Esmaïl Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran et prof de math en banlieue de Téhéran, avait fait un premier séjour en prison pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et non pas en-dessous comme c’est le cas, et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux. Après une longue grève de la faim en prison, il avait été libéré sous caution (voir notre article). Le 9 novembre, six membres des services de renseignements ont débarqué chez lui sans le moindre mandat et ont procédé à une arrestation brutale. La cour d’appel venait peu avant de confirmer la peine de six années de prison.

Esmaïl Abdi

Esmaïl Abdi

Des heurts ont opposé lundi, aux alentours du port de Nouakchott, des dockers grévistes à des unités de la gendarmerie. Les affrontements interviennent après le mouvement de grève décrété par les porteurs, pour protester contre la décision de la direction du port de débarquer les containers directement dans les magasins commerciaux, dans le centre ville. Cette mesure réduit de manière substantielle les revenus des dockers, lesquels déchargeaient auparavant les marchandises des navires dans les dépôts ouverts sur les quais avant leur transport de nouveau par des camions.

Les affrontements de lundi

Les affrontements de lundi

Samer Al-Issawi, habitant de Jérusalem-Est occupée et Munther Snawbar, originaire de Naplouse, tont tous deux membres du FDLP (Front Démocratique de Libération de la Palestine), ont cessé ce 8 novembre la grève de la faim qu’ils avaient entrepris il y a 11 jours en solidarité avec les prisonnières du centre de détention de Damon. Les revendications étaient de demander le transfert des prisonnières vers un centre de détention plus proche du tribunal où elles sont jugées (les longs trajets quotidiens dans des fourgons non-climatisés étaient très pénibles), qu’elles puissent recevoir un traitement médical et qu’elles puissent recevoir la visite de Médecins Sans Frontières.

Samer Al-Issawi est un prisonnier bien connu, nous lui avons consacré plusieurs articles ces dernières années.. Il avait notamment fait grève pendant 266 jours entre 2012 et 2013.

Samer Al-Issawi et Munther Snawbar

Samer Al-Issawi et Munther Snawbar

De vifs affrontements ont éclaté mardi dans trois camps de réfugiés entre jeunes manifestants et forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP). Au moins deux personnes auraient été blessées par des balles réelles au cours des affrontements, qui ont eu lieu dans les camps de réfugiés d’al-Amari, près de Ramallah, de Balata, près de Naplouse, et de Jénine. Les affrontements ont commencé quand l’AP a interdit une manifestation de soutien à Jihad Tummaleh, originaire du camp d’al-Amari, exclu sans explication dimanche du Fatah par le président Mahmoud Abbas. Très populaire, Jihad Tummaleh est entré au Parlement palestinien en 2006 en tant que représentant régional de Ramallah et El Bireh.

Le camp de Balata, lieu d'affrontements

Le camp de Balata, lieu d’affrontements

Le 15 octobre, Jafar Azimzadeh et Shapour Ehsani-Rad ont été condamnés à 11 ans de prison par la Direction générale de la Cour révolutionnaire de la ville de Saveh. Ils sont condamnés chacun à 10 ans de prison pour « l’organisation et le fonctionnement d’un groupe illégal» et à un an de prison pour « propagande contre l’Etat », le « groupe illégal » étant le Syndicat libre des travailleurs de l’Iran, dont Azimzadeh est président et Ehsani-Rad, membre du conseil d’administration. Azimzadeh a été condamné à six ans de prison en mars 2015 pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale» et «propagande contre l’Etat ». En juillet dernier, il a été libéré provisoirement après une grève de la faim de deux mois grève (voir nos précédents articles ici et ici).

Azimzadeh et Ehsani-Rad devront également comparaitre pour des accusations de «troubles de l’opinion public» et «trouble à l’ordre public. » Ils sont accusés d’avoir incité à la grève les travailleurs à la Safa Rolling and pipe Mills Company.

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Shapour Ehsani-Rad et Jafar Azimzadeh

Cinq autobus transportant des centaines de colons et escortés par des soldats israéliens ont pénétré dans le tombeau de Joseph, situé dans une zone sous contrôle palestinien, à l’est de Naplouse. Ils ont exécuté des rituels religieux, provoquant des affrontements avec les résidents palestiniens. Un manifestant de 23 ans, a été blessé par une balle en acier recouvert de caoutchouc dans la tête. Il a été transféré à l’hôpital.

