Sous la fausse identité de Joan Llobet García, un agent de la 32e promotion de l’Académie d’Ávila, il a passé 2 ans à infiltrer les indépendantistes, les étudiants et les écologistes. Cet agent a commencé son infiltration en fréquentant l’Atheneo Cooperativo de La Baula, où il s’est inscrit au Syndicat d’étudiants des pays Catalans (SEPC). Lors de son séjour à Terra Ferma, en septembre 2019, il a participé aux mobilisations contre l’emprisonnement de Pablo Hasél. Il a participé à des assemblées et aux appels de soutien à Pablo Hasél, au point de dormir à l’Université de Lleida lorsque les Mossos (policiers catalans) sont entrés pour arrêter le rappeur (voir article ici).

L’agent a laissé une trace sur les réseaux sociaux de sa vie avant l’infiltration. Avant d’entrer à l’école de police d’Ávila, il avait créé une playlist sur YouTube sous le nom de « Música de guarros » (Musique de guerre). C’est l’une des rares traces de son identité réelle qu’il n’a pas supprimée des réseaux, ainsi qu’une photo sur son profil Instagram. Un comportement étrange avait toutefois attiré l’attention de ses camarades : « en sortant de classe, il y avait piétiné intentionnellement, la mise en peinture par un ouvrier d’origine africaine, d’un passage pour piéton », aujourd’hui, ce petit geste prend tout son sens. Une équipe d’enquête de « la Directa » journal catalan, a découvert des vidéos de sa prestation de serment en 2018, ainsi que des images lors d’une course d’endurance à laquelle il a participé avec 5 des ses collègues de promotion.

4 étudiants de nationalités différentes, Cooper Longbottom de nationalité américaine, Kasia Wlaszczyk polonaise, Shane O’Brien et Roberta Murray de nationalité irlandaise, feront l’objet d’une enquête pour des accusations pénales dans le cadre de leur participation à des manifestations pro-palestiniennes, un sit-in à la gare centrale de Berlin, un barrage routier et l’emploi du slogan « From The River To The Sea ». Ils sont accusés d’avoir participé à l’occupation d’un bâtiment de l’Université libre de Berlin en octobre 2024, d’y avoir causé des dommages matériels et enduit les murs de peinture. Les 4 étudiants sont accusés d’être un danger pour la sécurité du pays et de porter atteinte à l’ordre public. Ils ont reçu un ordre de quitter le territoire allemand avant le 21 Avril. Malgré l’absence de condamnation, l’expulsion de ressortissants étrangers reste autorisée pour « raison d’État ». Leur avocat Alexander Gorski déclare « que la procédure est illégale » et saisi le tribunal de toute urgence. 3 des étudiants sont citoyens de l’UE et  bénéficient du droit de libre circulation. En cas d’expulsion,  Cooper Longbottom, personne transsexuelle craint des conséquences graves, et, suite aux nouvelles réglementations de l’administration Trump, il risque une interdiction d’entrer sur le territoire américain durant 2 ans. Tous 4 feront appel de cette décision.

Environ 70 personnes solidaires avec Daniela Klette et venus de différentes régions d’Allemagne se sont rassemblées au cours de la journée du 31 mars devant le tribunal de l’OLG (Haute Cours Régionale de Justice) à Celle. De nombreux discours ont été prononcés, des slogans ont été criés, un stand d’information avait été installé. Les contrôles d’admission, y compris pour la presse, étaient rigides, les chaussures ont dû être enlevées pour être contrôlées, seuls les stylos et les blocs-notes ont pu être emportés. Le public n’a pas été admis au sein du tribunal bien que ce dernier connaît l’intérêt du public pour cette affaire. Selon la défense, l’acte d’accusation ne se réfère pas uniquement aux vols dont est suspectée Daniela (voir article ici) mais à plusieurs reprises font référence au prétendu passé de la RAF de l’accusée (notre dossier ici), « il y a donc une condamnation préliminaire publique claire », explique Ulrich Klinggräff, un de ses avocats.

