Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Suite à l’appel du Secours Rouge International pour une journée d’action solidaire le 17 décembre, des initiatives de soutien à l’anarchiste Alfredo Cospito, en grève de la faim en Italie contre le régime d’isolement 41bis, ont eu lieu à Paris, Toulouse, Berne, Bâle, Zürich, Genève, Turin, Milan et Bruxelles. A Bruxelles la Chambre de commerce belgo-italienne (à Saint-Gilles) et le Consulat général d’Italie (à Ixelles, voir photo) ont été tagués. Des peintures au pochoir ont aussi été réalisées dans la ville. Plus de photos

La présidente Dina Boluarte a déclaré samedi qu’elle resterait à la tête du Pérou, pays ébranlé par des manifestations meurtrières depuis la destitution et l’arrestation de son prédécesseur le 7 décembre. Ancien enseignant de gauche issu d’un milieu rural et modeste, il a été arrêté alors qu’il tentait de rejoindre l’ambassade du Mexique pour demander l’asile. Initialement incarcéré pour sept jours, la justice a décidé jeudi qu’il resterait en prison pendant dix-huit mois, jusqu’en juin 2024, afin d’être inculpé de rébellion. Il encourt une peine de dix ans de prison. Dans une nouvelle tentative de mettre fin à la crise et aux protestations, Dina Boluarte a demandé au Parlement d’avancer les élections générales. La répression des manifestations a fait au moins 19 morts et 569 blessés, dont des mineurs. Certains décès sont liés à des affrontements avec des militaires, autorisés à intervenir pour maintenir la sécurité intérieure dans le cadre de l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Les protestations les plus intenses ont eu lieu dans la région andine du sud du Pérou, frappée par la pauvreté, où les revendications d’ordre social n’ont pas été satisfaites depuis longtemps.

Des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers pauvres de la ville et dans la ville industrielle très peuplée de Zarqa, au nord-est de la capitale Amman. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes dans le quartier de Jabal al Abyad de la ville de Zarqa pour disperser les protestations qui ont éclaté dans la deuxième ville la plus peuplée de Jordanie. Les jeunes ont brûlé des pneus sur une autoroute principale entre la capitale et la mer Morte, perturbant la circulation. Dans le nord du pays, près de la frontière avec la Syrie, des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers d’Irbid, troisième ville du pays par sa population. Des escarmouches sporadiques se sont étendues à d’autres petites villes des environs où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes qui lançaient des pierres. Un colonel de la police a été tué par balle tôt vendredi lors de manifestations dans la province de Maan, dans le sud de la Jordanie, théâtre depuis plusieurs jours de protestations contre la hausse des prix des carburants. Le directeur adjoint de la police du gouvernorat de Maan, le colonel Abdelrazzak Aldalabih, est décédé alors qu’il supervisait la répression des émeutes.

 

En plein milieu des négociations entre le parti au pouvoir et l’opposition sur le budget de Kicillof et la « Ley de leyes » (loi des lois), des manifestations devant le Palais de La Plata, le siège de l’Assemblée législative de Buenos Aires, ont abouti à des affrontements. Alors que les parlementaires discutaient du  budget, les membres de la Fédération des syndicats municipaux de Buenos Aires manifestaient. Ils rejettent le budget de Kicillof qui permet aux 135 maires de la province de Buenos Aires de fixer la valeur des allocations familiales avec la possibilité de les réduire. Les manifestants se sont affrontés aux forces de police et ont brisé les vitres de l’Assemblée. Il y a eu plusieurs blessés.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué négativement dans l’affaire de la demande de retrait du PKK de la liste des « organisations terroristes » de l’UE. Sa résolution affirme que le PKK est une « organisation terroriste », faisant référence aux résolutions du Royaume-Uni de 2014 et des États-Unis interdisant le PKK en 1997 et 2001. Elle indique que les actions du PKK ne peuvent être considérées comme relevant du « droit du peuple kurde à l’autodétermination » et qu’il ne pouvait être considéré comme légitime de recourir à la force armée pour l’exercice général de ce droit.

En 2018, la CJUE avait pourtant donné raison au PKK, considérant que celui-ci avait été inscrit à tort sur la liste terroriste entre 2014 et 2017. Le Conseil européen avait fait appel de ce jugement. Le PKK avait par la suite introduit un nouveau recours, cette fois-ci contre les listes de 2018 à 2020. Dans un arrêt du 30 novembre 2022, la CJUE a confirmé la décision de la juridiction de première instance s’agissant de la liste de 2014, mais l’a annulée concernant les listes de 2015 à 2017. De surcroît, elle a rejeté les recours contre les listes suivantes jusqu’en 2020.

 

Jose Maria Sison, le « camarade Joma », est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 83 ans après deux semaines d’hospitalisation aux Pays-Bas. Sison est le fondateur du Parti communiste philippin, dont la branche militaire – la Nouvelle armée populaire (NPA) – mène la lutte armée dans l’une des plus longues insurrections du monde. Jose Maria Sison vivait en exil en Europe depuis la fin des années 1980, après sa libération de prison à la suite de la chute du dictateur Ferdinand Marcos. Il avait été placé en 2002 sur la liste américaine des terroristes, ce qui l’empêchait de voyager.

Majidreza Rahnavard, qui avait été condamné à mort le 29 novembre pour l’assassinat le 17 novembre à l’arme blanche de deux agents de sécurité et avoir blessé 4 autres personnes a été exécuté en public à Machhad. Il avait été arrête le 19 novembre alors qu’il tentait de fuir le pays. Avant ces deux exécutions, l’autorité judiciaire avait fait état de 11 condamnations à mort au total en lien avec les manifestations.

L’avocat Mohammad Ali Kamfirouzi a été arrêté mercredi. Il est le défenseur d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre. L’Autorité judiciaire iranienne les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini. Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’accès à leurs avocats. 25 avocats iraniens ont été interpellés à travers le pays depuis le début des manifestations.

Une embuscade a frappé un bus blindé de la police anti-émeute dans le bazar de Hayvan, sur la route d’Amed (Diyarbakır) et Mêrdîn vers 05h00 ce matin. Une voiture piégée a explosée au passage du bus du service de police anti-émeute en service dans le quartier de Çarıklı du district de Sur, une voiture piégée a explosé. Les 9 policiers occupant le bus ont été blessés. Les forces de sécurité et les équipes médicales ont été dépêchées dans la zone. Deux personnes suspectées d’être les auteurs de l’attaque ont été placées en détention.

Un maoïste dont la tête était mise à prix à hauteur de 100.000 roupies et une personne l’accompagnant ont été arrêtés à Sanna, dans la région de Jashpur (État du Chhattisgarh).  Ramchandra Yadav était recherché depuis 2017 dans le cadre d’une enquête sur l’incendie de véhicules et de matériel de la compagnie minière Hindalco, à Rajendrapur.

 

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