Un rassemblement aura lieu demain mercredi 12 juillet à l’ambassade roumaine à Bruxelles à 16h, Rue Gabrielle 105, à 1180 Uccle. Nalan Oral est une militante de nationalité turque et d’origine kurde, elle vit en Belgique depuis 2012 et y a obtenu le statut de réfugiée politique. Elle a été arrêtée en partant en vacances, la police roumaine la détient en vertu d’un mandat d’arrêt d’interpol publié par la Turquie. Si elle venait à être extradée, elle y purgerait 30 années de prison. Voir notre précédent article.

Liberté pour Nalan Oral !

Nalan Oral, réfugiée politique d’origine turque en Belgique depuis 2012 a été arrêtée hier 7 juillet à la frontière hongroise par la police roumaine. Nalan Oral est une camarade, membre de l’Union des Femmes Socialistes.

Nous retranscrivons le communiqué de l’Union des Femmes Socialistes:

Liberez Nalan Oral!

Nalan Oral, réfugiée politique en Belgique depuis 2012 a été arrêtée le soir du 7 juillet à la frontière hongroise par la police roumaine alors qu’elle partait en vacances avec sa famille. Elle a été emmenée dans le bureau du procureur dans la nuit et celui-ci a demandé à ce qu’elle reste détenue. Elle a été amenée devant un tribunal ce 8 juillet où son maintien en détention a été décidé en attendant une nouvelle audience dans 9 jours, le 17 juillet.

Nalan Oral a été condamnée à 30 ans de prison par l’état turc et est arrivée en Belgique alors qu’un mandat d’arrêt était publié contre elle. Elle a demandé l’asile politique dès son arrivée en Belgique. Après avoir obtenu le statut de réfugié politique par l’État belge, sa fille -née dans une prison turque- a pu la rejoindre en Belgique. Nalan a construit une nouvelle vie en Belgique, elle a appris une nouvelle langue, trouvé un travail décent et élevé sa fille. Elle est également devenue active au sein du mouvement des femmes en Belgique et est devenue membre de l’Union des Femmes Socialistes (SKB, Sosyalist Kadinlar Birliği Belçika).

La Roumanie, un pays de l’espace Schengen, veut maintenir Nalan en détention et l’extrader en Turquie en vertu d’un mandat d’arrêt turc au niveau d’Interpol. En protestation, Nalan a immédiatement commencé une grève de la faim et déclaré qu’elle ne la cessera pas avant sa libération.

La détention de Nalan et l’extradition dont on la menace démontrent malheureusement une fois de plus que la liberté de mouvement à l’intérieur de l’espace Schengen n’a plus de valeur pour les réfugiés politiques. Les accords passés avec la Turquie concernant les migrants et les réfugiés ciblent les droits et les libertés des réfugiés politiques. Les droits de ceux-ci sont violés arbitrairement et des socialistes, des militantes pour les droits des femmes, des défenseurs des Droits Humains sont menacés d’extradition vers le pays où ils ont été condamnés à des dizaines d’années de prison lors de procès inéquitables visant leurs activités politiques.

Nalan a été jugée et condamnée à 30 ans de prison en Turquie à cause de ses activités politiques contre la répression et la cruauté du régime autoritaire qui règle sur la Turquie, mais également car ce régime cible spécifiquement les femmes et les défenseuses des Droits des Femmes à travers ses politiques misogynes.

L’État Roumain doit être conscient de la nature répressive et autoritaire du régime qui règne sur la Turquie, un pays sous état d’urgence depuis un an, dirigé par la loi d’un seul homme contre toute l’opposition. Le gouvernement roumain doit également prendre enn considération la situation dans les prisons turques, puisqu’il est à présent admis par les Institutions Européennes que le système judiciaire en Turquie a perdu son indépendance pour servir la loi d’un seul homme et punir l’opposition.

Nous voulons rappeler que des dizaines de députés d’opposition et de journalistes ainsi que des dizaines de milliers de politiciens ont été emprisonnés par le gouvernement turc l’année dernière.

Le gouvernement roumain doit refuser d’accéder à la demande d’extradition de Nalan par la Turquie afin de défendre le droit à l’asyle politique comme un droit humain fondamental. En cas d’extradition, Nalan affrontera des représailles injustes et devra rester emprisonnée pendant des décénies à cause de condamnations injustes.

Liberté pour Nalan Oral!
Stop aux extraditions!
Union des Femmes Socialistes

Mise à jour 11 juillet: Manifestation demain 12 juillet à 16h devant l’ambassade de Roumanie, Rue Gabrielle 105 à Uccle.

Liberté pour Nalan Oral !

Selahattin Demirtas, co-président du HDP (avec Figen Yuksekdag) devait comparaitre ce vendredi à son procès à Ankara. Mais la police a voulu le faire voyager et assister à l’audience menotté, ce qu’il a refusé en argumentant qu’il était toujours couvert par son immunité parlementaire. Les deux leaders emprisonnés du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag enchainent les procès depuis leurs arrestations: l’état turc demande qu’ils soient respectivement condamnés à 142 ans et 83 ans de prison pour des charges de « propagande terroriste » et « humiliation de la Turquie ». L’état turc considère le HDP, grand parti légal d’union de la gauche en Turquie et au Nord-Kurdistan, comme la façade légale du PKK.

Demirtas et Yuksekdag

La marche de quatre jours pour Nuriye et Semih, rejointe par une délégation de notre Secours Rouge, s’est achevée cet après-midi à l’ULB. En Turquie, la répression a frappé la solidarité avec ces deux grévistes de la faim: 31 arrestations ont eu lieu à Ankara. Onze personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de l’anti-terrorisme où la torture est la règle. Une d’entre elle, Veli Sacilik, un ancien prisonnier politique qui avait été amputé d’un bras après l’assaut des forces de police contre les dortoirs des prisonniers en grève de la faim en décembre 2000, a eu l’épaule du bras amputé cassée par les policiers lors de son arrestation d’hier… Toujours à Ankara, le préfet a interdit tout rassemblement de solidarité avec Nuriye et Semih.

Solidarité avec Nuriye et Semih

Solidarité avec Nuriye et Semih

La marche de quatre jours pour Nuriye et Semih s’achèvera demain à l’ULB. Les marcheurs donnent donc rendez-vous aux Bruxellois qui voudraient rejoindre l’action pour sa dernière étape, demain 7 juillet à 14h à Montgomery pour une arrivée à l’ULB aux alentours de 15h30, drink à l’arrivée.

Bruxelles: Dernière étape de la marche pour Nuriye et Semih demain à 14h à Montgomery

Figen Yuksedag, co-présidente du HDP, comparaissait hier au tribunal à Ankara (voir notre article à ce sujet). A cette occasion, elle est apparue souriante et déterminée à l’audience et a pleinement assumé ses paroles, affirmant que si elle pouvait les redire, elle n’hésiterait pas une seule fois. Remettant en cause la légitimité du procès, l’accusant d’être mis en scène par le pouvoir d’Erdogan, elle est allée jusqu’à interpeller le juge, en lui demandant dans quelle salle d’audience il comptait masser les 6 millions d’électeurs du HDP pour les juger (nombre de voix qu’elle a recueilli aux élections législatives). Le procès a été ajourné et reprendra le 18 septembre 2017.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l’audience.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l'audience.

Figen Yuksedag, co-présidente du parti de gauche pro-kurde HDP, comparaît aujourd’hui à la deuxième audience de son procès à Ankara. La députée de Van, déchue de son mandat parlementaire est condamnée – parmi une centaine de procès engagés à son encontre -, pour « propagande terroriste » du fait de ne pas avoir taxé le PKK d’organisation terroriste. La dirigeante politique risque la peine maximale.

A cette occasion plusieurs rassemblement ont lieu en Europe et notamment cette après-midi à Paris et hier à Bruxelles.

Rassemblement à Paris pour Figen Yuksekdag, co-présidente du HDP

Rassemblement à Bruxelles pour Figen

Rassemblement à Paris pour Figen Yuksekdag, co-présidente du HDP
Rassemblement à Bruxelles pour Figen

Ce 4 juillet, le « Comité pour la Levée de l’état d’urgence en Turquie » commencera une marche de quatre jours pour relier les universités de Liège et de Bruxelles en passant par celle de Leuven. Le trajet fait plus de 100 km, le départ se fera mardi 4 juillet à 10h, à la Place du XX août à Liège. Semi et Nuriye sont deux enseignants turcs proches du Front Populaire qui ont perdu leur emploi dans les purges d’après le « coup d’état ». Ils sont en grève de la faim depuis 115 jours.

Marche de Liège à Bruxelles pour Semih et Nuriye

Marche de Liège à Bruxelles pour Semih et Nuriye

La ville kurde d’Efrin semble être la nouvelle cible du régime turc. Efrin est le nom de la région la plus à l’ouest du Rojava (et coupée du reste du Rojava) et également de la ville qui en est le chef-lieu. Son rattachement au reste du Rojava est depuis longtemps un enjeu majeur de la guerre en Syrie. C’est la crainte de ce rattachement qui a justifié l’entrée en Syrie de l’armée turque via l’opération « Bouclier de l’Euphrate », visant l’occupation par des troupes rebelles islamistes d’une bande de terre d’une centaine de kilomètres de largeur, le long de la frontière turque.

Depuis l’opération « Bouclier de l’Euphrate », l’armée turque s’est retirée et les guerres intestines risquent de reprendre entre les divers groupes rebelles. La Turquie prévoit à présent d’occuper la ville et la région d’Efrin. Plusieurs tirs d’artillerie et bombardements aériens ont eu lieu ces derniers jours depuis les positions déjà occupées au Rojava ou depuis le côté turc de la frontière, l’armée turque évacue les villages avoisinants le front et les déclare « zones militaires ». Des troupes QSD et YPG ont été ramenées du front de Raqqah afin de résister à une éventuelle invasion turque. Parmi les troupes prêtes à défendre Efrin: les HXP (Forces d’auto-défense), les YAT et les HAT (unités d’élite des Asayish, la « police » du Rojava). Et bien sûr les YPG et les YPJ.

Au-delà du Rojava, les menaces ont provoqué des réactions dans la direction du PKK. Murat Karayılan (président du KCK, l’organisation parapluie du PKK et de ses organisations soeurs) a déclaré « Si le régime turque attaque Efrin, ce sera le début de la fin pour le régime AKP-MHP ».

La branche d’olivier, symbole de la ville d’Efrin.

La branche d'olivier, symbole de la ville d'Efrin.

80 travailleurs travailleurs syndiqués travaillant pour la multinationale française DIAM ont été licenciés par SMS (texto) suite à une campagne syndicale. Voici le contenu de ce SMS « Nous croyons savoir que vous avez participé à la grève illégale dans l’établissement pendant 7-9 jours. Vous avez arrêté le travail. Vous avez tenté de persuader d’autres travailleurs d’arrêter le travail. Vous avez violé leur liberté de travailler. Du fait de vos agissements illégaux, votre contrat de travail est résilié au 15 juin 2017. » Les travailleurs s’étaient mis en grève après le renvoi de 5 collègues affiliés au syndicat Birleşik Metal-İş. Une dizaine d’autres syndiqués ont alors été licenciés, entraînant un mouvement plus important. Cette usine produit des présentoirs cartonnés pour l’Oréal et Dior.

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM