Onze des 17 Kurdes interpellés mardi à Bordeaux et Toulouse ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête antiterroriste sur le financement du PKK. A l’issue de leur garde à vue, douze d’entre eux ont été déférés samedi devant la justice. L’un a été placé sous le statut de témoin assisté et les onze autres ont été mis en examen, notamment pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste“, “financement du terrorisme“ ou encore tentatives d’extorsion. Sept d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche, et les quatre autres placés sous contrôle judiciaire.

Deux membres présumés de l’ETA ont été arrêtés ce jeudi à Moulins, dans le département de l’Allier (Auvergne). ils voyageaient dans une voiture volée avec une fausse plaque d’immatriculation et s’étaient logés dans un hôtel à Moulins, a indiqué le ministère. L’un d’eux aurait été porteur d’une arme. L’arrestation a été réalisée vers midi par des policiers de la Sdat (Sous-direction antiterroriste). Depuis le début de l’année, cinq membres présumés de l’ETA ont été arrêtés en France.

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Depuis lundi et jusqu’au 15 mars, dix membres de l’ETA sont jugés devant la cour d’assises de Paris. Les autorités françaises les accusent de l’enlèvement d’une famille dont ils auraient utilisé la voiture pour une action en août 2007. Mardi matin, le tribunal a refusé plusieurs requêtes des accusés. Ils avaient notamment demandé de pouvoir être menottés devant et non dans le dos. Pour protester contre ces refus, les dix accusés ont décidé de tourner le dos au tribunal à la reprise des débats l’après-midi. Vers 15h15, le président a donné l’ordre de faire évacuer le box des accusés. Une bagarre a rapidement éclaté derrière les vitres blindées lorsque les forces de l’ordre chargées de leur surveillance sont intervenues. Selon un témoin, des coups de poing et des coups de pied ont été échangés entre les etarras et les policiers jusqu’à ce que des renforts interviennent pour plaquer les accusés au sol. Le procès a ensuite repris malgré le box vide des accusés.

Lundi 18 février s’est ouvert, à Paris, un procès contre dix militants se revendiquant d’ETA. Alaitz Aramendi, Oihan Barandalla, Luis Iruretagoiena, Ander Mujika, Garikoitz Aspiazu, Aitzol Etxaburu, Mikel Karrera, Aitzol Iriondo, Iurdan Martitegi, et Itziar Plaza, dont le procès s’est ouvert lundi 18 février, sont jugés jusqu’au 15 mars par la cour d’assises spéciale de Paris.

Garikoitz Aspiazu (dit “Txeroki” et considéré comme l’ancien chef militaire de l’organisation avant son arrestation en novembre 2008) a remis au Journal du Pays Basque un texte l’engagement d’ETA en faveur de la résolution du conflit. Retour des prisonniers et réfugiés, désarmement d’ETA, démantèlement des structures armées et démobilisation de ses membres, et démilitarisation du Pays Basque : l’organisation a rappelé sa volonté d’élaborer un “calendrier de la paix”.

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Les jeunes réunionnais réclament des contrats aidés et dénoncent l’impossibilité de trouver de l’emploi sur l’île en se mobilisant depuis deux jours, notamment dans la ville du Port. Hier, un seul barrage filtrant avait été érigé après une nuit d’affrontements avec les forces de l’ordre. En soirée, plus de 200 jeunes ont tenté de multiplier les barricades dans plusieurs rues de la ville, entraînant le déploiement d’une douzaine de fourgons de gendarmes mobiles. Ceux-ci sont intervenus par des tirs de gaz lacrymogènes. Les jeunes ont ciblé les forces de l’ordre avec des pierres, des cocktails Molotovs et des fumigènes. Une annexe de la mairie et une station service ont été mise à feu durant la nuit. Au moins trois jeunes ont été interpellés.

Déploiement policier à La Réunion

Déploiement policier à La Réunion

Lundi, de nombreux jeunes de la ville du Port, à une quinzaine de kilomètres de Saint-Denis, ont érigé des barrages routiers et ont bloqué la circulation durant toute la journée pour réclamer du travail et des contrats aidés de la mairie. Dans l’après-midi, une délégation de jeunes a rencontré le maire qui leur a déclaré que la commune n’avait pas les moyens de régler les problèmes du chômage. L’échec du dialogue a entraîné un renforcement des barrages routiers avant l’intervention violente des forces de l’ordre en soirée. Les gendarmes mobiles ont tiré des grenades lacrymogènes, les manifestants ont répliqué par des jets de pierre et de cocktails Molotovs. Ils ont également mis le feu à quelques poubelles, tout comme dans la ville de Saint-Pierre, où s’est propagé le mouvement de protestation et où il a été réprimé de façon similaire.

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De 10.000 à 45.000 Kurdes, selon la police et les organisateurs, ont défilé samedi dans les rues de Strasbourg pour la libération en Turquie du leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan, et pour réclamer justice après l’assassinat à Paris de trois militantes kurdes. Les manifestants, venus de plusieurs pays d’Europe (notamment d’Allemagne, de France et du Bénélux), portaient des banderoles proclamant « Kurdistan libre » et de grands portraits d’Abdullah Öcalan.

En tête du cortège, des dizaines de femmes arboraient sur des t-shirts blancs les portraits des trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier dans les locaux du Centre d’information kurde (CIK), surmontés de l’inscription « sans femme, pas de paix ». « Nous exigeons la justice, nous demandons des comptes », proclamait une banderole. Par ailleurs, les manifestants entendaient protester contre la récente interpellation de 17 Kurdes à Bordeaux et Toulouse (sud-ouest) dans le cadre d’une enquête antiterroriste sur des tentatives d’extorsion de fonds pour le financement du PKK. « Libérez les prisonniers politiques kurdes en France », demandait une banderole à ce propos.

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Suite à l’annonce de la fermeture de leur usine PSA Peugeot-Citroën en Seine-Saint-Denis, les ouvriers mènent de dures actions de grève depuis la mi-janvier. En conséquence de ces actions, la direction a engagé une procédure disciplinaire à l’encontre de sept des grévistes, dont certains ont un mandat de la CGT. Six d’entre eux ont été convoqués à un entretien préalable à licenciement, et le septième, à sanction. Hier, d’entre d’entre eux ont reçu leur lettre de licenciement pour faute lourde. Cette décision sera contestée par la CGT devant le prud’hommes et a fait réagir le syndicat: ‘La direction a monté d’un cran dans la répression, elle monte la pression mais ça n’a pas du tout l’effet escompté, car cela n’a que renforcé la détermination pour continuer la grève’.

Grève à PSA Peugeot-Citroën

Grève à PSA Peugeot-Citroën

Les juges d’instruction français sont fatigués de se heurter constamment au secret-défense, et six d’entre eux, parmi les plus emblématiques, ont saisi la ministre de la justice pour assouplir une procédure qui paralyse de fait les perquisitions dans les affaires sensibles. La loi du 29 juillet 2009 relative à la programmation militaire a étendu considérablement le domaine du secret-défense et a eu pour effet d’entraver les investigations menées par les juges d’instruction dans des affaires aux enjeux importants. Parmi les signataires, les juges chargés de l’attentat de Karachi, qui a révélé une une affaire de corruption dans la vente de sous-marins de la France au Pakistan.

La proposition de loi du Parti communiste français sur l’amnistie des syndicalistes poursuivis en justice n’a pas franchi le stade de la commission des lois du Sénat où elle était examinée mercredi 13 février. Le texte devrait tout de même être discuté en séance le 27 février mais le signal envoyé est pour le moins négatif. Les sénateurs communistes avaient souhaité profiter de leur niche parlementaire, le 27 février, pour y inscrire cette proposition de loi, une revendication de longue date portée pendant la campagne présidentielle par Jean-Luc Mélenchon. Elle vise à amnistier « des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives ». Pourtant, les sénateurs PCF avaient proposés un texte très timide, excluant de l’amnistie les violences à l’encontre de la police, des personnes vulnérables ou de moins de 15 ans ainsi que les destructions de biens d’utilité publique.