Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la Douma, chambre basse du Parlement, où, dans le courant de la journée, devait être examiné en deuxième lecture un projet de loi qu’elles dénoncent. Le texte prévoit des amendes considérables pour les participants et les organisateurs de rassemblements non autorisés ou en cas de troubles de l’ordre public lors de manifestations. Les opposants réunis ce matin dénoncent une violation de la constitution dans la mesure où son article 31 prévoit que ‘les citoyens ont le droit de se réunir librement, pacifiquement, sans armes, pour des manifestations’. Environ vingt personnes (cinquante selon les manifestants) ont été interpellées pour avoir organisé une action non autorisée devant la Douma et tenté d’en bloquer l’accès à l’aide de chaînes de vélos. Certaines d’entre elles ont été remises en liberté.

Interpellation à Moscou

Interpellation à Moscou

L’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) a été déclenchée par les autorités turques en avril 2009, suite au succès du parti BDP (Peace and Democracy Party) aux élections municipales. Depuis lors, ce dernier est la cible d’attaques continuelles visant ses cadres, mais également ses sympathisants ainsi que les étudiants. Près de 8000 membres actifs du BDP se trouvent actuellement derrière les barreaux, parmi lesquels plusieurs députés kurdes ainsi que de nombreux maires, une quarantaine d’avocats, autant de syndicalistes, plus de nonante journalistes, des centaines d’étudiants, des centaines d’enfants,… Ce 31 mai, le parquet de Diyarbakir a demandé la levée de l’immunité parlementaire de huit députés. Tous sont accusés par les autorités d’être membres du KCK. Le 2 juin, le parquet de Malatya a introduit une demande similaire pour deux autres députés qu’il accuse de propagande pour le PKK. Enfin, le 30 mai, le ministère de la justice a autorisé l’ouverture d’une enquête contre 103 avocats pour avoir, le 11 août dernier, quitté une salle d’audience lors duo procès de 152 politiciens kurdes en guise de protestation.

Par ailleurs, la répression contre les étudiants se poursuit à travers toute la Turquie, les administrations universitaires se faisant le relais des policiers lorsque ceux-ci ne sont pas sur place. Au moins 127 étudiants ont été interpellés durant le mois de mai. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison. Ils font en général l’objet de lourdes condamnations, dès lors que des objets tels que des affiches, des pancartes, des livres, mais aussi des parapluies, des oeufs (!!!) confisqués lors de descentes organisées à leurs domiciles suite à des écoutes téléphoniques et à des poursuites techniques sont considérés comme des preuves ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Plus de 600 étudiants sont actuellement incarcérés en Turquie.

Ce mardi 5 juin, deux rassemblements ont eu lieux avec des anarchistes grecs réprimés. Le premier à 10h, en soutien avec un des inculpés de l’occupation de la radio Flash, qui avaient diffusés des textes solidaires de Lutte Révolutionnaire. Il s’agit du seul mineur inculpé, ses 19 co-inculpés comparaîtront en octobre. Sa prochaine audience aura lieu le 1 juillet. Une vingtaine de personnes étaient présentes pour le soutenir. À midi, 70-80 personnes se sont rassemblées devant le ministère de la justice en solidarité avec la prisonnière des Cellules de Feu en isolement depuis un mois à la prison de Thessalonique. La délégation du SR belge présente pour le festival de solidarité avec Lutte Révolutionnaire qui se tiendra les 7 et 8 juin était présente.

Le gouvernement du Chhattisgarh a constitué plusieurs équipes d’investigation de la police destinée à surveiller les hauts dirigeants maoïstes. Ce dispositif fait partie de l’intensification des mesures de sécurité suite à la semaine de protestation lancée par le CPI(maoïste) qui se déroule depuis vendredi. Les maoïstes ont appelé à cette semaine de protestation grâce à laquelle ils veulent dénoncer l’Opération Green Hunt, le déploiement de l’armée et l’attribution des mines de minerai de fer à de grandes entreprises d’affaires. Le gouvernement a renforcé la sécurité à travers tout le ‘Corridor Rouge’ et a déployé des forces paramilitaires en alerte maximale dans les zones intérieures du Bastar. Samedi, deux femmes cadres maoïstes ont été abattues par les forces de sécurité à proximité de Dhamtari (district de Dhamtari). Ailleurs dans la région, les guérilleros ont entravé la circulation en creusant des trous dans les routes ou en faisant des barrages avec des troncs d’arbre. Dans les zones intérieures du Bastar, ils ont distribué des tracts demandant aux populations tribales de se joindre à la dénonciation du déploiement de l’armée dans le Bastar. Suite à l’attaque ce week-end contre un bus de la police, le gouvernement prévoit de renforcer son réseau de renseignements dans le ‘Corridor Rouge’ dont les équipes ne se contenteront pas de garder un oeil sur les cadres maoïstes mais devront également surveiller toutes les activités mineures ou secondaires de la guérilla et ce dans les sept districts de la division du Bastar.

