La commission constitutionnelle et judiciaire du Parlement turc a reçu des motions présidentielles visant à lever l’immunité de plusieurs députés. Les demandes de déchéance du mandat de député concernent 18 parlementaires: 16 du Parti démocratique des Peuple, le HDP, un CHP (kémaliste) et un DBP (parti frère du HDP). Les demandes sont toutes basées sur des propos tenus par les députés dans le cadre de leurs fonctions, interprétés comme un soutien au PKK. Par ailleurs, une procédure de fermeture du HDP est en cours devant la Cour constitutionnelle turque. Une décision est attendue avant les élections parlementaires et présidentielles qui se tiendront au mois de mai. La levée de l’immunité parlementaire et l’emprisonnement des députés de l’opposition est l’un des moyens les plus utilisés par l’État turc ces dernières années pour éliminer toute dissidence politique. Fin novembre, plus de 2 000 demandes de destitution étaient pendantes devant l’Assemblée nationale turque. Au moins 1.500 visaient des députés du HDP et du DBP.

Avec Servet Turgut, 55 ans, Osman Şiban a été détenu le 11 septembre 2020 près du district de Çatak par des soldats turcs. Après de graves tortures, ils ont été poussés hors d’un hélicoptère militaire en vol. Après cette épreuve, Osman Şiban et Servet Turgut ont été conduits dans différents hôpitaux. Les militaires ont déclaré au personnel médical que les deux hommes étaient des terroristes et qu’ils avaient été blessés lorsqu’ils ont tenté de s’échapper d’un hélicoptère. Şiban a survécu à cette épreuve tandis que Servet Turgut est mort après vingt jours de coma.

Le procès intenté à Osman Şiban s’est tenu jeudi au 2e tribunal pénal supérieur de Mersin. Şiban est accusé d' »appartenance à une organisation terroriste », ce qui est passible de 15 ans de prison. Deux témoins étaient connectés à la salle d’audience via le système sonore et vidéo. Le procureur accuse Osman Şiban d’être membre du PKK parce que trois bidons de carburant qui auraient été découverts en terrain proche de la maison qu’il n’habite que pendant l’été. Il se base aussi sur le survol du hameau où se trouve la maison de Şiban par un drone de reconnaissance le 9 septembre 2020. L’évaluation des données du vol concluaient à des activités qui « ne s’inscrivaient pas de manière cohérente dans le flux habituel de la vie ». Enfin, l’accusation se réfère aux déclarations d’un témoin qui a déclaré que la maison d’Osman Şiban avait accueilli des membres du PKK il y a 20 ou 30 ans. Prochaine audience en avril.

 

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Dans la procédure d’extradition d’Ecevit Piroğlu de la Serbie vers la Turquie, la décision finale doit être prise le 18 janvier. Actif politiquement depuis 1992, Piroğlu a été emprisonné à plusieurs reprises en Turquie. En 2021, il a demandé l’asile politique en Serbie après avoir été accusé de terrorisme en lien avec le soulèvement de Gezi en 2013. Avant de partir pour la Serbie, Piroğlu a combattu contre l’État islamique au Rojava. Le 24 juin 2021, il a été arrêté à l’aéroport en Serbie. Cela a marqué le début d’une procédure qui dure depuis 18 mois. Sa demande d’asile n’a pas reçu de réponse positive. Ecevit Piroğlu a fait une grève de la faim pendant 136 jours contre la procédure illégale et le retard dans le traitement de sa demande d’asile. Mercredi 18 janvier, la Cour d’appel entendra à nouveau l’affaire d’extradition et annoncera la décision finale. Des manifestations auront lieu partout dans le monde.

Rassemblement lundi 16 janvier à 15H30 devant le consulat de Serbie à Bruxelles (Bd du Régent 53, métro Madou) à 15h30

Le 19 mars 2020, suite à une vaste opération policière, 60 personnes avaient été arrêtées. Lors d’une perquisition, la policiers et les membres des services de renseignement grecs avaient découvert, dans le quartier de Sépolie, près du centre d’Athènes, une cache contenant des armes antichars, des Kalachnikov, des pistolets et des grenades à main. Finalement, onze militants et militantes révolutionnaires de Turquie ont été renvoyées devant les tribunaux. Ils étaient accusés d’être des membres du DHKP-C actifs dans la résistance armée contre le régime d’Erdogan (les armes découvertes étant, d’après le jugement, destinée à être envoyées par la mer en Turquie). Le procès en première instance avait commencé le 2 juillet 2021 et, environ 16 mois plus tard, ils étaient été condamnés à 333 ans de prison. Ils ont été libéré lors du procès d’appel qui vient de se tenir à Athènes.

