Hier soir, une cinquantaine de personnes s’étaient réunies devant la Galatasaray High School à Istanbul en solidarité avec les étudiants d’Ankara qui s’opposent depuis plusieurs semaines à un projet urbanistique sur leur campus et qui sont systématiquement réprimés (consultez notre dernier article à ce propos). La police s’est présentée devant le groupe avec des canons à eau et a tiré pour le disperser. Une personne a du être hospitalisée, blessée par l’eau sous pression. Dix personnes ont été interpellées après avoir essayé de retourner devant l’établissement après l’intervention policière. Les forces de l’ordre ont plus tard fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher d’autres personnes de se rassembler au même endroit.

Répression d’étudiants à Istanbul

Répression d'étudiants à Istanbul

Depuis plusieurs semaines, les étudiants de la Middle East Technical University d’Ankara dénoncent un projet urbanistique impliquant la destruction de 3000 arbres sur le campus. Les travaux ont néanmoins débuté ce lundi. Des centaines de manifestants étaient présents dès le matin. Tout au long de la journée, ils ont tenté de planter des arbres en guise de protestation, la police intervenant de manière régulière. A la tombée de la nuit, les interventions se sont musclées, les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule assistées par un hélicoptère qui survolaient la zone. Les manifestants ont répliqué en lançant des pierres, l’un d’entre eux a été interpellé. Ils aurait endommagé un véhicule de la ville.

Protestation à l’université d’Ankara

Protestation à l'université d'Ankara

Des centaines de personnes s’étaient réunies ce dimanche à Nusaybin, petite ville située à quelques kilomètres de la frontière syrienne. A l’appel du parti pro-kurde BDP et du Democratic Union Party, elles avaient l’intention de marcher jusqu’à la frontière pour dénoncer la récente décision du gouvernement turc de construire un mur de 2,5 kilomètres le long de la frontière turco-syrienne pour empêcher tout passage. La police n’a pas laissé les manifestants atteindre la frontière, faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. De l’autre côté de la frontière, plus de mille Kurdes s’étaient réunis pour protester contre l’intervention de la police turque. La construction du mur a débuté il y a une quinzaine de jours.

Construction d’un mur à la frontière turco-syrienne

Construction d'un mur à la frontière turco-syrienne

Selon un rapport publié récemment, entre le 7 septembre et le 7 octobre, au moins 102 Kurdes, parmi lesquels 29 étudiants, ont été interpellés et placés en garde à vue par les autorités turques. Finalement, 24 d’entre elles ont été emprisonnées sous l’accusation d’appartenance à une organisation terroriste. Les auteurs du rapport soulignent que ce bilan ne tient pas compte de la répression visant la gauche turque ni le mouvement populaire du parc Gezi.

Par ailleurs, le 2 octobre, un 22ème maire du parti pro-kurde BDP a été destitué de ses fonctions par le Conseil d’Etat après la confirmation de sa condamnation dans l’affaire KCK, association accusée d’être la branche urbaine du PKK et dans le cadre de laquelle des centaines de personnes sont poursuivies et jugées depuis 2010.

La police turque est intervenue dans la nuit de vendredi à samedi à Ankara pour disperser des étudiants qui s’opposaient au début des travaux contestés de construction d’une route sur leur campus universitaire. Sur ordre de la municipalité de la capitale turque, les engins de terrassement, protégés par d’importants effectifs des forces de l’ordre, sont entrés en action vers 22h00 locales et ont commencé à déraciner des arbres pour permettre le passage d’une route au milieu d’un parc de l’université technique du Moyen-Orient (ODTU). Rapidement prévenus du coup d’envoi des travaux, des dizaines d’étudiants se sont rassemblés devant les grilles de l’établissement. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Ce projet d’aménagement contesté, qui prévoit la destruction de quelque 3.000 arbres, agite l’université technique du Moyen-Orient d’Ankara depuis plusieurs semaines.

