Les salariés grévistes de Keolis (conducteurs de bus) occupent depuis vendredi, le bureau du directeur des Transports Urbains de Blois. Comme la reprise des négociations prévue hier après-midi a été reportée à aujourd’hui, certains s’apprêtaient à passer une nouvelle nuit dans les locaux des TUB. La direction a envoyé un huissier pour enjoindre les grévistes à évacuer les locaux (photo). Devant leur refus, un constat d’occupation illégale, préalable à une éventuelle action en justice a été dressé.

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Ce lundi, quatrième jour d’audience, le procureur du tribunal correctionnel de Paris Olivier Christen a requis des peines de prison ferme à l’encontre des six jeunes poursuivis pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Christen a demandé au tribunal que le prévenus soient déclarés coupables de tous les faits qui leurs sont reprochés: association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour les six et détention et/ou transport de matières explosives ou inflammables, fabrication d’engins incendiaires selon les cas. Il maintient donc la qualification terroriste des faits, déclarant ‘qu’une tentative d’atteinte aux biens (et pas aux personnes) entre dans le registre des actes qui visent à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur’. Il a également ajouté que les liens entre les prévenus, les similitudes entre les modes opératoires et les traces ADN retrouvées permettent de les déclarer coupables.

Rappelons que les six sont accusés d’avoir, de manière concertée, tenté de commettre plusieurs actes de sabotage en utilisant des engin incendiaires contre une armoire électrique de la SNCF en 2006 et une dépanneuse de police en 2007, ce qu’ils ont nié durant tout le procès tout en affirmant leurs opinions politiques mais en rejetant toute appartenance à une prétendue ‘mouvance anarcho-autonome francilienne’. Des peines de trois à un an de prison ont été requises. Aujourd’hui, les plaidoiries de la défense, déjà commencées hier, clôtureront la dernière audience.

Depuis près de 600 jours, les ouvriers de l’usine Fralib (groupe Unilever) de Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont en lutte pour empêcher la fermeture de leur usine, la seule en France à produire les thés Lipton et les tisanes Eléphant. Craignant que la direction ne déménage les machines, les salariés avaient réinvestis le site le 11 mai dernier, occupation suite à laquelle le président d’Unilever avait saisi la justice pour réclamer l’expulsion immédiate des occupants. Mercredi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille a ordonné ‘l’expulsion, à compter du 1 juin 2012, avec la concours de la force publique si nécessaire, de toute personne gênant les accès au site de la société Fralib’.

Au troisième jour du procès antiterroriste « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions », le tribunal s’est attelé à définir la nature de la “mouvance anarcho-autonome francilienne” à laquelle, selon l’accusation, appartiendraient les prévenus. Il a été procédé à la lecture d’actions attribuées à cette « mouvance », y compris des actions réalisées lorsque les prévenus étaient en prison. Aucun d’entre eux ne se réclame de cette “mouvance”. Au contraire: elle est pour eux une construction policière. Prochaine audience: lundi.

Mardi 15 mai, la police a effectué une perquisition à Paris dans le cadre de l’enquête sur le tract « Correspondants de nuit, des agents de la guerre aux pauvres ». Elle a procédé à une audition concernant deux procédures différentes : une enquête préliminaire pour « provocation à la commission d’une infraction non suivie d’effet », ainsi qu’une commission rogatoire pour diffamation, apparemment sous l’impulsion de la mairie de Paris. Un ordinateur ainsi qu’un disque dur externe ont été saisis.

A la deuxième audience du procès dit « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions », le tribunal a essayé de cerner les options politiques des six prévenus et les a questionnés sur les traces ADN retrouvées sur un engin incendiaire. Six bouteilles raccordées à des fagots d’allumettes et des cigarettes faisant office de retardateur, auraient mis le feu à une dépanneuse de police en 2007 si le dispositif avait fonctionné. L’ADN de Damien B. aurait été retrouvé sur le bouchon d’une bouteille. Damien B. reconnait bien entendu avoir “déjà été en contact avec des bouteilles » mais ne s’explique pas que son ADN se soit retrouvé sur un engin incendiaire. La police soutien que l’ADN d’Ines M., de son frère Xavier M. et de Damien B. a également été trouvé sur l’engin. Là aussi, l’ADN « volatile » (un cheveux transporté par des objets etc.) est évoqué en réponse.

En janvier 2008, Franck F. a est arrêté en voiture avec Ines M., par des douaniers qui saisissent un sac avec du chlorate de soude, du chlorate de potassium, des plans de l’établissement pour mineurs de Porcheville et des livres sur le sabotage et les explosifs. Franck F. a toujours dit qu’il ignorait le contenu du sac. Ines M. explique avoir rempli le sac pour se débarrasser du chlorate acheté pour faire des fumigène après avoir appris l’arrestation de trois autres personnes pour la possession de chlorate.

Six personnes étaient poursuivies pour association de malfaiteurs à visée terroriste au tribunal de grande instance de Paris (affaire dite « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions »). Une cinquantaine de sympathisants ont pu entrer dans la salle d’audience, un petite centaine est restée devant, déployant une banderole « La démocratie enferme et tue, à bas l’État et le capital » et reprenant des slogans. La police a d’abord arraché la banderole, puis a violemment expulsé les manifestants hors du palais de justice. Pendant l’heure qui a suivi, les policiers ont suivis et pourchassés dans la rue jusqu’à arrêter et vérifier l’identité de quinze personnes. Deux d’entre elles sont en garde à vue au commissariat de la Goutte d’Or. Le procès continue demain mardi, mercredi et lundi 21 et mardi 22, à 13h30 à la 10e chambre du tribunal de grande instance de Paris.

Le 7 mars dernier, dans le cadre des multiples actions (qui se poursuivent depuis) des métallos de Florange pour obtenir le redémarrage des hauts fourneaux de leur usine, la justice française avait promulgué une ordonnance autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie. Les syndicalistes, via leur avocat, avaient introduit un recours en référé devant le tribunal de grand instance de Thionville afin d’obtenir l’annulation de ce texte. Hier, le tribunal a refusé d’annuler cette ordonnance qui empêche ‘toute entrave au fonctionnement du site, à l’exercice du travail, à la circulation des biens et des marchandises, à la liberté du commerce et de l’industrie’ et autorise donc l’usage de la force publique pour la faire respecter. L’avocat des syndicats envisage actuellement d’interjeter appel.

Le président d’Unilever France a dénoncé l’occupation vendredi par des salariés de Fralib (groupe Unilever) de l’usine de thés et tisanes en sachet de Géménos (Bouches-du-Rhône). Dénonçant « une opération commando », il a déclaré avoir déposé plainte pour « menaces physiques » (les syndicalistes cagoulés auraient intimidés les vigiles pour forcer l’entrée de l’usine). Les salariés de Fralib sont en lutte pour le maintien de l’usine de thés Lipton et d’infusions Elephant à Gémenos depuis 592 jours.

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Le 30 novembre 2010, à Colombes, des policiers avaient fait usage de leur Taser lors de l’interpellation de Mahamadou Marega, un homme sans-papier d’origine malienne. Pour le ‘maîtriser’, ils avaient utilisé des gaz lacrymogènes, puis leurs Tasers, causant la mort immédiate de Marega. Ce 4 mai, le Défenseur des droits (ex Commission nationale de déontologie de la sécurité) a annoncé, après enquête, ‘des manquements à la déontologie de la sécurité’ et a recommandé des poursuites disciplinaires à l’encontre des deux policiers pour avoir fait un usage abusif de leur pistolet à impulsion électrique. Par ailleurs, le Défenseur des droits a décidé ‘de mener une réflexion sur l’usage du pistolet électrique à impulsion, au regard des problèmes soulevés par l’utilisation de cette arme par les forces de l’ordre. Enfin, il recommande d’ores et déjà l’interdiction des Taser X26 de couleur orange, qui ne sont pas munis d’un dispositif d’enregistrement audio et vidéo. Il va également mener une réflexion semblable pour les flashballs.