Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A Beit Ommar, près de Hébron, une ville du sud de la Cisjordanie où les tensions demeurent vives entre des colons sionistes et la population palestinienne locale, un Palestinien a été tué mardi matin d’une balle dans la tête par l’armée israélienne. Mufid Mahmud Khalil (44 ans) se trouvait dans une manifestation qui caillassait des soldats après que deux véhicules de l’armée en patrouille se furent retrouvés bloqués par une panne.

Puis, à Kafr Ein, Jawad et Dhafer Abdul Rahman Rimawi, deux frères de 22 et 21 ans, ont été tués par des tirs de l’armée israélienne lors d’une manifestation contre l’occupation et la colonisation. Enfin, toujours mardi, une attaque à la voiture bélier, près de la colonie sioniste de Kokhav Yaakov, dans le centre de la Cisjordanie, a ensuite blessé légèrement une soldate israélienne. Le conducteur a été tué par les militaires.

Pas moins de 36 policiers ont été blessés lors d’affrontements avec des manifestants dans l’État du Kerala, dans le sud de l’Inde, qui exigeaient la libération d’une personne arrêtée lors d’une manifestation contre un projet portuaire de 900 millions de dollars du groupe Adani. Les activités portuaires et logistiques d’Adani valent 23 milliards de dollars. L’emplacement du port à la pointe sud de l’Inde est considéré comme un élément clé pour gagner des marchés face aux ports de Dubaï, Singapour et Sri Lanka. La construction du port maritime de Vizhinjam a été interrompue pendant plus de trois mois après que des manifestants, issus pour la plupart de la communauté des pêcheurs, aient bloqué son entrée, accusant le développement d’être responsable de l’érosion côtière et de les priver de leurs moyens de subsistance. Au cours du week-end, les manifestants ont empêché les véhicules de construction d’Adani d’entrer dans le port, malgré une décision de justice ordonnant la reprise des travaux, ce qui a entraîné l’arrestation de plusieurs d’entre eux.

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Le parquet de Turin a ouvert une enquête, soutenue par les bureaux territoriaux de Bologne, Bergame et Nuoro, pour « incitation au crime », contre le groupe P38-La Gang. Les carabiniers et la police ont effectué des perquisitions chez les quatre membres du groupe, saisissant du matériel informatique « utile pour la poursuite de l’enquête ». Les noms des membres du groupe ne sont pas connus du public car ils se produisent sur scène en cagoule. Le groupe a été formé en 2020, et ses vidéos et paroles font parfois référence aux Brigades rouges. À la suite d’un concert organisé le 1er mai dernier, la police politique (Digos) de Reggio Emilia avaient ouvert une enquête contre le président du club d’Arci qui avait accueilli le concert. Les dénonciations et les enquêtes ne pouvaient produire des conséquences judiciaires qu’en recourant aux délits d’opinion hérités du code pénal fasciste du Rocco. C’est ce qu’a fait le parquet de Turin, le parquet le plus zélé d’Italie,  qui a tenté toutes les actions judiciaires les plus douteuses contre le mouvement No Tav,

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Les forces solidaires de Mumia luttent depuis des décennies pour réviser son procès, entaché de graves entorses sur le plan de la procédure (notamment dans le choix des jurés à l’époque : tous ceux qui étaient noirs ont été refusés par la justice). Le 26 octobre, la juge Clemons a rejeté la demande de révision du procès. Lors de cette audience, des centaines de militants étaient réunies devant le tribunal de Philadelphie. La juge a examiné de nouvelles preuves trouvées dans le bureau du procureur qui prouvaient la corruption, les atteintes diverses au système judiciaire. Mais, elle a annoncé qu’elle ne tiendra pas compte de ces nouvelles preuves. Les avocats de Mumia ont désormais 20 jours pour répondre aux arguments de la juge. L’audience est fixée au 16 décembre. Si la révision du procès de Mumia ne peut avoir lieu et il pourrait mourir en prison. Seuls pourrait l’empêcher l’État de Pennsylvanie ou la cour Suprême, mais depuis la présidence de Trump, celle-ci a été modifiée dans le sens le plus réactionnaire…

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Les appels se multiplient pour la libération des dix-neuf prisonniers politiques sahraouis du groupe dit « de Gdeim Izik », emprisonnés depuis maintenant 12 ans. Ils ont condamnés pour leur participation présumée aux violences meurtrières qui ont éclaté le 8 novembre 2010, quand la police marocaine a démantelé un campement de manifestants au Sahara occidental. Les procès ont été entachés par le fait qu’ils se sont appuyés sur des « aveux »  extorqués sous la torture et que les accusés avaient réfutés. Le Comité contre la torture des Nations Unies a d’ailleur condamné, l’an passé, des violations de la Convention contre la torture dans trois affaires concernant des accusés de Gdeim Izik.

En 2013 un tribunal militaire a condamnés 23 accusés à des peines d’au moins 20 ans d’emprisonnement, et deux à des peines déjà purgées. En 2016, la Cour de cassation a annulé cette décision au motif qu’elle était fondée sur des preuves peu concluantes. En 2017, la Cour d’appel de Rabat a confirmé toutes les déclarations de culpabilité, mais elle a allégé les peines prononcées contre deux accusés qui ont été remis en liberté. Un des 25 accusés qui était en liberté conditionnelle depuis 2011 pour raisons de santé est décédé en 2018. À la suite du procès de 2017, les autorités ont dispersé les 19 prisonniers de Gdeim Izik dans six prisons situées à un millier de kilomètres au moins d’El Ayoun, où vivaient la majeure partie d’entre eux. Ils ont mené plusieurs grèves de la faim contre la privation de soins et de visites.

