Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La 15e chambre de la Cour provinciale de Madrid a condamné Fran Molero, l’un des participants de la manifestation « Encerclez le Congrès », membre du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT), à une peine de 5 ans de prison. La manifestation avait eu lieu le 25 avril 2013. Selon la Cour, l’accusé avait participé au rassemblement devant la Chambre des députés, puis suivi la manifestation vers le Paseo del Prado, et participé aux jets de pierre contre la police. Il a été condamné à trois ans et un jour de prison pour « attaque avec des moyens dangereux », et à deux fois un an de prison pour « blessures ». En outre, il a été condamné à indemniser les trois policiers blessés à hauteur de 5.700 euros, 10.300 euros et 810 euros. Le 19 novembre, une manifestation de solidarité avait rassemblé 150 personnes à Malaga.

Le rassemblement de Malaga

Le rassemblement de Malaga

Déclenchée suite aux attentats islamistes du 13 novembre, l’état d’urgence a déjà servi à réprimer à plusieurs reprises des progressistes. A l’expulsion d’un squat par le RAID à Lille, l’annulation des mobilisations contre la COP21 et aux arrestations de manifestants qui avaient participé à un rassemblement interdit par les mesures d’exception, succède une nouvelle « opération anti-terroriste » contre une ferme bio du Périgord. Sur ordre du préfet du département, dix gendarmes se sont introduits ce mardi à 10h dans la ferme, à la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », en lien avec les attaques du 13 novembre. Au bout de 2h40 de recherches, l’un des gendarmes interroge les deux propriétaires « le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? » avant de parler d’une action en particulier, le blocage du péage de Mussidan contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, il y a deux ans. Ordinateurs et téléphones ont été raccordés à une machine qui en a copié le contenu. Les gendarmes sont finalement repartis bredouille à 10h du matin.

Le lendemain, plusieurs domiciles de militants anarchistes de Périgueux ont également été perquisitionnés, les données informatiques saisies et les lieux photographiés.

France: Perquisitions dans une ferme bio et aux domiciles d’anarchistes dans le Périgord

Le projet libéral de légiférer contre le droit de grève est désormais couché noir sur blanc dans une proposition de loi datée du 20 novembre. Sous l’impulsion de son chef de groupe à la Chambre, Denis Ducarme, le MR dépose une proposition de loi qui vise à rendre illégaux les piquets de grève. Ce texte est daté du 20 novembre et cosigné par neuf députés MR, dont le président Olivier Chastel.

La notion de droit au travail que la Constitution garantit prévoit celui d’avoir un travail, le libre choix d’une activité professionnelle, le droit à des conditions de travail et de rémunérations convenables et le droit de négociation collective. A toutes ces garanties constitutionnelles, le MR veut ajouter le droit d’accéder sans entrave à son lieu de travail et de poursuivre ses activités économiques. Toute atteinte illégitime portée volontairement à ces libertés est interdite. C’est la justice qui tranchera. Sans entrave, donc. Ces mots sont apparus dans la dernière version du texte. Les piquets de grève sont bel et bien visés. Pourtant, selon la charte sociale européenne et l’OIT (Organisation Internationale du Travail), les piquets de grèves font partie intégrante du droit de grève.

Le piquet de grève à Technord avait déjà été condamné l’année passée

Le piquet de grève à Technord avait déjà été condamné l'année passée

Deux adolescentes de 16 et 14 ans avait été blessées en tentant une maladroite attaque avec une paire de ciseaux à Jérusalem contre un Palestiniens pris par un Israélien. Grièvement blessées après avoir été touchées à plusieurs reprises, elles gisaient sur le sol quand deux Israéliens armés ont marché jusqu’à elles pour les achever de plusieurs balles. Les deux cousines étaient originaires du camp de réfugiés de Kalandia, au nord de Jérusalem. Hadeel Wajih Awad était la sœur cadette de Mahmoud Awad, qui a été abattu par les forces israéliennes lors d’affrontements au checkpoint de Kalandia au début de 2013.

Lors de heurts à Qatanna, en Cisjordanie occupée à l’ouest de Jérusalem, un Palestinien de 21 ans a été tué jeudi par des tirs de soldats israéliens. Le jeune homme a été atteint à la tête par les tirs au cours d’affrontements avec des militaires israéliens.

Le jeune manifestant tué à Quatanna

Le jeune manifestant tué à Quatanna

Deux ans d’emprisonnement ont été requis mardi contre huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord pour la séquestration durant 30 heures en 2014 de deux cadres. Poursuivis devant le tribunal correctionnel d’Amiens pour «séquestration et violences en réunion», le procureur a requis contre chacun d’entre eux une peine de deux ans d’emprisonnement: un an «ferme aménageable» et un an de sursis. Entre le 6 et le 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines ainsi que le directeur de la production de cette entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après, avaient été retenus dans les locaux de l’usine de pneumatiques que plusieurs dizaines de salariés avaient occupée avant de les laisser partir, sans violence.

Parmi les nombreux témoins qui se succédaient à la barre, une inspectrice du travail est venue expliquer le «management pathogène» de la direction de Goodyear. Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a comptabilisé 14 suicides en moins de deux ans. Le procès s’est déroulé sans plaignant: Goodyear avait en effet retiré sa plainte en application de l’accord de fin de conflit signé avec les syndicats fin janvier 2014, tout comme les deux cadres concernés, qui se sont désistés après avoir déposé plainte à titre individuel dans un premier temps. Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier 2016.

Le DRH à sa libération

Le tribunal d’application des peines de Paris a accepté mardi la demande de libération conditionnelle de Lorentxa Guimon, ancienne militante française d’ETA qui est atteinte de la maladie de Crohn. Une expertise médicale réalisée en août dernier avait relevé les difficultés de suivi du traitement pour Lorentxa Guimon, incarcérée à Rennes et âgée de 46 ans, qui souffre de cette maladie chronique du système digestif depuis de nombreuses années. Interpellée en 2003, elle doit purger une peine de 20 ans de détention, résultat de la confusion de plusieurs condamnations pour ses activités au sein de l’ETA.

Le parquet a immédiatement fait appel de la décision du tribunal d’application des peines. « La jurisprudence de la chambre d’application des peines en la matière nous oblige à être très prudents car une décision favorable pour un autre prisonnier a été cassée en appel début 2015», a souligné l’avocate de Lorentxa Guimon.

Lorentxa Guimon

Lorentxa Guimon

Alors que les YPG/YPJ (Forces de Défense du Peuple/des Femmes) et la coalition qu’ils mènent (les Forces Démocratiques Syriennes, QSD) poursuivent leurs victoires contre les islamistes au sud-est et à l’ouest du Rojava, l’armée turque se concentre à la frontière avec la ville syrienne de Tal Abyad (Girê Spi) sous contrôle des YPG. Depuis le 24 octobre dernier, l’armée turque agresse régulièrement les forces kurdes. Dernière attaque en date, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers la position des YPG à Zeytuna depuis minuit jusqu’à 5h le 25 novembre. Les YPG ont déclaré qu’il n’y avait eu aucune perte humaine suite à ce bombardement.

Au même moment, dans la même ville, l’Etat Islamique a lancé une sanglante campagne d’attentats suicides contre les YPG qui ont fait 20 morts le 22 novembre.

L’une des bombes islamistes contre Tal Abyad ce 22 novembre.

L'une des bombes islamistes contre Tal Abyad ce 22 novembre.

Suite aux attentats du vendredi 13, la manifestation qui devait avoir lieu à Paris contre la conférence COP21 avait été interdite par la police. Les organisateurs du grand rassemblement avait conclu ce week-end un accord de principe avec la commune d’Ostende pour y déplacer le rassemblement. Le cabinet du bourgmestre vient toutefois de communiquer que le rassemblement ne serait pas autorisé sur place car la police ostendaise devait assurer ce jour là (le 29 novembre) la sécurité du sommet européen, et ne sera donc pas suffisante pour « encadrer » la manifestation.

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Affiche de Paris-Luttes.info contre la COP

Le 22 novembre, suite à la manifestation de soutien aux migrants, l’identité de 58 manifestants identifiés avait été transmise au procureur pour avoir manifesté malgré l’état d’urgence. Plusieurs personnes ont reçu des convocations pour des « auditions libres » et ont ensuite été mises en garde à vue. L’audition libre est censé fournir un statut entre celui de témoin et celui de gardé à vue.

La manifestation place de la République

La manifestation place de la République

Les grévistes de la Clinique du pont de chaume à Montauban entament aujourd’hui leur 34e jour de grève. La direction générale du groupe Vedici a assignés hier les grévistes en référé par la direction pour blocage du hall d’accueil de la clinique. L’avocate représentant les salariés grévistes a demandé le renvoie de l’affaire «afin de laisser place à la médiation et toutes les chances qu’un accord aboutisse». Un renvoi accepté par l’avocat de la direction. La prochaine audience est prévue le 3 décembre.

Les grévistes manifestant

Les grévistes manifestant