Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois combattants maoistes de la Nouvelle armée populaire ont été tués par les militaires du 62e bataillon d’infanterie de l’armée philippine dans l’arrière-pays de Barangay Budlasan, dans le Negros Oriental. Les soldats patrouillaient dans l’arrière-pays de Barangay Macagahay à Moises Padilla, Negros Occidental, lorsqu’ils ont accroché un groupe de maoïstes. Ils ont ouvert le feu et tué Cristina Jacolbe alias Chave, 40 ans, responsable des finances du Front de guérilla n°1 du Central Negros (à gauche sur la photo), son compagnon, Ernie Jacolbe alias Frezy, 42 ans, vice-commandant de la section locale de guérilla, et d’Everly Kee Jacolbe alias Kaye, 18 ans, la fille de Cristina Jacolbe (à droite). Les soldats ont également une arme à feu semi-automatique KG9, deux pistolets  .45, un revolver .38, des documents et des effets personnels.

 

De nouvelles manifestations contre la junte au pouvoir en Guinée durent depuis deux jours. Elles ont fait un mort vendredi à Conakry selon le parquet. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile qui avait appelé aux manifestations, a pour sa part fait état de quatre morts et plusieurs blessés par balle dont cinq seraient entre la vie et la mort. Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Les manifestations ont démarré jeudi à l’appel du FNDC pour dénoncer la gestion unilatérale de la transition par la junte. D’autres partis d’opposition s’étaient d’ailleurs ralliés à l’appel du FNDC.

La junte avait proclamé le 13 mai l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation sur la voie publique « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités » pendant les trois ans censés précéder un retour des civils à la tête du pays. Les affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes ont éclaté à Conakry vendredi matin, avant de s’arrêter à la mi-journée pour reprendre après, notamment à Bambéto, Sonfonia et sur l’autoroute Le Prince, des zones situées dans la banlieue. Des jeunes ont brûlé des pneus et renversé des poubelles sur la chaussée et caillassé les véhicules des forces de l’ordre qui ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes et,n semble-t-il, des balles de guerre.

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Après qu’une cour d’appel a rejeté sa demande de libération sous conditions, des centaines de personnes ont manifesté hier à Athènes en solidarité avec le gréviste de la faim Yannis Michailidis. La police a utilisé des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la manifestation, et a procédé à 13 arrestations. Giannis Michailidis avait entre-temps été transféré de la prison à l’hôpital dans un état grave. Giannis a annoncé la suspension de sa grève de la faim à son 68e jour (voir ici). Malgré un intense campagne de solidarité en Grèce et au niveau international (dernièrement encore, le consulat de Grèce à Malmoe a été attaqué).

collage à Bruxelles

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Abdellatif Hamamouchi, 28 ans, journaliste et militant de l’Association marocaine des droits humains aurait été victime d’une violente agression par des hommes qui appartenaient, selon lui, aux services secrets marocain en juillet 2018. Ils l’auraient battu et jeté par terre avant de lui prendre son téléphone portable. Ils seraient environ une dizaine de journalistes militants, comme Abdellatif Hamamouchi, à avoir témoigné sur la confiscation de leurs téléphones portables suite à leur arrestation arbitraire. Cette pratique est liée au fait que l’UE a livré au Maroc, de la cadre de la coopération relative a la politique migratoire, des logiciels espions conçus par MSAB et Oxygen forensics, deux sociétés spécialisées dans le piratage des téléphones et l’aspiration de données. Des logiciels auraient aussi été livrés aux autorités marocaines par la société franco-libanaise Intertech Lebanon, sous la supervision du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD).

La société suédoise MSAB aurait fourni à la police marocaine un logiciel espion nommé XRY apte à déverrouiller tous types de smartphones pour en extraire les données d’appels, de contacts, de localisation, mais aussi les messages envoyés et reçus par SMS, WhatsApp et Signal. Le logiciel américain Oxygen forensics, quant à lui, a livré un système d’extraction et d’analyse de données baptisé «Detective» conçu pour contourner les verrouillages d’écran des appareils mobiles afin d’aspirer les informations stockées dans le cloud (Google, Microsoft ou Apple) ou les applications sécurisées de n’importe quel téléphone ou ordinateur. Ils différent du logiciel israélien Pegasus parce qu’ils nécessitent un accès physique au mobile à pirater, et ne permet pas de surveillance à distance. Aucun contrôle n’aurait été effectué sur ces logiciels, ni de la part des fabricants, ni des fonctionnaires européens. Le Maroc peut utiliser ses nouvelles acquisitions à des fins de répression interne sans que l’Union européenne n’en sache rien.

