Des centaines d’étudiants de l’Université de Cape Town (UCT) et de l’Université de Technologie de la Péninsule du Cap (CPUT) ont défilé devant le Parlement pour exiger la publication du rapport de la Commission d’enquête sur l’enseignement supérieur et la formation. Plusieurs étudiants ont été arrêtés lors de la dispersion de la manifestation par la police, alors que le ministre des Finances présentait sa politique budgétaire à moyen terme. Les étudiants ont été escortés par la police du Parlement vers le campus de Cape Town du CPUT. Ils ont exigé la dissolution de toute la sécurité paramilitaire, la publication du rapport de la commission sur la gratuité de l’éducation et l’arrêt des poursuites contre les étudiants.

Plus tôt dans la journée, un bureau de l’ancien bâtiment de l’éducation sur le campus de Bellville a également été incendié. Lundi, le bureau de la direction de la recherche de l’établissement à Bellville a été fermé à la suite d’un présumé incendie criminel. Cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’incendie d’une navette d’étudiants et d’un autre véhicule le même jour. Des gardes de sécurité privés ont utilisé des grenades assourdissantes pour disperser un groupe d’étudiants protestataires qui tentaient de prendre d’assaut la bibliothèque de Bellville.

Arrestation d'un manifestant étudiant à Cape Town

Arrestation d’un manifestant étudiant à Cape Town

Une manifestation des étudiants de l’Université des sciences de santé (USS) a été réprimée par les forces de l’ordre, le 24 octobre à Owendo. Depuis le 23 octobre, en effet, les étudiants de l’USS protestent contre l’augmentation des frais d’inscription et d’écolage au sein des universités et grandes écoles. Les manifestants n’ont pas cédé aux sommations des éléments de la police, qui leur demandaient de cesser leur mouvement. Déterminés à aller jusqu’au bout, ils répondaient aux injonctions de la police par des injures et moqueries. Les policiers ont alors usé de bombes lacrymogènes et chargé. Si aucune interpellation n’a été signalée, les étudiants ont cependant enregistré quelques blessés.

Nuage de lacrymogènes sur l'Université des sciences de santé

Nuage de lacrymogènes sur l’Université des sciences de santé

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Le corps de Santiago Maldonado, le jeune militant qui avait disparu le 1er août dernier après une manifestation Mapuche violemment réprimée à Esquel, dans le sud du pays, (voir notre article) a été retrouvé dans une rivière cette semaine. Ce samedi 21 octobre, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale en scandant « Justice pour Santiago, le gouvernement est responsable ». Les organisations ayant appelé à la manifestation ont dénoncé la gendarmerie pour le crime et les autorités politiques et judiciaires pour avoir couvert les gendarmes, dissimulés les preuves et harcelé des témoins et la famille. Des affrontements ont eu lieu à la fin de la manifestation. Des manifestants masqués ont attaqué à coups de marteaux plusieurs immeubles avenue Rivadavia, notamment le siège du Gouvernement de Buenos Aires.

Les affrontements du Buenos Aires

Les affrontements du Buenos Aires

Ce lundi, une manifestation d’élèves et étudiants ivoiriens de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d’Ivoire ( FESCI) était organisée à Abidjan pour protester contre la hausse des frais d’inscriptions dans les lycées et collèges. La police ivoirienne a chargé en tirant des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants qui avaient mis en place des barrages et jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Trois étudiants ont été blessés lors des affrontements et plusieurs ont été arrêtés. Les manifestants souhaitaient marcher vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer cette hausse des frais d’inscriptions. Un syndicaliste de la FESCI soulignait une hausse artificielle, chaque établissement faisant payer des frais supplémentaires, au-delà du coût d’inscription qui revient à l’État. Mercredi passé, des affrontements avec la police avaient déjà eu lieu pour les mêmes raisons.

Manifestation d'étudiants à Abidjan

Manifestation d’étudiants à Abidjan

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

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Tortures, détention au secret, manifestations interdites, des activistes de la société civile témoignent d’un durcissement ces derniers mois de la répression dans le Tchad du président Idriss Déby Itno. Le gouvernement du Tchad est appuyé par les pays occidentaux au nom de la lutte contre le terrorisme. Nadjo Kaina, du mouvement Iyina (“Nous sommes fatigués” en arabe dialectal), a été arrêté à plusieurs reprises. Détenu au secret pendant 21 jours, il était les pieds enchaînés, les mains menottées, et pendant l’interrogatoire, on l’étouffait avec un sac contenant des piments serré sur la tête. Beaucoup d’activistes des droits sociaux ou de bloggeurs critiques ont subi le même sort.

