Détenu par les FARC depuis 12 ans, le sergent Pablo Emilio Moncayo, 32 ans, a été remis à la Croix Rouge internationale ce mardi dans un lieu déterminé par les guérilleros. De là, il a été emmené en bonne santé en hélicoptère jusqu’à Florencia, à 580 km au sud de Bogota. Moncayo avait 19 ans lorsque les FARC ont tenu une embuscade dans le camp où il se trouvait et l’ont emmené, le 21 décembre 1997. Les guérilleros ont néanmoins affirmé que sa libération serait la dernière remise en liberté tant que le gouvernement n’accepterait pas de négocier.

Pablo Emilio Moncayo

Pablo Emilio Moncayo

Dimanche, les FARC ont remis à la Croix-Rouge Internationale le caporal Josue Daniel Calvo, 23 ans, qui a été transféré par avion à l’hôpital militaire de Bogota où il est soigné pour déshydratation. Ce militaire avait été capturé par les FARC en avril 2009. Un film important a été réalisé sur les FARC et leur histoire. On le trouve intégralement (en treize parties) sur YouTube:

Sept guérilleros de l’ELN (Armée de Libération Nationale, guévariste) ont été arrêtés ce mardi dans le département de Norte de Santander par les forces de police, qui ont saisi des armes. Norte de Santander, qui se trouve à la frontière avec le Venezuela est réputée pour être une région où se trouvent plusieurs bases de l’ELN, mais également des FARC. Les FARC ont par ailleurs lancé une offensive sur la route reliant Cali à la côte Pacifique dans la nuit de lundi à mardi dans l’ouest du pays. Six camions et un fourgon ont été incendiés.

Bien que depuis plusieurs semaines, le pays soit dirigé par un président ‘démocratiquement élu’, la répression fait rage au Honduras. Les paramilitaires et les propriétaires terriens continuent à agir comme bon leur semble. Le 18 mars, deux paysans ont été assassiné dans le cadre du conflit agraire de l’Aguan. Les deux hommes, dirigeants de l’Entreprise Associative Brisas de Cohdefor ont été tués alors qu’ils revenaient de leur journée de travail dans la culture de haricots. Quelques jours plus tôt, deux ouvriers agricoles avaient également perdu la vie dans ce même district. Tous les quatre faisaient partie de communautés pour lesquelles le président déchu Manuel Zelaya avait libéré des terres afin de les rendre productives, ce qui ne plait visiblement pas aux propriétaires latifundistes qui, avec l’appui des putschistes, occupent violemment la zone et y font régner la terreur. Les familles paysannes de la zone y subissent des menaces et des intimidations quotidiennes auxquelles s’ajoutent ces assassinats politiques.

Deux journalistes ont également été assassinés la semaine dernière après avoir reçu des menaces de mort anonymes, qu’ils avaient tous deux dénoncées publiquement. L’un des deux avait notamment responsabilisé un puissant latifundiste qui avait soutenu le coup d’Etat en juin dernier, ce qui lui a coûté la vie. Ces actions portent à trois le nombre de journalistes soutenant la lutte paysanne assassiné depuis la prise de pouvoir du nouveau président.

Victime de la répression au Honduras

Victime de la répression au Honduras

Mercredi 10 mars, un engin explosif a visé le service social privé de la société Petróleo y ‘Gaz’ de Neuquén, en territoire Mapuche, dans la Patagonie argentine. L’action a été revendiquée par la ‘Cellule Armée pour la Défense du Paxamama (en langue quecha: la Terre-Mère) Marco Camenisch’. Le communiqué revendique le retrait du territoire mapuche des propriétaires fonciers, des latifondistes, des entreprises agricoles et forestières, ainsi des forces de police de l’Etat argentin.

Marco Camenisch est un prisonnier vert-anarchiste qui, pour avoir dynamité les pylônes de trust de l’énergie nucléaire et pour avoir résisté les armes à la main à ses arrestations, a purgé en raison de son opposition déclarée et irréductible au système. Les autorités suisses lui refusent les congés pénitentiaires dont il pourrait bénéficier en invoquant ouvertement le refus de Marco de se repentir.

Ces dernières semaines, les actions répressives violentes des forces de sécurité continuent à cibler la population civile hondurienne, et ce malgré le départ à l’étranger du président déchu Zelaya, victime du putsch du mois de juin dernier. Lors d’une manifestation le 25 février dernier, les policiers reconnus comme faisant partie des ‘escadrons de la mort’ ont menacé ouvertement les militants ainsi que les membres de la sécurité de la manifestation (ce qui prouve l’impunité avec laquelle ils agissent). Le lendemain, ces policiers ont tenté d’enlever un membre actif du Front National de Résistance Populaire (FNRP) présent au rassemblement afin ‘de voir s’il se comporterait en homme, comme il l’avait fait lors de la manifestation’. Le jeune homme a pu prendre la fuite après un violent affrontement avec ses kidnappeurs.

Victime hondurienne des forces de sécurité

Victime hondurienne des forces de sécurité

Cette histoire n’en est qu’une parmi tant d’autres dans un contexte de violations systématiques des droits de l’homme, allant des assassinats aux tortures en passant par les enlèvements, les viols et les menaces de mort vis à vis de la population hondurienne. Depuis le mois de décembre, les femmes sont encore plus menacées. Certaines militantes dans la capitale ont constaté être continuellement suivies par des voitures sans plaque aux vitres teintées, ces filatures s’ajoutant aux menaces téléphoniques quotidiennes. La semaine dernière, la fille d’un dirigeant du FNRP a été assassinée à son domicile. Mercredi dernier, la juge pour enfants du Honduras Olga Marina Laguna a été tuée à Tegucigalpa par deux hommes armés en plein jour devant plusieurs témoins. Les journalistes sont également les cibles des ‘escadrons de la mort’, qui menacent leur vie tous les jours et ne se privent pas pour les intimider, allant même jusqu’à les chercher à leur domicile et à faire pression sur le voisinage pour obtenir des informations. Aujourd’hui, toutes les personnes ayant travaillé, milité, bref, vécu durant le gouvernement Zelaya sont toujours en danger.

Ulser Pillpa Paitán, 23 ans, alias ‘Camrade Johnny’, a été arrêté dans la ville de Huanta, dans la région andine d’Ayacucho, durant l’opération policière ‘Genesis 2010’. Il serait le responsable politique de la guérilla maoïste dans le département d’Ayacucho. Trois autres personnes auraient été arrêtées.

Mardi passé, deux autres responsables du Parti Communiste du Pérou avaient été arrêtés dans le sud de la région d’Ayacucho. Percy Cartolin Sinchi Tuyo avait été arrêtée à Huanta et Miguel Angel Abad à Huamanga.

L’armée colombienne a fait échouer une attaque des FARC contre Orlando Beltran, candidat aux élections législatives et ancien prisonnier des FARC. Les militaires ont désamorcé deux charges de 50 kg d’explosifs placées sur les bas-côtés de la route allant de la ville de Neiva au village de Vegalarga. Un membre des FARC a été arrêté.