Lundi 12 octobre, des milliers de membres des communautés indigènes de Colombie ont manifesté lundi, jour de commémoration de l’arrivée de Christophe Colomb sur le continent américain et de la fête nationale en Espagne. Les manifestant·es ont convergé vers Cali pour dénoncer les massacres systématiques. Ils demandent également à être consultés sur les grands projets qui impactent leurs territoires, et la pleine mise en oeuvre des accords de paix de 2016 entre le gouvernement et les FARC. Ils se sont mis en route, aujourd’hui, vers Bogotá pour exiger une rencontre avec le président Ivan Duque. Cette rencontre a pour but de protester contre la violence et le non-respect des accords de paix de 2016 avec les FARC.

Manifestations des natifs contre les violences et pour le respect des accords de paix avec les FARC

Manifestations des natifs contre les violences et pour le respect des accords de paix avec les FARC

Lors de la mobilisation pour la Journée mondiale d’action pour un avortement légal et sécurisé, lundi 29, les manifestantes, qui avaient été retenues près du Monument de la Révolution se sont mises en marche vers le centre (plus précisément vers l’«Antimonumenta» contre les fémicides érigé devant Bellas Artes). De violents affrontements les ont opposé aux policiers qui leur barraient la route à l’intersection de Balderas avec l’Avenida Juárez. La police a utilisé du gaz poivré contre les manifestantes qui ont tagué le parcours d’une marche qui dénonçait aussi la violence croissante contre les femmes. Dix femmes sont assassinées chaque jour au Mexique, selon les chiffres officiels, et de nombreux crimes restent impunis.

Les affrontements de Mexico

Après une pause de quelques jours, des milliers de Colombiens ont de nouveau protesté lundi 21 septembre contre les violences policières et contre la politique du gouvernement, onze jours après les manifestations déclenchées par l’assassinat, le 9 septembre, de Javier Ordonez par la police (voir notre article). Syndicalistes et étudiants ont pris la tête de rassemblements et de défiles qui ont abouti à des heurts avec les forces de sécurité dans le centre de Bogota, principal théâtre de ces mouvements de protestation. Des manifestants ont lancé des pierres contre des policiers qui ont riposté avec du gaz lacrymogène et des grenades incapacitantes. Des unités anti-émeutes sont intervenues à Bogota ainsi qu’à Medellin et à Pasto, respectivement dans le nord-ouest et le sud-ouest de la Colombie. Au moins neuf personnes ont été arrêtées pour participation au saccage d’agences bancaires et d’équipements publics. Lors des manifestations consécutives à la mort de Javier Ordonez, des membres des forces de sécurité avaient ouvert le feu, tuant 12 personnes.

La manifestation à Bogota

Les tensions montent depuis des mois à cause des demandes américaines voulant que le Mexique paie un déficit 35 milliards de litres le 24 octobre pour atteindre son quota d’approvisionnement en eau sur cinq ans. Un traité oblige les États-Unis à envoyer plus d’eau au Mexique qu’ils n’en reçoivent, mais ces paiements circulent ailleurs le long de la frontière, loin du Chihuahua sec, qui fournit plus de la moitié de la part du Mexique. En outre, le Mexique et les États-Unis ne sont pas d’accord sur ce que le Mexique doit encore, et des rumeurs circulent selon lesquelles les États-Unis ont surestimé leur contribution en eau. Les agriculteurs du Chihuahua disent que les paiements supplémentaires consistent à vider les barrages qui stockent l’eau dont ils ont besoin. Avec des précipitations de 30% des niveaux normaux cet été, les agriculteurs du Chihuahua ont averti que la prochaine saison de plantation pourrait être en danger.

La crise est devenue violente ce mois-ci quand environ 2000 manifestants ont envahi le barrage de La Boquilla sur la rivière Conchas et qu’une unité de garde nationale a été envoyée pour les arrêter. Jessica Estrella Silva Zamarripa, d’une famille paysanne, a été abattue par les gardes lors de l’affrontement, mais les manifestants, armés de bâtons et de pierres, ont pu repousser les forces de sécurité et garder le contrôle de la centrale hydroélectrique. Depuis, les tensions se sont intensifiées, les générateurs du barrage ayant été incendiés, provoquant une coupure de courant. 500 gardes supplémentaires ont été envoyés dans la région. Une autre manifestation a éclaté vendredi, à côté d’un pont reliant les villes frontalières de Juarez et El Paso, au Texas. Les manifestants ont dénoncé la mort de Silva et ont exigé que le Mexique cesse d’envoyer l’eau vers le nord.

Les affrontements dans le Chihuahua

Mardi 15 septembre au matin, les syndicats ont organisé des marches dans le centre de Tegucigalpa, la capitale, pour réclamer la satisfaction de diverses revendications sociales. Cette manifestation a lieu chaque année les 15 septembre.  La marche était composée de représentants d’enseignants, d’ouvriers et d’étudiants convergeant vers le centre de la capitale où des affrontements ont commencé. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Un blindé a aussi été utilisé pour disperser les manifestants. Un jeune manifestant a été blessé.

Affrontement à Tegucigalpa

 

Les forces de police de Terna ont capturé María Hilda Pérez Zamora (49 ans), la « camarade Hilda », qui était recherchée pour « crime de terrorisme » depuis octobre 2011. La Chambre pénale nationale l’accuse d’avoir participé à l’exécution de deux policiers et d’un civil lors d’une attaque de la guérilla maoïste survenue en 1990, ainsi que l’attaque contre un poste de police en 1992 et 35 autres opérations.

Arrestation de María Hilda Pérez Zamora

De très violents affrontements on eu lieu vendredi 11 septembre à Santiago lors des manifestations pour l’anniversaire du coup d’État du général Pinochet. Dans plusieurs quartiers de la capitale, comme Villa Francia (gare centrale), La Pincoya, Los Morros (La Cisterna) et Huechuraba, les manifestants ont attaqué les forces de sécurité avec des cocktails Molotov. Un adolescent de 14 ans a été blessé au visage par une grenade lacrymogène à Villa Francia. Au moins 17 personnes ont été arrêtées dans la capitale. Des affrontements ont également eu lieu hors de Santiago, comme à Antofagasta, Valparaíso, O’Higgins et Tarapacá.

Affrontements à Santiago

De violentes émeutes ont éclaté mercredi 9 septembre à Bogotá et dans d’autres régions de Colombie, après la mort d’un homme qui avait reçu des décharges électriques répétées administrées par des policiers qui l’immobilisaient au sol. La scène de l’arrestation, a été diffusée sur les réseaux sociaux. La séquence de près de deux minutes montre deux motards de la police colombienne, tous deux casqués, mettre au sol un avocat de 46 ans, Javier Ordoñez, puis lui administrer à plusieurs reprises de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques. «S’il vous plaît, arrêtez», entend-on répéter à plusieurs reprises l’homme au sol. Les témoins de la scène interpellaient également les policiers: «Arrêtez s’il vous plaît, on vous filme» avec un téléphone portable.

Dans l’après-midi, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester devant le poste de police où la victime a été emmenée avant de mourir. Les manifestants ont aspergé de peinture rouge la façade de l’immeuble et lancé des pierres en scandant «résistance». La police a tenté de disperser la foule avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes mais les protestations se sont étendues à d’autres quartiers de Bogotá. Des émeutes, des incendies et d’autres attaques contre 56 commissariats de police ont eu lieu dans le nord et l’ouest de la capitale mais aussi à Medellín, Barranquilla, Popayan, Cali et Neiva. Sept personnes ont été tuées lors de ces émeutes et 70 personnes ont été arrêtées pour « violence contre les forces de l’ordre ».

Emeute à Bogota

Le féminicide de Ludmila Pretti, une adolescente de 14 ans, a généré une série d’incidents dans la ville de Moreno. La police a laissé le principal suspect tranquillement quitter le commissariat pour « chercher un papier » et il a depuis disparu dans la nature. Des groupes de manifestant.e.s ont alors brûlé des pneus et caillassé le commissariat. Des forces de police ont été déployées pour protéger le bâtiment et les affrontements se sont poursuivis.

Affrontement après un féminicide à Moreno

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Après 60 jours de grève de la faim, quatre prisonniers mapuches de la prison de Lebu ont radicalisé leur mobilisation en annonçant qu’à partir de jeudi après-midi, ils ne boiront plus de liquide. Ils font partie d’un groupe de 12 prisonniers en grève de la faim. Trois autres prisonniers mapuches poursuivent la grève de la faim qu’ils ont entamée il y a 50 jours à la prison de Temuco. Au total, 23 Mapuches sont en grève de la faim : 3 la prison de Temuco, 8 à la prison d’Angol et 12 à celle de Lebu. Les prisonniers réclament de meilleures conditions de travail et de vie pour leur peuple via l’application de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux.

Par ailleurs, des militant·es mapuches, se sont affrontés aujourd’hui avec les Carabineros à Temuco. Ces affrontements se déroulés au cours de manifestations mapuches visant à interrompre la rencontre entre le Karla Rubilar, porte parole du gouvernement et des dirigeants autochtones. Les militant·es ont interrompu la circulation et érigé des barricades. Enfin, des groupes de militants mapuches ont revendiqué, ces derniers jours, des attaques contre des camions et des engins forestiers (principalement des incendies volontaires), afin de réclamer la restitution des terres qui leur ont été volées au fil de la colonisation.

Les Mapuches à Santiago (archive)

Les Mapuches àLes Mapuches à Santiago (archive)