Mercredi 3 octobre, commençait le procès de neuf des dix membres historiques du Grup Yorum. Ils avaient été arrêtés en novembre 2016 et accusés de terrorisme. Ils passeront devant les juges durant tout le mois d’octobre. Le Grup Yorum est un groupe musical marxiste qui connait beaucoup de succès en Turquie, à tel point que les personnes qui les soutiennent font également face à la répression de l’état turc (voir notre article).

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Le 12 février 2007, des dizaines de militants communistes, syndicalistes et antifascistes étaient arrêtés dans plusieurs villes italiennes. La police enquêtait sur une organisation clandestine, le Parti Communiste Politico-Militaire, qui avait des cellules dans plusieurs villes italiennes. Parmi les milliers de documents en tout genre, la police italienne trouve les photos de quatre membres du Secours Rouge (Abdallah , Bert, Constant et Wahoub) et informe la police belge.

Après un an d’espionnage acharné (caméras cachées devant les domiciles, écoutes téléphoniques, filatures etc.) la police ne trouve rien d’incriminant. Choisissant la fuite en avant, la juge d’instruction Bernardo-Mendez commande, le 5 juin 2008, une vague de perquisitions et d’arrestations. 5 membres du Secours Rouge sont arrêtés ce jour là, et deux autres personnes par la suite pour des prétendues violations de condition de libération (elles seront remises en liberté par le tribunal d’application des peines).

Bert, Constant, Wahoub et Abdallah font l’objet d’un mandat d’arrêt pour “participation à une activité terroriste”, première application de la nouvelle loi « anti-terroriste » dirigée vers d’autres que les islamistes (elle a depuis été utilisée contre les mouvements anarchiste et les kurde). Les questions posées révèlent que le principal intérêt des policiers sont les activités du Secours Rouge. Les militants arrêtés sont invités par exemple à identifier sur photo des personnes ayant assisté à des meetings publics du Secours Rouge. Les 4 refusent de répondre aux questions des enquêteurs. Bert est incarcéré à Forest, Wahoub à Berkendael, Abdallah et Constant à Saint-Gilles.

Un fort mouvement de solidarité se développe en Belgique et à l’étranger, tandis que la police constate que son blitz, comme son année d’espionnage préalable, n’a rien apporté. Plutôt que d’en rester là, les autorités vont s’acharner : la police tentera maladroitement de manipuler la presse (en fuitant sur une prétendue découverte d’explosifs, en fait le reste d’un feux d’artifice tiré lors d’un mariage), tandis que le procureur ne trouvera d’autre argument pour prolonger les détentions que le besoin de « laisser une chance au dossier ». Le 23 juillet, le dernier détenu est mis en liberté provisoire.

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

Commence alors un interminable feuilleton juridique dont l’enjeu est le motif d’inculpation : zéro motif pour la défense, uniquement « tentative de faux » comme le décide le 19 avril 2012 la Chambre du Conseil, « tentative de faux » plus « activité terroriste » pour le procureur. Le 5 juin 2013, après un passage en appel et en cassation, on en est encore là. Depuis, les autorités ont « joué la montre » en ne fixant aucune date pour une décision finale, dans l’intention transparente d’attendre la prescription plutôt que de risquer un cinglant revers en audience publique. Ce moment est arrivé, l’action publique est maintenant éteinte, il n’y aura pas de procès contre les 4 du Secours Rouge.

Le Secours Rouge tient à remercier tous ceux et toutes celles qui se sont solidarisés avec ses membres poursuivis. Quelqu’aient pu être les divergences de l’époque (ou celles survenues depuis), ce fort moment de mobilisation commune a été décisif. Il suffit de relire les premiers articles de presse pour se rendre compte que, sans cette solidarité massive et résolue, Abdallah, Bert, Constant et Wahoub auraient fait l’objet d’un lynchage juridique. Nous sommes d’autant plus heureux de cette victoire qu’elle s’est faite dans le strict respect de nos principes : à aucun moment nos membres n’ont collaboré avec les structures de la répression, policières ou judiciaires, à aucune moment, le Secours Rouge n’a cessé son activité de lutte contre la répression comprise comme partie de la lutte générale contre l’oppression et l’exploitation.

La solidarité est notre arme !

Secours Rouge
(section belge du Secours Rouge International)
Bruxelles, 5 octobre 2018

La 4e chambre correctionnelle de la cour d’appel du Hainaut a prononcé vendredi une peine de travail de 150 heures contre un syndicaliste de la CGSP qui avait porté des coups à des policiers bruxellois lors de la manifestation nationale du 6 novembre 2014. Le Liégeois avait écopé de cette peine en première instance à Bruxelles mais la cour d’appel bruxelloise l’avait ensuite condamné à huit mois de prison avec sursis.

La cour de cassation avait cassé l’arrêt de la cour d’appel de Bruxelles, estimant que celle-ci n’avait pas assez motivé son refus d’entendre des témoins. Le dossier a donc été renvoyé devant la cour d’appel du Hainaut qui a auditionné trois policiers bruxellois et deux syndicalistes liégeois. Des policiers en civil étaient intervenus pour interpeller un manifestant qui agitait un drapeau devant les policiers. L’homme a été plaqué au sol et menotté avec des liens en plastique. C’est alors que l’inculpé et un autre manifestant se sont rapprochés. Les policiers s’en sont alors pris à eux et c’est en résistant que des coups ont été portés aux policiers.

La manifestation du 6 novembre 2014

La manifestation du 6 novembre 2014

Vendredi 5 octobre, Jean-Franck Cellotti a été arrêté dans un centre social à Istanbul avec 7 autres militants. Il était présent en Turquie pour assister au procès de neuf membres du groupe Gurp Yorum, un groupe musical marxiste (voir notre article). Jean-Franck Cellotti est un militant anti-répression de longue date. Il avait notamment déjà soutenu les personnes réprimées lors de la révolte de Gézi et aux sit-inn des enseignants.

Concert anniversaire du groupe Yorum

Concert anniversaire du groupe Yorum

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Deux personnes ont été blessées après les violentes manifestations qui ont fait suite à deux expulsions collectives dans la municipalité d’Esperanza. La première des expulsions a eu lieu tôt le matin dans le secteur de La Unión, où des membres de l’armée et de la police ont, avec une pelle mécanique, renversé et brûlé des cabanes construites illégalement. Plus tard, d’autres cabanes ont été détruites et brûlées dans le secteur de Los Coquitos du district municipal de Boca de Mao.

Lors de la première des expulsions, Roberto Vargas, âgé de 26 ans et résidant dans le secteur de l’Union, a été blessé par balle. Lors des violentes manifestations dénonçant les expulsions, une femme, à l’identité encore inconnue, a reçu une balle dans la poitrine.

Protestations à Esperanza

Protestations à Esperanza

Des affrontements ont éclaté entre forces de police et travailleurs dans une zone franche industrielle de la province orientale, lors d’émeutes liées à des salaires impayés. La confrontation avait éclaté hier mercredi en matinée après que la police eut tenté de dégager un rassemblement formé par des travailleurs de la société AZMEEL Contracting & Construction Corporation pour protester contre leurs salaires impayés. Les travailleurs de la société ont déclaré que des dizaines de travailleurs saoudiens et étrangers n’avaient pas été payés depuis six mois consécutifs et que les négociations avec la direction n’avaient abouti à rien.

Plusieurs personnes ont été blessées et tuées lorsque les forces du régime saoudien ont tiré des coups de feu pour disperser les émeutes qui ont eu lieu dans le district de Dhahran. Les travailleurs ont à leur tour bombardé la police et les responsables d’AZMEEL de pierres. Un nombre non spécifié de véhicules, y compris un véhicule utilitaire sport, ont également été endommagés.

Un travailleurs d'AZMEEL Contracting & Construction Corporation tué avant-hier suite à la répression policière

Un travailleurs d’AZMEEL Contracting & Construction Corporation tué avant-hier suite à la répression policière

Assistance Centre d’Appel ACA est une entreprise spécialisée dans la télésurveillance d’ascenseurs et de parking, ainsi que dans la surveillance de ses salariés. Saisi d’une plainte en juin 2015, la CNIL procède à un contrôle des locaux en novembre 2016. Elle y découvre que la société a mis en place un dispositif de pointage biométrique, recueillant les empreintes digitales des salariés et servant à surveiller leurs horaires, et ce sans autorisation. La CNIL constate également que l’entreprise enregistre les appels téléphoniques sans que les salariés n’en soient informés. Et leurs interlocuteurs ne se voyaient pas préciser ni l’identité du responsable des traitements, ni de leurs droits d’opposition.

Mise en demeure, ACA informe en janvier 2018 avoir pris des dispositions pour se conformer à la loi. En mars, la CNIL mène donc une nouvelle inspection: rien n’a changé. ACA vient de se voir infliger une amende de 10.000 euros.

ACA

ACA

La guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage d’un véhicule militaire blindé dans la sous-préfecture rurale de Gercus, dans la province kurde de Batman. Quatre soldats ont été tués sur le coup, trois autres sont morts des suites de leurs blessures, et deux autres restent grièvement blessés. Les forces turques ont lancé une opération antiguérilla d’envergure dans la région.

Blindé turc au Kurdistan

Blindé turc au Kurdistan

Mardi 2 octobre, des affrontements ont eut lieu entre des manifestants gazaouis et l’armée d’occupation près de la ville de Deir el-Balah (à mi-distance de la ville de Gaza et de Rafah). L’armée a tiré des grenades sur les manifestants et a touché un fermier qui travaillait son champ. On estime à plus de 195 le nombre de palestiniens tués depuis le 30 mars, date du début des manifestations contre l’occupation (voir notre article). Durant la même période environ 21000 personnes ont été blessées.

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)