Vendredi 20 novembre 2009, après un rassemblement place de la République à 17h30 encadré d’un dispositif policier à peine croyable pour une centaine de personnes (invasion de la place par les policiers, longues files de camionnettes postées au début de chaque artère…), l’institut culturel italien a été occupé. Rassemblement et occupation dénonçaient la sentence prononcée le 9 octobre en appel contre dix inculpés du G8 de Gênes 2001, des peines exorbitantes de 8 à 15 ans de prison pour des faits de destruction et de violence de rue.

Les audiences dans le cadre de l’affaire du ‘Pascal Paoli’ se sont tenues ces 19 et 20 novembre à Marseille. Jeudi, la parole était donnée au procureur adjoint. Ce dernier a requis de peines beaucoup plus légères que celles initialement encourues à l’encontre des quatre marins de la STC accusés d’avoir ramené le navire ‘Pascal Paoli’ (photo) à son port d’attache à Bastia dans le cadre de la lutte contre la privatisation en septembre 2005. Ils étaient poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personnes et risquaient jusqu’à 30 ans de prison, mais le chef d’accusation a été abandonné en cours d’instruction et le président du tribunal a indiqué que les faits de séquestration pourraient être requalifiés en menace sous condition. Face aux témoignages du personnel resté à bord, les faits de séquestration n’ont pas été clairement démontré et tous sont restés très vagues sur les menaces verbales reçues. L’accusateur a dès lors requis des peines de deux ans de prison avec sursis contre Alain Mosconi et Félix Dagregorio. Il a également demandé des peines de 18 mois avec sursis à l’encontre de Jean-Marc et Patrick Mosconi.

Vendredi, au terme des plaidoiries, les avocats de la défense ont réclamé la relaxe pure et simple des quatre marins, mettant en avant l’intrusion évidente du politique dans le dossier. De plus, l’avocate de la défense affirme qu’en les condamnant, les juges offriraient sur un plateau à la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) la possibilité de licencier quatre marins syndiqués qui gênent. A l’issue de l’audience, Alain Mosconi a déclaré: ‘Depuis quatre ans, nous étions des criminels qui risquions 30 ans, hier nous en risquions dix, aujourd’hui deux: même si ça reste lourd, on est loin du point de départ et nous espérons que les juges entendrons nos arguments pour la relaxe‘. Le jugement est attendu le 2 décembre.

Le Pascal Paoli

Le Pascal Paoli

Cinq lycéens ont été interpellés hier jeudi les rue de Dijon lors d’une manifestation contre le projet de réforme du lycée préparé par le ministre de l’Education nationale Luc Chatel. La police les accuse d’avoir jeté des pierres contre elle.

300 lycéens manifestaient jeudi à Reims contre la venue de François Fillon, Luc Chatel et V. Pécresse dans un lycée de la ville. Les manifestants qui protestaient contre la ‘mise en concurrence des lycées’, la suppression des postes de professeurs et le ‘flicage des lycéens’ ont été repoussés hors du périmètre du lycée par une cinquantaine de gardes mobiles avant l’arrivée du premier ministre. Les GM ont chargé le cortège sans sommation. Dans la panique qui a suivi cette charge violente, des policiers en civil, avec armes à feu apparentes en ont profité pour appréhender violemment (coups de poings, coups de pied, coups de ceintures et coups de matraques et intimidation envers les personnes essayant d’aider les interpellés et blessés) des manifestants. Quatre lycéens ont fini à l’hôpital, dont un emmené à l’écart de la manifestation par la police qui lui a fracturé les deux genoux. Selon un journaliste de l’AFP qui suivait la délégation ministérielle, la presse a été cantonnée à la gare pendant la manifestation des lycéens et n’a pu accéder au lycée qu’après l’évacuation du périmètre par la police. Certains lycéens interpellés passent en comparution immédiate aujourd’hui au tribunal de Reims. Un rassemblement de protestation est prévue mardi 24 novembre à 10h, à la Maison des syndicats.

Dans la nuit du 12 au 13 octobre, huit personnes étaient jugées en comparution immédiate pour ‘dégradations volontaires, dégradations de biens publics, coups et blessures sur agents de la force publique dans l’exercice de leur fonction’ lors d’une manifestation anti-carcérale à Poitiers, qui s’était conclue par des bris de vitres et autres bombages. Tous ont été condamnés à des peines de prison, plus ou moins sévères. Estimant les condamnations trop clémentes, le parquet a fait appel, malgré certaines preuves irréfutables de la non-implication de certains d’entre eux dans les incidents en marge de la manifestation.

Dans l’attente du procès en appel, seul Patrick a été maintenu en détention, les autorités estimant que les garanties de non-réitération de son geste ne sont pas suffisantes. Alors que Samuel et Jean-Salvy seront jugés en appel le 10 décembre, c’est hier que la décision est tombée pour Patrick. Il a été condamné à un mois de prison ferme – peine déjà effectuée – et a donc recouvré la liberté hier soir. Rappelons qu’il était poursuivi pour avoir lancé un projectile (une pile!) qui aurait atteint un officier par ricochet… et que pour ce geste, l’avocat général avait requis 18 mois de prison ferme dont dix avec sursis! La cour ne l’a finalement pas suivi.

