Jeudi 10 juillet, dans le tribunal de Loukareos, certain·es des dix accusé·es du procès de l’affaire « Conspiration de la vengeance » ont attaqué les policiers de leur garde, parvenant à arracher l’arme de l’un d’eux et à en immobiliser un deuxième. Cependant, lors de leur tentative de libérer les inculpé·es restant·es, les policiers se sont regroupés et la tentative d’évasion a échoué.

A l’audience, le procureur Pappas Spyridon a collé à cinq des accusé·es l’application de l’article 187A, c’est-à-dire l’accusation d’organisation terroriste. L’accusation porte sur l’attaque au moyen bombes artisanales ou de grenades contre une banque à Athènes, le siège de l’entreprise Ergomar, à Kephissia, le 13 novembre 2023, la voiture d’un surveillant de la prison de Chaïdári, et un immeuble à Larissa (voir notre article).

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À l’occasion d’une soirée de solidarité à Lyon (voir notre article), le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis est intervenu par téléphone pour souligner le sens de la solidarité avec les révolutionnaires incarcérés.

Compagnes, compagnons, camarades,

Je vous envoie une grande accolade depuis la prison de Domokos en Grèce. Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes celles et tous ceux qui organisent ce concert de solidarité à Lyon pour nous. En particulier au camarade Stefanos, au groupe féminin Pistache Bitume (j’espère que je le dis correctement), qui a toujours participé aux concerts de solidarité pour nous, mais aussi à vous toutes et tous qui êtes présents pour cet événement solidaire.

Plus généralement, la solidarité est un principe fondamental de notre mouvement, car elle représente le fondement moral et essentiel du monde et de la société que nous aspirons à construire, universellement, quand l’État et le capital auront disparu et laissé place à des communautés libres, des communes, réunies dans une fédération mondiale de communautés.

Dans environ un an et demi, je serai libéré, après avoir purgé l’intégralité de ma peine. Je veux que vous sachiez que pendant toutes ces années d’incarcération, vous – comme tant d’autres compagnes, compagnons, camarades, que ce soit de Grèce, d’Europe ou du reste du monde – même sans que nous nous connaissions personnellement, sans jamais nous être vus, vous nous avez accompagné·e·s tout au long de ce long chemin, difficile et éprouvant, grâce à votre solidarité, qu’elle soit matérielle ou morale.

Parce que la solidarité, comme notre lutte contre l’État et le capital, n’a pas de frontières – elle est universelle.

C’est pourquoi je vous remercie du fond du cœur. La solidarité est notre arme. Vive la révolution.

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Günay Dağ est un avocat membre du Bureau international du People’s Law Office et de l’Association des avocats progressistes. Il a fui en Grèce en 2020 en raison des persécutions politiques de l’État turc contre lui, notamment en étant inscrit sur la liste des « terroristes recherchés » depuis 2022. Depuis plus de 45 jours, il est en grève de la faim pour exiger le rétablissement de sa protection internationale après que la Grèce a révoqué en avril son droit à l’asile politique.

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Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Le 7 mai dernier, Isgender Göçmen, travailleur métallo belge d’origine turco-kurde de 52 ans, a été arrêté à Thessalonique alors qu’il célébrait avec son épouse le 20e anniversaire de leur mariage. Il apprend lors de cette arrestation qu’un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre par le régime d’Erdogan. Le 18 juin, un tribunal grec a considéré qu’il n’y avait pas d’obstance légale à son extradition. Or Isgender Göçmen a trouvé refuge en Belgique en 2012 après avoir subi plusieurs années de persécutions (gardes à vue, torture, procès…) pour ses activités au sein d’une association culturelle de gauche à Istanbul. En 2017, il a été reconnu réfugié et en 2021, il a obtenu la nationalité belge. Isgender Göçmen. Alors que le gouvernement turc réprime de manière féroce toute contestation, que des milliers d’opposants politiques croupissent en prison, il est évident qu’Isgender Göçmen risque la torture en cas d’extradition.

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Ilker Alcan a été arrêté le 5 juin à Kalamos en Grèce puis emprisonné à la prison de Korydallos. C’est un révolutionnaire qui lutte depuis de nombreuses années contre le fascisme en Turquie. En tant que réfugié politique en France, Ilker Alcan a poursuivi ses activités, ce qui lui a valu d’être arrêté par la police française et finalement condamné à 7 ans de prison (voir notre article). Actuellement en Grèce, un mandat d’arrêt a été émis par la France, et une procédure d’extradition sera examinée sur cette base.

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Le 3 mai, à 5 heures du matin, Snizana Paraskevaidou a perdu la vie à cause de la détonation prématurée d’un engin explosif qu’elle était en train de placer devant une agence de la Banque nationale de Grèce, à Thessalonique. Cette mort tragique a été suivie,  jusqu’à maintenant, de deux arrestations et à la perquisition de la cellule du prisonnier anarchiste Fotis Tziotzis. Fotis avait été arrêté en 2015, accusé de braquage et de tentative d’homicide sur des policiers. Après sept ans de prison, il n’est pas rentré d’une permission, mais avait été rattrapé peu après. La police l’accuse absurdement d’avoir « commandité » l’attentat. La police affirme avoir trouvé les empreintes d’une des personnes arrêtées sur un sac trouvé sur le lieu de l’explosion. D’origine géorgienne et issue des quartiers populaires de Thessalonique, Snizana était une révolutionnaire connue et appréciée. Elle avait participé à de nombreuses luttes, occupation et émeutes, et avait été arrêtée pour détention d’une Kalashnikov. En savoir plus

 

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En Grèce, les syndicats dénoncent une offensive sans précédent du gouvernement, qui multiplie les mesures répressives pour faire passer en force la réforme de l’évaluation. Parmi les cas emblématiques, celui de Chrysa Chotzoglou, membre du syndicat des enseignant·es du Pirée, suspendue pour avoir appliqué des décisions prises collectivement par les syndicats nationaux et locaux contre le système d’évaluation. Un autre enseignant, Dimitris Chartzoulakis, également membre du bureau syndical du Pirée, lui aussi menacé de révocation pour des raisons similaires. Les syndicats alertent sur une escalade des pressions, menaces et procédures disciplinaires, tant dans le primaire que dans le secondaire.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a récemment reconnu l’échec du gouvernement à imposer ce système d’évaluation dans les écoles. Il a même suggéré que les enseignant·es opposé.es à l’évaluation pourraient être licencié·es. Les syndicats mobilisent et accusent le gouvernement de vouloir imposer un modèle éducatif autoritaire, où enseignant·es, élèves et personnels seraient réduits au silence, soumis·es et privé·es de leurs droits. Ils dénoncent aussi une série de réformes éducatives qui, selon eux, creusent les inégalités et sapent l’école publique : création d’établissements d’élite, reconnaissance des universités privées, marchandisation de la formation professionnelle, généralisation des examens standardisés.

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Agissons pour la liberté maintenant ! Tout le jeu de l’État allemand contre les camarades Daniela Klette, Ernst Volker Staub et Burkhard Garweg est une opération de guerre psychologique, ce qu’ils appellent, selon leur terminologie, des « psy ops ». Outre la tentative toujours vaine de la contre-insurrection d’isoler la lutte révolutionnaire, elle cherche dans cette traque à torturer l’histoire vivante, à l’enterrer sous le béton, afin de répandre l’idée que toute résistance est finalement anéantie, et d’instiller la terreur parmi les nouvelles générations révolutionnaires. Se soustraire aux filets de la contre-insurrection constitue une résistance importante : elle prive l’État de la possibilité d’accomplir le rituel de « l’acte final ». C’est pourquoi sa vengeance contre l’histoire rebelle, désormais manifestée sur le corps et la personne de la camarade Daniela, est omniprésente. Les fugitifs prouvent que le chemin vers la liberté est inéluctable. Malgré la capitulation de l’organisation révolutionnaire, les trois camarades luttent depuis des décennies pour l’auto-organisation de la vie prolétarienne contre les chaînes de la discipline de classe et de la civilisation bourgeoise qui tue pour l’argent. Il nous appartient désormais à tous de transmettre l’histoire de ces camarades aux résistances actuelles. Les cœurs qui refusent de vivre en esclavage ne laissent aucun maître décider de l’acte final. Et parce que chaque « dernier mot » de l’État, politique, judiciaire, économique, scientifique, signifie l’écrasement du corps commun, nous ferons tout pour mettre fin à la captivité de Daniela Klette.

L’héritage politique le plus important du mouvement révolutionnaire allemand est l’internationalisme stratégique et organique. Burkhard, aujourd’hui encore, ne se cache pas, il chante pour le corps ensanglanté de la Palestine, du Kurdistan, du prolétariat polyethnique et de la Terre. La vieille Europe, familière de la guerre coloniale, du nationalisme et de l’impérialisme, veut faire le procès de Daniela. Que les vampires comprennent que notre peuple n’est pas fait pour leurs dents.

Dimitris Chatzivasileiadis , 20-03-2025, Prison de Domokos

Collage à Bruxelles

Pour la sixième fois consécutive, le Conseil des délits mineurs de Lamia a rejeté la demande de libération conditionnelle de Nikos Maziotis, prisonnier de l’organisation « Lutte Révolutionnaire », parce qu’il n’a pas été « réhabilité » et qu’il n’a pas montré « d’amélioration morale ». À ces six rejets du Conseil des délits mineurs s’ajoute une confirmation de la Cour d’appel. Le dernier refus survient alors qu’il a déjà purgé plus des quatre cinquièmes de ma peine. Dans le contexte du durcissement de la législation pénale – qui comprend une augmentation des peines, des conditions plus strictes pour la libération conditionnelle et les permissions, ainsi que la création de prisons à sécurité maximale – Nikos pourrait bien devenir la première personne en Grèce condamnée à 20 ans de prison qui purge la totalité de sa peine. La durée d’une peine d’emprisonnement à perpétuité selon l’ancien code pénal était de 16 ans.

Nikos Maziotis a réagi en exposant qu’ « En effet, un combattant engagé, un révolutionnaire, un anarchiste comme moi ne pourra jamais être « réhabilité » ou « moralement amélioré » par la prison, peu importe combien d’années il reste incarcéré. Un combattant engagé, un révolutionnaire, un anarchiste peut consacrer sa vie à la lutte, comme l’a fait le compagnon Lambros Foundas de Lutte révolutionnaire ; il peut risquer sa vie pour la cause, faire face à la menace d’être tué par les prétoriens de l’État – comme j’ai failli l’être ; il peut passer de nombreuses années en prison – j’ai déjà purgé douze ans pour Lutte révolutionnaire et quatre autres auparavant – mais il/elle ne doit jamais faire un pas en arrière, exprimer son repentir ou sa dissociation, ou, en d’autres termes, faire preuve de « réhabilitation » et d’ »amélioration morale », comme le dit le conseil judiciaire. »

Nikos Maziotis

Nikos Maziotis