 

Dans la soirée du 24 novembre, 70e nuit du soulèvement, les manifestations de nuit se sont poursuivies à Téhéran dans divers quartiers. Pour créer un climat de terreur, les miliciens du Bassidj et les agents en civil ont détruit les voitures des particuliers et tiré sur des maisons dans plusieurs points de Téhéran. Les habitants de certains quartiers comme Moshiriyeh ont résisté à l’assaut des forces répressives et déclenché des accrochages. Sur les autoroutes Kashani et Hakim, de grandes banderoles du pouvoir ont été brûlées et à Pakdasht, la place Sepah a été incendiée. Des jeunes insurgés ont incendié une grande banderole de Khamenei à Ardakan, dans la province de Yazd.

Les habitants des villes de Yazd, Kermanchah, Hamedan, Ahwaz, Ispahan, Oroumieh, Zahedan ainsi que Fardis, Golchar et Mehrchahr de Karadj ont allumé des feux et manifesté. Des jeunes de Jakigor, dans le Sistan-Balouchistan, ont bloqué la route en allumant des feux. À Ilam, ils ont attaqué le poste de police de Vazir Abad avec des cocktails Molotov. Les funérailles de manifestants tués se sont transformées en manifestations anti-gouvernementales (photo) au cimetière de Behecht-Zahra de Téhéran, à Khorramabad,  à Kamiyaran à Semirom, à Dehgolan à Mahidasht de Kermanchah.

Les commerçants dans et hors du bazar ont fait grève dans au moins 22 villes, y compris Qorveh, Divandareh, Saqqez, Kamiyaran, Sanandaj, Marivan, Baneh, Boukan, Piranchahr, Oshnavyeh, Dehgolan, Sardacht, Mahabad, Kermanchah, Sarpol Zahab, Ravansar, Salas-Babajani, Javanroud, Sarableh, Abdanan, Oroumieh, Ziveh de Margavar, Naqhadeh, Machad et Semirom. Les employés de l’entreprise Crouse de Téhéran et ceux de l’entreprise de construction automobile de Qazvine se sont mis en grève. Jeudi matin, les familles des personnes arrêtées pendant le soulèvement se sont rassemblées devant la prison d’Evine à Téhéran pour demander des informations sur leurs enfants et de leurs proches.

 

Dans un rapport de 83 pages annexé au projet de loi d’orientation et de programmation (Lopmi), adopté le 22 novembre à l’Assemblée nationale, le ministère de l’Intérieur dévoile les grandes lignes de sa « trajectoire » pour 2030. S’il n’a pas de valeur législative, ce texte donne une idée des ambitions à long terme du gouvernement en matière de sécurité : « transformer l’institution », en misant toujours davantage sur la technologie et les dispositifs de surveillance numérique.

Selon le rapport, les policiers et les gendarmes de demain seront « augmentés » grâce à des « technologies de pointe » . Les textiles intelligents dont ils seront vêtus seront capables de thermoréguler leur corps et pourront donner en continu des indications sur leur état physiologique. Les capacités physiques des agents seront décuplées grâce à des exosquelettes, qui seront interconnectés avec les moyens numériques « présents et à venir ». Des caméras légères seront également déployées à grande échelle sur la poitrine et dans les voitures des forces de police. Ces dernières recourront de manière accrue à l’intelligence artificielle pour analyser les données. Les forces de police, selon les souhaits du gouvernement, y seront dotées de moyens mobiles adaptés à l’environnement, comme des motoneiges ou des buggys, ainsi que de moyens de surveillance tels que des drones à vision nocturne, des caméras infrarouges et thermiques, ou encore des systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation. Le document promeut l’utilisation de lunettes ou de casques de réalité augmentée, permettant aux forces de police de consulter des fichiers en direct lors de leurs interventions.

(image d’illustration: Artstation)

La police métropolitaine de Bogota a affronté un groupe de manifestants cagoulés qui cherchaient à bloquer les services et les véhicules du Transmilenio sur la Calle 26, devant l’Université nationale. Renforcés par les ESMAD (unités anti-émeutes de la police nationale), les policiers municipaux ont repoussé les manifestants à l’intérieur du campus universitaire. Là, les affrontements ont duré encore deux heures.

 

Comme Israël en Palestine, comme la Turquie au Kurdsistan, l’Inde a commencé à utiliser le procédé de la démolition des maisons familiales des résistants comme forme de sanction. Ce vendredi 25 novembre, la police de Rajpur s’est rendue à la maison d’un maoïste recherché, Sahdev Yadav, dans le village de Sikid, l’a légalement saisie et l’a démolie à l’aide d’un engin de terrassement. Les fonctionnaires de police ont averti les autres maoïstes de se rendre ou de faire face à de telles actions dans les jours à venir. Le 16 novembre déjà la police de Chatra a saisi et détruit la maison du maoïste le plus recherché, Gautam Paswan.

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Un Palestinien de 16 ans a été abattu par les forces d’occupation lors d’affrontements dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, tard dans la nuit de mardi à mercredi. Plus tôt dans la soirée, cinq Palestiniens ont été blessés et des dizaines d’autres asphyxiés, mardi soir, lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Ces tirs ont eu lieu alors que les manifestants palestiniens s’opposaient à un nouveau raid de l’armée d’occupation dans la ville de Naplouse. D’importantes forces militaires israéliennes avaient pris d’assaut plusieurs quartiers de la ville de Naplouse, accompagnées d’un bulldozer militaire. Depuis plusieurs mois, l’armée israélienne continue de mener des opérations dans le nord de la Cisjordanie, particulièrement, dans les villes de Naplouse et de Jénine, sous prétexte de poursuivre les personnes recherchées.