Newroz, célèbre l’équinoxe du printemps, le premier jour de l’année selon le calendrier persan. Newroz est aussi un symbole de résistance et de liberté, ces célébrations ont été réprimées par le régime iranien, 45 personnes ont été arrêtées par les autorités, dont 6 enfants et 4 femmes, 2 000 personnes ont été convoquées par les autorités. La population kurde iranienne est particulièrement contrôlée depuis le mouvement « Femme, vie, liberté », parti de cette région après la mort de la jeune kurde Jina Mahsa Amini ( voir article ici ).

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: ,

Les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont mené au début du mois une forte attaque contre l’armée d’occupation marocaine, lui infligeant de lourdes pertes matérielles et humaines. C’est une base régimentaire, dans la région d’Arthrithyat dans le secteur d’El Guelta, qui a été bombardée. La  connaissance du terrain, par les combattants sahraouis face à l’armée d’occupation minée par la corruption et la démoralisation, leur octroie un avantage certain. L’efficacité de l’action s’est traduite par une violente campagne de presse marocaine dans l’objectif déclaré de faire inscrire par les USA le front POLISARIO sur la liste des organisations terroristes. Les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont déjà exprimé la reconnaissance de l’annexion du Sahara occidental par le Maroc.

Leyla Pashaei, Soheyla Motaei, Soma Mohammad-Rezaei et Baran Saedi ont été arrêtées par des agents du ministère du Renseignement à Sanandaj et Dehgolan ces derniers jours. Malgré les demandes répétées de leurs familles, les autorités sécuritaires et judiciaires n’ont fourni aucune précision sur les conditions de détention ni sur le lieu de détention. Mohammad-Rezaei et Saedi ont été arrêtées le 9 mars à Sanandaj, tandis que Pashaei et Motaei ont été arrêtées le lendemain à Sanandaj et Dehgolan. Les quatre femmes auraient été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement à Sanandaj. Leur arrestation est intervenue peu après leur participation aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes à Sanandaj, le 8 mars.

Pashaei avait déjà été arrêtée à Sanandaj le 23 septembre 2022 lors des manifestations antigouvernementales « Femmes, Vie, Liberté », puis libérée sous caution le 4 octobre 2022. Motaei a également été arrêtée à deux reprises lors des mêmes manifestations, le 1er octobre et le 12 novembre 2022. Le 5 décembre 2022, elle avait été condamnée à 18 mois de prison pour « trouble à l’ordre public », 15 mois pour « propagande contre l’État », 13 mois pour « diffusion de fausses informations visant à troubler l’opinion publique », neuf mois pour « propagande en faveur de groupes et d’organisations hostiles à l’État » et cinq mois pour « résistance aux forces de l’ordre ». Elle a été de nouveau arrêtée le 22 janvier 2025 lors d’une grève générale pour protester contre les condamnations à mort prononcées contre les prisonnières politiques kurdes.Par ailleurs, Saedi avait déjà été arrêtée le 20 septembre 2023 lors du soulèvement antigouvernemental « Femme, Vie, Liberté » à Sanandaj et avait été libérée sous caution après environ deux mois de détention.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: ,

Depuis décembre, 42 000 Koweïtiens et Koweïtiennes ont été déchus de leur nationalité au mépris du droit international. Suite au virage autoritaire du nouvel émir du Koweït, Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, officiellement, il invoque la lutte contre la fraude, « atteinte à la morale » ou « menace à la sécurité de l’État ». Opposants, tribus nomades, femmes étrangères mariées à des Koweïtiens sont privées de leur nationalité et transformées en fantômes administratifs. Plus de papiers, plus de soins, plus d’écoles pour leurs enfants. Idem pour les bidouns, 100 000 sans-patrie coincés depuis des générations dans un vide juridique. Le souverain de 83 ans a décidé de suspendre le Parlement le 10 juin 2024 et veut modifier la constitution, il affirme qu’il ne laissera pas la démocratie « détruire l’État ». Plusieurs personnes ayant critiqué cette initiative ont été arrêtées, des députés ont été poursuivis dans une vague de répression.

En Iran, l’État fait appel à un recours accru à la technologie et à la surveillance, pour imposer le port du hijab. A l’université Amirkabir de Téhéran, les caméras de sécurité ont été doublées d’un logiciel de système de reconnaissance faciale pour signaler les femmes ne portant par le hijab. Une application nommé « Nazer » qui permet de signaler la présence de femmes non voilées dans des véhicules, notamment des ambulances, des bus, des rames de métro et des taxis. Les utilisateurs peuvent indiquer le lieu, la date, l’heure et le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule dans lequel l’infraction présumée au port obligatoire du hijab a été commise. Le véhicule est alors signalé en ligne et la police est alertée. Par ailleurs, en avril 2024, à Téhéran et dans le sud de l’Iran, les autorités ont eu recours à la surveillance aérienne par drone pour contrôler le respect du port du hijab.

La situation stratégique du Rojava a beaucoup évolué même si, paradoxalement, la ligne de front n’a pas bougé. Le Gouvernement de transition syrien (GTS), les islamistes d’Al-Nosra et leurs alliés, avait annoncé une « Conférence de dialogue national » qui excluait 35 partis politiques, dont les principaux partis syriaques, kurdes et druzes et l’Administration autonome du nord-Est syrien (AANES). Mais le GTS a sous-estimé la résistance des communautés non arabo-sunnites. Un soulèvement armé des Alaouites a fait des centaines de morts de part et d’autres parmi les combattants dans la région côtière. Ces combats ont été suivis par des massacres d’un millier de civils alaouites par les islamistes devenues « forces de sécurité » du GTS. Outres ces massacres, il y a eu des arrestations de masses, des mauvais traitements et des pillages (photo).

