Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En janvier 2015, les supporters antifas du Standard de Liège, les Ultra Inferno, avaient accueilli un ancien joueur de leur équipe passé dans l’équipe adverse d’Anderlecht par un gigantesque tifo « Red or Dead », dans lequel on pouvait voir de nombreuses références cinématographiques (La Cité de la Peur, Massacre à la Tronçonneuse, Dead Snow,…), politiques et bien évidemment footballistiques. La presse s’était rapidement emparée de l’histoire pour comparer la scène aux vidéos de décapitations de Daesh. Les 700 membres avaient d’abord été frappés d’interdiction de déplacement et de réductions de tickets. Finalement, un supporter avait écopé de 400€ d’amende et à 8 mois d’interdiction de stade. Près de 2 ans plus tard, la sanction vient d’être annulée par le Tribunal de Police de Mons.

Le tifo

Le tifo

L’ACLU (Union Américaine des Libertés Civiles) a récemment obtenu des éléments prouvant que les « simples » services de police américains recouraient désormais à Facebook, Twitter et Instagram pour identifier, surveiller et localiser les manifestants. Les trois sociétés n’autorisent pas elles-même cette surveillance, la police passe par l’intermédiaire de Geofeedia, une société qui fournit de nombreuses données à qui les demande, principalement des services de maintien de l’ordre. Les trois sociétés ont depuis coupé l’accès de Geofeedia à leurs services, mais il faudra probablement très peu de temps pour qu’un autre trajet soit trouvé. L’ACLU plaide pour que les boites du web cadenassent mieux leurs logiciels face à ce genre de société.

L’occasion de rappeler une fois de plus que ce n’est pas rendre service que de prendre ses co-manifestants en photo.

Geofeedia

Geofeedia

Plainte a été déposée ce 12 octobre par le Ministère de l’Intérieur suite à la « découverte » de quatre graffitis contre la police sur le site de Paris-I: « Frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort » ou « J’ouvre une bouteille à chaque fois qu’ils ferment le cercueil d’un flic ». Ces tags, en plus d’être des tags, contituent une « apologie de crimes contre des policiers » selon le communiqué du Ministère. L’Université a également porté plainte, communiquant que ces « messages intolérables » sont aux « antipodes des valeurs qu’elle défend ».

France: Plainte suite à des tags anti-flics à l’Université de Paris

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dans des affrontements avec les forces de l’ordre lors d’une marche féministe dimanche soir à Rosario, la troisième ville d’Argentine. Cette répression a eu lieu après qu’un groupe de femmes s’est échappé du cortège principal pour manifester devant la cathédrale en scandant « Église, ordure, tu es la dictature », pour dénoncer les blocages de l’Église catholique sur ledroit à l’avortement. Le défilé, auquel participait 70.000 femmes, clôturait les 31e Rencontres des femmes, un événement annuel national au cours duquel des femmes débattent, sur la base du volontariat, des avancées et des manques en matière de droits des femmes dans le pays. La question des féminicides – le meurtre d’une femme en raison de son sexe -, mais aussi celle de l’égalité au travail et du droit à l’avortement étaient notamment à l’ordre du jour.

La manifestation de Rosario

La manifestation de Rosario

Selon une étude fraîchement publiée par des chercheurs en sciences politiques et en géographie de l’ULB, la région bruxelloise compte 1.365 caméras de surveillance sans en compter 1.800 autres appartenant à la STIB. De ces 1.365 caméras, 796 ont été installées par la police, c’est 4 fois plus qu’il y a 10 ans où elles étaient 192. Les caméras sont massivement situées dans le centre-ville où elles sont littéralement à chaque coin de rue, ainsi que dans les quartiers populaires comme à Matongé, Saint-Josse, Anneessens ou Molenbeek. La police compte encore déployé 180 caméras, principalement dans la zone Midi (Anderlecht, Saint-Gilles, Forest) qui en compte déjà 80.

Mise à jour 13 octobre 21:36
La carte détaille la situation à la fin de l’année 2015. Environ 200 caméras ont depuis été installées à Molenbeek et à Anderlecht. Des caméras ANPR (reconnaissance de plaques d’immatriculation) seront également installées dans le tunnel Leopold 2, l’argument de base pour leur installation est d’appliquer les futures interdictions de véhicules polluants dans la capitale.

Répartition des caméras de la police en région bruxelloise

Répartition des caméras de la police en région bruxelloise

Des manifestants qui défilaient dans la capitale Phnom Penh pour demander la fin des expulsions forcées se sont affronté aux forces de sécurité de la ville qui voulaient les disperser. Il y a eu de nombreuses arrestations et plusieurs blessés. Les manifestants, qui étaient nombreux à tenir au dessus de leur tête un modèle de leur maison, étaient descendu dans la rue pour marquer la Journée mondiale de l’habitat. Les litiges fonciers sont une question centrale au Cambodge, où des dizaines de milliers de personnes sont expulsés par des décrets gouvernementaux pour faire place à de grandes entreprises étrangères et domestiques. Cette situation provoque de nombreuses protestations, des affrontements violents et, dans certains cas, des peines de prison pour ceux qui refusent de quitter leur maison.

Manifestation contre les expulsions à Phnom Phen

Manifestation contre les expulsions à Phnom Phen

Au sein de l’université de Witwatersrand (Wits) à Johannesburg, comme dans celles de Stellenbosch (sud-ouest), de Rhodes à Grahamstown (sud), de Bloemfontein (centre) ou du KwaZulu-Natal (est), des incidents ont éclaté quelques heures à peine, lundi, après la reprise officielle des cours, très perturbés depuis le début du mouvement il y a trois semaines. À Wits, un groupe d’étudiants a attaqué à coup de jets de pierres des policiers et des agents de sécurité privés qui interdisaient l’accès d’un des bâtiments historiques du campus, provoquant leur riposte immédiate.

Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et assourdissantes, de balles en caoutchouc et de canons à eau pour disperser les manifestants. Les affrontements ont ensuite débordé le campus, pour se propager dans l’après-midi vers un quartier voisin, dans le centre-ville de Johannesburg. Un bus a été caillassé et incendié. Au moins onze personnes ont été arrêtées.

Affrontements à Witwatersrand

Affrontements à Witwatersrand

L’ELN et le gouvernement de Colombie ont annoncé hier lundi qu’ils débuteraient le 27 octobre des négociations de paix officielles. A partir du 27 octobre, les deux camps s’engagent à tout faire « pour créer un environnement favorable à la paix », huit jours après le rejet inattendu par référendum de l’accord de paix signé le 26 septembre par les FARC (voir notre article). L’ELN a libéré le même jour un prisonnier civil, remis au CICR (Comité international de la Croix-Rouge) dans le département d’Arauca, à la frontière du Venezuela. C’est le troisième prisonnier que l’ELN relâche en deux semaines, sur les quatre qu’elle détenait d’après des estimations officielles.

ELN

ELN

Les ingénieurs de l’antivirus Kaspersky Lab ont découvert un virus nommé StrongPity dans des fichiers d’installation de WinRar et TrueCrypt. Lorsqu’un utilisateur se rendait sur le site officiel de l’un de ces logiciels en faisant une faute de frappe, il pouvait tomber sur le site de l’attaquant, identique à l’original, excepté pour le fichier exécutable. Il est étrange que StrongPity se soit attaqué au légendaire logiciel de chiffrement TrueCrypt puisque celui-ci n’est plus publié depuis plusieurs années (il a été depuis remplacé).

Des quatre faux-sites, l’un était distribué en Italie (un faux WinRar) où des centaines de personnes l’ont téléchargé en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient: 87% de victimes en Italie, 5% en Belgique, 4% en Algérie. L’autre était distribué en Belgique (toujours un faux WinRar) et a fait au moins 60 victimes dont 54% en Belgique même. Enfin, deux sites en « .com » ont infecté des centaines de personnes, dont la quasi-totalité en Turquie (95%) et le reste aux Pays-Bas. Des sites « honnêtes » ont repris le fichier infecté pour l’héberger eux-mêmes: de quoi rappeler une fois encore qu’il faut toujours télécharger ses fichiers d’installations sur le site officiel du logiciel, surtout quand il s’agit d’un programme aussi sensible que TrueCrypt. De très nombreuses victimes ont été infectées en Turquie.

Le virus permet à un attaquant de prendre totalement le contrôle de la machine de la victime, de dérober ses fichiers et de faire passer d’autres virus. Si vous avez téléchargé WinRar ou TrueCrypt depuis le mois de mai dernier et que vous n’êtes pas sûr de l’avoir téléchargé de cette adresse, vous pourriez avoir été infecté. Notez que TrueCrypt a été depuis remplacé par VeraCrypt qui a corrigé plusieurs failles de sécurité.

Carte représentative d’un millier d’infections à StrongPity.

Composition des infections par pays

Composition des infections par pays

Suite au piratage de 58.000 e-mails par RedHack (11Go), la Turquie a fait fermer plusieurs sites de partages de fichiers très largement utilisés. A savoir, Google Drive, Microsoft OneDrive, DropBox et GitHub. Les 58.000 e-mails datent d’une période allant d’avril 2000 jusqu’à septembre 2016. De ce qui a déjà été analysé, ils démontrent au moins les relations très amicales qu’entretient Erdogan avec les médias turcs à travers un choix très précis de l’information qui est publiée ou censurée dans la presse. D’autres e-mails dépeignent le trafic de pétrole que la Turquie entretient avec Daesh.

RedHack est un groupe de hackers communistes créé en 1997 et célèbre pour avoir été le premier groupe de pirates informatiques à avoir été considéré comme une organisation terroriste. Il s’attaque très régulièrement à l’état turc. L’authenticité de la fuite a été démontrée par l’ouverture d’une enquête contre RedHack. Ce lundi soir, l’accès aux services est rétabli ou en passe de l’être.

Le leaks est accessible sur le deep web, sur l’onion suivant: wikiturkcivwst4u.onion accessible en clair ici, via le protocole torrent via ce lien, ou sur GitHub à cette adresse..

RedHack

RedHack