Au moins huit militants d’un comité anti-guerre du Minneapolis et de Chicago et d’autres groupes ont été la cible le 24 septembre de perquisitions du FBI pour avoir fourni un soutien matériel au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) et aux rebelles des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), groupes considérés comme des organisations terroristes par les États-Unis. Ils o ont été assignés à comparaître devant un « grand jury » ce mois-ci.

Malgré les perquisitions et la saisie d’ordinateurs, chéquiers, téléphones portables, documents et photographies, Molm et d’autres militants n’ont pas été formellement mis en accusation. Les perquisitions ont été menées sous mandat d’un juge fédéral. Il n’y a eu aucune arrestation ou charges liées à cette enquête, ce qui renforce la thèse que ces expéditions policières constituaient des tentatives d’intimidation visant les Américains qui critiquent la politique étrangère du leur gouvernement.

Plus de 200 personnes ont manifesté lundi à Minneapolis pour dénoncer la descente de police (cf. photo), tandis qu’une centaine d’autres se sont rassemblés mardi à Chicago en solidarité avec les militants. D’autres manifestations sont prévues dans d’autres villes américaines et les militants prévoient une mobilisation croissante dans la mesure où ils n’ont eu que trois jours pour organiser les premières manifestations.

Manifestation à Minneapolis

Manifestation à Minneapolis

Le 17 janvier 2009, alors que les massacres de la population de Gaza se poursuivaient, 5 militants anti-guerre, qui manifestent depuis des années contre le fabricant d’engins de mort EDO-MBM, s’étaient introduits dans son établissement de Brighton Hove (Sussex), non sans avoir préalablement enregistré des vidéos dans lesquelles ils revendiquaient l’action à venir. Dans la place, ils avaient fracassé le plus grand nombre possible d’ordinateurs, jetés par les fenêtres, et détruit ce qu’ils pouvaient de classeurs et fichiers, avant de se laisser tranquillement arrêter par la police au petit matin. Quand les dommages furent chiffrés, à 200.000 € en l’occurrence, l’un des participants répondit avec flegme : « 200.000 seulement ? On croyait en avoir fait un peu plus ! ».

EDO-MBM est une filiale du conglomérat américain ITT Corporation, un groupe industriel dont le passé criminel est l’un des plus sordides, sinon le plus sordide, de l’histoire du XXème siècle. On doit entre autres à ITT ses subventions à Hitler et à son chef des camps de la mort Heinrich Himmler, ses investissements dans l’aviation militaire du régime nazi, sa participation au coup d’Etat du général Pinochet au Chili, et d’innombrables coups tordus en Afrique. Sa filiale EDO-MBM, régulièrement touchée par des scandales de corruption au sein du complexe militaro-industriel, a développé un système de bombardement vertical exclusivement utilisé par les F-16 de l’armée israélienne, principal instrument de terreur aérienne contre les populations du Liban et de Palestine.

Au procès, qui vient de se dérouler à Brighton, les accusés (Robert Nicholls, 52 ans ; Ornella Saibene, 50 ans ; Tom Woodhead, 25 ans ; Harvey Tadman, 25 ans, et Simon Levin, 35 ans) ont déclaré que leur action n’était pas seulement légitime, mais qu’elle était légale. Entre autres, parce que le Statut de Rome fondant la Cour Pénale Internationale (CPI), désormais ratifié par le Royaume-Uni, fait obligation à tout citoyen ou tout institution témoin de crimes de guerre –ce qui est bien le cas de l’aviation israélienne contre le peuple palestinien, avec les matériels fournis par EDO-MBM- de s’y opposer.
Après avoir entendu également le plaignant, le patron de l’usine EDO-MBM qui fut rapidement confondu pour une série de mensonges, le jury a déclaré les cinq accusés non coupables. Le cas de deux autres prévenus doit être examiné ultérieurement.

Un rassemblement s’est tenu le 2 juillet à Paris, devant le Ministère de la Justice, pour demander la libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984, symbole de la résistance palestinienne et libanaise contre le sionisme. Durant près de trois-quarts d’heure, la quarantaine de manifestants, portant banderole et affiches et brandissant des drapeaux palestiniens, ont crié des slogans tels que « 25 ans de prison, 25 ans de résistance, libérez Georges Abdallah ! », « Alliot-Marie, complice des USA et d’Israël! » ou « Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah ! ».

L’Administration pénitentiaire, contrainte de justifier devant le Conseil d’Etat sa décision de priver d’accès aux prisons belges (et donc de travail) Luk Vervaet, un professeur de néerlandais en milieu carcéral, a fait appel à la Sûreté de l’Etat pour « assurer sa défense » devant la juridiction administrative appelée à statuer sur la légalité de l’éviction du « prof des détenus ».

Le journal Le Soir a eu connaissance de ce fameux rapport, signé par le patron des services secrets Alain Winants. Il énumère les activités militantes de Luk Vervaet, dont celles en faveur de la Palestine ou de l’autodétermination du Sahara. Ce rapport confidentiel ne relève aucune action délictueuse.

Lire ce rapport

Un meeting en soutien aux prisonniers révolutionnaires arabes s’est tenu samedi 22 mai à Bruxelles. Parmi les interventions de la soirée, une information sur la situation des prisonniers politiques en Palestine, et particulièrement sur Ahmad Saadat, qui a été présentée par le représentant du FPLP (photo). Notre Secours Rouge était présent par un intervention sur la situation de Georges Abdallah et par un stand.

Meeting pour les prisonniers arabes, Bruxelles 22 mai 2010

Meeting pour les prisonniers arabes, Bruxelles 22 mai 2010 (stand du SR)

Meeting pour les prisonniers arabes, Bruxelles 22 mai 2010
Meeting pour les prisonniers arabes, Bruxelles 22 mai 2010 (stand du SR)

Un meeting pour la libération des prisonniers révolutionnaires arabes aura lieu samedi 22 mai de 15 à 22 heures au Pianofabriek (salle Arenberg). Une information sur la situation des prisonniers politique et en Palestine sera présentée par le représentant du FPLP et on espère une intervention téléphonique du camarade Georges Ibrahim Abdallah (FARL) toujours détenu en France. Un concert de Bashir Al Maghrebi est également prévu.

Plusieurs centaines de manifestants ont défilé ce dimanche à Bruxelles dans le cadre de la ‘Gaza Freedom March‘ dénonçant le blocus de Gaza. Une délégation de notre Secours Rouge y a porté un calicot pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et y a diffé des centaines de tracts exposant la situation de ce camarade.

Manif pour Gaza à Bruxelles

Calicot du SR pour Georges Abdallah à la manif Gaza

C’est dans le monde entier que des manifestations ont eu lieu en solidarité avec Gaza. A Gaza même, un rassemblement s’est tenu dans Ezbet Abed Rabbo, une des régions les plus dévastées pendant l’assaut sioniste de l’année dernière, organisé par le Front populaire pour la Libération de la Palestine. Des milliers d’habitants d’Abed Rabbo et les membres et sympathisants du FPLP se sont rassemblés dans le village, au milieu des ruines de maisons détruites, agitant des drapeaux palestiniens et des bannières du FPLP.

Manifestation à Gaza

Manif pour Gaza à Bruxelles
Manifestation à Gaza

Hier, Georges Ibrahim Abdallah était convoqué à comparaître au tribunal de Grande Instance de Tarbes pour refus de prélèvement d’ADN. Le prisonnier révolutionnaire militant de la cause palestinienne et emprisonné depuis plus de 25 ans en France, est arrivé au tribunal les pieds menottés, escorté par les forces de police. Il avait décidé de ne pas se faire représenter par son avocat. L’audience s’est avérée risible, la juge ne connaissant absolument pas le dossier et multipliant les erreurs (elle a affirmé qu’il était né en Algérie, alors qu’il est né au Liban). Une des clés du procès était que le prisonnier avait refusé de donner son ADN, sachant qu’on le lui avait prélever en 2003. Absurdement, la juge a déclaré que c’était à lui de le prouver! Après un délibéré de quelques minutes, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à trois mois de prison, cumulés à sa peine de perpétuité.

Une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées pour exprimer leur solidarité. Des calicots avaient été déployés devant le palais de justice, devant un grand nombre de policiers. A l’annonce du verdict, ils ont exprimé leur mécontentement et scandé ‘Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah‘.

Une septentaine de personnes (dont une délégation de notre SR) étaient présentes au rassemblement organisé à Paris par le Collectif pour la libération de G. I. Abdallah. Plusieurs collectifs et organisations ont lu des textes de solidarité, et une lettre de Georges a été lue.

Les signataires de l’appel à la libération de Georges étaient: ACTIT (Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie), AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre), ATIK-Paris (Confédération des travailleurs de Turquie en Europe), CAPJPO-EuroPalestine (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche Orient ), Commission SRI (Commission pour un Secours Rouge International), Coup pour Coup 31, CSPPL-France (Comité de soutien avec les ‘prisonniers politiques libres’), CSFN (Comité de solidarité franco-népalais), CRCD (Centre de recherche et culture de Dersim), ILPS (International league of peoples’ struggle / Ligue de lutte internationale des peuples), IJAN (International jewish antizionist network), IMA (International migrants alliance / Alliance internationale des immigrés), Libérez-Les !, Libérons georges 33, MSRPP (Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien), MIR (Mouvement des Indigènes de la République), OCML Voie prolétarienne (Organisation Communiste Marxiste-Léniniste – Voie prolétarienne), NLPF ! (Ne laissons pas faire !), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCMF (Parti communiste maoïste de France), RESPAIX (Conscience Musulmane et Réveil des Consciences – Mantes la Jolie), ROCML (Rassemblement d’Organisations Communistes Marxistes-Léninistes), Solidarité et Liberté, SRA (Secours Rouge Arabe), SRF (Secours Rouge de France), SR-APAPC (Secours Rouge Belgique), YDG-Paris (Yeni demokratik gençlik / Nouvelle jeunesse démocratique), YK-Paris (Yeni kadin / Nouvelle femme)

Calicot du SR pour GI Abdallah

Rassemblement pour GI Abdallah

Calicot pour GI Abdallah

Calicot pour GI Abdallah

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah:

‘À l’aube de cette 26e année d’incarcération,…’

Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s,

À l’aube de cette 26e année d’incarcération, votre mobilisation solidaire m’importe énormément. Elle m’apporte beaucoup de chaleur et de force. Elle me va tout simplement droit au coeur. À vous tous, camarades, de derrière ces abominables murs, mes salutations révolutionnaires les plus chaleureuses.

Quelques mois auparavant, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté ainsi que la Cour d’appel du tribunal de l’application des peines de Paris, ayant examiné mon dossier, ont confirmé le rejet d’une énième demande de libération conditionnelle, retenant que ‘…la force intacte de ses convictions anti-impérialistes, pouvait, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable’. Ainsi donc, camarades, les convictions anticapitalistes, les convictions anti-impérialistes constituent des charges suffisantes, des preuves irréfutables justifiant le maintien des révolutionnaires en prison à vie. Ce n’est pas simplement de l’acharnement vengeur de l’État, ce sont plutôt les arguments reflétant la logique générale d’une justice au service de l’ordre impérialiste en crise. Au nom de l’éternel chantage, repentir contre libération, la justice bourgeoise s’affirme en dernière instance, sans détour ni fioritures, comme simple rouage de domination. Au service du capital, face aux prolétaires antagonistes et à tous les protagonistes de la gauche révolutionnaire anti-impérialiste refusant de renier leurs idées et leur engagement, les décisions judiciaires s’avèrent pour ce qu’elles sont, de simples mesures administratives de répression et d’anéantissement. C’est symptomatique, d’ailleurs, de voir de plus en plus souvent qu’un ministre de la justice a été auparavant ministre de l’intérieur ou de la défense et inversement…

Avec l’approfondissement de la crise, camarades, la criminalisation des diverses expressions de lutte est appelée à se généraliser. Et cela est aussi vrai au niveau national qu’au niveau mondial: répression des prolétaires en lutte contre la régression sociale, le terrorisme managérial du patronat, et le chômage dans les centres du système et guerres de pillage et domination dans les périphéries proches et lointaines… Bien entendu, le tout est accompagné de campagnes de propagande d’intoxication et de désinformation. Ainsi la régression sociale se présente sous les noms ‘réforme’ et ‘modernisation’; les guerres des agresseurs impérialistes et les agressions de leurs affidés régionaux se trouvent qualifiées d’ ‘interventions pour la liberté et la démocratie’… tout naturellement ceux qui collaborent au service du capital se trouvent gratifiés du nom des ‘forces vives et modernes’ et surtout ‘modérées’. Ici comme ailleurs, camarades, les prolétaires n’ont d’autre choix sur ce terrain aussi que d’étendre et renforcer la résistance en donnant à la guerre idéologique la dimension qu’elle occupe réellement… Nous savons tous, camarades, que la vague de suicides et de dépressions dont on parle quelque peu ces jours-ci est une conséquence directe des conditions de travail.

Ce ne sont pas les prolétaires qui doivent se suicider, c’est le capitalisme qu’il faut abattre!

Hier, camarades, non loin d’ici et au su et au vu de tout le monde, le soi-disant attachement d’Obama et de son administration aux valeurs de justice et à la justice internationale en particulier s’est traduit par le refus de Washington de transférer le rapport de Goldstone sur la guerre de Gaza, au conseil de sécurité de l’ONU, pour empêcher la possibilité de son transfert devant la Cour pénale internationale. Cela n’a pas soulevé une quelconque objection de la France ou de l’Europe. Pire encore, la bourgeoisie palestinienne à la tête de l’Autorité palestinienne et aux ordres de l’administration d’Obama et sous sa pression, n’a fait que faciliter ce scandale. Il n’empêche, camarades: la mobilisation des masses palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires ont finalement obligé l’Autorité palestinienne à revoir sa position en tenant compte des rapports de force inter-palestiniens.

Camarades, c’est en se mobilisant toujours plus sur le terrain de la lutte anticapitaliste anti-impérialiste que l’on apporte le soutien le plus significatif aux prisonniers révolutionnaires.

À bas l’impérialisme et ses laquais!
À bas le terrorisme managérial du patronat!
Honneurs aux prolétaires et peuples en lutte!
La Palestine vivra, la Palestine vaincra!
Ensemble, camarades, nous vaincrons!

Georges Abdallah – Lannemezan le 15 octobre 2009

Voir le site du Collectif pour la libération de G. I. Abdallah

Calicot du SR pour GI Abdallah
Rassemblement pour GI Abdallah
Calicot pour GI Abdallah
Calicot pour GI Abdallah

28/07/2009

Face aux critiques

‘Anarchiste’ pour les anti-anarchiste, ‘marxiste-léniniste’ pour les anti-marxiste-léniniste, … ou le Secours Rouge face à ses critiques

Historiquement créé pour le soutien aux prisonniers des CCC, l’APAPC (Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes) s’est muée en Secours Rouge pour étendre son soutien à d’autres militants attaqués par la justice de classe pour leur engagement anti-fasciste, anti-impérialiste, ou anticapitaliste, — et cela dans le cadre d’un projet de construction d’un Secours Rouge International.

Le Secours Rouge a ainsi soutenu les syndicalistes de Clabecq, les militants révolutionnaires de Turquie et de Palestine, les dockers réprimés pour leur lutte contre Bolkenstein, le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, les militants de Tarnac, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch, les inculpés du 12 février 2007 en Italie, et bien d’autres.

Le SR réunit des militants qui voient dans la justice de classe un instrument au service de l’exploitation et de l’injustice, et qui ont décidé de mettre de côté leurs divergences politiques et idéologiques dans le cadre d’une lutte anti-répression fondée sur les principes exposés dans la plate-forme du SR.

Le SR n’entend pas juger les moyens, les tactiques ou les stratégies utilisés par les camarades qu’il soutient, dès le moment où il reconnaît en eux des militants ayant lutté contre l’injustice et l’exploitation et réprimés pour leur lutte.

De la même manière, le SR n’entend pas juger les choix de ses membres dans les combats qu’ils mènent en dehors ou parallèlement à leur engagement dans le SR, tant que ces combats participent d’une démarche anti-capitaliste, anti-fasciste, anti-impérialiste, anti-raciste, anti-patriarcale.

Deux hypothèses extrêmes aideront à nous faire comprendre.

Le SR est une organisation révolutionnaire, cela signifie que nous refusons de travailler avec des membres de l’appareil de domination, et notamment des parlementaires, etc. Nous ne les invitons pas à nos activités, nous ne leur donnons pas la parole, etc. Mais si un de ses membres milite par ailleurs dans un parti ayant ou voulant avoir des élus, cet engagement ne sera pas le problème du SR.

Le SR est une organisation légale, mais si un de ses membres s’engage (en prenant soin de ne pas impliquer le SR) dans une organisation de lutte armée révolutionnaire, le SR n’a pas à se prononcer sur cet engagement.

Dans tous les cas, le SR ne demande à ses membres que de respecter, dans le travail du SR, le cadre politique du SR défini dans sa plate-forme. Le SR n’est pas un parti (ni la façade ou le satellite d’un parti) qui demanderait des comptes à ses membres sur leurs autres choix militants.

Le SR garde volontairement et ouvertement des caractères du mouvement communiste dont il est issu (ainsi une analyse de classe, marxiste, de la société) et auquel, dans cette mesure, il appartient, mais il n’est pas au service d’une ligne politique particulière.

Le cadre d’action du Secours Rouge est très simple; il est exposé dans la plate-forme et porté par une pratique militante visible depuis des années. Malgré cela, il se heurte encore trop souvent à l’incompréhension, voire à la volonté de ne pas le comprendre.

Passons sur le PSL qui ne voit dans le SR que ‘les anciens CCC’, passons sur le parquet fédéral qui voit dans le SR la couverture du ‘Parti Communiste Politico-Militaire’, et penchons-nous quelques minutes sur deux documents récents attaquant le SR, documents également pitoyables et remarquablement symétriques: celui du journal Clarté et celui des anarchistes du journal Tout doit partir.

Le document du n°11 de Clarté, sobrement intitulé Luttons classe contre classe, contre la social-démocratie, contre le démocratisme petit-bourgeois, contre l’idéologie anti-parti. Pour l’unité idéologique. Vive le marxisme-léninisme, fait suite à la scission survenue dans le Bloc ML précisément autour de la question du SR. La volonté d’une (courte) majorité dans le Bloc ML de ne pas respecter le cadre du SR, mais au contraire de l’instrumentaliser, de l’utiliser comme satellite et caisse de résonance, s’est heurtée à une résistance telle qu’elle a provoqué une scission dans le Bloc ML. Le document anarchiste spirituellement intitulé Au secours,… des rouges, publié dans le n°4 de Tout doit partir est une réflexion sur la mobilisation anti-répression à partir de l’affaire de Tarnac.

Pour le Clarté, le SR suit une ligne anarchiste et anti-parti. Pour Tout doit partir, le SR suit une ligne marxiste-léniniste, simple reproduction de la ligne ML du temps de Staline.

Juxtaposer ces délires permet de prendre la mesure de leur imbécillité. La symétrie de ces deux documents atteint en effet une sorte de perfection.

