Suite à la libération de Georges Abdallah et son arrivée au Liban le 25 juillet dernier, plusieurs prisonniers révolutionnaires détenus en Grèce ont salué cette annonce qui intervient après plus de 40 ans d’emprisonnement en France. Le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis (à gauche sur la photo) a rédigé une déclaration le 2 août dernier pour célébrer cette nouvelle.

[…] « Ta sortie de prison est une des plus grandes bonnes nouvelles et a une signification énorme pour nous toutes et tous qui font partie du mouvement international anticapitaliste, anti-étatique et anti-autoritaire. Car les bonnes nouvelles pour l’un sont des bonnes nouvelles pour toutes et tous, elles sont bonnes pour les mouvements, les peuples en lutte, les pauvres, le prolétariat et les militant·es incarcéré·es dans les prisons, comme c’est bien sûr le cas inverse pour les mauvaises nouvelles. Et le fait que tu sois sorti inébranlable de prison, sans aucune remise en cause de ta lutte, est une immense victoire politique et morale pour nous tous. »

De la même manière, l’ancien membre de l’Organisation révolutionnaire du 17-Novembre et prisonnier marxiste Dimitris Koufontinas a fait parvenir un message après l’annonce de la libération du communiste arabe.

[…] « Aujourd’hui est un jour de joie immense. La belle nouvelle de ta libération a traversé nos cellules. Je ne parlerai pas de libération. Tu as toujours été libre d’esprit, d’âme, de cœur, comme le sont ceux qui résistent. C’est seulement maintenant qu’ils ont été contraints de libérer ton corps, de rejoindre tes frères dans la lutte pour un Liban debout, dans une Palestine libérée. Les archi-terroristes, les assassins, les colonialistes, les archi-spoliateurs des peuples n’ont pas réussi à te calomnier en te qualifiant de terroriste ou de criminel. Ton seul crime a été d’être et de toujours être un révolutionnaire, de ne pas avoir cédé, de ne pas avoir déserté un seul instant ta grande responsabilité. »

Les actions se poursuivent pour revendiquer la libération de Maja. Outre les nombreux tags (comme sur l’ambassade d’Allemagne à Helsinki le 15 juillet – photo – ou les sièges du SPD à Francfort et à Leipzig le 17 juillet) et accrochages de banderoles, on peut signaler que le 10 juillet, un véhicule de l’entrepise Stölting (un grand prestataire du système carcéral allemand) a été incendié à Berlin et que le 11 juillet, une bombe incendiaire a été placée contre un véhicule de la multinationale allemande AEG à Petralona (Athènes).

L’avocat Günay Dağ est en grève de la faim illimitée depuis 69 jours pour dénoncer la décision de l’État grec de révoquer son droit d’asile politique (voir notre article). Lors d’une nouvelle audience ce vendredi 18 juillet pour objecter de la décision, il a expliqué le caractère illégal et illégitime de cette décision et a exigé que soit mis fin à cette situation. Par ailleurs, il a souligné lors d’un discours que « cette attaque ne me vise pas seulement ; elle vise tous les révolutionnaires turcs contraints d’exercer leur droit d’asile politique. Des attaques similaires ont lieu non seulement en Grèce, mais dans de nombreux pays d’Europe. De nombreux révolutionnaires turcs sont aujourd’hui la cible d’attaques semblables. Une nouvelle flamme de résistance brûle en France, à Paris. La révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée, car ses droits d’asile et de séjour ont été usurpés pour la même raison, la même justification. »

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Jeudi 10 juillet, dans le tribunal de Loukareos, certain·es des dix accusé·es du procès de l’affaire « Conspiration de la vengeance » ont attaqué les policiers de leur garde, parvenant à arracher l’arme de l’un d’eux et à en immobiliser un deuxième. Cependant, lors de leur tentative de libérer les inculpé·es restant·es, les policiers se sont regroupés et la tentative d’évasion a échoué.

A l’audience, le procureur Pappas Spyridon a collé à cinq des accusé·es l’application de l’article 187A, c’est-à-dire l’accusation d’organisation terroriste. L’accusation porte sur l’attaque au moyen bombes artisanales ou de grenades contre une banque à Athènes, le siège de l’entreprise Ergomar, à Kephissia, le 13 novembre 2023, la voiture d’un surveillant de la prison de Chaïdári, et un immeuble à Larissa (voir notre article).

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À l’occasion d’une soirée de solidarité à Lyon (voir notre article), le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis est intervenu par téléphone pour souligner le sens de la solidarité avec les révolutionnaires incarcérés.

Compagnes, compagnons, camarades,

Je vous envoie une grande accolade depuis la prison de Domokos en Grèce. Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes celles et tous ceux qui organisent ce concert de solidarité à Lyon pour nous. En particulier au camarade Stefanos, au groupe féminin Pistache Bitume (j’espère que je le dis correctement), qui a toujours participé aux concerts de solidarité pour nous, mais aussi à vous toutes et tous qui êtes présents pour cet événement solidaire.

Plus généralement, la solidarité est un principe fondamental de notre mouvement, car elle représente le fondement moral et essentiel du monde et de la société que nous aspirons à construire, universellement, quand l’État et le capital auront disparu et laissé place à des communautés libres, des communes, réunies dans une fédération mondiale de communautés.

Dans environ un an et demi, je serai libéré, après avoir purgé l’intégralité de ma peine. Je veux que vous sachiez que pendant toutes ces années d’incarcération, vous – comme tant d’autres compagnes, compagnons, camarades, que ce soit de Grèce, d’Europe ou du reste du monde – même sans que nous nous connaissions personnellement, sans jamais nous être vus, vous nous avez accompagné·e·s tout au long de ce long chemin, difficile et éprouvant, grâce à votre solidarité, qu’elle soit matérielle ou morale.

Parce que la solidarité, comme notre lutte contre l’État et le capital, n’a pas de frontières – elle est universelle.

C’est pourquoi je vous remercie du fond du cœur. La solidarité est notre arme. Vive la révolution.

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Günay Dağ est un avocat membre du Bureau international du People’s Law Office et de l’Association des avocats progressistes. Il a fui en Grèce en 2020 en raison des persécutions politiques de l’État turc contre lui, notamment en étant inscrit sur la liste des « terroristes recherchés » depuis 2022. Depuis plus de 45 jours, il est en grève de la faim pour exiger le rétablissement de sa protection internationale après que la Grèce a révoqué en avril son droit à l’asile politique.

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Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Le 7 mai dernier, Isgender Göçmen, travailleur métallo belge d’origine turco-kurde de 52 ans, a été arrêté à Thessalonique alors qu’il célébrait avec son épouse le 20e anniversaire de leur mariage. Il apprend lors de cette arrestation qu’un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre par le régime d’Erdogan. Le 18 juin, un tribunal grec a considéré qu’il n’y avait pas d’obstance légale à son extradition. Or Isgender Göçmen a trouvé refuge en Belgique en 2012 après avoir subi plusieurs années de persécutions (gardes à vue, torture, procès…) pour ses activités au sein d’une association culturelle de gauche à Istanbul. En 2017, il a été reconnu réfugié et en 2021, il a obtenu la nationalité belge. Isgender Göçmen. Alors que le gouvernement turc réprime de manière féroce toute contestation, que des milliers d’opposants politiques croupissent en prison, il est évident qu’Isgender Göçmen risque la torture en cas d’extradition.

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Ilker Alcan a été arrêté le 5 juin à Kalamos en Grèce puis emprisonné à la prison de Korydallos. C’est un révolutionnaire qui lutte depuis de nombreuses années contre le fascisme en Turquie. En tant que réfugié politique en France, Ilker Alcan a poursuivi ses activités, ce qui lui a valu d’être arrêté par la police française et finalement condamné à 7 ans de prison (voir notre article). Actuellement en Grèce, un mandat d’arrêt a été émis par la France, et une procédure d’extradition sera examinée sur cette base.

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Le 3 mai, à 5 heures du matin, Snizana Paraskevaidou a perdu la vie à cause de la détonation prématurée d’un engin explosif qu’elle était en train de placer devant une agence de la Banque nationale de Grèce, à Thessalonique. Cette mort tragique a été suivie,  jusqu’à maintenant, de deux arrestations et à la perquisition de la cellule du prisonnier anarchiste Fotis Tziotzis. Fotis avait été arrêté en 2015, accusé de braquage et de tentative d’homicide sur des policiers. Après sept ans de prison, il n’est pas rentré d’une permission, mais avait été rattrapé peu après. La police l’accuse absurdement d’avoir « commandité » l’attentat. La police affirme avoir trouvé les empreintes d’une des personnes arrêtées sur un sac trouvé sur le lieu de l’explosion. D’origine géorgienne et issue des quartiers populaires de Thessalonique, Snizana était une révolutionnaire connue et appréciée. Elle avait participé à de nombreuses luttes, occupation et émeutes, et avait été arrêtée pour détention d’une Kalashnikov. En savoir plus

 

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