Les Druzes de la région de Souweïda (dans le Sud-Ouest, où ils sont majoritaires) ont rejetté l’autorité du GTS et leurs milices d’autodéfense ont refusé de rendre les armes aux « forces de sécurité » du GTS. Israël a tenté d’instrumentaliser cette résistance en se posant en défenseur (potentiel) des Druzes syriens, et a étendu son occupation du plateau du Golan. Ces difficultés ont contribué à ce qu’hier, le premier ministre du GTS signe avec le commandant en chef des FDS un accord de principe sur l’incorporation des organismes politiques (AANES) et des forces armées (FDS) du Rojava dans un état syrien démocratique et garantissant tous les droits à toutes ses communautés. Le flou extrême de ce texte (voir ici) permet toutes les interpétations, mais le spectre du conflit armé entre le GTS et le Rojava s’est éloigné pour cette année.

Dans le Nord, l’offensive de la Turquie contre le Rojava, via ses proxys de la prétendue « Armée Nationale Syrienne » (ANS), a commencé comme une promenade militaire (chute rapide de Manbij en décembre) et s’est terminée sur une défaite totale sur l’Euphrate. Les FDS n’ont pas simplement tenu la ligne du fleuve (ce qui est militairement relativement facile) mais aussi d’importantes têtes de pont sur la rive occidentale (ce qui, considérant le rapport de force, est militairement un exploit). L’ANS a subi de très lourdes pertes. Individuellement ou collectivement, les effectifs de l’ANS désertent celle-ci pour rallier le GTS de Damas.

La proposition de « paix démocratique » faite par Ocalan à la Turquie, qui impliquerait la dissolution du PKK et l’arrêt de la lutte armée (voir notre article), est en attente d’une réponse de la Turquie. Le PKK a simplement annoncé un cessez-le-feu (sauf en cas d’attaque) et une demande de liberté de mouvement pour Öcalan pour qu’il puisse mener les discussions (y compris dans le PKK). Pour les Kurdes, ces négociations n’impliquent que la Turquie et l’Irak, alors que les Turcs en parlent comme si le Rojava était inclus dans la discussion. L’éventualité de négociations n’a pas stoppé ni même réduit les bombardements quotidiens du Rojava par l’aviation, l’artillerie et les drones turcs.

Mercredi 5 mars, Le chanteur pop iranien Mehdi Yarrahi, auteur d’une chanson exhortant les femmes à retirer leurs foulards, a annoncé après avoir reçu 74 coups de fouet dans le cadre de sa condamnation, qu’il était prêt à payer « le prix de la liberté ». Il avait soutenu le mouvement qui a suivi la mort de Masha Amini, arrêtée en septembre 2022 et décédée en détention pour mauvais port du voile ( voir notre article ici ). Mehdi Yarrahi a été arrêté en 2023, puis libéré l’année dernière et assigné à résidence suite à la publication de la chanson en faveur de la campagne « Femme, Vie, Liberté ».

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: ,

Le régime marocain continue à museler toute enquête indépendante sur  l’occupation du Sahara occidental,  sur le pillage de ses ressources naturelles et sur la répression des Sahraouis. Le 20 février dernier, les autorités marocaines ont refoulé un groupe de députés européens qui tentaient d’entrer à Laâyoune, dans le Sahara occidental pour observer la situation après la décision du 4 octobre 2024 de la Cour de justice de l’Union européenne, qui a invalidé les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc incluant le Sahara occidental, reconnaissant ainsi que le territoire ne fait pas partie du royaume marocain.

Le 19 janvier, lors de la visite d’un journaliste espagnol et de deux délégués de l’ONG Coordinadora estatal de asociaciones solidarias con el Sáhara (Ceas-Sahara) dans la ville de Dakhla, la police marocaine a encerclé et attaqué la résidence de Hassan Zarouali, membre du Comité administratif du Codesa et de sa section locale. L’assaut a eu lieu alors que le journaliste et les délégués tenaient une réunion pour recueillir des témoignages de victimes sahraouies de violations des droits humains. Au cours de la descente, Hassan Zerouali et son père, M. Mouloud Zerouali, ont été violemment agressés par la police.

Des dizaines de prisonniers politiques sont sortis de prison au fil de ces dernières semaines. Les chiffres restent incertains puisqu’il n’y a pas eu de communication officielle à ce sujet et que la plupart des familles préfèrent rester à l’abri de toute publicité. Parmi les libérés, certaines grandes figures de la société civile, comme le défenseur des droits humains Essa Al-Nukheifi, et Mohammed Al-Qahtani (photo) qui avait cofondé en 2009  l’Association saoudienne des droits civils et politiques (Acpra), avant d’être emprisonné en 2012. Sa peine avait expiré depuis 2022, mais il était resté derrière les barreaux et avait interdiction de communiquer avec l’extérieur. Libérée aussi Salma Al Shaab, emprisonnées pour avoir défendue le droit des femmes, et Hassad-Al-Ghamdi, enseignant de 47 ans qui avait été condamné à 20 ans de prison et dont le frère a été condamné à mort avant que la peine ne soit transformée en une incarcération pour 30 ans.