Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifestés ce samedi contre la loi sécurité Globale, alors que son article 24, le plus controversé qui prévoit la restriction de la diffusion d’images de policiers, a été adopté hier à l’assemblée. À Paris, au moins 20.000 personnes étaient rassemblées samedi après-midi sur la Place du Trocadéro que la préfecture de police avait pris soin d’encercler avec des barricades « anti-émeutes » bien avant le début du rassemblement. En fin de rassemblement la police et les BRAV-M ont chargé les manifestants, sans faire de distinction avec les journalistes. C’est ainsi que 70 journalistes « de toutes les rédactions » se sont retrouvés nassés par la police. Le journaliste qui filme précise : « il n’y a que les journalistes », ce qui pousse à croire que la police a volontairement isolé la presse du reste des manifestants pour pouvoir réprimer en toute impunité, sans caméras. Plus d’infos ici.

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d'une manifestation

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d’une manifestation

Deux membres du Sinn Féin Poblachtach dans le comté de Fermanagh ont rendu public plusieurs tentatives du MI5, l’agence britannique de renseignement militaire, pour les recruter comme informateurs. Non seulement ils ont rendu public à ce sujet, mais ils ont également donné un compte rendu détaillé des tentatives du MI5 pour tenter de piéger deux anciens prisonniers de guerre républicains et de les remettre en prison. Plus d’infos ici.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

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Mercredi 18 novembre, six agent de police sont intervenus dans un appartement stéphanois pour faire retirer un drapeau anarchiste qui flottait au balcon. D’abord averti.e.s ce matin par le voisinage que la police patrouillait devant leur domicile, les habitant·es ont ouvert aux agents se trouvant à leur porte. Étant confiné.e.s dans un contexte où les luttes sociales sont mises à bas et où les possibilités de contestation sont on ne peut plus réduites, les habitant.e.s des lieux avaient hissé un drapeau anarchiste, en symbole de contestation et d’espoirs autour des évènements actuels. Les policiers ont contrôlé l’identité des habitant·es et ont menacé de leur envoyer le RAID (l’unité d’intervention d’élite de la police française) pour « défoncer leur porte ». Plus d’infos ici.

La police intervient pour faire enlever un drapeau anarchiste d'un balcon

La police intervient pour faire enlever un drapeau anarchiste d’un balcon

Jeudi 19 novembre, les familles des prisonniers ont manifesté devant la la prison de Huy pour réclamer un droit inconditionnel aux contacts physiques avec leurs proches emprisonnés. Le retour des contacts physiques entre les détenu.e.s et leurs proches était, en effet prévu le 14 septembre, après 186 jours sans aucun contact. Les syndicats d’agent.e.s pénitentiaires avaient cependant posé un préavis de grève contre l’assouplissement des conditions de visites. L’administration pénitentiaire a alors  proposé des mesures sanitaires plus restrictives, telles que la mise en quarantaine de deux semaines suite à une visite familiale. Les manifestant·es exigent le rétablissement des contacts physiques lors des visites à table et le retour des visites hors surveillance. Ils refusent également la mise en quarantaine de deux semaines et toute restriction supplémentaire. La Clac (Collectif de Luttes Anti-Carcérales) a participé à la manifestation aux cotés des familles des prisonniers. Plus d’infos ici.

Les poursuites pour des faits de violences supposément commises à l’encontre des policiers ne pourront plus être classées sans suite. La directive du collège de procureurs généraux sera adaptée en ce sens et sera d’application la semaine prochaine, a annoncé jeudi à la Chambre le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld).

Édit 12h15 : La tentative d’expulsion d’aujourd’hui a été stoppée.

Édit 12h : L’expulsion semble suspendue mais la police est toujours présente.

Aujourd’hui, des représentants du CPAS accompagnés de la police sont venus devant le squat « Le Fusain » (2 rue du Wimpelberg à Needer over hembeek) pour exiger l’évacuation du squat pour midi. Les occupants sont menacés d’expulsion forcée s’ils n’obtempèrent pas. Cette expulsion est pourtant illégale puisque la Région de Bruxelles-Capitale a pris un arrêté visant à suspendre les expulsions pour raison sanitaires. Le squat le Fusain est situé à l’ancienne commissariat de la 9ème division de police. Le CPAS est propriétaire du bâtiment.

Menace d'expulsion contre le squat "Le Fusain"

Menace d’expulsion contre le squat « Le Fusain »

Ces derniers jours, des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes de France pour dénoncer la loi « Sécurité Globale ». À Paris, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, en fin d’après-midi, sur la place Édouard-Herriot, derrière l’Assemblée Nationale. La manifestation s’est terminée par des affrontements entre une partie des manifestant·es et la police sur le boulevard Saint-Germain. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et des autopompe et arrêté 33 personnes. Parmi elles, 26 ont écopé d’un rappel à la loi devant un officier de police judiciaire, principalement pour « attroupement sans arme après sommation de se disperser ». Trois personnes ont été présentées à un délégué du procureur pour un rappel à la loi pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences. Hier soir, quatre personnes étaient toujours en garde à vue. Par ailleurs plusieurs journaliste ont été intimidés par la police qui en a arrêté deux. Les deux journalistes ont été relâché après plusieurs heures de garde à vue et un rappel à la loi.

À Orléans, environ 130 personnes ont manifesté pour exprimer leur rejet de la loi relative à la sécurité globale, tandis qu’à Chalon-sur-Saône c’est plus de 250 personnes qui avaient pris la rue. Enfin cent personnes s’étaient rassemblées à Troyes. Des manifestations étaient également organisées à Marseille et Aix-en-Provence. La veille à Chambéry, 200 personnes étaient descendues dans les rues pour manifester contre la loi de sécurité globale. Cette mobilisation était organisée par le Collectif savoyard contre la répression, qui regroupe des militants et des sympathisants de plusieurs formations politiques de gauche, des syndicats et des mouvements associatifs.

Manifestations contre la loi "Sécurité Globale"

Manifestations contre la loi « Sécurité Globale »

Mardi 17 novembre, une manifestation contre le couvre-feu et les mesures autoritaires a eu lieu à Liège. Cette manifestation dénonçait les mesures injustes dans la gestion sanitaire qui affectent prioritairement les personnes les plus fragilisées.  Rappelant l’importance du respect des gestes sanitaires et du port du masque, les manifestant·es ont bravés le couvre-feu qu’ils et elles dénoncent comme étant une des mesures aggravant les inégalités sociales.

Des membres du collectif de soignant·es « La santé en lutte » y étaient présent en soutien. Les soignant·es rappellent ainsi que la pandémie n’a pu faire autant de victime que parce que les gouvernements avaient préalablement détruit notre système de santé. Les soignant·es dénoncent également la logique capitaliste de la gestion de la pandémie qui a voulu que les aspects privés de nos vies soient cadenassés pour garder le plus intacts possible les aspects économiques. Des membres des Brigades de Solidarité Populaire de Liège, qui distribuent des colis alimentaires durant la pandémie, étaient également présents. Plus d’infos ici.

Manifestation contre le couvre-feu à Liège

Manifestation contre le couvre-feu à Liège

Dimanche 15 novembre, le président par intérim Manuel Merino a annoncé sa démission. Celle-ci fait suite aux nombreuses manifestations dans tout le pays dont celle de la veille à Lima fortement réprimée par la police. La répression de la manifestation de samedi dans la capitale a, en effet, fait trois morts et une centaine de blessés. Par ailleurs, une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues. La prise de pouvoir de Manuel Merino à la suite de la destitution du président Martín Vizcarra pour corruption avait lancé un important mouvement populaire contre Manuel Merino et la classe politique corrompue. Des manifestations historiques s’étaient déroulée pendant plusieurs jours, des dizaines de milliers de Péruviens descendant dans les rues aux cris de « Merino démission ».

 Le mouvement populaire obtient la démission du président par intérim Manuel Merino

Le mouvement populaire obtient la démission du président par intérim Manuel Merino

L’examen du projet de loi sur la sécurité globale débute ce 17 novembre à l’Assemblée nationale. Ce texte s’inscrit dans la foulée du Schéma national du maintien de l’ordre promulgué le 16 septembre dernier par le ministre de l’Intérieur. L’article 24 de cette proposition de loi interdit à toute personne de diffuser « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale, autre que son numéro d’identification individuel, lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police » et que cette diffusion a pour « but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ». En réalité, diffuser l’image d’un policier, notamment en direct, serait, de fait, quasiment impossible, les contrevenants s’exposant à un an de prison et 45 000 € d’amende. Une série de mobilisations sont organisées pour s’opposer au projet de loi. La liste des mobilisations prévues est disponible ici.

Le texte prévoit la possibilité d’élargir le champ d’intervention des polices municipales qui pourront participer à la sécurisation de manifestations sportives, récréatives ou culturelles. Elles pourraient également constater davantage d’infractions comme l’ivresse publique, la vente à la sauvette, la conduite sans permis ou sans assurance, les squats de halls d’immeubles, les tags ou encore l’occupation illégale d’un terrain communal mais pas les rodéos urbains. Les policiers pourront aussi immobiliser et mettre en fourrière un véhicule. La mise en commun des policiers municipaux au niveau intercommunal est encouragée.

Le périmètre des missions des agents de sécurité privés va s’élargir puisqu’ils pourront être associés aux opérations de palpation de sécurité. Le texte prévoit en outre de les habiliter à détecter des drones et à exercer des missions de surveillance contre les actes terroristes sur la voie publique, à titre exceptionnel et sur autorisation du préfet. La proposition de loi modifie le cadre juridique des caméras mobiles dont sont dotés policiers et gendarmes. Elle permettra notamment de transmettre les images en temps réel à la salle de commandement. Les agents ayant procédé à l’enregistrement pourront accéder aux images dans le cadre d’une procédure judiciaire (procès-verbal) ou d’une intervention, par exemple sur une personne en fuite.

Le texte clarifie l’usage des drones lors de manifestations, en cas de craintes « de troubles graves à l’ordre public » mais aussi pour la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés à des risques d’agressions, vol ou trafic d’armes, d’êtres humains ou de stupéfiants, ou la surveillance de « rodéos ». Le public sera informé de la mise en œuvre de ces « dispositifs aéroportés de captation d’images ». Le bénéfice des crédits de réduction de peine est supprimé pour les personnes condamnées à la suite de certaines infractions commises à l’encontre d’élus, de militaires, d’agents de la police et de la gendarmerie et des pompiers. Les policiers et gendarmes pourront accéder à des établissements recevant du public avec leur arme de service. Les règles d’usage des armes par les militaires déployés sur le territoire national dans le cadre de l’opération Sentinelle seront assouplies. Ils pourront comme les forces de l’ordre mettre fin à un « parcours criminel ». Achat, détention, utilisation et vente d’articles pyrotechniques, à d’autres personnes que des professionnels, seront sanctionnés pénalement.

 

La loi Sécurité globale examinée à l'Assemblée nationale

La loi Sécurité globale examinée à l’Assemblée nationale