Depuis la fin du mois d’avril, les affrontements entre les guérilleros du PKK et les forces armées gouvernementales se multiplient. Samedi, le leader kurde du parti emprisonné à vie depuis 1999 Abdullah Ocalan a annoncé qu’il renonçait à ses efforts pour discuter avec le gouvernement, faute d’avoir pu trouver un interlocuteur. ‘Je n’y parviens pas de là où je suis. La responsabilité incombe maintenant aux commandants du PKK et au BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie – principal parti pro-kurde). A eux de décider ce qu’il faut faire’. Enfin, il a ajouté que cette déclaration n’était pas un appel à la guerre ni à une intensification de la lutte armée. Le gouvernement turque persiste à refuser de négocier avec le PKK et n’a pas tenu l’engagement pris l’an dernier d’octroyer plus de droits à la minorité kurde du pays (15 millions de personnes).

Des guérilleros du PKK ont tiré des roquettes sur une base navale dans la ville turque du sud d’Iskenderun tôt lundi matin, tuant six soldats turcs et blessant sept d’autres. Trois des soldats blessés étaient dans une condition critique et ont été pris à un hôpital militaire à Ankara. Les autorités ont déployé des forces policières et militaires supplémentaires dans le secteur et des opérations de ratissage sont en cours.

Depuis le mois de décembre et suite au regain d’activité du PKK après l’interdiction d’un parti pro-kurde par le gouvernement turc, les autorités ont intensifié leurs offensives contre ses militants, déployant d’énormes moyens humains et matériels. Aujourd’hui, de nouveaux affrontements ont eu lieu dans une région montagneuse de la province de Sirnak proche de la frontière irakienne, alors que les forces de sécurité s’approchaient d’un groupe de guérilleros. Deux soldats et un membre des ‘Gardiens du village’, une milice locale qui se bat contre le PKK aux côtés de l’armée turque ont été tués. Deux soldats ont également été blessés.

Au cours d’un autre conflit dans une zone rurale de la province de Siirt, deux soldats sont morts dans l’attaque d’une patrouille militaire par les guérilleros.

Dans la nuit de mardi à mercredi, cinq membres du PKK ont été assassinés au cours d’une offensive menée par l’armée turque. Un peu plus tard, de nouveaux affrontements ont eu lieu dans la province de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, quand les soldats s’en sont pris à un groupe de guérilleros qui traversaient la frontière depuis les montagnes irakiennes. Selon les forces de sécurité, un soldat a été tué et trois autres blessés au cours de cette nouvelle opération.

L’armée turque a déclenché une offensive dans la région montagneuse due Tunceli dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs hélicoptères avaient été déployés. Vers 4 heures du matin, des affrontements entre les forces de sécurité et des militants du PKK ont eu lieu. Cinq guérilleros ont été assassinés durant l’opération. Selon une source militaire, tous les cinq faisaient partie du groupe qui avait pris d’assaut un poste de commandement militaire près de la ville de Nazimiye le 30 avril dernier, tuant cinq soldats turcs.

La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la Turquie à verser plus de 250.000 euros pour atteinte au droit à la vie et traitements inhumains lors de la répression d’une mutinerie le 27 septembre 1996 à la prison de Diyarbakir (Kurdistan). Huit détenus avaient été battus à mort (les blessures, notamment crâniennes et costales, avaient été infligées par des matraques) lors de l’intervention de 200 policiers des forces d’intervention rapide. 33 autres détenus avaient été blessés. La Cedh rendait son arrêt suite aux plaintes de 46 anciens détenus ou proches des victimes décédées.

Quatre membres du PKK ont été tués par des attaques aériennes turques dans le nord de l’Irak ce jeudi. Cinq autres militants ont été blessés. Environ vingt avions de combat ont été mobilisés pour cette opération qui visait diverses positions du PKK dans la région d’Hukurk-Zap dans le nord de l’Irak. Il s’agirait de la deuxième opération de ce genre ce mois-ci. Il semblerait que cinquante cibles aient été touchées dans cette mission d’une journée menée essentiellement grâce à des renseignements fournis par les Etats-Unis. Ces attaques font suite à celle du 7 mai dernier durant laquelle l’aviation turque avaient bombardé et détruit des bases du PKK à la frontière irakienne. La présidence régionale du Kurdistan Irakien a condamné ces attaques aériennes, les accusant de violer la souveraineté irakienne.

C’était ce matin qu’était examinée la demande de l’Etat turc que soit cassé le jugement de la cour d’appel du 23 décembre 2009 par la cour de cassation de Bruxelles. A l’appel du CLEA, une centaine de personne était présente pour soutenir les inculpés, parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge.

L’année dernière, trois membres présumés du DHKP-C avaient été condamnés pour « association de malfaiteurs ». Par contre, le trio ainsi que trois autres prévenus avaient été acquittés des préventions d’appartenance à une organisation criminelle et terroriste. L’Etat turc, constitué partie civile dans l’affaire, s’est pourvu en cassation de ce jugement. Mais cette demande a été rejetée. La cour de cassation a estimé que la partie civile ne pouvait pas aller en cassation contre les aspects pénaux d’un arrêt et que vu que les demandes avaient été totalement rencontrées sur le plan civil, les parties civiles n’ont plus d’intérêts pour se pourvoir en cassation. De plus, il apparaît que le mémoire de cassation a été introduit trop tardivement.

La cour de cassation a donc par ce rejet, définitivement clôturé cette affaire DHKP-C en Belgique.

Voir le reportage photographique sur le site du CLEA

Un rassemblement d’hommage à Güler Zere devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles ce mercredi de 15h à 16h. Güler Zere, morte le 7 mai dernier d’un cancer que les autorités pénitentiaires, médicolégales et judiciaires turques ont délibérément laissé se propager en prolongeant sa captivité. Güler Zere est morte à 38 ans après avoir passé 14 ans de sa courte vie en prison en raison de son engagement militant. Les manifestants (membres et sympathisants du Halk Cephesi -Front Populaire) ont rappellé également le cas de dizaines de prisonniers libérables pour raisons médicales mais que l’Etat turc laisse croupir dans des conditions sanitaires inhumaines. Une délégation de notre Secours Rouge était présente au rassemblement.

Au même moment, devant l’ambassade d’Iran se tenait un second rassemblement à l’appel des organisations de la gauche kurde pour protester contre l’exécution de quatre militants kurdes en Iran. Une délégation de notre Secours Rouge était présente au rassemblement.

Une vidéo du rassemblement d’avant-hier:

Rassemblement d'hommage à Guler Zere
Manifestation des kurdes devant l'ambassade d'Iran à Bruxelles