Bilan final du bombardements turc contre le QG des YPG/YPJ sur le Mont Karachok à Derik: 20 combattants tués, dont 12 femmes membres des YPJ. 18 autres ont été blessés. Le Mont Karachok abrite en fait tout un complexe en plus du QG: un média center (également bombardé), une station de radio (également bombardée). La nouvelle académie des YPG/YPJ qui se trouve à une dizaine de kilomètres a été heureusement épargnée. Les YPG/YPJ terminent actuellement une phase cruciale de l’opération pour la libération de Raqqa, la « capitale du Califat ». Raqqa est à présent presque entièrement encerclée par les QSD (Forces Démocratiques Syriennes). Les YPG/YPJ demandent à présent qu’une no-fly zone soit instaurée au-dessus de leur territoire. Si une telle garantie n’était pas donnée, l’opération de libération de Raqqa serait évidemment compromise. Et premier exemple: les YPG/YPJ repoussent depuis ce matin l’armée turque à Afrin (dans le canton le plus à l’ouest du Rojava, le seul encore coupé du reste du Rojava). Washington a vaguement condamné l’attaque contre le Rojava (sans évoquer l’attaque contre le Mont Shengal), arguant que de tels bombardements devraient être « coordonnés par la coalition », le Kurdistan Irakien a rejeté la faute sur le PKK, arguant que si le PKK rentrait en Syrie il n’y aurait plus de bombardements (cinq combattants kurdes irakiens ont pourtant été tués dans l’attaque). Cas particulier pour la Belgique puisque Jan Jambon, Theo Franken et Steven Vandeput, trois ministres NV-A rencontraient justement à Erbil le premier ministre du Gouvernement Régional Kurde Nechirvan Barzani (neveu de Massoud Barzani). Les discussions ont porté sur « la guerre contre le terrorisme ». Il n’y a eu aucune déclaration sur l’agression turque.

Depuis ce matin des affrontements ont lieu dans le village kurde de Firfirke (Canton d’Afrin), où les YPG/YPJ ont répliqué contre une attaque turque. L’artillerie lourde est employée, et des avions de reconnaissance turcs survolent la zone. On en saura plus après les combats.

Manifestation aujourd’hui 26 avril à 14h devant l’Ambassade de Turquie, Rue Montoyer à Bruxelles.

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien

Localisation des affrontements à Firfirke

Localisation des affrontements à Firfirke

L’armée de l’air turque a bombardé cette nuit vers 2h du matin des villages kurdes du Mont Shengal (en Irak) et du Mont Karachok (au Rojava). Le Mont Shengal est une montagne dans le nord ouest de l’Irak, à l’ouest de Mossoul, il abrite les Yézidis, un peuple kurdophone et zoroastriste, génocidé par Daesh il y a deux ans et vivant depuis sous la protection du PKK. Le Mont Karachok est situé près de Derik, à l’extrémité nord-est du Rojava, il abrite le quartier général des YPG.

L’attaque contre le Mont Shengal (voir nos articles) tout d’abord: l’armée turque a visé un quartier civil, la station de radio Çıra et un jardin construit en honneur à Abdullah Oçalan (leader emprisonné du PKK) plus précisément. Un civil a été tué, au moins 5 combattants YBS blessés. Les YBS sont les milices yézidies pro-pkk. Malgré le fait que ce soit probablement la première attaque turque contre Shengal, la précision n’était pas au rendez-vous: cinq combattants peshmerguas (les forces armées du régime kurde d’Irak, allié de la Turquie) ont été tués dans l’opération. Selon les peshmerguas, 20 missiles ont visé les positions du PKK, le dernier a touché les peshmerguas. Le communiqué peshmergua blâme à peine la Turquie: demandant au « PKK et à la Turquie de ne pas importer leur conflit ». La Turquie ne s’est à son tour pas excusée et a déclaré que les bombardements visaient à repousser des « menaces terroristes » proches des frontières turques, et que de telles opérations se reproduiraient. En effet, voilà de nombreux mois que les habitants du Mont Shengal craignent une intervention turque, le pire scénario implique une intervention au sol sous la bénédiction du régime kurde irakien.

Une autre attaque a visé le Mont Karachok, près de Derik. Les bombardements ont visé le quartier général des YPG ainsi qu’une autre station de radio, adjacente au batiment, la « Voix du Rojava ». Les YPG ont reconnu « Cette attaque traîtresse a tué et blessé nombre de nos camarades ». On n’a pas encore de bilan précis pour cette attaque, le bilan officiel à 11h était de 18 morts. Le communiqué de l’armée turque concernant les frappes fait penser que ce bombardement était en représailles à l’attaque du « Tunnel de Diyarbakir » (voir l’article) qui a lourdement frappé la police turque.

Mise à jour 12h: Des hélicoptères turcs ont également bombardé plusieurs villages du Dersim du côté turc de la frontière. Plusieurs groupes de guérilla sont actifs dans cette province.

Les deux monts bombardés: Karachok et Shengal

Les deux monts bombardés: Karachok et Shengal

Le Conseil national de sécurité turc, dirigé par le président Erdogan, s’est prononcé hier lundi pour une nouvelle prolongation de trois mois de l’état d’urgence en vigueur depuis le putsch avorté de juillet. La décision a été prise deux jours avant que la mesure n’expire, et au lendemain de la victoire contestée du « oui » au référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan. L’état d’urgence a déjà été prolongé deux fois, en octobre et en janvier, après avoir été promulgué le 20 juillet, 5 jours après la tentative de putsch. La décision devait être validée dans la foulée par le conseil des ministres. Plus de 47.000 personnes ont été arrêtées en vertu de l’état d’urgence, et des dizaines de milliers d’employés du secteur public ont perdu leur travail.

L'état d'urgence en Turquie

L’état d’urgence en Turquie

Les autorités turques ont reconnu la perte de deux membres des forces de sécurité, un militaire et un « gardien de village » (paramilitaire anti-guérilla) dans une embuscade du PKK. Les combattants kurdes ont fait exploser un IED installé au bord de la route liant le district de Catak (province de Van) au district de Pervari (province de Siirt), vendredi. Le militaire et le milicien étaient affectés à un poste de contrôle routier. Les forces de sécurité ont immédiatement lancé (en vain) une opération aérienne pour tenter d’accrocher le commando kurde.

Cérémonie pour le militaire tué vendredi

Cérémonie pour le militaire tué vendredi

Les HPG, l’armée du PKK, ont revendiqué l’éxécution de 83 policiers turcs lors de l’action portée par le commando « Vengeance pour les martyrs Bager et Direj », à Amed (Diyarbakir). L’action a eu lieu le 11 avril dernier autour de 10.45, lorsque le QG de la police a été soufflé par une explosion. Des explosifs avaient été placés sous le batiment via un tunnel de 90m de long creusé par la guérilla. Les autorités turques ont prétendu qu’il s’agissait d’une explosion accidentelle, mais les HPG ont démenti en précisant qu’ils avaient placé 2.540kg d’explosifs sous ce batiment qui rassemble les unités anti-émeutes, anti-terroristes, les renseignements ainsi que le réseau de surveillance par caméra de la ville et le garage à véhicules blindés. Sur environ 200 policiers présents dans le batiment, 83 ont été tués et 110 autres blessés. 8 chars d’assaut, 10 véhicules cobra, 4 véhicules oural, 4 véhicules ranger, 6 autopompes, 2 pelleteuses, 2 utilitaires Doblo, 12 bus et des dizaines de voitures de police ont été détruites dans l’opération.

L’opération a été portée en mémoire « de tous les camarades tombés en martyrs dans la province d’Amed et à tous ceux qui sont tombés dans les opérations récentes, en réponse aux politiques fascistes de répression de l’ennemi, aux atrocités et à la torture dans les prisons. Le commando qui a conduit l’action a pu revenir à sa base sain et sauf ». Les HPG ont également publié plusieurs photos de la préparation de l’action, montrant l’intérieur du tunnel et la pose des explosifs. Amed, considérée comme la capitale du bakuré, a été l’une des villes les plus dûrement touchées par la guerre aux Kurdes que mène l’état turc, notamment contre le quartier de Sur.

Mise à jour: Les chiffres sont basés sur les revendications du PKK, l’état turc nie complètement ces chiffres.

Un guérillero posant les explosifs sous le QG de la police à Amed/Diyarbakir

Un guérillero posant les explosifs sous le QG de la police à Amed/Diyarbakir


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Comme à Paris et ailleurs, ce samedi sera l’occasion d’une manifestation en solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim en Turquie. La grève de la faim en sera demain à 60 jours, elle proteste contre les conditions de détention inhumaine et l’isolement.

Manifestation à Porte de Namur, ce samedi 15 avril à 14h.

Appel de la communauté kurde de Belgique à manifester

Appel de la communauté kurde de Belgique à manifester

Les organisations en France du mouvement kurde appellent samedi à une grande manifestation en soutien aux 216 prisonniers politiques kurdes qui sont actuellement en grève de la faim en Turquie (voir notre article). Depuis le 15 février, des prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim pour dénoncer la torture et l’isolement carcéral, notamment celui d’Abdullah Ocalan, ainsi que le climat de répression générale en Turquie.

Manifestation le 15 avril, 17h, de République à Bastille

La prison de Sincan, dans la périphérie d'Ankara

La prison de Sincan, dans la périphérie d’Ankara

L’explosion survenue dans le QG de la police à Diyarbakir, que les autorités turques avaient d’abord présentée comme « accidentelle » (voir notre article) était en fait le résultat d’une attaque du PKK. Les membres du PKK ont creusé un tunnel partant de l’extérieur de l’enceinte jusqu’au coeur du QG, y ont placé des explosifs, et les ont fait détonner. Deux occupants du QG ont été tués, un technicien travaillant pour la police et un policier. Douze blessés étaient toujours hospitalisés ce mercredi matin.

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Une personne aurait été tuée et quatre autres blessées, aujourd’hui mardi, dans une explosion survenue près d’un QG de la police à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie. L’explosion a eu lieu dans le quartier de Baglar, dans le centre de Diyarbakir, où une voiture piégée avait explosé et fait des dizaines de blessées en novembre. Le bruit de l’explosion, dont les causes n’étaient pas connues dans l’immédiat, a été entendu dans toute la ville. L’explosion survient à cinq jours d’un référendum crucial sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan, alors que la Turquie est en état d’alerte. D’après des sources officielles, un véhicule blindé des forces de l’ordre, alors en réparation, aurait explosé accidentellement.

Le bouclage du périmètre à Diyarbakir

Le bouclage du périmètre à Diyarbakir