Vendredi 1er mai, les prisonniers, de la prison de Guanare dans l’État de Portuguesa, se sont révoltés. Ils protestaient contre le manque de nourriture que les gardiens auraient refusé de servir. Selon les autorités, ils auraient tenté de mener une évasion massive. Au moins 47 personnes seraient mortes et 75 autres blessées. Le bilan officiel est de 17 morts.

Révolte à la prison de Guanare

Révolte à la prison de Guanare

Dimanche 3 mai, un groupe de mercenaire a tenté une incursion maritime armée depuis la Colombie. Huit personnes ont été tuées, une douzaine d’autres ont été arrêtées, dont deux ressortissants états-uniens. À Miami, Jordan Goudreau, un états-unien de 43 ans, vétéran d’Afghanistan et directeur d’une entreprise de conseil en sécurité, la SilverCorp USA, affirme avoir dirigé cette opération baptisée « Gedeon ». Plusieurs groupes de militaires vénézuéliens déserteurs revendiquent l’opération « Gedeon » dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Sur l’une d’entre elles, un capitaine de la garde nationale, Javier Nieto, apparaît aux côtés de Jordan Goudreau. Il y expliquait que plusieurs cellules, entrainées en Colombie, sont en action, pour atteindre, entre autres, le cœur de Caracas. Lundi, deux nouveaux groupes de mercenaires ont été interceptés sur la côte vénézuélienne. À Chuao, un village producteur de cacao dans l’état d’Aragua, à 80 km à l’ouest de Caracas, huit individus ont été arrêtés. Parmi les détenus se trouvent Antonio Sequea, un militaire qui avait participé à la tentative de soulèvement militaire avortée du 30 avril 2019. Caracas n’exclut pas que d’autres commandos soient toujours opérationnels. L’armée, qui reste en état d’alerte, dit avoir déployé 25 000 soldats pour les neutraliser. Interviewé par la presse vénézuélienne et américaine, M. Goudreau a déclaré que l’opération « Gedeon » avait été négociée avec M. Guaido pour un montant de 213 millions de dollars.

Tentative d'invasion au Venezuela

Tentative d’invasion au Venezuela

Lundi 27 avril, des militants ont érigé une barricade sur l’avenue Salvador Allende pour bloquer la circulation du port d’Antofagasta. Le lendemain, une autre barricade a été érigée et incendiée sur l’avenue Óscar Bonilla. Au cours de ce deuxième blocage, les carabiniers sont parvenus a identifier deux personnes. Les deux militants ont chacun été condamnés à 61 jours d’emprisonnement pour « entrave méchante à la circulation ».

Deux militants condamnés pour avoir érigé une barricade

Deux militants condamnés pour avoir érigé une barricade

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Samedi 2 mai, les prisonniers de la prison de Puraquequara à Manaus, au Brésil, se sont mutinés et ont pris 7 gardiens en otage. La révolte a commencé vers 6 heures du matin, pendant le petit déjeuner, lorsque les prisonniers ont scié à travers les grilles de deux cellules et ont capturés les gardiens. Les prisonniers se sont ensuite rassemblés dans des tours à eau situées à l’extérieur de la prison pour protester en amenant les gardiens capturés avec eux. Les prisonniers réclament de meilleures conditions à l’intérieur de la prison et pour protester contre la suspension de toutes les visites. La prison compte actuellement 1 079 prisonniers. Environ 200 proches des prisonniers se sont rassemblaient à l’extérieur de la prison durant la révolte. Les gardiens ont finalement été libérés et la révolte s’est clôturée, semble-t-il, sans aucun mort, ni blessé.

Mutinerie à la prison de Puraquequara

Mutinerie à la prison de Puraquequara

 

Vendredi 24 avril, les prisonnières de l’unité 3 de la prison d’El Borbollón, en Argentine, se sont révoltées. Elles ont déclenché des incendies et brulé des draps et des couvertures. Elles exigeaient l’accélération de la mise en place des mesures sanitaires et de semi-liberté afin d’éviter d’être contaminées par le Coronavirus. Les prisonnières dénonçaient également la mauvaise qualité de la nourriture est non comestible, le fin des visites et le manque de produit d’hygiène de base. Les forces de sécurité son intervenues pour réprimer l’émeute. Des coups de feu ont été entendu. Dimanche, les prisonnières étaient toujours privées, d’électricité et d’eau courante. Mardi 28 , quelques 200 prisonniers de la prison de Chimbas se sont révoltés. Les gardiens ont tiré avec des balles en caoutchouc et utilisé leurs matraques pour réprimer le mouvement. On dénombre 5 prisonniers blessés dont un dans un état grave. La veille, un groupe de prisonniers, des prisons de Las Breñas et de Charata, a pris en otage deux gardiens avec des armes blanches. Le même jour, les prisonniers de la prison de la ville de Mendoza, se sont révoltés. Les prisonniers sont montés sur les toits avec des objets à la main et criant « nous sommes tous unis ». Ils exigeaient eux-aussi l’accélération  de la mise en place des mesures de semi-liberté afin de désengorger les prisons surpeuplées.

Au États-Unis, 40 jeunes prisonniers du centre de détention juvénile de Bridge City en Louisiane ont déclenché une émeute ouvrant leurs portes à coups de pied. Des hélicoptères ainsi qu’une équipe SWAT sont intervenus pour réprimer le mouvement en utilisant notamment du spray au poivre. On dénombre au 150 cas de Coronavirus parmi les jeunes prisonniers pour l’ensemble du pays. Les chiffres réels sont cependant probablement plus élevés étant donné le manque de test disponibles. Pour éviter la propagation du virus, les jeunes prisonniers sont à l’isolation 23 heures par jour. Ils ne peuvent recevoir de visites de leurs proches et n’ont plus accès aux programmes éducatifs.

Au Pérou, les prisonniers de la prison de San Juan de Lurigancho à Lima ont organisé une manifestation, mardi, pour exiger des tests de dépistage au Coronavirus. Il s’agit de la prison la plus surpeuplée du pays. Les prisonniers sont montés sur le toit pour afficher des banderoles annonçant notamment que plusieurs d’entre-eux présentaient des symptômes de la maladie. Les prisonniers ont également dénoncés les traitements inhumains subits de la part des gardiens qui n’hésitent pas à profiter de la situation en vendant par exemple des masques à 25 soles (8 $) à l’intérieur de la prison. La veille, les prisonniers la prison de Miguel Castro Castro se sont également révoltés. Cette révolte s’est déclenchée suite à la mort de deux prisonniers, dimanche, des suites du Coronavirus. Les prisonniers sont montés au sommet des pavillons pour montrer, avec affiches et slogans, leur désespoir face à la contagion. Ils ont également incendié des matelas et détruit du matériel. Quelques 200 policiers sont intervenus pour réprimer le mouvement, lançant de grenades de gaz lacrymogène et tirant à balles réelles. Au moins 9 prisonniers sont morts. La prison de Castro Castro abrite 5 500 personnes malgré le fait que sa capacité est inférieure à 2 000.

Une prisonnière de la prison d'El Borbollón

Une prisonnière de la prison d’El Borbollón

Hier dimanche, les prisonniers de l’unité pénale N° 3 de la prison de Concordia se sont révoltés. L’émeute a commencé dans une salle puis s’est étendue à toutes les salles et les prisonniers ont brulé des matelas. De nombreux coups de feu ont été entendus mais il semble qu’aucun blessé grave ou évadé n’ait été signalé. Les prisonniers exigeaient la mise en place de mesures sanitaires pour les protéger du Coronavirus. La police a encerclé les quartiers avoisinants pour empêcher les proches de se rassembler près de la prison.

Révolte à la prison de Concordia

Révolte à la prison de Concordia

Dimanche 19 avril, le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a rejoint une manifestation de 300 personnes devant le Quartier Général de l’Armée. Cette manifestation réclamait la fin du confinement et la fermeture du Congrès et de la Cour suprême par une intervention militaire directe. Il ensuite prononcé un discours, entouré de 200 soldats de l’armée. Les manifestants demandaient l’application de l’article AI-5 (le décret appliqué par les militaires lors du coup d’État de 1968) et que les forces armées descendent dans la rue. Par ailleurs ces derniers jours, ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement a été limogé tandis que le ministre de la Justice du Brésil Sergio Moro a démissionné. Plus d’infos ici.

Bolsonaro durant son discours contre le confinement

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley, trois membres présumés de l’IRA accusés d’avoir formé des FARC aux techniques de fabrication de bombes, ont obtenu l’amnistie près de deux décennies après leur arrestation, dans le cadre des accords de paix. Ils avaient été arrêtés à l’aéroport El Dorado de Bogotá en 2001 et étaient accusés de voyager avec de faux documents et d’enseigner aux FARC la construction de bombes et de mortier improvisées. Ils avaient été condamnés à 17 ans de prison en 2004 mais avaient déjà pu s’exfiltrer de Colombie suite à leur libération sous caution. La peine avait été ratifiée trois ans plus tard par la Cour suprême du pays. Mardi 21 avril, au cours de la dernière année de leur peine, Connolly, Monaghan et McCauley ont été amnistiés par un tribunal spécial pour la paix en Colombie.

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley

Vendredi 24 avril, plusieurs dizaines de prisonniers d’une prison de Villa Devoto (Buenos Aires) se sont révoltés pour exiger des mesures sanitaires urgentes après la confirmation d’un cas de coronavirus au sein de l’établissement. Les prisonniers ont déclenché un incendie, ont brulé des matelas et sont affronté avec les gardiens. Un groupe est parvenu à grimper sur les toits pour crier leurs revendications et accrocher une grande banderole avec le message : « Nous refusons de mourir en prison. ». Ils exigeaient une audience avec un juge afin que soit mis en place de mesures de protection sanitaire dans la prison. Ils exigeaient également que les prisonniers courant un risque élevé du à la maladie soient assignés à résidence. La police a encerclé la prison, qui détient environ 2.200 prisonniers, alors que des explosions ont été entendues. Au moins onze d’entre eux ont été blessés dans la révolte.

Révolte à la prison de Villa Devoto

Révolte à la prison de Villa Devoto

Au milieu de la quarantaine préventive obligatoire décrétée par le gouvernement colombien, les habitants de Ciudad Bolívar, au sud de Bogotá, manifestent depuis le début de cette semaine pour réclamer l’aide promise par la mairie et dénoncer qu’ils n’ont pas de nourriture. Les forces anti-émeutes sont intervenue brutalement, balançant notamment des gaz lacrymogènes à partir d’un hélicoptère, affectant plusieurs mineurs et personnes âgées.

Les manifestations à Bogota