Selon les autorités militaires colombiennes, au moins quatre guérilleros des FARC appartenant au 62e Front auraient été tué durant une opération à La Macarena (centre) ce dimanche. Le combat s’est déroulé à quelques kilomètres du lieu où le commandant militaire ‘Mono Jojoy’ avait été assassiné en septembre dernier. Trois corps ont pu être identifié, mais l’identité du quatrième reste inconnue. L’un d’entre eux serait celui de ‘Juvenal El Paisa’, un des dirigeants haut placés du 62e Front. Dans l’opération de ratissage qui a suivi l’affrontement, les forces de sécurité ont saisi un fusil mitrailleur M60, un mortier, sept gros fusils d’assaut, plus de 1400 munitions et une grande quantité d’explosifs. Elles ont également pu récupérer deux ordinateurs portables desquels elles espèrent tirer des renseignements pour mener de nouvelles opérations. Depuis la mort de ‘Mono Jojoy’, le cordon de sécurité qui entourait La Macarena (et dans lequel était confiné plus de 2000 guérilleros) a été coupé, leur permettant d’intensifier leurs activités.

Corps de guérilleros des FARC

Corps de guérilleros des FARC

Les opérations de contre-guérilla s’intensifient dans la région d’Ayacucho, jusqu’à présent sans résultat autre que la découverte, dans le district de Luricocha, (province de Huanta), d’un petit dépôt d’armes du PCP-SL. Les guérilléros maoïstes se sont cependant montrés actifs dans la localité d’Huancavelica. Tandis que le chef des forces armées annonçait l’intensification des opérations de contre-guérilla, le ministre de la Défense a fait avant-hier une déclaration triomphaliste, affirmant que « l’aire d’action » de la guérilla du PCP-SL avait été réduite, en cinq ans, de 34.000 à 5.000 kilomètres carrés.

Au moins deux militaires ont été tués et deux blessés dans un accrochage armé mardi dans le sud-est du Pérou entre une patrouille de l’armée et une colonne de guérilleros du PCP-SL. L’affrontement est intervenu dans le district de Llochegua (région d’Ayacucho). Les militaires tués sont des sous-officiers affectés à la Base Contra Terrorista “Unión Mantaro”. Des hélicoptères ont évacués les blessés et débarqués des renforts pour des opérations de ratissages.

Embuscade de la guérilla maoïste au Pérou

Embuscade de la guérilla maoïste au Pérou

Le gouverneur du département de Cauca au sud-ouest de la Colombie demande à l’état colombien de placer le département en situation d’état d’urgence après de récentes attaques menées par les guérilleros des FARC. Il s’agit pour le gouverneur d’obtenir des fonds de la part de l’état colombien après les destructions occasionnées dans les villes de Corinto et Toribio (4000 habitants chacune) lors des attaques des FARC il y a moins de deux semaines. La dernière attaque remonte au 13 juillet : les guérillros des FARC ont tiré au moins cinq mortiers artisanaux contre un poste de police de la ville de Toribio.

Samedi, une colonne de guérilleros du PCP-SL, une colonne senderista est arrivée à Virgen Ccasana – Rosario Santillana (district de Llochegua, province de Huanta – Ayacucho), près de la base militaire de Corazonpata. Les guérilleros ont organisé un meeting, puis le procès d’un habitant du village accusé d’être un indicateur de police. L’homme a été abattu.

Vendredi, une autre colonne de guérilleros du PCP-SL était entrée dans le village de Valdivia (district de Tintaypunco, province de Tayacaja) où une autre personne, également accusée d’être un indicateur de police, a été grièvement blessé par balles.

Un ancien officier de l’armée péruvienne Telmo Hurtado est arrivé vendredi à Lima après son extradition par les Etats-Unis. Hurtado, diplômé de la fameuse Ecole des Amériques commandait la patrouille militaire qui tua 69 villageois, dont 30 enfants et 27 femmes, en août 1985 à Accomarca, dans le sud-est du Pérou, durant le conflit avec la guérilla du PCP-SL. 29 autres militaires sont jugés depuis le 4 novembre 2010 pour ces faits.

Durant la présidence d’Alberto Fujimori (1990-2000), Hurtado était officiellement protégé. il fut même décoré en 1992, 1994 et 1996. Il était major quand une modification de la loi d’amnistie l’a exposé aux poursuites. il a alors pris la fuite, d’abord en Colombie, ensuite à Miami. Hurtalo a déclaré que le massacre faisait partie d’une stratégie d’ensemble de lutte contre le PCP-SL. Plusieurs de ces massacres avaient pour double but de terroriser les populations indiennes et de servir la propagande gouvernementale (largement reprise dans les médias internationaux) qui attribuaient ces massacres aux maoïstes.

Les étudiants se mobilisent pour que l’Etat reprenne la tutelle des établissements publics qui accueillent 90% des 3,5 millions d’élèves. Leur gestion avait été déléguée aux municipalités par le régime militaire et néolibéral du général Augusto Pinochet. Une marche a rassemblé hier entre 50.000 et 80.000 personnes étudiants, professeurs, parents et enfants. Les forces de police ont fait usage de grenages lacrymogènes et de lances à incendie pour tenter de disperser les manifestants qui voulaient se rassembler devant le palais présidentiel de la Moneda, sans autorisation des autorités.

Des jeunes ont répliqué à coups de pierres, de bâtons et de projectiles de peinture. Un membre des forces de l’ordre a été grièvement blessé par un cocktail Molotov. 32 policiers auraient été blessés, la police a procédé à 54 interpellations. Plusieurs rassemblements massifs d’étudiants avaient déjà ponctué le mois de juin, mobilisant à deux reprises plus de 80.000 personnes. Le 30 juin, des heurts violents entre manifestants et policiers s’étaient déjà soldés par 13 arrestations et un policier blessé.

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Dix-huit prisonniers, 16 hommes et 2 femmes, se sont évadés d’une prison à Tumaco, dans la province colombienne de Narino (sud-ouest), après qu’une explosion survenue en dehors a fait un trou dans le mur de la prison. Les autorités colombiennes ont attribué l’explosion aux FARC, car l’un des échappés, Vladimir Herrera Abella, serait lié au commandement du 29e Front des FARC.

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La justice péruvienne a demandé à la Bolivie l’extradition d’Ulser Pillpa, dirigeant du PCP-SL connu sous le nom de guerre de « camarade Johnny ».
Ulser Pillpa, est pouruivi par le tribunal « Supraprovincial » d’Ayacucho pour « appartenance à un groupe terroriste », et il pourrait être condamné à 20 ans de prison. Arrêté en mars 2010, la presse péruvienne affirme qu’il a « efficacement collaboré » avant de s’évader en avril de la même année.