C’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Marseille le procès des quatre marins STC poursuivis dans le cadre de l’affaire du Pascal Paoli. Après la manifestation de soutien aux marins le 31 octobre dernier à Bastia, le STC appelle à renforcer la mobilisation dans toute la Corse. Le syndicat lance un appel à un débrayage d’au moins 15 minutes dans tous les secteurs d’activité avec regroupement devant chaque établissement ce matin (jeudi). Vendredi, à partir de 17h, le STC appelle l’ensemble de la population à se rassembler devant les palais de Justice d’Ajaccio et de Bastia, pour marquer ainsi leur solidarité. ‘La mobilisation doit être à la hauteur de l’attaque portée par le gouvernement français‘ écrit le STC.

Alain Mosconi

Alain Mosconi

Ecouter l’intervention radiodiffusée d’Alain Mosconi, un des marins STC poursuivis

Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes lors de la manifestation contre le sommet de l’OTAN à Strasbourg le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis.

Venus de Rostock, au nord-est de l’Allemagne, les deux manifestants, respectivement âgés de 23 et 18 ans risquaient quatre ans ferme requis par le parquet. Les manifestants avaient incendié l’ancien poste de douane franco-allemand, un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu’un bâtiment administratif des douanes encore en activité, le seul qui n’ait pas brûlé entièrement. C’est pour ce dernier délit qu’étaient poursuivis l’Allemand et le Russe qui devront encore comparaître devant le tribunal au printemps prochain pour une audience en intérêts civils.

Il s’agit de la plus lourde sanction prononcée par la justice pour les incidents qui ont émaillé le sommet de l’Otan à Strasbourg. Moins d’une quinzaine de personnes ont été jugées depuis lors, le plus souvent pour des faits mineurs.

Aujourd’hui 14 novembre à 14h, un groupuscule réactionnaire anti-avortement était venu manifester devant la cathédrale Sainte-Étienne à Toulouse. Une contre-manifestation s’est rassemblée au même moment pour revendiquer et lutter pour le droit à l’avortement gravement remis en cause en France. Ce n’est pas la première fois que ces contre-manifestations ont lieu, mais aujourd’hui, la police l’a violemment dispersée. Un contre-manifestant a été arrêté et une autre se retrouve à l’hôpital avec le crâne ouvert.

Le 10 octobre dernier à Poitiers, la manifestation organisée dans le cadre d’une Journée anticarcérale contre l’ouverture de la nouvelle prison à Vivonne s’est conclue par des bris de vitrines appartenant à des multinationales de la télécommunication, des banques et des assurances, ainsi que par le gazage du marché Notre-Dame qu’a opéré la police alors que le cortège s’était déjà dispersé. Cette journée s’est achevée par l’arrestation de 18 personnes. Après quarante-huit heures de garde à vue, 8 d’entre elles sont passées en comparution immédiate, et toutes ont été condamnées à des peines – dont quatre mois de prison ferme pour Patrick, et un mois pour Samuel et Jean-Salvy. De plus, le parquet a fait appel – ce qui ne présage rien de bon pour la suite.

Diverses mobilisations ont déjà eu lieu à Poitiers et à Tours: manif du 17 octobre à l’appel du Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy (qui s’est soldée par 3 nouvelles arrestations); manif du 19 et soirée débat-concert du 22 organisées par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en soutien à tous les inculpés; manif du 24 octobre appelée par le Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy et rassemblement du 31 octobre appelé par diverses organisations dont le Comité antirépression de Tours, en solidarité avec Patrick…

Ces mobilisations – de même que les nombreuses distributions de tracts ou les pétitions réalisées – ont montré leur utilité, car Samuel et Jean-Salvy ont finalement été remis en liberté en attendant le procès en appel qui aura lieu le 10 décembre. Mais Patrick est resté en prison: le tribunal a considéré que ses garanties de représentation en justice et de non-réitération de son geste étaient insuffisantes. Patrick Dubreucq, 50 ans passés, a été condamné à huit mois de prison dont quatre ferme, à une obligation de soins psychiatrique et à une amende pour avoir jeté un projectile en direction des forces de l’ordre sans que personne n’ait été blessé. Ce projectile serait une pile qui aurait atteint par ricochet un commissaire – lequel a obtenu des dommages et intérêts de 800 euros. L’avocat de Patrick a fait appel de ce jugement inique, et un nouveau procès aura lieu le 19 novembre.

Agenda: Les 18 novembre à 18 heures et 19 novembre dans la journée, rassemblements devant le palais de justice en solidarité avec Patrick face à son procès en appel. Le 28 novembre à 14 heures, manifestation à l’initiative du Comité de soutien aux inculpé-e-s du 10 octobre. Le 5 décembre, Forum de soutien et d’échanges sur la répression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (http://antirepression.unblog.fr / Contact: antirep@free.fr)

Jeudi 5 novembre, vers 6h du matin, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes: un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent: faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour ‘dégradations’, ‘violences à agent’ le tout en ‘bande organisée’.

Dix personnes ont été interpellées dimanche en marge d’une manifestation anticarcérale à Paris: six pour vérifications, deux pour port d’armes prohibées, une pour port de fumigènes et pierres et une pour détention d’un chien hors catégorie. Un millier de personnes ont défilé à Paris dimanche sous forte surveillance policière, pour protester contre les conditions de détention pénitentiaire, à l’appel de l’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI).