Ce lundi 21 juillet, un tribunal égyptien a ordonné le retrait du militant égypto-britannique Alaa Abdel-Fattah de la liste nationale des personnes accusées de terrorisme. Ce retrait a lieu un peu plus d’une semaine après que sa mère a mis fin à une grève de la faim réclamant sa libération (notre articles ici). Il n’est cependant pas possible de savoir si cette décision pourrait déboucher sur la libération de ce militant de 43 ans qui a passé la majeure partie de la dernière décennie en détention. Figure emblématique du soulèvement de 2011 en Égypte, Alaa Abdel-Fattah avait été arrêté pour la dernière fois en 2019 et condamné à cinq ans de prison pour avoir publié sur Facebook un message évoquant des violences policières (notre article ici). La cour pénale du Caire estime que les services de sécurité ne disposent plus d’éléments établissant un lien entre Abdel-Fattah et les activités des Frères musulmans, organisation interdite dans le pays. Ce jugement entraîne la levée de plusieurs restrictions : le gel des avoirs et l’interdiction de voyager.

Sur base des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré que 87,7 % de Gaza sont désormais sous ordre de déplacement ou dans des zones de déplacement, ce qui pousse environ 2,1 millions de personnes dans des secteurs fragmentés de l’enclave où les services sont quasiment inexistants. Plus de 1,3 million de personnes à Gaza ont actuellement besoin d’abris et de produits de première nécessité, alors qu’aucune livraison de matériel d’abri n’est entrée à Gaza depuis plus de quatre mois.

La famine s’agrave également : les personnes souffrant de grave malnutrition arrivant dans les hôpitaux dans un état de santé critique et au moins une douzaine de personnes, dont des enfants, seraient mortes de faim au cours des dernières 24 heures. Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué près de 59 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.

La Cour d’appel de Tunis a confirmé la peine initiale de six mois de prison prononcée contre Ghassan Ben Khalifa pour « insulte à autrui sur les réseaux sociaux ». Militant communiste et anti-impérialiste, il est actif dans de nombreuses mobilisations sociales, notamment en soutien à Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Il avait été arrêté en 2022 dans le cadre de cette affaire (voir notre article). Par ailleurs, l’activiste fait face à d’autres accusations liées à un prétendu soutien au terrorisme. Il comparaîtra devant la justice pour cette accusation en octobre prochain.

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Jeudi 17 juillet, plusieurs organisations palestiniennes de défense des droits des prisonniers ont annoncé la mort de Samir Al Rifai. Arrêté à son domicile le 10 juillet dernier, il était âgé de 53 ans et souffrait de problèmes cardiaques. C’est le 74e prisonnier palestinien qui meurt en détention depuis octobre 2023, faisant de cette période la plus sanglante de l’histoire du mouvement des prisonniers. Depuis 1967, 311 prisonniers palestiniens ont été assassinés par l’occupation israélienne, en raison des tortures, de la politique de négligence médicale ou encore des conditions d’incarcération particulièrement inhumaines.

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Cette semaine en Tunisie, neuf personnes ont été arrêtées à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération. La Tunisie puni encore par la loi l’homosexualité dans le pays. En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQIA+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. L’ONG Amnesty International confirme et dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.

Au cours des semaines qui ont suivi la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël (du 13 au 25 juin 2025), le régime iranien a recentré son attention sur l’intérieur du pays. Depuis le 26 juin, entre 700 et 1 000 civils ont été arrêtés, accusés de crimes vagues tels que « propagande » ou liens avec des puissances étrangères. Militants, étudiants, syndicalistes et minorités ethniques sont visés. Au Kurdistan iranien, les partis kurdes font état de plus de 150 arrestations. D’autres minorités, telles que les Arabes ahwazis et les Azerbaïdjanais, ont également été la cible d’attaques.