La base commune de ces deux textes est ce caractère sectaire qui se conforte dans les conflits passés. Il est évident que si on mettait en présence les rédacteurs de Clarté et ceux de Tout doit partir, ils nous rejoueraient les fusillades inter-révolutionnaires d’Ukraine, de Cronsdadt et d’Espagne, chacun accusant l’autre de ‘trahir la révolution’ et de ‘faire le jeu de l’ennemi’. Nous connaissons ces discours. Les trois derniers paragraphes de la page 35 de Tout doit partir en offrent un exemple particulièrement malhonnête et nauséeux (communiste = fascisme), et certains d’entre nous ont gardé en mémoire la manière pénible dont des militants du Bloc ML ont voulu évangéliser les sans-partis du SR avec les vieilles antiennes sur ‘l’hitléro-trotskysme’. Et naturellement, toutes ces vieilles messes stériles sont justifiées au nom de la ‘la mémoire historique’ et ‘l’intégrité des principes révolutionnaires’.

Le but du SR n’est certainement pas de réconcilier marxisme-léninisme et anarchisme (ou trotskisme, etc.). Mais entre reconnaître les différences profondes entre ces deux projets révolutionnaires, et s’obstiner à ne voir dans l’autre que la copie conforme de ce qu’il était dans les années ’30, il y a une marge que les imbéciles des deux bords s’obstinent à escamoter.

Parce que ni les uns ni les autres ne font une démarche critique du passé de leur courant (Staline ou Makhno, à entendre les uns ou les autres, étant également sans peur ni reproche), ils ne conçoivent pas que, de l’autre côté, il se trouve des marxistes-léninistes et des anarchistes qui, dans le bilan des années ’30 des conflits entre anarchistes et communistes, ne pensent pas seulement en terme de ‘victoire’ ou de ‘défaite’, mais pensent aussi en terme de ‘gâchis’.

Et si l’histoire ne se réécrit pas, si même les choses ne pouvaient se passer autrement qu’elles se sont passées, rien ne nous oblige à rejouer éternellement la même pièce.

Le fait que le SR s’inscrive dans la tradition du SRI n’autorise en rien à établir une égalité entre le SR des années ’30 et notre SR. Dans les années ’30, il existait un véritable Parti Communiste, qui organisait les secteurs avancés politisés et combatifs de la classe.

On peut penser ce que l’on veut de ce Parti, mais ce qui est sûr, c’est que rien de tel n’existe aujourd’hui. Il y a une multitude de groupes qui s’imaginent bien en embryon du futur Parti, mais rien d’équivalent à ce qu’était le PC des ’30. Clarté et Tout doit partir, dans un ensemble parfait, veulent ignorer cela. Le Bloc ML veut ignorer cela, qui prétendait (au nom de quelle réalité?) établir avec le SR un rapport semblable à celui du PCB avec le SR des années ’30. Les anarchistes de Tout doit partir veulent ignorer cela, qui trouvent que ‘rien n’a changé’ entre notre SR et le SR des années’30. A chaque fois le même déni de réalité, la même volonté de voir dans le SR autre chose que ce qu’il n’est.

Ce qu’est le Secours Rouge? Le SR est la combinaison des principes de sa plate-forme, de l’identité de ses membres, de la réalité de sa pratique collective. C’est une organisation rigoureuse dans son projet et ses principes, mouvante et évolutive dans sa réalité collective.

Nous sommes une réalité. Cette réalité est le démenti vivant de leur sectarisme obtus. Là s’explique leur hostilité. Non seulement nous prétendons qu’il est possible de faire l’unité sur le front de la solidarité sans sacrifier nos identités révolutionnaires, mais nous faisons vivre pratiquement cette unité depuis des années. Et nous continuerons à suivre cette voie, à apporter notre solidarité pleine et entière aux camarades anarchistes, syndicalistes, trotskistes, antifascistes, ML, maoïstes, autonomes et autres confrontés à la répression de la bourgeoisie impérialiste, sans plus nous occuper de ceux pour qui notre existence même fait scandale.

Bruxelles, le 10 juillet 2009.

Le Secours Rouge/APAPC, en cela compris des militant(e)s communistes, des sympathisant(e)s anarchistes et communistes, des ‘sans-parti’ progressistes et solidaires.