La Cour constitutionnelle de Pologne a déclaré le Parti communiste de Pologne (KPP) illégal, estimant que ses objectifs et activités violent la Constitution en promouvant une idéologie incompatible avec le régime. En effet, la Constitution polonaise interdit toute organisation fondée sur des « idéologies totalitaires ». Cette décision fait suite à la saisine de la Cour par le président de l’Institut de la Mémoire nationale, Karol Nawrocki, pour statuer sur l’anticonstitutionnalité du KPP (voir notre article).

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Bogdan Yakimenko, antifasciste accusé d’appartenir au groupe « Antifa United » et poursuivi pour « extrémisme », a été amené au tribunal d’Izmailovo à Moscou avec le bras droit plâtré et en écharpe. Malgré son état et sa demande de reporter l’audience, le juge l’a interrogé, s’appuyant sur un certificat médical autorisant sa participation. Yakimenko a affirmé n’avoir été qu’un simple abonné du groupe sur VKontakte, dont les publications portaient selon lui sur des questions politiques et la lutte contre le fascisme, et a nié toute implication dans des actes illégaux ou la coordination d’actions. Il a également critiqué l’expertise qui qualifiait le groupe d’« ukrainien et anarcho-marxiste », pointant le biais selon lui lié à ses origines ukrainiennes. Les accusations du parquet concernent la création d’un réseau extrémiste visant à inciter d’autres personnes à commettre des crimes, impliquant plusieurs coaccusés.

Une enquête de la BBC affirme que la police anti-émeute géorgienne aurait utilisé en 2024 un gaz lacrymogène ancien, le bromobenzyl cyanide (« camite »), une substance de la Première Guerre mondiale supposée abandonnée depuis les années 1930. Médecins, experts et lanceurs d’alerte signalent des symptômes prolongés chez les manifestants (brûlures, toux, essoufflement, vomissements) compatibles avec ce gaz, possiblement diffusé via des canons à eau. Une étude scientifique confirme la présence probable d’un agent chimique, tandis qu’un ancien responsable de la police explique que ce gaz avait déjà été testé en 2009 et présente des effets persistants. Le gouvernement géorgien refuse de préciser la substance utilisée.

En Pologne, le président Nawrocki a saisi la Cour constitutionnelle pour déclarer que les objectifs et activités du Parti communiste de Pologne seraient anticonstitutionnels, avec un procès fixé au 3 décembre. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’anciens efforts visant à interdire le parti (voir notre article), qui avaient été bloqués précédemment, et intervient dans un contexte de tensions suite aux positions communistes sur l’armement militaire, les conditions de travail et la répression sociale. Le mouvement communiste reste particulièrement actif auprès des jeunes, en dépit de la persistance de l’anti-communisme.

Une deuxième prisonnière pro-palestinienne détenue dans les prisons britanniques, Teuta Hoxha, a été hospitalisée après près de trois semaines de grève de la faim, rejoignant ainsi Kamran Ahmed, admis plus tôt dans la semaine (voir notre article). Tous deux font partie de six détenus en détention provisoire qui mènent une grève de la faim pour réclamer la fermeture des sites britanniques du principal fabricant d’armes israélien, Elbit Systems, ainsi que leur mise en liberté sous caution.

Lors de l’examen judiciaire de trois jours lancé le 26 novembre 2025 à la Haute Cour, il est prévu qu’une partie des éléments sensibles ayant motivé la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action soit examinée en séance fermée, dans le cadre d’une Closed Material Procedure. Ce dispositif, souvent dénoncé comme une forme de “justice secrète”, est critiqué pour porter atteinte au droit fondamental de connaître et de contester les preuves utilisées. Bien que des avocats spéciaux habilités soient chargés de représenter les personnes exclues des audiences confidentielles, ils ne peuvent plus communiquer ensuite avec leur client au sujet des preuves secrètes. De nombreux juristes dénoncent une procédure “intrinsèquement injuste”. Par ailleurs, le juge initial a été remplacé sans explication par un panel de trois magistrats, dont l’une entretient des liens avec un lobbyiste pro-Israël, suscitant des accusations de conflit d’intérêts.

Kamran Ahmed, détenu à HMP Pentonville depuis plus d’un an pour une action de Palestine Action visant un site d’Elbit Systems à Bristol, a été hospitalisé après une grave dégradation de son état de santé liée à sa grève de la faim entamée le 10 novembre (voir notre article). Son hospitalisation a déclenché une manifestation entre la prison et le ministère de la Justice dénonçant une politique de négligence médicale et réclamant que le gouvernement réponde aux revendications des grévistes.

Des membres d’un groupe d’autodéfense ciblant des militants d’extrême droite ont été accusés d’attentats à la bombe artisanale dans l’ouest de Belfast. Selon certaines sources, ce groupe, qui se fait appeler le Front républicain socialiste, dépose des dispositifs fonctionnels à proximité des domiciles de personnes qu’il accuse d’être liées à des organisations d’extrême droite. Selon plusieurs sources, ces actions viseraient notamment des activistes participant à des manifestations loyalistes en Irlande du Nord ou se rendant à des réunions d’organisations fascistes en République d’Irlande, dont Clann Éireann, dirigé par Justin Barrett (voir photo), connu pour ses sympathies néonazies. Plus tôt ce mois-ci, le groupe avait déjà diffusé des menaces en affirmant collecter des renseignements sur les membres de Clann Éireann installés dans les quartiers nord et ouest de Belfast.

Une vaste campagne d’État visant à imposer l’installation de la messagerie MAX — largement contrôlée par les autorités russes et développée par VK, entreprise proche du pouvoir — est actuellement en cours dans tout le pays. Le 11 novembre, le ministère de l’Éducation et de la Science a envoyé une directive aux universités leur ordonnant de basculer rapidement vers MAX et de rendre compte des résultats d’ici au 19 décembre, alors que des cas de pression exercée sur des étudiants et des employés avaient été signalés bien avant cette date. Le projet de défense des droits « Po sobstvennomu zhelaniyu » affirme que l’obligation d’installer MAX enfreint plusieurs dispositions légales et soulève de sérieux risques pour la sécurité et la vie privée. L’organisation a publié un guide pour aider étudiants et enseignants à résister à ces pressions et lancé une pétition demandant d’enquêter sur les cas de contrainte dans les universités. Contrairement à Signal ou Telegram, MAX ne propose pas de chiffrement de bout en bout. Cela signifie que les communications peuvent potentiellement être accessibles, stockées ou interceptées par les serveurs de l’application, et donc potentiellement par l’État.