Ahmet Şoreş (Zeki Gürbüz), l’un des principaux responsables du MLKP a été tué dans une opération des services secrets turcs au nord de la ville de Hasakah. Un jeune commandant de la guérilla, Fırat Neval (Özgür Namoğlu), a également été tué dans cette opération. Cette double exécution extra-judiciaire a été revendiquée par l’Organisation nationale du renseignement, le MIT. Le MIT accusait Zeki Gürbüz d’avoir notamment planifié plusieurs opérations de guérilla dont l’attaque contre un véhicule transportant du personnel pénitentiaire à Bursa le 20 avril 2022 (un gardien de prison avait été tué) ou une attaque au missile contre les forces de sécurité à la frontière le 16 août 2022. Zeki Gürbüz avait été arrêté en Grèce en février 2013. Après avoir rejeté la demande d’extradition turque, la Grèce l’avait libéré en avril 2013. Plus tard, Zeki Gürbüz avait quitté la Grèce pour l’Irak, puis pour le Rojava. Zeki Gürbüz est le deuxième commandant militaire du MLKP a avoir été assassiné par une opération du MIT. En mars 2019, Baran Serhat (Bayram Namaz) avait été tué par une bombe placée dans sa voiture.

 

L’ancien président de la « Fondation pour l’éducation et la culture Ülkü Ocakları », Sinan Ateş, a été mortellement blessé d’une balle dans la tête à Ankara. Un proche d’Ateş, Selman Bozkurt, a été blessé à l’épaule lors de l’attaque. Ateş et Bozkurt ont été attaqués vers 14h30 par deux personnes à moto alors qu’ils quittaient un immeuble du quartier de Kızılırmak. Ülkü Ocakları est une organisation paramilitaire fasciste fondée au début des années 1960. Fonctionnant comme escadrons de la mort, ses membres, les « loups gris », ont tués de milliers de personnes, essentiellement des militants de gauche et défenseurs des minorités. Ils sont ainsi responsables du massacre d’une centaine d’Alévis en décembre 1978, à Maraş. Ils ont aussi sévis à Chypre contre les Chypriotes grecs, au Haut-Karabakh contre les Arméniens, et au Rojava contre les Kurdes. Bras armé des services secrets turcs en Europe, les  » loups gris » ont par exemple organisé 11 attentats en France contre des cibles arméniennes en 1983, en représailles aux actions de l’ASALA.

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Près de vingt personnes ont été placées en garde à vue dans la région kurde de Diyarbakir en début de matinée aujourd’hui. La police turque a fait irruption dans de nombreux appartements et brutalisé les personnes présentes. L’opération qui a a été marquée par des violences policières serait basée sur une dénonciation. Le photographe Suphi Orhan (photo) fait partie des personnes placées en garde à vue. Ses proches ont fait savoir qu’il avait subi des mauvais traitements lors de l’arrestation. Une autre personne arrêtée, un homme du nom de Muhsin Acar, a également été battu au sang par la police. Son nez est fracturé et son visage couvert d’hématomes. On ne connaît pas encore les noms des autres personnes visées par les arrestations à Diyarbakir. Aucune information n’est disponible sur les faits reprochés, le dossier étant placé sous le sceau du secret.

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Une embuscade a frappé un bus blindé de la police anti-émeute dans le bazar de Hayvan, sur la route d’Amed (Diyarbakır) et Mêrdîn vers 05h00 ce matin. Une voiture piégée a explosée au passage du bus du service de police anti-émeute en service dans le quartier de Çarıklı du district de Sur, une voiture piégée a explosé. Les 9 policiers occupant le bus ont été blessés. Les forces de sécurité et les équipes médicales ont été dépêchées dans la zone. Deux personnes suspectées d’être les auteurs de l’attaque ont été placées en détention.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul, jeudi 15 décembre, en présence des chefs de l’opposition turque, au lendemain de la condamnation du maire Ekrem Imamoglu qui le prive de ses droits politiques. Le maire d’Istanbul, condamné à deux ans et sept mois de prison et à la suspension de ses activités politiques pour une durée équivalente, s’est adressé à la foule massée sous la pluie devant le siège de la municipalité.

Ekrem Imamoglu, 52 ans, qui a ravi en mai 2019 la plus riche et principale ville de Turquie au parti de Recep Tayyip Erdogan, l’AKP, était accusé d’avoir « insulté » les membres du collège électoral – traités « d’idiots » – qui avaient invalidé sa victoire, avant qu’un nouveau scrutin ne le confirme avec éclat trois mois plus tard. L’édile avait annoncé son intention de faire appel dès l’énoncé du verdict, mercredi.

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À l’approche des élections générales qui auront lieu l’année prochaine en Turquie, la coalition islamo-nationaliste au pouvoir multiplie les arrestations au sein des élus et dirigeants du Parti démocratique des Peuples (HDP) dans le but d’affaiblir le parti. Mercredi, un raid policier contre le HDP a conduit ce mercredi matin à l’arrestation de 9 personnes dans la province de Mersin, en Turquie, dont les coprésidents des antennes du parti dans les districts d’Akdeniz, de Yenisehir et de Toroslar. Le parquet général de Mersin a ordonné l’arrestation de douze personnes. Parmi les personnes arrêtées ce mercredi matin, figurent les coprésidents et plusieurs administrateurs des antennes du HDP des districts d’Akdeniz, de Yenisehir et de Toroslar. Elles sont accusées de « propagande pour une organisation terroriste ».

 

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