Dans l’après-midi, Lukas Theune, son autre avocat, a mis en évidence un autre problème de l’accusation : les données numériques font 18 téraoctets, elles ont été copiées sur un disque dur juridique, mais n’ont pu être récupérées à la LKA (organisme d’application de la loi) de Basse-Saxe que la veille du procès. Pour la défense, il n’est pas humainement possible d’en prendre connaissance dans un laps de temps, aussi court. Lors du départ de Daniela Klette vers la prison, une quinzaine de personnes ont maintenu une banderole et scandé des slogans de soutien afin de rendre son retour en incarcération moins douloureux.

En août 2024, six militants de Palestine Action ont pénétré dans un centre d’Elbit Systems à Filton en Grande-Bretagne et ont détruit du matériel militaire dans le génocide à Gaza. Ce sabotage aurait coûté à Elbit Systems (le principal fabricant d’armes israélien) plus d’un million de livres sterling de dégâts. Après l’arrestation des six militants dans le centre de recherches, quatre autres personnes ont été arrêtées par la police antiterroriste britannique dans différentes régions du pays. Toutes ont été placés en détention provisoire. En novembre, huit autres militants ont été placés en détention provisoire pour leur participation présumée à la même action à Filton.

Lors d’une audience ce jeudi 27 mars, les avocats des accusés tenteront de contester et de rejeter une demande des procureurs de la Couronne visant à établir un lien avec le terrorisme. À cette occasion, la campagne “Free the Filton 18” appelle à une journée d’actions en soutien aux 18 militants incarcérés pour exiger leur libération immédiate.

Daniela Klette fait face à la justice, ce mardi 25 mars, à Celle, dans le centre de l’Allemagne, non pas pour son appartenance au groupe RAF (Fraction armée rouge) mais pour sa participation à des vols à main armée pour financer sa clandestinité. Daniela Klette avait été interpellée il y a un an, à la suite d’un indice décelé par l’IA (Intelligence artificielle) sur le réseau social Facebook (notre article ici). Depuis un quart de siècle, elle vivait au centre de Berlin, dans le quartier alternatif de Kreuzberg. Appréciée de ses voisins, celle que ses amis connaissaient sous le nom de Claudia avait une « vie cachée », disparaissant régulièrement pendant plusieurs semaines, officiellement, à cause de son travail en Bavière. Mais cette version est contestée par les enquêteurs. Ces derniers sont convaincus que Daniela Klette a participé, avec deux complices, eux aussi en clandestinité depuis plus de 30 ans, à 13 vols à main armée entre 1999 et 2016, visant des fourgons et des supermarchés. Ils la soupçonnent d’avoir également pris parti à une tentative de meurtre. Lors de perquisitions, les enquêteurs ont trouvé 230 000 euros en liquide, un kilo d’or, une quantité d’armes, de perruques ainsi que plusieurs déguisements. Daniela Klette compte s’exprimer ce mardi 25 mars lors de cette ouverture de procès.

Après de longs mois d’enquête, le parquet de Munich a demandé, ce lundi 24 mars, le renvoi en procès de 5 militants écologistes du collectif «Letzte Generation» (Dernière Génération), un groupe rompu aux actions spectaculaires en faveur de la protection du climat. Le parquet les accuse d’avoir formé «une organisation criminelle». Les procureurs n’ont pas donné de précisions sur les poursuites dont les cinq activistes font l’objet. Les militants ont mené depuis 2022 de nombreuses actions de protestation dans toute l’Allemagne en bloquant des routes, en ciblant des œuvres d’art dans les musées ou en pénétrant sur des pistes d’aéroports, pour dénoncer les insuffisances des politiques face au changement climatique ( voir article ici et ici ). Des plaintes ont été déposées après chacune de ces actions et cela a donné lieu à de nombreuses procédures pénales. Le collectif a récemment annoncé un changement de nom et de mode d’action, désormais, il se nomme «Neue Generationen» (Nouvelles Générations).

Naples, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre dans le quartier de Bagnoli suite à la venue de Salvini et 2 ministres du gouvernement fascistes italiens. Les habitants protestent contre la crise bradysismique touchant les Campi Flegrei (région volcanique), caractérisée par de fréquents tremblements de terre et qui mettent en danger la sécurité des populations locales.

C’est sous les slogans de « Nous ne voulons pas compter les morts » que les habitants demandent une intervention du gouvernement pour faire face à l’urgence sismique et pour garantir un avenir sûr à leurs familles. Les forces de police déployées en tenue anti-émeute, ont tenté de contenir l’avancée du cortège, ils ont utilisé des matraques et d’autres moyens de répression pour disperser les manifestants, qui ont répondu en lançant des œufs et des bombes fumigènes, plusieurs blessés sont à dénombrer, dont le chef adjoint de la police de Naples.

En avril 2024, Lyubov Lysunova, alors âgée de 17 ans, et Alexandr Snezhkov, âgé de 20 ans, ont été condamné.es à des peines de prison pour des tags disant « Mort au régime » et pour avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram. Lysunova a été condamnée à trois ans et demi de prison et Snezhkov à six ans (sa peine a été réduite de deux mois par la suite). Le 14 février, Lyubov Lysunova, a été sortie du centre de détention provisoire n°1 de Tchita, dans l’Extrême-Orient russe. Le transfert, qui a duré trois semaines, l’a faite passer par Irkoutsk et Mariinsk, dans la région de Kemerovo, en Sibérie. Le 2 mars, Lyubov a informé ses parents qu’elle était arrivée à la colonie pénitentiaire pour mineurs de Tomsk. La TVK-2 est actuellement la seule colonie pénitentiaire pour filles mineures. Selon la loi, les prisonnières peuvent y être détenus jusqu’à l’âge de 19 ans. Lyubov est actuellement en quarantaine.

Pour lui écrire (en russe obligatoirement): Lyubov Vitaliyevna Lysunova (née en 2006) [Лизунова Любовь Витальевна, 2006 г.р.]
Koltsevoi pr.-d 20, TVK-2 [Кольцевой пр.-д, 20, ТВК-2]
634027 Tomsk г. [Томск] (Russie]

La plus haute cour allemande (BGH) vient de confirmer, ce mercredi 19 mars, la peine de cinq ans de prison pour la militante antifasciste Lina E. Reconnue coupable par le parquet fédéral d’avoir mis en œuvre et participé à des attaques contre 6 néo-nazis à Leipzig, Eisenach et Wurzen entre 2018 et 2020. Elle avait été condamnée en mai 2023 par le tribunal régional supérieur (OLG) de Dresde à une peine d’emprisonnement de cinq ans et trois mois, le ministère public fédéral et la défense avaient fait appel du jugement ( voir notre article ici ). Lina E. est actuellement en liberté, après plus de deux ans et demi de détention provisoire, E. a été libéré le jour du jugement. Après le jugement définitif de ce mercredi, elle devra à nouveau aller en prison. La période de détention provisoire est prise en compte, généralement, une peine résiduelle est suspendue pour probation lorsque les deux tiers de la peine sont purgés. Plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu dans toute l’Allemagne, certains ont été interdits par les autorités.

Belgrade, samedi 15 mars, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté contre le pouvoir, les autorités auraient employé un canon sonique, une arme de dissuasion. Cette arme déjà testée en Grèce pour chasser les migrants (notre article ici), achetée par les Etats-Unis à l’occasion du Sommet de l’Otan à Chicago en 2012 (article ici) et acquérie par plusieurs pays pour doter leurs forces de l’ordre, émet des sons de plus de 160 décibels. Alors que les manifestants observent 15 minutes de silence en hommage aux victimes de Novi Sad, une ville serbe touchée par l’effondrement d’un toit dans une gare, la foule panique et se rabat sur les bords de la chaussée, fuyant une explosion, suivie d’un souffle chaud. Selon l’avocat Ivan Ninic, l’implication du régime ne fait aucun doute : « Cette arme spéciale n’a pu être utilisée que par l’armée ou la police. Il s’agit d’un canon à son importé d’Israël en 2022. Cette arme est interdite en Serbie. Elle est non létale mais émet des fréquences qui peuvent provoquer d’importants problèmes de santé ». De nombreuses personnes se sont rendues aux urgences depuis samedi pour des malaises, des brûlures, des problèmes de migraines ou d’audition. Certains pour signaler des dysfonctionnements de leurs pacemakers, d’autres pour des blessures, jusqu’ici 700 personnes ont contacté les urgences.

Photo illustration: canon sonique déployé par la police canadienne.