Le 72e anniversaire de la victoire sur le fascisme nazi en Ukraine a été marquée par des affrontements et des arrestations. Fascistes et policiers ont provoqués de nombreux incidents. Quelque 50.000 personnes ont participé aux diverses célébrations à l’occasion de la Journée de la Victoire. A Kiev, quelques 3000 personnes ont marticipé à la marche du « Régiment immortel » une tradition qui consiste à défiler avec la photo d’un parent mort en combattant l’envahisseur nazi. Des affrontements ont eu lieu avec les néo-nazis qui voulaient bloquer le défilé – il y a eu plusieurs blessés et arrestations.

Les police est régulièrement intervenue contre des manifestants arborant le symboles traditionnels, le ruban de Saint-Georges et la Bannière de la Victoire, un drapeau interdit en Ukraine depuis 2015. Des dizaines de porteurs de ces symboles ont été arrêtés dans toute l’Ukraine et notamment à Kharkov, à Odessa, à Mykolaïv, à Jitomir, à Melitopol et à Dnipro (anciennement Dnipropetrovsk).

Grenade fumigène jetée par les fascistes sur le défilé à Kiedv

Grenade fumigène jetée par les fascistes sur le défilé à Kiedv

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La police du Pays de Galles pilotera un programme de reconnaissance faciale lors de l’un des plus gros événements sportifs d’Europe, le 3 juin prochain à Cardiff lors de la finale de la Champions League. Des dispositifs seront déployés dans la gare de Cardiff, et autour du stade, dans le centre ville. Les caméras devraient scanner les visages de 170.000 visiteurs et les comparer à une base de données de 500.000 visages, alertant la police pour toute correspondance. Cette opération fait suite à un précédent usage de l’AFR (Automatic Facial Recognition) à Londres, lors du Carnaval de Notting Hill.

Les polices britanniques tentent donc d’affiner le système lors d’événements de foule. Elle avait précédemment noté que les visages des « sujets non-coopératifs » (qui trouvent un moyen ou l’autre de camoufler, obscurcir, cacher leur visage) était une limitation du système et avait suggéré comme solution une augmentation du nombre de caméras et une plus haute qualité d’image, augmentant également le besoin en coût informatique puisque la quantité de données à traiter est plus grande. Un coût non négligeable puisque le logiciel de reconnaissance (qui est celui du FBI) est imprécis 14% du temps et se trompe beaucoup plus souvent sur les personnes noires. Un dernier chiffre évocateur: lors de la précédente opération d’AFR au carnaval de Notting Hill la police n’a réussi à faire aucune arrestation via l’AFR, pas une seule personne n’a été arrêtée via ce système sur les 454 personnes interpellées au long du festival. La police a donc du mal à prouver l’efficacité de ce système malgré son prix et le fait que des dizaines de milliers de personnes « innocentes » soient scannées.

Le centre-ville de Cardiff.

Le centre-ville de Cardiff.

Andrei Sokolov est un antifasciste russe qui avait été enlevé entre avril et octobre 2016 et détenu clandestinement par les services spéciaux ukrainiens. Nous avions fait campagne pour sa libération à l’époque, retrouvez notre dossier ici. La Russie a récemment décidé d’ouvrir une enquête sur l’enlèvement de Sokolov et d’autres ressortissants russes, Andrei a été interrogé à cette occasion. De son côté, Andrei avait décidé de porter plainte auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), une telle plainte doit être déposée dans les six mois, Andrei avait donc jusqu’au 14 avril. Andrei a choisi de passer par le SIJ (Stichting Justice Initiative, une organisation de défense des droits de l’homme néerlandaise) pour déposer cette plainte, cette organisation lui avait été recommandée par un journaliste et il n’avait pas les moyens de payer lui-même un avocat pour déposer cette plainte. Andrei a donc déposé tous les papiers nécessaires ainsi que son témoignage en décembre, mais le SIJ n’a pas déposé la plainte par agenda politique (privilégiant les affaires contre la Russie que contre l’Ukraine). Lorsque Andrei s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas, il n’avait plus que deux semaines pour déposer sa plainte, il a finalement pu la déposer à temps.

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L’agence de police européenne Europol va bénéficier de nouvelles règles de gouvernance qui entrent en vigueur ce 1er mai. Europol pourra plus facilement créer des unités spécialisées afin de réagir sans délai « à des menaces émergentes dans le domaine du terrorisme et d’autres formes de criminalité grave et organisée ». Le texte prévoit également des règles claires sur les unités ou centres qui existent déjà, comme l’unité de signalement des contenus sur Internet ou le centre européen de la lutte contre le terrorisme, qui a débuté ses travaux en janvier 2016.

Dans certains cas, l’agence aura par ailleurs la possibilité d’échanger des informations avec des entités privées telles que des entreprises ou des ONG. Elle pourrait par exemple être en mesure de contacter le réseau social Facebook pour lui demander de supprimer une page web.

Le siège d'Europol, à La Haye

Le siège d’Europol, à La Haye

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit. A l’audience du 31 mars, le tribunal s’est intéressé aux éléments de preuves matérielles retrouvés à l’intérieur de la banque et dans un sac retrouvé à l’extérieur, et que l’accusation attribue à l’attaque. Ils ont aussi examiné les documents retrouvés dans différents ordinateurs mis sous séquestre lors des perquisitions. L’audience du 7 avril était consacrée à l’audition du policier en charge de l’affaire de la Pax Bank. C’est lui qui avait déjà été chargé en 2004 de l’enquête sur le braquage des « Quatre de Aachen ». C’est aussi lui (et plusieurs de ses collègues) qui s’était rendu à Barcelone pour une réunion avec la police catalane. Lors de cette rencontre, ils ont partagé les théories sur le financement d’une organisation anarchiste supposément terroriste: les « Groupes anarchistes coordonnés ».

