Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier 18 novembre, c’étaitl le « No Meloni day », les manifestations annoncées mardi dernier par l’Union des étudiants dans toute l’Italie comme une protestation contre le nouveau gouvernement, le peu de fonds alloués à l’éducation et le système d’alternance école-travail. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes italiennes. A Milan, le siège de la compagnie énergétique ENEL a été barbouillé de peinture et le siège d’Assolombarda a été la cible de gaz lacrymogènes. A Turin des œufs remplis de peinture rouge ont été lancé sur les policiers qui étaient déployés devant le bureau de l’école régionale du Piémont.

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Deux manifestants ont été légèrement blessés lors d’un affrontement entre des manifestants anti-gouvernementaux et la police au Monument de la Démocratie jeudi matin. La police avait réitéré son avertissement selon lequel les manifestants ne seront pas autorisés à s’approcher du Queen Sirikit National Convention Centre, où se tiennent les réunions de l’Asia-Pacific Economic Cooperation Forum (APEC). La police de contrôle des foules s’est attaquée à un groupe de manifestants qui tentaient de s’approcher du monument avec une échelle pour y accrocher une bannière de protestation. Les policiers ont utilisé leurs boucliers pour bloquer les manifestants.

Une équipe de recherche au Canada, a récemment mis en évidence une faille de sécurité qui permet de suivre les déplacements de certains objets — et par extension, des personnes qui les portent — à travers un mur. L’appareil, baptisé Wi-Peep, est un petit circuit imprimé muni d’une interface Wi-Fi et de quelques autres capteurs tout ce qu’il ya de plus courants (l’ensemble du matériel nécessaire coûte moins de 20 $ et un programmeur avec un minimum d’expérience peut en concevoir le logiciel).  Lorsqu’un réseau est contacté, l’appareil en question ne peut s’y connecter que s’il est authentifié — si l’utilisateur dispose du mot de passe. Dans le cas contraire, le réseau ne reste pas complètement muet. Il renvoie quelques bribes de données en retour, notamment pour indiquer que l’authentification a échoué.

C’est ce comportement, surnommé « politesse du Wi-Fi », que les chercheurs ont su exploiter. Ils ont monté leur Wi-Peep sur un petit drone qui se déplace le long de la façade d’un bâtiment en bombardant tous les points d’accès du réseau de requêtes. Comme il ne dispose pas du mot de passe, il reçoit donc des  réponses négatives. Il mesure alors le temps de réponse associé à chaque signal collecté à partir d’un endroit différent et procéde à de la triangulation. Cela lui permet de déterminer la position physique de chacun de ces appareils avec une marge d’erreur d’un mètre, même à travers un mur opaque et épais. Cela pourrait permettre à des personnes d’ausculter un domicile à la recherche de TV connectées ou d’ordinateurs portables, et/ou de repérer certains systèmes de surveillance et d’alerte. Un tel système peut suivre des personnes physiques à la trace en suivant leurs smartphones ou leurs montres connectées. L’équipe de recherche a proposé une contre-mesure: les fabricants de puces Wi-Fi pourraient introduire des variations aléatoires du temps de réponse, ce qui diminuerait grandement la précision de la triangulation. Reste à voir si les fabricants tiendront compte de ces travaux lors du déploiement du Wi-Fi7, qui devrait commencer en 2024.

Une patrouilleuse de police qui circulait dans le quartier de Mount Carmel Heights de la ville de Strabane (comté de Tyrone), en Irlande du Nord, a été la cible d’une attaque à la bombe, jeudi vers 23H. Malgré l’explosion, les deux policiers ont pu continuer leur route jusqu’au commissariat où les dégâts ont été constatés sur leur véhicule. La police a déclaré que l’enquête s’orientait vers la Nouvelle IRA. En mars, le MI5 a abaissé le niveau de menace pour l’Irlande du Nord pour la première fois en 12 ans. La dernière campagne d’actions de la Nouvelle IRA avait eu lieu en 2019 visant généralement les forces de police.

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Le 10 novembre, le Ministère français de l’Intérieur a lancé le plus gros appel d’offre jamais passé de munitions pour réprimer la population. Il  prévoit 38 millions d’euros de budget pour acquérir entre 4,5 et 13,4 millions de grenades pour les quatre années à venir. L’appel d’offre comprend des grenades lacrymogènes de deux types : celles de 56 millimètres et 40 millimètres, qui jonchent le sol après les manifestations, et qui peuvent être tirées jusqu’à 200 mètres. Quantité maximum prévue ? 9,44 millions d’unités. L’autre lot est celui des grenades explosives. Les GM2L – Grenade Modulaire à Double effet Lacrymogène –, qui contiennent du C4, un explosif militaire. Ces grenades ont déjà arraché deux mains en deux ans.

La France est sans doute le pays occidental qui utilise le plus massivement le gaz lacrymogène contre sa population. Plus de 10.000 grenades tirées rien qu’à Paris le 1er décembre 2018 contre les Gilets Jaunes. 13.000 grenades lacrymogènes ont été tirées en une semaine, au printemps 2018, sur la ZAD. Des milliers de grenades ont été tirées à Nantes, Toulouse, Rennes ou Montpellier lors de fortes mobilisations. À Sainte-Soline dernièrement : 2000 grenades pour 7000 manifestant-es qui s’approchaient d’un chantier. Sans parler des munitions utilisées presque chaque semaine dans les quartiers populaires. Le gaz lacrymogène est loin d’être un produit anodin. Selon une étude, les molécules du composant chimique de ce gaz se métabolisent une fois absorbées par le corps humain en deux molécules de cyanure, très toxique. Cette absorption se fait notamment par voie respiratoire, mais aussi par voie cutanée. Aucune étude officielle n’est produite sur le sujet.


Des milliers de Soudanais manifestaient jeudi pour l’anniversaire de la journée de répression la plus sanglante contre les partisans de la démocratie qui dénoncent le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane. « Les militaires à la caserne », a crié la foule, comme à chaque défilé, poursuivant la mobilisation en cours depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021, malgré une répression qui a fait depuis 119 morts et des milliers de blessés. D’autres slogans s’en prenaient aux Forces pour la liberté et le changement (FLC), le bloc politique civil historique, qui ont partagé le pouvoir avec l’armée après la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019 jusqu’à ce que leurs représentants soient brutalement limogés le jour du putsch. « À quel prix les FLC ont-elles vendu notre sang? », scandaient des manifestants dont le mot d’ordre est depuis avant même le coup d’Etat « Ni compromis, ni négociation » avec les militaires.

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Dans la nuit de mercredi 16 novembre, 62e nuit du soulèvement, Téhéran et de nombreuses villes ont été le théâtre de manifestations nocturnes. À Izeh, les agents en civil ont mitraillé les gens, faisant un grand nombre de morts et de blessés.A Arak, les jeunes ont mis le feu au siège de la police des mœurs avec des cocktails Molotov. La jeunesse d’Abdanan a brûlé une statue de la milice du Bassidj. A Izeh, les gens ont mis le feu à un séminaire de mollahs. À Junqan, des jeunes ont attaqué une base de la milice du Bassidj. A Sari, des agents en civil ont tiré sur la foule. A Tabriz dans le quartier Shahnaz, les agents ont tiré sur les manifestants. À Kamiyaran, les pasdarans ont tué à bout portant un homme, Burhan Karam. Des manifestations nocturnes ont agité Gohardasht et Ferdis de Karadj, Racht, Babol, Behchahr, Saqqez, Boukan, Chahrekord, Hafshejan, Doroud, Bijar, Abdanan, Khonj, Larestan, Bandar-Abbas, Sar-Bandar de Mahshahr et Abadeh. À Shahryar, Ilam et Mehran, les manifestations ont conduit à des affrontements avec les forces répressives.

À Saveh, les manifestants ont incendié un bus d’agents de la répression. Les manifestations nocturnes de Kermanchah ont conduit à de violents affrontements avec les agents. À Mahabad et à Oroumieh, les agents ont tiré sur la foule. À Machad, les gens se sont battus avec les forces de sécurité. ,À Sabzevar, les manifestants ont incendié une moto de miliciens du Bassidj et une grande banderole du pouvoir. À Lakan de Racht, les gens ont arraché des panneaux et bloqué la route. Des manifestations nocturnes avec des affrontements ont eu lieu à Hamedan, à Foulad-Shah, à Kerman, à Larestan, et à Semirom a connu de vastes affrontements avec les forces répressives. Dans la nuit de mercredi, les pasdarans ont annoncé que deux miliciens du Bassidj avaient été tués et sept policiers et un milicien du Bassidj ont été blessés.

Dans la matinée du mercredi les bazars de Téhéran, les commerçants étaient toujours en grève au Grand Bazar, au bazar Sepahsalar, aux bazars de la verrerie, du fer, des fournitures de bureau et au bazar Chouch. En province les bazars qui pour la plupart étaient hier en grève, ont poursuivi le mouvement aujourd’hui malgré les menaces du régime. Cela s’est passé dans 45 villes notamment à Racht, Anzali, Lahidjan, Some’eh Sara, Sari, Gorgan, Babol, Tabriz, Machad, Arak, Qazvine, Ispahan, Zarinechahr, Najafabad, Fouladchahr, Falavarjan, Abdanan, Chahinchahr, Kermanchah, Sanandaj, Mahabad, Marivan, Boukan, Baneh, Saqqez, Oshnaviyeh, Javanroud, Qorveh, Ravansar, Kamiyaran, Bijar, Yassoudj, Divandareh, Miandoab, Khorramabad, Boroudjerd, Yazd, Kazeroun, Marvdasht, Eghlid, Behbahan, Ahwaz, Bandar-Abbas, Guenaveh, Boroujen, Kerman, Rassak, Iranshahr, Ispahan, Chiraz et Sari. La grève des sidérurgistes d’Ispahan est entrée dans son deuxième jour. À Téhéran, les gens ont manifesté dans divers points de la ville. Ils ont affronté les agents répressifs qui ont ouvert le feu et fait des blessés. Mercredi matin à Bandar-Abbas, des personnes et des jeunes ont attaqué des officiers et des agents de sécurité et les ont fait fuir. A Mahabad, des jeunes ont affronté les forces répressives. A Kermanchah, les quartiers de Dolat-Abad et Diesel-Abad, ainsi que la ville de Some’eh-Sara ont connu leurs lots de manifestations et d’affrontements.

 

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Le 19 mars 2020, suite à une vaste opération policière, 60 personnes avaient été arrêtées. Lors d’une perquisition, la policiers et les membres des services de renseignement grecs avaient découvert, dans le quartier de Sépolie, près du centre d’Athènes, une cache contenant des armes antichars, des Kalachnikov, des pistolets et des grenades à main. Finalement, onze militants et militantes révolutionnaires de Turquie ont été renvoyées devant les tribunaux. Ils étaient accusés d’être des membres du DHKP-C actifs dans la résistance armée contre le régime d’Erdogan (les armes découvertes étant, d’après le jugement, destinée à être envoyées par la mer  en Turquie). Le procès en première instance avait commencé le 2 juillet 2021 et, environ 16 mois plus tard, ils étaient été condamnés à 333 ans de prison. Ils sont tous en grève de la faim illimitée depuis le 7 octobre « pour un procès équitable et la justice », mais leur procès en appel à la prison de Koridallos peine à débuter: l’audience vient d’être reportée au 1er décembre.

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Il y a deux mois, les membres de l’équipe féminine de la République d’Irlande avaient entonné, suite à leur victoire 1-0 sur l’Écosse lors du barrage de la Coupe du monde (voir ici),  « Ohh Ahh Up the Ra », une partie de la Celtic Symphony (voir ici). Une vidéo avait circulé et l’affaire avait fait scandale en Grande-Bretagne, cette strophe de la chanson étant à la gloire de l’IRA. Il apparait que, deux mois après l’affaire,  la police écossaise enquête toujours sur l’incident.
En fonction de l’effet Streysand (en gros: quand on attire l’attention sur ce qu’on voudrait occulter) , la chanson s’est retrouvée être le deuxième chanson la plus téléchargée en Grande-Bretagne (après un inédit de Queen),  elle a été reprise en public et en groupe à plusieurs reprises, faisant naître la nouvelle et particulière notion de « terrorisme musical »…
Notons quand même qu’on entend depuis longtemps cette chanson lors des combats de Michael Conlan (voir ici) ou des matchs du Celtic (voir ici).

 

 

Ce lundi a vu de nouveaux affrontements dans et autour d’établissements scolaires de la région métropolitaine de Santiago. Des heurts ont ainsi eu lieu dans les environs du Liceo Confederación Suiza, dans le quartier de Ñuñoa. Les carabiniers sont entrés dans l’établissement et ont jusqu’à présent arrêté 12 personnes. Il s’agit de 7 hommes, dont 5 mineurs, et 5 femmes, toutes mineures. Les cours ont été suspendus tandis que les Carabiniers tentaient de « sécuriser ». Des manifestants en combinaisons blanches et cagoulés ont dressé des barricades et lancé des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre et ont bloqué la grande avenue 10 de Julio Huamachuco, provoquant de grands embarras de circulation.

 

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