Le régime a paralysé les communications numériques en coupant l’internet et en désactivant les systèmes GPS dans les principales villes. La surveillance s’est considérablement renforcée, avec l’enregistrement des téléphones portables aux postes de contrôle et l’activité sur les réseaux sociaux utilisée comme preuve de « trahison ». Plus de 600 000 migrants afghans ont été expulsés depuis la guerre. Les médias d’État iraniens ont attisé les sentiments xénophobes afin de détourner la colère interne, et les enfants représentent près d’un quart des personnes déportées.

Après des condamnations à mort de militants baloutches (voir notre article) et kurdes (voir notre article), trois prisonniers politiques supplémentaires — Farshad Etemadi-Far, Masoud Jamei et Alireza Mardasi — ont été condamnés à mort le 13 juillet, après deux ans de torture et d’isolement cellulaire. Ces verdicts ont été rendus par la section 1 du tribunal révolutionnaire d’Ahvaz pour des chefs d’accusation incluant « l’ennemi de Dieu » et l’affiliation présumée à la principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien.

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Au moins 68 Palestiniens ont été tués, hier mercredi, dans la bande de Gaza. 21 personnes ont perdu la vie à proximité d’un point de distribution d’aide de la Fondation Humanitaire de Gaza (voir notre article), gérée par les États-Unis, et dirigée par un évangéliste proche de Trump, dans la ville de Khan Younes. Parmi ceux-ci, 15 ont été asphyxiés à mort à cause des gaz lacrymogènes tiré par l’armée israélienne dans la foule qui se pressait pour obtenir de quoi manger. Les forces israéliennes usent de gaz beaucoup plus toxiques que ceux utilisés par les forces de police européennes. Les 47 autres civils, dont plusieurs enfants, ont été tués dans des frappes sur la ville même de Gaza, mais aussi dans la région d’al-Mawasi, à Jabalia, à Deir al-Balah, le long du couloir de Netzarim, dans le camp de réfugiés de Nuseirat et dans celui  d’al-Bureij.

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Le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Ennouri, a présenté, lundi 14 juillet, un vaste plan de modernisation touchant les services sécuritaires. Plus de 570 projets d’infrastructure sont en cours à travers le pays, pour réhabiliter les postes de police, de la Garde nationale et de la Protection civile. Le ministère poursuit la digitalisation des services, avec la numérisation des demandes d’extraits de casier judiciaire, l’envoi de notifications par SMS et l’installation de caméras de surveillance entre les villes. Le passeport et de la carte d’identité biométriques seront introduits prochainement. La fiche d’embarquement a été supprimée dans tous les aéroports et au port de La Goulette au profit d’un système numérique.

Au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak), les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre les coupures de courant prolongées dans les régions rurales. Lors des manifestations dans le district de Warte à Hewlêr (Erbil), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule, tuant un manifestant nommé Hasan Rahman. Quatre autres personnes ont été blessées.

L’alimentation électrique des zones rurales serait largement coupée afin de permettre la mise en œuvre du projet « 24 heures d’électricité ininterrompue » lancé par le gouvernement régional du Kurdistan dans les centres-villes… aux dépens donc des populations rurales qui n’ont d’électricité que 2 à 3 heures par jour et vendue dans le cadre de ce projet est 7 à 10 fois plus chère que la normale. Des manifestations ont également eu lieu dans des villages du district de Xebat à Hewlêr pour les mêmes raisons. À Balisan, les habitants sont descendus dans la rue hier soir pour protester contre les coupures de courant et ont bloqué les routes.

La guerre de douze jours entre Israël et l’Iran, déclenchée par l’agression israélienne et interrompue par le bombardement par les États-Unis de trois sites nucléaires iraniens, a placé le monde en état d’urgence pendant deux semaines. Ces événements ont suscité une vague de questions tant pour les militants anti-impérialistes que pour les gouvernements. Dans ce cadre, le Secours rouge et Classe contre classe vous invitent à une soirée d’information et de discussion, animée par deux camarades d’Iran, qui sera divisée en deux parties.

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