A Naplouse...

A Naplouse…

Les forces armées du Gouvernement Régional du Kurdistan (les Peshmerguas irakiens donc) et celles de l’état irakien ont fraichement annoncé que les préparatifs visant à la libération de Mossoul, la place forte de Daesh en Irak, étaient terminés. Le PKK (dont la guérilla tient plusieurs endroits en Irak, notamment l’ouest du Mont Shengal, Qandil et Camp Makhmour) a plusieurs fois réitéré sa volonté de participer à la libération de cette ville, en envoyant un nombre important de combattants (par le passé, ce nombre avait tourné autour de 1,000 à 1,500 combattants). Vu l’apparente imminence de la libération de Mossoul, un journaliste a demandé à un porte-parole du pentagone qu’elle serait l’attitude américaine face à la participation du PKK: le porte-parole est resté vague en annonçant que les USA « s’opposeraient bien sûr » sans préciser le genre d’opposition qui serait manifestée, mais en précisant que les USA faisaient une distinction claire entre le PKK et son homologue syrien le PYD. Un porte-parole des HPG (guérillas du PKK) dans le district de Shengal a annoncé que le PKK participerait à la libération de Mossoul malgré l’opposition de la Turquie et du Gouvernement Régional Kurde. Mossoul est occupée depuis juin 2014 par Daesh à la suite d’une campagne éclair d’une semaine, c’était avant la guerre une ville de plus de 2 millions d’habitants.

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les YBS, milices affiliées au PKK dans le Mont Shengal

Les forces israéliennes ont arrêté des dizaines de Palestiniens de Jérusalem-Est annexée et occupée, depuis l’attaque de dimanche au cours de laquelle un Palestinien a tué deux Israéliens dont un policier avant d’être abattu. Trente-et-un Palestiniens qui voulaient participer dimanche après-midi à des célébrations en mémoire de l’auteur de l’attentat ainsi que des membres de sa famille ont été interpellés à Jérusalem-Est. Une quinzaine d’autres jeunes Palestiniens ont été arrêtés pour avoir lancé des pierres, des feux d’artifices et des cocktails Molotov en direction des forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Jérusalem-Est.

La scène de la fusillade de dimanche

La scène de la fusillade de dimanche

Aux alentours de 16h ce 5 octobre, le contact a été perdu avec les 13 femmes qui participaient à une opération de solidarité avec la Bande de Gaza à bord du Zaytouna. Les 13 avaient déjà annoncé qu’elles s’attendaient à être interceptées avant d’arriver à bon port, comme c’est pratiquement toujours le cas lors des « Flottilles de la Liberté » qui tentent de briser le blocus sioniste depuis 2007. Cela n’a pas empêché de nombreux Palestiniens d’attendre en vain sur la plage afin d’accueillir cette nouvelle flottille. Les 13 avaient pris la mer le 14 septembre dernier à Barcelone. Elles sont à présent détenues, elles seront interrogées puis expulsées via l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv. Leurs noms seront également inscrits sur la liste noire israélienne leur interdisant le passage du Pont Allenby (frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie) ainsi qu’aux territoires sous contrôle israélien.

L'équipage du Zaytouna

L’équipage du Zaytouna

Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont été attaqué par les agents de l’administration pénitentiaires de la prison marocaine d’El Aarjat pour avoir protesté contre les dures conditions dans cette prison et la confiscation de tous leurs biens. Plusieurs prisonniers ont été blessés à cette occasion. Les autorités marocaines avaient procédé en août dernier au transfert de 21 prisonniers politiques sahraouis de groupe de Gdeim Izik depuis la prison de Salé vers celle d’El Aarjat, après l’annonce de la Cour de Cassation marocaine le 27 juillet 2016 du renvoi de l’affaire des 23 prisonniers politiques sahraouis condamnés par une cour martiale marocaine à de lourdes peines allant de 20 ans à la perpétuité, devant une juridiction pénale de droit commun.

En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d’entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité.

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik