Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que la France et les Etats-Unis ont réaffirmé cette semaine leur soutien total aux autorités turques dans leur contre-guérilla (par la fourniture de matériel et la coopération renforcée entre les diverses forces de sécurité), le PKK poursuit ses actions sur le terrain. Mercredi, deux postes de police de la région de Daggöl (province de Hakkari) ont été attaqué. Une première bombe a explosé vers 10h du matin, une seconde peu après midi. Elles ont causé d’importants dégâts matériels. Plus tard dans la journée, quatre des professeurs enlevés il y a une semaine ont été libérés dans le district de Aricak, ce qui porte le nombre d’otage toujours détenus à quatre (quatre autres professeurs avaient été relâchés le 3 octobre). Jeudi, un soldat a été tué par l’explosion d’un IED dans le district de Semdinli (Hakkari). Celui-ci a été déclenché au passage d’un convoi militaire qui se dirigeait vers un poste avancé situé à proximité du village d’Ortaklar. Un autre soldat a été blessé. Des renforts ont immédiatement été envoyés sur place pour poursuivre les guérilleros.

Une force combinée du Groupe d’Opérations Spécial (SOG) et de la CRPF effectuait une opération de ratissage hier dans la jungle de Kuleijharan près de Tampersingha (dans l’Etat de Jharkhand), quand elle s’est heurtée à une unité de la guérilla maoïste. Une violente fusillade a eu lieu, qui ne semble pas avoir fait de victime. La force combinée a pu s’emparer d’un camp abandonné par la guérilla, récupérant une grande quantité d’explosifs et de matériel.

Une seconde fusillade s’est déroulée aux premières heures ce dimanche matin dans le district de Dakshina Kannada (Karnataka). Celle-ci s’est tenue après qu’une bande de guérilleros ait attaqué un contingent de 25 membres de la force anti-maoïste du Karnataka dans la forêt. Selon les porte-parole de la police, un policier serait décédé au cours de l’affrontement et une vaste opération de ratissage a été déclenchée dans toute la région.

Plusieurs centaines d' »indignés » s’étaient rassemblés hier soir à l’intérieur du parc Elisabeth, à Koekelberg, y dressant des tentes. A 22 heures, la police avait décidé de procéder à leur évacuation, arrêtant 48 d’entre eux. D’autres « indignés » avaient auparavant accepté de quitter le parc dans la soirée, pour se rendre dans les locaux de l’HUB mis à leur disposition par la commune

Koekelberg: Des dizaines d' »indignés » arrêtés

Anton Nielsen, militant de 72 ans, a été incarcéré dans la prison de Horseroed au nord de Copenhague, pour avoir soutenu le Front Populaire de Libération de la Palestine à Gaza. