Six jours après l’attentat de Nice, l’Assemblée nationale française a donné son feu vert à l’article prolongeant l’état d’urgence pour six mois. Les députés ont porté dans la nuit de mardi à mercredi la prolongation de l’état d’urgence à six mois, jusqu’à fin janvier 2017. Le parti Les Républicains de l’ex-président Sarkozy était favorable à la prolongation de l’état d’urgence mais avait posé ses conditions: au moins six mois de plus et un durcissement des mesures coercitives prévues dans ce cadre. Le projet de loi prévoit les perquisitions « administratives » à toute heure du jour ou de la nuit sans l’aval d’un juge. Un arsenal encore plus répressif est envisagé, avec notamment des centres de rétention à titre préventif pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste.

Opération

Opération

Une réunion de la Coordination contre la répression et les violences policières se tiendra demain à Paris. Seront notamment abordé les questions d’organisation et mode de fonctionnement, le point sur les initiatives prévues et une réunion avec le « Comité du 18 mai » qui soutient les manifestants miss en cause pour l’affaire de la voiture de police brûlée le 18 mai.

La réunion aura lieu
Demain mardi 19 juillet à 18 heures
Bourse du Travail de Paris
3 rue du château d’eau
Métro République

Lire l’appel de la Coordination

Voir le blog du Comité du 18 mai

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Une déléguée CGTM de Martinique Catering, société de restauration collective, est en arrêt de travail, après avoir été victime d’une agression la semaine passée de la part d’agents de la Police de l’Air et des Frontières, lors d’un mouvement de grève. Elle et plusieurs collègues s’apprêtaient à manifester sur leur lieu de travail jeudi dernier, quand une vingtaine d’agents de la Police de l’Air et des Frontières sont entrés dans l’entreprise et ont brutalisé plusieurs grévistes. La déléguée s’en sort avec plusieurs blessures et douleurs au cou, aux côtes, et à la poitrine. Une plainte sera déposée par le syndicat.

Manifestants de la CGTM

Manifestants de la CGTM

Quatre militants anti-loi travail étaient convoqués devant la justice en début d’après-midi à Saint-Étienne. Agés de 24 à 29 ans, ils comparaissaient en début d’après-midi au palais de justice de Saint-Étienne pour s’être introduits dans la permanence du député socialiste de la Loire le 12 mai dernier, en marge d’un autre rassemblement contre la loi travail. Des violences leur sont également reprochées à l’encontre de policiers intervenus lors de cette manifestation. Lors de l’audience, il a été décidé de juger trois des prévenus ensemble, et le quatrième ensuite.

Concernant le cas des trois premiers prévenus, l’avocat du député demande 700€ de dommages, l’avocat des cinq policiers qui se sont portés partie civile, demande lui à l’encontre d’un seul des prévenus, soupçonné de violences envers les forces de l’ordre, un total de 8500€ d’amende. Le procureur requiert lui à l’encontre de ce militant soupçonné de violences, un an de prison avec sursis, 600€ d’amende et l’interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant cinq ans. Pour les deux autres prévenus jugés en même temps, le procureur demande quatre mois de prison avec sursis, 500€ d’amende et deux ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique. Les avocats des prévenus ont demandé la relaxe pour tous les faits reprochés à leurs clients. Avant l’audience au tribunal, un rassemblement de soutien aux jeunes militants a été organisé entre la Bourse du travail et le palais de justice a réuni plus de 400 personnes.

L'occupation de la permanence du député PS de la Loire Jean-Louis Gagnaire le 12 mai dernier

L’occupation de la permanence du député PS de la Loire Jean-Louis Gagnaire le 12 mai dernier

Selon les chiffres indiquées jeudi par le ministre français de la Justice, entre le 9 mars et le 5 juillet, il y a eu lors des manifestations contre la loi travail :
– 896 personnes placées en garde à vue;
– 32 personnes condamnées à des peines de prison ferme;
– 59 personnes condamnées à des peines de prison avec sursis simple dont 23 avec mise à l’épreuve.

Arrestation à Nantes

Arrestation à Nantes

Il était un peu plus de 19 heures hier mardi lorsqu’une manifestation sauvage anti Loi Travail a débuté à Grenoble. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le cours Jean Jaurès. Les forces de l’ordre venues en nombre ont tenté de les empêcher de progresser et ont été caillassées. La police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège du Parti socialiste situé dans cette même rue, avant de se disperser par petits groupes et d’entamer un jeu du chat et de la souris. Les policiers ont procédé à de nombreux contrôles d’identité en marge de la manifestation.

Contrôle d'identité en marge de la manifestation

Contrôle d’identité en marge de la manifestation

La commission d’enquête parlementaire sur les attaques djihadistes de 2015 invite à la refonte des services de renseignement français. Les parlementaires prônent notamment la création d’une agence nationale du renseignement, placée directement sous l’autorité du Premier ministre, sur le modèle américain du Centre national antiterroriste (NTC) créé après le 11 septembre 2001. Ils souhaitent aussi la création d’un véritable bureau du renseignement pénitentiaire. Aujourd’hui, les services de renseignement français sont éclatés en six entités, sous l’autorité de trois ministères (Intérieur, Défense ou Economie), avec l’implication de policiers spécialisés, de militaires ou de douaniers.

Légende de l’organigramme:
Direction Générale de la Sécurité Extérieure
Direction du Renseignement militaire
Direction Générale de la Sécurité intérieure
SGDSN = Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale
DNRED = Douanes
TRACFIN = pistage des grosses sommes en argent liquide signalées par les banques

Organisation actuelle des services de renseignement en France

Organisation actuelle des services de renseignement en France

Le chauffeur qui avait foncé sur un barrage filtrant blessant deux syndicalistes CGT à Vitrolles a été relaxé par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Le chauffeur poids lourds (récidiviste car déjà condamné à 12 mois de prison avec sursis pour blessures involontaires sous l’emprise d’un état alcoolique) avait délibérément foncé sur des syndicalistes d’un barrage filtrant, blessant deux d’entre eux dont un sérieusement, avant de tenter un délit de fuite. Lors du procès la présidente du tribunal l’avait bien ménagé, ne cachant pas son hostilité au mouvement social, plaignant à plusieurs reprises ce « chauffeur qui se lève tôt pour aller travailler ». La présidente du tribunal a motivé la double relaxe des chefs de violences volontaires avec arme par destination et de blessures involontaires « par l’état de nécessité et de contrainte morale » dans lesquels se trouvait le prévenu au moment des faits.

Une des militantes CGT blessée à Vitrolle

Une des militantes CGT blessée à Vitrolle