La ministre française de la justice a annoncé aujourd’hui jeudi, en marge d’un déplacement à la direction interrégionale des services pénitentiaires à Fresnes (Val-de-Marne), l’installation de nouveaux brouilleurs d’ondes de téléphones portables dans les prisons françaises. Les prisons françaises vont bientôt être équipées de nouveaux brouilleurs d’ondes, plus précis et plus efficaces. .

Deux prisons franciliennes ont déjà testé ces nouveaux brouilleurs, de marque Thalès, et l’expérience est jugée probante. Avant ce test, des brouilleurs étaient déjà installés en détention, mais le modèle utilisé n’était pas extrêmement efficace. Pour y remédier, l’administration a donc mis à l’essai un nouveau modèle conçu par le groupe de haute technologie Thalès et adapté à l’univers carcéral. Il permet notamment de brouiller les communications dans des zones plus restreintes et plus ciblées, évitant ainsi de perturber les communications des personnels surveillants.

À Nantes, les 1 000 manifestants ont défilé derrière une banderole «Contre les violences policières, sociales, économiques… Résistance» un an après la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La tension est montée peu avant 16h, quand des manifestants cagoulés ont caillassé vers les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des canons à eau. 12 policiers ont été légèrement blessés et un plus sérieusement (une côte fracturée). Au moins deux manifestants ont également été blessés. Des abris bus ont été détruits, de la voirie dégradée et des poubelles incendiées. Dix manifestants ont ainsi été interpellés à Nantes.

À Toulouse, une manifestation en soutien aux «zones à défendre» (ZAD) a donné lieu à des incidents à partir de 16h00: les forces de l’ordre ont répliqué aux jets de peinture des manifestants par des gaz lacrymogènes. Trois policiers ont été légèrement touchés. Pendant ce temps, d’autres manifestants lançaient des projectiles contre des vitrines. Des dizaines d’impacts de masses ou de pics étaient relevés sur les vitrines d’organismes bancaires, d’agences immobilières, de magasins. En tête de cortège figurait une banderole noire aux lettres blanches, à la mémoire de Rémi Fraisse. Les manifestants ont aussi scandé des slogans comme «Tout le monde déteste la police», «Flics assassins». Quinze manifestants ont été interpellés à Toulouse. Aujourd’hui dimanche, un rassemblement de soutien aux manifestants inculpés de la veille devait se tenir devant le commissariat central de Toulouse.

A Toulouse...

A Toulouse…

Une manifestation de soutien aux ‘Zones à Défendre’ a lieu en ce moment à Toulouse (et une autre à Nantes) où une vingtaine de manifestants ont été arrêtés et plusieurs autres blessés. La police a également attaqué des journalistes (tirs de flash balls) pour les forcer à supprimer des photos. Les manifestants ont cassé des vitrines de banques et autres bureaux de transferts monétaires.

Une agence HSBC attaquée par les manifestants.

Une agence HSBC attaquée par les manifestants.

Neuf anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, placés en garde à vue mardi matin, plus d’un an après l’occupation de l’établissement, ont été relâchés en fin d’après-midi et seront convoqués à une date ultérieure. La garde à vue a été levée en fin d’après-midi, mais ils risquent d’être reconvoqués pour de nouvelles auditions.

Dix anciens salariés, parmi lesquels l’ancien leader de la CGT de Goodyear Mickaël Wamen, avaient reçu une convocation de la police nationale, pour des faits remontant avant le 22 janvier 2014, c’est-à-dire l’occupation de leur usine d’Amiens-Nord et la séquestration pendant 30 heures du DRH et du directeur de l’usine. L’accord de fin de conflit prévoit pourtant dans son article 8 que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes poursuites judiciaires et disciplinaires et se désiste de ses plaintes déposées suite à l’occupation de l’usine. « Goodyear, personne morale, avait retiré sa plainte dans le cadre de négociations avec la CGT mais nous avions les plaintes des deux directeurs victimes de la séquestration, donc on a fait l’enquête sur leurs plaintes », qui n’avaient pas été retirées, a expliqué le procureur d’Amiens.

Le collectif Coup pour Coup lance sa campagne pour la libération d’Albert Woodfox, incarcé en 1971 dans la prison d’Angola pour braquage avant de s’évader et de rejoindre les rangs des Black Panthers. Arrêté à nouveau et renvoyé à Angola, il forme avec deux autres prisonniers une section du Black Panthers Party à l’intérieur de la prison. Tous trois placés en isolement 23h/24 après avoir été accusés du meurtre d’un gardien blanc. Robert King a été sorti de l’isolement en 2001 et libéré plus tard. Herman Wallace a été sorti d’isolement le jour de sa sortie de prison le 1er octobre 2013, il décédera d’un cancer trois jours plus tard. Albert Woodfox est le dernier des « Trois d’Angola », toujours emprisonné en régime d’isolement, il refuse de renier son engagement dans les Black Panthers. L’état américain refuse de le libérer malgré que son procès ait par trois fois été invalidé pour discriminations raciales. Durant tout le mois de février, le collectif Coup pour Coup 31 récoltera des dons et organisera des événements en soutien à Albert.

Affiche pour la libération d'Albert Woodfox.

Affiche pour la libération d’Albert Woodfox.

Plus de cinquante salariés ont manifesté vendredi matin devant l’entrée de l’usine Bombardier à Crespin, en soutien à l’un de leurs collègues syndicaliste menacé de licenciement pour « apologie du terrorisme ». Karim Khabati est menacé de licenciement pour avoir « proféré des propos inacceptables » au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo. Convoqué le soir-même par la direction, le syndicaliste est mis à pied et une procédure de licenciement est entamée. Karim Khabati, quant à lui, nie avoir tenu ces « propos inacceptables » : « Je suis musulman, mais si je fais le ramadan, je ne vais pas à la mosquée. Me traiter de fondamentaliste, c’est surfer sur la vague de l’islamophobie. Je suis avant tout l’homme à abattre. »

Ce syndicaliste, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est la bête noire du patronat parce qu’il a demandé, pour des raisons de non-respect de la sécurité des salariés, la démission du directeur du site Bombardier de Crespin. Quelques heures avant la tenue du comité d’entreprise, une cinquantaine de salariés, ont manifesté en soutien à Karim Khabati. L’entrée de l’usine était bloquée, des palettes et des pneus ont été brûlés. Au moment de la tenue du vote du comité, cinq élus se sont prononcés contre, trois ont voté pour le licenciement.

Karim Khabati à la manifestation de vendredi

Karim Khabati à la manifestation de vendredi

Les députés devraient approuver le 5 février une proposition de loi UMP créant un délit pénal d’intrusion dans les centrales nucléaires pour s’opposer aux actions des militants antinucléaires dans ces lieux. A l’exception des écologistes, les députés ont approuvé la création d’un tel délit mercredi en commission de la défense. Le texte sera débattu en séance le 5 février. La proposition de loi propose de rendre l’intrusion dans des « installations civiles abritant des matières nucléaires » passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Ces peines seraient portées à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise en réunion ou « lorsqu’elle est précédée, accompagnée ou suivie d’un acte de dégradation ». Elles sont portées à sept ans et 100.000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise avec l’usage ou la menace d’une arme.

La Régie des transports communautaires rochelais (RTCR) a assigné 24 salariés grévistes en justice, ce jeudi, pour blocage du dépôt des bus. Le juge des référés du tribunal de grande instance de La Rochelle, saisi par la RTCR pour faire cesser le blocage du dépôt des bus de Lagord, rendra en effet son jugement vendredi à 11 heures. Aucun bus du réseau urbain Yélo ne circule encore, ce jeudi, dans l’agglomération de La Rochelle.

Le piquet de grève de lundi

Le piquet de grève de lundi

Deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo et Hyper Cacher, 117 (cent dix-sept) procédures ont été ouvertes devant les tribunaux français pour « apologie du terrorisme » et «provocation à la haine raciale», en application de l’article 12 de la loi du 13 novembre 2014, qui fait passer ce délit du droit de la presse au droit commun des infractions pénales. Une vingtaine de ces affaires ont d’ores et déjà abouti à des peines de prison ferme, suite à une comparution immédiate (au nom de quelle urgence?), qui empêche la préparation d’une défense correcte. La France compte 400 (quatre cents !) lois limitant le principe de liberté d’expression…

On opposera à cette vingtaine d’emprisonnements sommaires le fait qu’aucune personne mise en cause dans les 130 actes islamophobes survenus durant la même période n’a fait un jour de prison. Le 14 janvier, un homme originaire de Belfort a été mis en examen pour «menace de crime contre des personnes en raison de leur religion» et «détention de substances pouvant entrer dans la fabrication de produit explosif», mais a été remis en liberté alors même que des substances explosives ont été retrouvés chez lui et avait menacé de faire exploser la mosquée de Delle. A Toulouse, l’homme qui a été interpellé près de la mosquée d’Empalot en possession d’une arme blanche pour « tuer du musulman » afin de « venger Charlie Hebdo » a été relaxé le 19 janvier pour les menaces de mort, « faute de réitération ». Il a écopé de 8 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pour port d’arme et usage et détention de cocaïne. Il est donc libre. Des fascistes ayant tagué « morts aux arabes » ou saccagé des tombes musulmanes ont bénéficié de circonstances atténuantes (ivresse, « emprise de l’émotion », problèmes psy) systématiquement refusées aux coupables de lèse-Charlie.