Au moins 35 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées lors d’une attaque à la bombe qui a eu lieu en fin de matinée à Ankara. Des centaines de manifestants -notamment du HDP- y étaient rassemblés et s’apprêtaient à manifester pour un cessez-le-feu avant les élections du 1er novembre prochain. Le PKK s’était déjà dit d’accord pour poser les armes. Mais comme l’attentat de Suruç -qui visait également la gauche turque et kurde- avait suffit à Ankara pour déclarer la guerre au PKK, cette nouvelle attaque soulève encore plus d’inquiétudes… Pour rajouter à l’horreur, la police turque ne s’est pas privée d’attaquer la manifestation à coups d’autopompes et de gaz lacrymogènes. On ne sait pas à l’heure actuelle qui a posé la bombe, mais il semblerait que ce soit un attentat suicide dont sont coutumiers les membres de l’Etat Islamique que le PKK combat en Syrie et à Shengal.

Une vidéo de l’explosion qui survient à quelques dizaines de mètres des manifestants en train de danser.

Un nouveau carnage contre la gauche turque et kurde à Ankara.

Un nouveau carnage contre la gauche turque et kurde à Ankara.

Des centaines de jeunes sont allés manifester à l’est des villes de Gaza et de Khan Younès lors de deux rassemblements en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem occupées, devant la barrière qui enferme hermétiquement le territoire. C’est la première fois depuis longtemps que des manifestations aussi importantes se déroulaient dans cette zone où des Palestiniens s’exposent aux tirs israéliens s’ils approchent trop près. Les jeunes Palestiniens, certains au visage recouvert du keffieh et d’autres tête nue, parfois en simple débardeur, ont défié les soldats en faisant le signe de la victoire, en lançant des cailloux à la main ou au lance-pierres. Les soldats israéliens ont ouvert le feu, tuant un Palestinien de 15 ans et quatre autres, âgés d’une vingtaine d’années chacun. 80 autres manifestants ont été blessés.

Des affrontements ont mis aux prises vendredi Palestiniens et soldats israéliens à travers toute la Cisjordanie, comme près de Ramallah après les funérailles de Mohammad Halabi, 19 ans, abattu après avoir mortellement poignardé deux Juifs samedi dans la Vieille ville de Jérusalem. Hébron, Naplouse, Jénine, Qalqiliya et leurs environs ont également été secouées par des heurts. Des Palestiniens ont aussi affronté des policiers dans le camp de réfugiés de Chouafat, à Jérusalem-Est, où un des leurs avait été tué la veille par des tirs israéliens. Quatre nouvelles attaques isolées à l’arme blanche se sont produites vendredi. L’auteur palestinien de l’une d’elles contre un policier israélien en Cisjordanie a été abattu.

Une victime des tirs israéliens ce vendredi à Gaza

Une victime des tirs israéliens ce vendredi à Gaza

Lors d’une opération anti-guérilla d’envergure menée à San José del Tarra, dans Hacari, Norte de Santander, les militaires ont abattu Victor Ramon Navarro Serrano, alias « Megateo », le leader de l’Armée Populaire de libération (EPL) et quatre guérilleros de sa garde rapprochée. Un autre guérillero a été blessé et capturé. Pour le ministre colombien de la défense, il s’agit de « l’un des événements anti-criminalité les plus importants qu’ont conduit nos forces en cette année 2015, et peut-être au-delà ».

« Megateo » a été tué par l’explosion d’une bombe lancée d’un hélicoptère de l’armée sur la ferme où il s’était retranché. C’était, avec 12 mandats d’arrêt pour extorsion, enlèvement, rébellion et assassinat, une des deux personnes les plus recherchées de Colombie. Une prime de 5 millions de dollars était offerte à qui permettrait sa capture. La police et l’armée avaient déjà mené contre lui, en vain, 9 opérations de ce type ces quatre dernières années.