Les avocats ont pointé quelques-unes des erreurs présentes dans le dossier : l’acharnement du parquet et des polices allemandes et espagnoles à créer des liens à un niveau international, en citant par exemple le braquage de 2004 (celui des « quatre de Aachen ») comme s’il avait eu lieu en 2014. De plus, la police donne de l’importance à un coup de téléphone à cause de son contenu parce que –selon eux– il aurait été passé quelques jours après le braquage, alors qu’il peut être démontré qu’il date d’une année plus tard. Enfin, le dossier contient des noms de rue qui n’existent pas, etc. La prochaine audience se tiendra le 24 avril.

Les actions solidaires se poursuivent: Le 28 mars, la vitrine des bureaux de la Lufthansa ont été brisés à Barcelone. A Bruxelles, un camion de BAM (une entreprise qui construit des prisons) a été incendié le 16 avril.

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Lukáš Borl était un anarchiste emprisonné en détention provisoire depuis septembre 2016 dans le cadre de l’opération Fenix (voir notre article). Il a été libéré sous caution aujourd’hui: il attendra en liberté provisoire son procès. C’est la première fois depuis le début de l’opération Fenix qu’aucun anarchiste de la République tchèque n’est détenu en prison.

 Lukas Borl (à droite)

Lukas Borl (à droite)

Peu après la prise de pouvoir par la droite et l’extrême droite en Ukraine, la ville d’Odessa a connu, le 2 mai 2014, le massacre de 46 jeunes progressistes, brûlés vifs ou lynchés par les fascistes dans la Maison des syndicats. Depuis ce jour, des parents et amis des victimes exigent une enquête internationale sur le massacre, une demande qui a été bloquée par le gouvernement ukrainien. Cette obstruction a été notée par les Nations Unies, le Conseil de l’Europe et d’autres organismes internationaux. Malgré les nombreuses vidéos montrant les fascistes à l’oeuvre, aucun des responsables du massacre n’a été traduit en justice, alors que de nombreux antifascistes sont emprisonnés souvent sans jugement.

Chaque semaine depuis le massacre, les Odessites se rassemblent sur le lieu du massacre pour se souvenir de leurs morts et demander une enquête. Et presque toutes les semaines, les organisations néo-nazies les harcèlent et parfois les attaquent physiquement. Le 23 février, Alexander Kushnarev, 65 ans, député du conseil de district de Limansk et père d’une des jeune victimes, et Anatoly Slobodyanik, 68 ans, officier militaire à la retraite et chef de l’Organisation des anciens combattants [de l’armée soviétique] ont été arrêtés et accusé de vouloir enlever un député impliqué dans le massacre.

La campagne de solidarité d’Odessa appelle à une Journée internationale de solidarité avec le peuple d’Odessa le 10 avril 2017 pour attirer l’attention sur la répression par le gouvernement ukrainien des antifascistes dans cette ville.

Sous l'oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

Sous l’oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

La police londonienne a arrêté samedi 14 personnes pour diverses infractions suite à des incidents lors d’un rassemblement fasciste Britain First et de l’English Defense League et d’une contre-manifestation d’Unite Against Fascism. Les fascistes voulant exploiter l’attentat de Westminster d’il y a 10 jours, ils se sont rassemblés Trafalgar square. L’important dispositif policier séparant les deux rassemblements a pu être débordé par les contre-manifestants qui ont pu s’affronter directement aux fascistes protégés par la police.

Arrestation d'un antifa hier à Londres

Arrestation d’un antifa hier à Londres

Plus d’un millier de personnes arrêtées et une condamnation hier lundi à 15 jours de prison pour Alexeï Navalny qui avait appelé les Russes à descendre dans la rue pour protester contre la corruption, c’est le bilan de la répression des manifestations de dimanche. Les vastes manifestations qui ont eu lieu dans près de 100 villes à travers la Russie témoignent d’une protestation allant bien au-delà des partisans d’Alexeï Navalny. Il s’agissait des manifestations les plus massives depuis 2011-2012 et sans doute même des dix dernières années. Les régions ont par ailleurs fait preuve d’une très forte mobilisation, alors que jusqu’ici Moscou a toujours été l’épicentre de la contestation. À Saint-Pétersbourg, Tioumen, Novossibirsk, Tambov, Perm, les régions russes étaient plus remontées et leurs revendications plus fortes que dans la capitale. Remarquable aussi était le très grand nombres de jeunes manifestants.

Tentative d'arrestation dimanche à Moscou

Tentative d’arrestation dimanche à Moscou

Au moins 700 arrestations ont eu lieu samedi lors d’une manifestation pacifique, mais non autorisée par les autorités à Minsk. Les arrestations – moins nombreuses – se sont poursuivies dimanche.

Le mouvement de protestation prend sa source dans l’introduction d’une nouvelle taxe imposée aux chômeurs. Surnommée «taxe des parasites», elle est exigée de 470.000 Biélorusses, ce qui situe le taux de chômage à 5%, alors qu’il n’est officiellement que de 0,9%. Au cours des deux premières semaines de la contestation, les autorités ont laissé les gens manifester. Devant leur détermination, elles ont instauré un moratoire d’un an sur la taxe. Le ton a changé le 3, puis le 15 mars, avec des premières interpellations de journalistes et d’activistes (voir notre article). La manifestation de ce samedi était aussi une dénonciation de la répression du 15 mars.

Arrestation ce samedi à Minsk

Arrestation ce samedi à Minsk