 

Une heure, c’est le délai dont disposent désormais les plateformes web pour supprimer les contenus considérés comme « terroristes » en ligne. Cette obligation est la mesure phare d’un texte de loi adopté par les sénateurs, mardi 26 juillet. Ce vote a été confirmé dès le lendemain par les députés. Cette mesure n’était pas passée avec la Loi Avia que le gouvernement Macron avait tenté d’imposer en 2020. À l’époque, le Conseil Constitutionnel avait censuré une grande partie de la loi, notamment les textes régulant les contenus sur internet. C’est donc une nouvelle tentative qui vient de réussir. Il s’agit de la 15e loi antiterroriste depuis 2015. Et bien d’avantage si l’on compte toutes les lois sécuritaires, relatives à la surveillances ou aux contestations.

Dans la nuit de samedi à dimanche, deux Palestiniens de 25 et 28 ans ont été tués lors d’une opération de l’armée israélienne à Naplouse. Le plus jeune, Muhamad Azizi, a été tué d’une balle dans la poitrine, tandis que le second, Abdul Rahman Jamal Suleiman Sobh, d’une balle dans la tête. Les forces d’occupation ont aussi blessés six personnes, dont deux sont dans un état grave. L’armée israélienne menait un raid lorsqu’elle a essuyé des jets de pierres, de cocktails Molotov et (selon elle) des coups de feu. Elle a tiré tirs à balles réelles. Quatre personnes ont été arrêtées. Depuis fin mars, les forces de sécurité israéliennes mènent des opérations quasi-quotidiennes en Cisjordanie. Au moins 52 Palestiniens y ont perdu la vie.

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Des manifestations d’étudiants ont entraîné des perturbations le 25 juillet à Santiago. Ces actions avaient pour but d’exiger la libération de prisonniers politiques. Les étudiants de l’Institut General Jose Miguel Carrera ont bloqué l’Avenida Libertador General Bernardo O’Higgins, l’une des principales artères de la ville. Des affrontements avec la police ont éclaté dans la zone, les manifestants lançant des cocktails Molotov et d’autres objets sur les agents. Plusieurs dizaines de manifestants avaient revêtus des combinaisons jetables blanches. Par ailleurs, les étudiants du Lycée Manuel Barros Borgono, située à proximité, ont bloqué la Calle San Diego à l’intersection avec la Calle Maule.

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Budh Ram Madkam, alias Mahangu Deva, était membre du comité régional Katekalyan du Parti Communiste d’Inde (Maoiste). Il a été tué  la forêt près du village de Jabrameta, vers 12h30, par un détachement des paramilitaires de  réserve du district (DRG). Il faisait l’objet d’un avis de recherche pour une douzaine de dossiers liés à l’activité de la guérilla maoïste et 500.000 roupies était offerte sur sa tête.

Opération anti-maoïste de la DRG (archive)

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Moins de 24 heures après l’investiture du nouveau président Ranil Wickremesinghe, les forces de sécurité en tenue antiémeute, armées de fusils d’assaut automatiques, ont délogé les manifestants, démonté les barricades et encerclé le complexe du secrétariat présidentiel. Il avait été envahi par des milliers de manifestants, précipitant la chute du président Gotabaya Rajapaksa, il y a près de deux semaines (voir notre article). Les soldats ont interpellé plusieurs personnes et détruit les tentes dressées le long de l’avenue menant au palais présidentiel, tandis que la police bloquait les rues adjacentes pour empêcher de nouveaux manifestants d’arriver sur place. Les soldats ont agressé des individus, dont des journalistes, à coups de matraque, alors qu’ils avançaient vers de petits groupes de manifestants rassemblés sur le campement baptisé « GotaGoGama » (« Village Va-t-en Gota(baya) »).

Le nouveau président avait mis en garde mercredi soir « les fauteurs de troubles » et promis la sévérité s’ils tentaient de perturber son gouvernement. Lundi, alors encore président par intérim, Wickremesinghe avait instauré l’état d’urgence, accordant aux forces armées et à la police des pouvoirs étendus. Le pays est ravagé par une crise économique catastrophique, à court de devises, marqué par de longues pannes d’électricité, des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments depuis des mois.

A la mi-juillet, la police métropolitaine de Londres (MET) a déployé un système de reconnaissance faciale en direct (LFR) à Oxford Circus. Le système LFR monté sur un véhicule a été installé à l’extérieur de la station de métro et a scanné les données biométriques d’environ 15 600 personnes. Sur ces 15 600 personnes, quatre étaient des « vraies alertes », et trois personnes ont été arrêtées par la suite. La police a déclaré dans un communiqué : « Cette technologie contribue à la sécurité des Londoniens et sera utilisée pour retrouver les personnes recherchées pour des infractions violentes et graves, ainsi que celles faisant l’objet d’un mandat d’arrêt non exécuté émis par le tribunal ». L »utilisation de la LFR est depuis longtemps controversée, et son utilisation par les forces de police britanniques a déjà été jugée illégale.