Suisse: Fichage illégal d’activistes
Genève, depuis des années, la police recueille et dispose de façon illicite d’informations personnelles, parfois sensibles, sur des personnes, en particulier des activistes sans antécédent judiciaire et qui apparaissent dans les rapports de police. Des numéros de téléphones, même si l’abonnement est au nom de tiers, des adresses, même s’il ne s’agit pas du domicile officiel, la participation à des manifestations, même pacifiques, les cotisations versées à des associations tel que Greenpeace, Terre des Hommes, Wikimedia, etc.., des activités sur les réseaux sociaux, ces données sont mentionnées dans des rapports établis par la Police judiciaire, puis communiqués au Ministère public et parfois exploités pour ordonner une perquisition ou obtenir une mise sur écoute. De très nombreuses personnes semblent être fichées pour le simple fait d’être actives dans des mouvements sociaux ou des associations genevoises, une confusion inacceptable entre prévention du crime et surveillance de l’opposition politique. S’engager pour le droit au logement, pour l’environnement, pour l’accès à la culture ou contre le racisme et la violence institutionnelle peut conduire à retrouver son nom, sa photo, son adresse ou son numéro de téléphone dans un fichier de police. Les informations issues du fichage politique peuvent ensuite être exploitées dans des procédures pénales.