Ce sont finalement 8 guérilleros du TKPML/TIKKO au total, et non 3 comme tout d’abord annoncé (voir notre article) qui ont été tués dans le Dersim. 5 autres membres du TIKKO ont été tué dans une grande opération anti-guérilla menée par la 51e brigade d’infanterie motorisée avec un appui massif de l’aviation, fin novembre/début décembre. L’opération a été lancée dans la région de Tunceli, dans le Dersim à la suite de vols de reconnaissance menés par des drones qui ont détecté un campement de la guérilla près de la rivière Aliboğaz. Le campement se composait de tranchées, de dépôts souterrain et d’abris troglodytes. 200 kg d’explosifs, plusieurs fusils d’assaut (AK47, HK33), un fusil de sniping Dragunov, un lance roquette antichar LAW et des équipements divers ont été récupéré par l’armée.

Les funérailles des trois premiers guérilleros tués lors de l’attaque d’une base militaire

Les funérailles des trois premiers guérilleros tués lors de l'attaque d'une base militaire

Adem Yildiz est un militant âgé de 27 ans, qui a lutté durant ses études contre le fascisme en Turquie puis il a été forcé de s’exiler en France. Il est confronté à une procédure d’expulsion à la suite de ses activités militantes. Le préfet du Val d’Oise à lancé une procédure d’expulsion en se basant sur des notes blanches des Renseignements généraux et le dossier du ministère de l’intérieur. Il l’accuse d’avoir « troublé l’ordre public », pratiquement: diffusé des revues, participé à la fête de l’Humanité, organisé des rassemblements et des manifestations, de s’être opposé à la police qui avait lors d’un procès de révolutionnaires originaires de Turquie jugé en France… Toutes ces activités militantes sont directement liée par le ministère au DHKP-C.

La mobilisation solidaire appelle à une présence lors de son passage devant la Commission d’expulsion demain lundi 5 décembre à 9h00 au Tribunal de grande instance de Pontoise, salle d’audience 3, rue Victor Hugo, à Pontoise.

Adem Yildiz

Trois guérilleros membres du TIKKO ont été tués (en plus de cinq autres non-identifiés) il y a trois jours, le 28 novembre, dans le district d’Aliboğaz, dans les montagnes du Dersim, lors d’une opération militaire qui a mobilisé l’aviation. Deux militaires, dont un sous-officier, ont été blessés. Les militaires ont saisis un AK-47, un HK et un Dragunov. La dépouille d’Ersin Ereli, nom de guerre « Hakan », l’un des trois combattants tués identifiés jusqu’à présent, a été remise à sa famille qui a organisé de grandes funérailles à Darena.

Combattants du TIKKO (archive)

Combattants du TIKKO (archive)

Le gouvernement turc a retiré mardi un projet de loi prévoyant l’annulation des condamnations de certains auteurs d’agressions sexuelles sur mineur qui épouseraient leur victime. Le texte initial, proposé par le Parti AKP du président Erdogan, prévoyait de suspendre la condamnation d’une personne pour agression sexuelle sur mineur si son auteur épouse sa victime. Ce projet de loi a suscité un tollé dans le pays après avoir été voté en première lecture jeudi. Plusieurs milliers de Turcs ont manifesté au cours du weekend pour demander le retrait du texte, ce qui a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de sécurité à Ankara.

heurts entre manifestants et policiers à Ankara

heurts entre manifestants et policiers à Ankara

Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, deux internationalistes d’origine tchèque ont été arrêtées en Turquie car ils sont accusées d’avoir combattu Daesh aux côtés des YPG/YPJ, les Unités de Protection du Peuple du Rojava. Markéta Všelichová est une étudiante de 24 ans, Miroslav Farkas est un travailleur humanitaire et ancien soldat (il aurait été sniper pour les YPG). Ils ont tous deux été arrêtés à Sirnak en tentant de passer la frontière turco-irakienne. Ils transportaient, selon la police turque, des preuves de leur participation dans les YPG/YPJ. La Turquie a transmis la nouvelle de leur arrestation dés le 13 novembre. Ils sont accusés de participation à une organisation terroriste (le PKK, que l’état turc ne distingue pas des YPG) ainsi que d’avoir transporté des armes vers le Rojava.

Les deux internationalistes tchèques

Les deux internationalistes tchèques

Quelques milliers de manifestants (moins des 10.000 attendus) ont participé à la manifestation d’opposition au président Erdogan aujourd’hui jeudi à Bruxelles. L’appel à manifester a été lancé par le HDP, qui a obtenu 10% des voix aux dernières élections législatives turques en novembre 2015. Mais les groupes alévis, arméniens et assyriens sont également mobilisés, et surtout les principales organisations de la gauche révolutionnaire turque (à l’exception du DHKP-C). Une délégation de notre SR était également présente.

Les manifestants ont quitté la gare de Bruxelles-Nord vers 11h00 pour rejoindre le quartier européen. Vers 12h00, deux petites bagarres, montée en épingle dans la presse, ont éclaté sur le parcours de la manifestation entre de jeunes kurdes et quelques provocateurs pro-Erdogan. Les manifestants sont arrivés vers 13h30 rue de la Loi, entre le rond-point Schuman et le parc du Cinquantenaire. Après une minute de silence, des discours ont été prononcés jusqu’à 16h00.

La manifestation de cet après-midi

La manifestation de cet après-midi

Des dizaines d’actions directes ont été menées ces dernières dans toute l’Europe, mais particulièrement en Allemagne, contre des intérêts de l’état ou des organisations fascistes et islamistes turcs. Le vidéo ci-dessous montre l’attaque qui a eu lieu à Londres le 8 novembre contre le Diyanet İşleri Başkanlığı (Direction des Affaires Religieuses) et la Société Islamique Turque. Une trentaine de jeunes kurdes tirent des engins pyrotechniques, brisent les vitres et taguent « Turquie = ISIS (DAESH) » sur les murs. La photo est celle de l’incendie à Kassel, le 4 novembre,de la voiture du responsable du club Ülkü Ocagi affiiliée à l’organisation fasciste « Loups Gris ».

Voiture incendiée à Kassel

Voiture incendiée à Kassel

La Ville de Bruxelles a autorisé la manifestation de l’opposition turque, qui aura lieu jeudi à Bruxelles, pour dénoncer la dictature du président Erdogan et la complicité de l’Union Européenne. 10.000 personnes sont attendues. L’appel est lancé par le parti d’opposition pro-kurde HDP, mais les groupes alévis, arméniens et assyriens et les orgnanisations de gauche vont également se mobiliser. La manifestation commencera jeudi à 10h00 à la gare du Nord et se dirigera à partir de 11h00 vers le quartier européen. Un meeting suivra avec un podium et des discours. La fin de la manifestation est annoncée autour de 16h00.

Une manifestation anti-Erdogan vendredi à Strasbourg

Une manifestation anti-Erdogan vendredi à Strasbourg

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) semblent avoir perdu la course vers Al-Bab puisque Fatah Haleb (Conquête d’Alep, les islamistes soutenus par la Turquie) ne sont plus qu’à 3km de la ville, ils bénéficient finalement d’un appui aérien turc. Les progrès des QSD sur le front ouest (Afrin) semblent se figer à présent, de nombreuses pertes humaines ont été rapportées ces derniers jours face à Daesh. Le front oriental (venant de la ville de Manbij et du Canton de Kobané), s’est lui remis en mouvement et a encerclé la ville d’Arima au nord-ouest de Al-Bab. La course n’est clairement pas terminée. Nous avions expliqué dans un précédent article les importants enjeux que représentent la ville d’Al Bab, tant pour les QSD que pour les islamistes soutenus par la Turquie.

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

Le front oriental venant de Manbij se remet en mouvement

L’armée turque mène une opération contre les forces du PKK, dans la région frontalière de Zap, au Kurdistan irakien. Des bombardements aériens appuient cette opération. Dans le Kurdistan turc, d’autres opérations ont lieu. Certaines zones ont été proclamées « zone de sécurité spéciale » en raison des opérations qui sont en cours dans les districts de Cukurca, Semdinli et Yuksekova à Hakkari. Un couvre-feu a été décrété pour huit villages rattachés à Diyarbakir, suite auquel une opération a été lancée dans la zone rurale des districts de Lice, Hani et Kocakoy.

L’opération de l’armée turque

L'opération de l'armée turque