Répression au Tchad

Répression au Tchad

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Le journaliste Juldas Biviga et le syndicaliste Marcel Libama, arrêtés et poursuivis au Gabon pour diffamation envers un magistrat (voir notre article), ont été libérés mercredi à l’issue de leur procès en appel. Ils ont été condamnés à deux mois de prison dont un avec sursis. Comme ils sont en détention depuis le 20 juin, ils ont été libérés ce mercredi après la décision de la Cour d’appel de Mouila (sud-ouest). Fin mars, le gouvernement avait suspendu les activités de la Convention nationale des syndicats du secteur Education, à laquelle appartient M. Libama, pour « trouble à l’ordre public ». La Conasysed est à l’origine d’un vaste mouvement de grève dans l’enseignement depuis fin 2016 qui a fortement perturbé l’année scolaire au Gabon.

Marcel Libama

Marcel Libama

Juldas Biviga, journaliste de la radio Massanga, a été arrêté le samedi 17 juin dans le sud-ouest du Gabon suite à la diffusion de l’interview de Marcel Libama, un syndicaliste qui avait été arrêté le 15 juin (voir notre précédent article). Le chef d’accusation de « diffamation par voie de presse » envers le procureur de Tchibanga a été retenu pour le syndicaliste, arrêté le 15 juin en marge du procès d’un autre syndicaliste désormais libre. Le journaliste est pour sa part accusé de « complicité de diffamation par voie de presse » contre le même magistrat, pour avoir diffusé l’interview du syndicaliste.

Ils ont été condamnés à 184 jours de prison, dont 139 avec sursis; ce qui ramène à 45 jours fermes leur peine. En comptant les 23 jours qu’ils ont déjà fait en prison, il leur en reste 22 avant de sortir. Marcel Libama, syndicaliste, est le leader de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), que le gouvernement gabonais avait interdit, fin mars, dont les membres étaient en grève depuis fin 2016. Selon la Conasysed, Libama et Biviga auraient été passés à tabac à la prison le jeudi matin, avant d’être conduits au tribunal. Ils ont tous deux été conduits à l’hôpital après le délibéré.

Marcel Libama

Marcel Libama

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Cyprien Moungouli, responsable de la Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (CONASYSED, syndicat interdite par le gouvernement) détenu à la prison centrale de Tchibanga depuis le 22 mai dernier (voir notre article), a été condamné ce jeudi à 6 mois de prison dont un mois ferme et une amende pour outrage à magistrat, par le tribunal de 1ère instance de Tchibanga.

En comptant la détention préventive, le syndicaliste aura purgé toute sa peine de prison ferme le 22 juin prochain. Il pourra donc être relâché à cette date. Les juges n’ont pas suivi les réquisitions du procureur de la République qui a requis un an d’emprisonnement ferme. Le syndicaliste est poursuivi pour outrage à magistrat. Il avait été interpellé et gardé à vue le 18 mai dernier. Motif : il avait voulu avoir des informations sur l’évolution de sa plainte contre le « comité des sages » de la Nyanga qui avaient menacé de mort les syndicalistes durant une grève nationale.

Cyprien Moungouli,

Cyprien Moungouli,

Juldas Biviga, un journaliste de radio Massanga a été arrêté samedi après la diffusion d’une interview du syndicaliste Marcel Libama, détenu depuis le 15 juin. Le syndicaliste serait poursuivi pour diffamation par voie de presse contre le procureur de Tchibanga.

marcel libama

marcel libama

EDIT 22 juin: Cyprien Moungouli a effectivement été libéré après avoir purgé sa peine.

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Un homme est mort dans des affrontements entre les services de sécurité de la municipalité d’eThekwini et les habitants d’un bidonville d’eMansenseni, près de Mariannhill, à l’ouest de Durban. L’incident est survenu alors que les services municipaux, appuyés par les forces de police, procédaient à des démolitions de cabanes construites illégalement. La police affirme n’avoir tiré que des balles de caoutchouc pour disperser la foule des habitants du bidonville. Trois personnes ont été touchées, un manifestants de 29 ans est décédé sur place et les deux autres ont été hospitalisés.

Le bidonville d'eMansenseni

Le bidonville d’eMansenseni