 Víctor Ramón Navarro Serrano, alias “Megateo”

Víctor Ramón Navarro Serrano, alias “Megateo”

Une femme guérillera a été abattue au cours d’une violente fusillade avec les forces de sécurité dans le district du Bastar (Chhattisgarh) au cours d’une opération menée mercredi soir. L’échange de coups de feu s’est déroulé entre une équipe conjointe composée de membres du District Reserve Group de la police locale et de soldats de la CRPF dans le village de Chandameta. Alors qu’ils encerclaient une zone forestière près du village, la fusillade a été déclenchée par les soldats lorsqu’ils ont aperçu les maoïstes armés à proximité. A l’issue de celle-ci, la brigade de guérilleros a battu en retraite. C’est en ratissant la zone du combat que les soldats ont retrouvé le corps de la guérillera, ainsi que plusieurs armes. La femme a été identifiée comme étant Piso, originaire du village de Jheeram. Par ailleurs, le commissaire local a déclaré que de nombreuses traces de sang avaient également été découvertes, laissant croire que d’autres maoïstes auraient pu être blessés.

Corps de la femme guérillero abattue

Corps de la femme guérillero abattue

Au moins trois membres des forces de l’ordre du Chhattisgarh ont été blessés au cours d’un affrontement avec des guérilleros maoïstes dans la matinée de ce jeudi dans le district de Sukma. Le district de Sukma est largement occupé par les maoïstes, et fait donc l’objet de multiples actions de contre-insurrection menées par les autorités tant locales que nationales.

Par ailleurs, quatre soldats de la force d’élite CoBRA ont été blessés le même jour dans plusieurs autres incidents, toujours dans le district de Sukma. Alors que trois soldats ont été blessés durant une fusillade entre les forces de sécurité et des guérilleros dans la région de Bhejji, un autre a été blessé par l’explosion d’une bombe dans la région de Chintagufa. Dans le premier cas, le face à face a eu lieu dans une zone forestière alors qu’une brigade du bataillon d’élite CoBRA menait une opération de contre-insurrection dans la zone. C’est lorsque les soldats étaient en train d’encercler un axe précis qu’ils ont repéré un groupe de maoïstes armés. La fusillade les opposant à duré près d’une demi-heure avant que les guérilleros ne battent en retraite. Des renforts policiers ont été envoyés sur place afin de tenter de les capturer. Dans l’autre cas, un membre du bataillon 206 de la force CoBRA a été blessé au cours d’une opération de ratissage menée aux alentours du commissariat de Chintagufa. L’IED, enterré au bord de la route, a explosé à son passage, le blessant aux jambes.

Soldats de la force CoBRA

Soldats de la force CoBRA

Quelques centaines de kurdes s’étaient réunis aujourd’hui rond-point Schuman pour revendiquer la libération d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK. Les manifestants ont fait un cordon humain autour des institutions européennes. A la fin de la manifestation, la délégation de membres et de sympathisants du Secours Rouge s’est faite encercler par la police pour un contrôle d’identité général.

Les cheminots sont en grève depuis ce jeudi 8 octobre ce soir, ils ont donc bloqué plusieurs voies et cabines de signalisation par des piquets de grève ou en descendant sur les voies. Deux amendes ont déjà été infligées ce jeudi soir pour un piquet devant une cabine à la gare de Bruxelles-Midi, la police appliquait ainsi l’injonction obtenue par Infrabel (le gestionnaire du réseau ferroviaire belge) devant un tribunal en référé. Ce dernier arguant qu’il ne fait « qu’appliquer les consignes de sécurité »… Les amendes distribuées hier soir et aujourd’hui sont au tarif de 100€ pour ceux qui descendent sur les voies et 300€ pour les cabines bloquées. Infrabel semblait d’ailleurs si soucieux de la ‘sécurité’ qu’il a donné des double-temps de travail aux non-grévistes dans les cabines…

La police est intervenue pour dégager des grévistes qui bloquaient un bloc de la gare du midi ce vendredi matin. La situation était d’autant plus ridicule que les policiers étaient toujours armés de leurs mitraillettes… Malgré la répression, la grève est un succès puisque le trafic est extrêmement perturbé. On ne sait pas si des grévistes ont été arrêtés.

Repression de la grève du 9 octobre

Repression de la grève du 9 octobre

Le préfet de Bismil a à nouveau déclaré le couvre-feu dans quatre quartiers de la ville : Ulutürk (renommé Rojava par la population), Dumlupınar, Fırat et Tekel. La police a mitraillé peu après dans la ville une voiture occupée par quatre jeunes Kurdes qu’elle affirme d’être des combattants au PKK. Les corps de ces jeunes ont été emmenés à l’Hôpital d’Etat de Bismil en attendant les autopsies dans un état méconnaissable. Deux d’entre eux étaient déchiquetés par un grand nombre de balles, et les têtes des deux autres jeunes avaient été arrachées de leurs corps. Les dépouilles étaient dans un tel état que les victimes n’ont pas encore pu être identifiés.

Par ailleurs, les autorités turques affirment avoir anéanti hier mercredi un groupe de dix combattants du PKK qui tentaient de s’infiltrer dans la région frontalière d’Aktutun dans la province d’Hakkari. De leur côté, les combattants kurdes ont attaqué un poste de contrôle de la gendarmerie dans la commune Baskale de Van: sept soldats et un milicien anti-guérilla ont été blessés.

Le lieu de la fusillade à Bismil

Le lieu de la fusillade à Bismil

Le Gouvernement Régional Kurde (KRG), cette région autonome irakienne pratiquement indépendante est dirigée par la famille Barzani qui détient le pétrole irakien et l’exporte massivement vers la Turquie, entre autres. Il y a quelques semaines, deux jeunes opposants au régime de Barzani avait été arrêté et torturé par le Parastin, les services secrets du KRG, pour avoir défendus le PKK sur Facebook (voir notre article). Nous apprenons aujourd’hui qu’une autre personne a été arrêtée le 4 août dernier pour avoir partagé une photo d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK, sur internet. Esa Barzani (qui est un parent éloigné du président kurde irakien Massoud Barzani), est détenu sans être inculpé après que les agents du Parastin l’aient enlevé à son domicile.

A Sulaimani, de nombreux travailleurs du secteur public, infirmiers, enseignants et fonctionnaires manifestent ce jeudi soir devant un hotel 5-étoiles où se tient aujourd’hui une réunion des 5 partis légaux du Kurdistan Irakien. Le but de cette réunion est de reconduire à nouveau le président Massoud Barzani, de plus en plus impopulaire. Malgré la très juteuse rente pétrolière, voilà trois mois que les travailleurs du service public n’ont pas touché leur salaire, ils accusent la famille Barzani de se servir avant tout le monde. Les médias officiels du KDP (le parti de Barzani) accusent les manifestants de déstabiliser le quasi-état kurde alors que l’Etat Islamique n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de là… Des manifestants ont caillassé les nombreux policiers qui gardaient l’hôtel. Les travailleurs du service public se sont mis en grève pour une semaine.

Affrontements à Sulaimani.

Affrontements à Sulaimani.

Plus de 288 Palestiniens ont été blessés hier mercredi dans des affrontements ayant éclatés dans plusieurs parties de la Cisjordanie occupée. 10 personnes ont été blessées par balles, 89 par balles à caoutchouc et 189 autres Palestiniens ont été asphyxiés par les bombes jetées par les forces de l’occupation israélienne. La représentante du Croissant rouge palestinien a précisé que le nombre le plus élevé de victimes a été enregistré à Ramallah et Ariha, les régions les plus touchées par les affrontements. A Ariha, deux personnes ont été blessées par balles, 55 par balles en caoutchouc et 155 ont été asphyxiées. A Ramallah, autant de blessés par balles, 28 par balles en caoutchouc et 6 Palestiniens ont été asphyxiés.

La même source a indiqué qu’un Palestinien a été très gravement blessé à la tête par balle, tandis que trois autres ont été arrêtés, tabassés, avant d’être traînés par terre jusqu’aux véhicules militaires de l’occupation. Mardi, les forces de l’occupation a procédé à Jérusalem à la démolition de maisons appartenant aux familles de Palestiniens ayant mené des attaques contre l’occupation.

Arrestation violente en Cisjordanie

Arrestation violente en Cisjordanie