Depuis six mois se déroule à Santiago le procès de cinq personnes accusées d’avoir mené ou participé à une série d’attaques à la bombe contre l’Etat, les forces de répression et … en 2006 et 2007. De le plus long procès antiterroriste de l’histoire du Chili, le tribunal a rendu son verdict ce premier juin. Devant une salle remplie de journalistes et de sympathisants, il a prononcé l’acquittement, faute de preuves, des cinq accusés ainsi que la requalification de certains actes en dégradations et incendies. A l’annonce du verdict, le public dans la salle a scandé des slogans contre le ministre de l’intérieur, la loi antiterroriste et le procureur qui a mené l’enquête ainsi que des insultes à l’encontre de la presse, du groupe de procureurs et des parties civiles qui ont tous dû quitter la salle par une porte dérobée. Les sympathisants se sont ensuite rassemblés devant le tribunal pour déployer une banderole et distribuer des tracts tout en se félicitant de cette victoire.

Procès ‘Caso Bombas’

Procès 'Caso Bombas'

Mardi et mercredi, deux jeunes ont été arrêtés et placés en détention préventive suite aux désordres survenus lors de la grève générale à Barcelone le 29 mars dernier. Ils sont accusés, entre autre, de ‘désordres publics continus’, de ‘participation aggravée à des désordres’, de ‘dégradations’, et de ‘délit contre les droits fondamentaux et les libertés publiques’. En fin de semaine dernière, et en moins de 24 heures, trois locaux du CDC (Convergencia Democratica de Catalunya), parti au pouvoir en Catalogne, ont été la cible d’attaques solidaires à Andreu et à Ruben. Celui de Sabadell a subi un impact explosif, celui de Mataro a été caillassé et les vitres de celui de Premia ont été brisées. Des slogans pour la libération des deux jeunes ont été taggés sur les trois façades.

Attaque contre le siège du CDC

Attaque contre le siège du CDC

Un officer de l’armée et un soldat ont été tués samedi après l’explosion d’un IED dans la province de Diyarbakir (sud-est). Un escadron de soldats menait une opération pour retrouver un touriste britannique qui aurait été fait prisonnier par les guérilleros du PKK quand un soldat a marché sur une mine. Ce dernier, ainsi que son officier, sont décédés sur place. Quant au touriste britannique, il a été libéré ce dimanche soir.

Par ailleurs, ce lundi vers 7 heures du matin, un convoi militaire a subi une attaque dans la province de Hakkari (sud-est). Un soldat a été blessé dans l’explosion d’un IED déclenché à distance par des guérilleros sur la route reliant les districts de Yüksekova et de Yeniköprü. La route a immédiatement été fermée au trafic et l’armée a déclenché une vaste opération de ratissage dans la région.

Armée turque

Armée turque

De violents affrontements ont éclaté en Allemagne entre les nazis, antifas et policiers. Les deux manifestations avaient été autorisées samedi par les autorités de la ville qui avaient déployés plus de 1.000 policiers et un hélicoptère pour essayer de contrôler les groupes et éviter les affrontements. 10.000 antifascistes ont manifesté pacifiquement près de l’Hôtel de Ville mais de nombreux autres se sont rendus dans le quartier de Wandsbek pour bloquer la marche fasciste.

La police de Hambourg a arrêté plus de 700 personnes après que des centaines d’antifas masqués aient érigé des barricades de poubelles en feu afin de bloquer la marche des nazis et lancés des feux d’artifices, des bouteilles et des pierres sur les nazis et les policiers qui leur ouvraient la voie. Une voiture de police a été incendiée, quelques 38 policiers ont été blessés et il a été signalé que les affrontements ont entraîné 1,5 millions d’euros de dégâts.

Le déménagement en cours d’une partie des services de la police fédérale est prévu de longue date. Les services de la police fédérale actuellement situés à Ixelles déménageront d’ici un peu plus d’un an et demi vers un autre site rénové rue Royale. Ce déménagement coûte des dizaines de millions d’euros. Chaque année, la Régie des bâtiments devra payer un loyer de 13,2 millions d’euros pour les nouveaux locaux du centre. Ce montant sera quelque peu compensé par la résiliation de baux pour d’autres sites, notamment la tour IBM où se trouve entre autres la police judiciaire fédérale. Mais les coûts d’installation – pour adapter les lieux aux besoins de la police fédérale – de 30 millions d’euros font l’objet de critiques. La police interviendra à hauteur de 13 millions d’euros et la Régie des bâtiments complétera avec 17 millions.