats turcs. Des hélicoptères auraient été endommagés et deux drones abattus par les combattants kurdes.

 

 

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Georges Abdallah, Pablo Hasel, Musa Asoglu, Erdal Gokoglu, Thanos Hatziangelou, Georgia Voulgari et les 11 révolutionnaires emprisonnés en Grèce sont en grève de la faim ce samedi 16 pour soutenir les prisonniers politiques Sibel Balaç et Gökhan Yildirim. Sibel Balaç et Gökhan Yildirim sont en « grève de la faim à tombeau ouvert » depuis respectivement le 19 et le 25 décembre 2021 pour dénoncer les conditions de détention dans les prisons en Turquie, surtout celles de type F, et exiger l’abrogation des lois permettant des procès se servant des témoins fantômes.

Sibel Balaç et Gökhan Yildirim

Ce sont 66 personnes qui sont détenues et poursuivies pour « terrorisme » dans la métropole kurde d’Amed (Diyarbakır). Au moins 105 personnes sont recherchées. L’opération policière et judiciaire se fonde sur une enquête préliminaire menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır. Les autorités accusent les personnes concernées de « propagande pour une organisation terroriste » en relation avec la fête du nouvel an kurde de Newroz et de résistance à l’autorité de l’État. Plus d’un million de personnes ont participé à la fête de cette année à Diyarbakır. De nombreuses arrestations ont été effectuées immédiatement après l’événement (voir notre article). Parmi les personnes arrêtées jusqu’à présent figurent le propriétaire de l’hebdomadaire en langue kurde Xwebûn, Kadri Esen, et le journaliste Ali Koçer. Les personnes arrêtées sont détenues au siège de la police de Diyarbakir.

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Les unités spéciales de la police turque ont fait une descente dans le bâtiment de la branche du Parti démocratique des Peuples (HDP) de Cizre, aux premières heures de la matinée, lundi. Les policiers ont cassé les portes du bâtiment et fouillés les locaux pendant deux heures. Parallèlement, des perquisitions ont été effectuées dans les quartiers de Cudi, Dağkapı, Nur, et dans le village de Dirsekli. Parmi les 10 personnes placées en garde à vue à l’issue du raid, figurent Mesut Nart, co-président de la branche locale du HDP et Esmer Çıkmaz (50 ans), cadre locale du HDP, dont la fille, Yasemin Çıkmaz, a été exécutée en 2016 dans les sous-sols de Cizre par les forces de sécurité turques. Lors de la descente de police au domicile de l’un des détenus, Burhan Dalmış, sa mère, Behiye Dalmış, a été victime de violences. L’organisation provinciale de Cizre du HDP a organisé un rassemblement mardi matin devant ses locaux pour protester contre le raid et revendiquer la libération des détenus.

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Des travailleurs membres du Syndicat des travailleurs de l’électricité, du gaz, de l’eau et des barrages (Enerji-Sen) affilié à la Confédération turque des syndicats de travailleurs révolutionnaires (DİSK) avaient organisé un sit-in devant la Direction générale de l’électricité de Başkent pour protester contre leur licenciement. La police a attaqué le piquet et arrêté huit travailleurs, dont le président d’Enerji-Sen, Süleyman Keskin. Ces attaques anti-syndicales (licenciements, arrestations) surviennent alors que les conditions économiques deviennent de plus en plus dures pour les travailleurs de Turquie. Les prix de détail à Istanbul ont augmenté de 63,35 % en mars par rapport à la même période de l’année dernière.

Au moins 298 personnes ont été arrêtées lundi à Diyarbakir, lors des célébrations du Newroz, nouvel an kurde dans le bastion kurde de la résistance. Lundi 21 mars, dès les premières heures du matin, des foules de gens parés des couleurs kurdes jaune, rouge et vert, ont commencé à affluer vers la place du Newroz. Les célébrations du nouvel an kurde ont réuni cette année près d’un million de personnes dans la ville métropolitaine, marquant un nouveau record historique. L’événement a été marqué par des attaques policières qui ont commencé le matin et se sont poursuivies tout au long de la journée. Plusieurs personnes ont été battues par la police à l’extérieur de la place. Au moins 298 personnes, dont 150 enfants, ont été placées en garde à vue.