A la mi-septembre, de multiples manifestations s’étaient déroulées à travers la Turquie pour dénoncer la mort de deux jeunes hommes en juin et en septembre dernier. Ceux-ci ont tous les deux été tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Dans le district de Kadikoy (sur la rive asiatique d’Istanbul), la foule était descendue dans la rue trois nuit d’affilée, durant lesquelles la police avait abondamment fait usage de gaz lacrymogène, blessant des dizaines de personnes. De nombreuses autres avaient été interpellées, et seize d’entre elles sont aujourd’hui poursuivies pour ‘violation de l’Assembly Law’ et ‘résistance à des officiers en fonction’. L’acte d’accusation déclare qu’ils ont résisté et fait usage de la force contre la police, qu’ils ont lancé des pierres, des feux d’artifices et qu’ils ont bloqué la circulation par leurs barrages. Le procureur a requis sept ans de détention à leur encontre.

Police anti-émeute place de Kadiköy

Quelques 200 étudiants s’étaient massés à proximité de l’entrée du campus de la Middle Eastern Technical University de Ankara où doit commencer la construction d’une autoroute. Les étudiants dénonçaient également les descentes de police menées le 30 septembre dernier contre des militants de gauche. Les travaux entraîneront la destruction, entre autre, de plus de 3000 arbres sur le terrain de l’université. Depuis le 6 septembre, les manifestations d’opposants au projet se multiplient et sont invariablement réprimées par les forces de l’ordre. Hier, la police n’a pas dérogé à la règle. Elle a eu recours à des canons à eau et à des gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement. Une grenade lacrymogène a, en outre, mis le feu à une zone boisée du campus.

Incendie à cause d’une grenade lacrymogène

Incendie à cause d'une grenade lacrymogène

Mercredi matin, Bahar Kimyongür était convoqué devant l’Audiencia Nacional de Madrid. Une audience technique où le prévenu a dû formellement répondre à deux questions préalables: «Souhaitez-vous être extradé vers la Turquie ?» (sic) et «Souhaitez-vous renoncer au « principe de spécialité » ?» (dans l’affirmative, le Tribunal ajoute alors aux incriminations figurant dans le mandat d’extradition turc d’autres condamnations qui auraient éventuellement frappé l’intéressé). Bahar Kimyongür a chaque fois répondu «non».

Ses avocats ont demandé un délai de 30 jours pour verser au dossier la traduction des jugements ayant innocenté Bahar en Belgique et aux Pays-Bas. Ce mercredi, Bahar a pu prendre connaissance des deux «nouvelles» pièces avancées par la partie turque: D’abord, une liste reprenant différentes actions, protestations et manifestations ayant eu lieu jusque ces tout derniers jours en Turquie imputés par les autorités d’Ankara au DHKP-C. Ensuite, une lettre de Kimyongür adressée en mai 2007 à l’ambassadeur de Turquie en Belgique et que le CLEA avait rendu publique… Selon ses avocats espagnols la première véritable audience devrait avoir lieu dans un mois et demi.

Depuis plusieurs semaines, le processus de paix entre le PKK et le gouvernement fait du sur place. Dans le sud-est du pays, la population kurde descend dans la rue quotidiennement pour dénoncer le manque d’action du gouvernement et surtout, le manque d’ampleur de ses potentielles réformes. Hier, un des membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy) a en outre souligné l’importance du rôle d’Abdullah Ocalan, le leader du PKK. Il a dès lors exigé que soient améliorées ses conditions de détention. Il a déclaré que sa participation dans les négociations et sa mission politique étaient primordiales pour le dialogue et que tant que sa santé et sa sécurité n’étaient pas assurées, cela serait difficile.

Le 23 septembre, un groupe de guérilleros du TIKKO a attaqué le chantier de rénovation d’une gendarmerie dans le district d’Ovacik. Une bétonnière a été incendiée. La gendarmerie turque a lancé une opération de ratissage avec blindés et appui aérien.

action du tikko

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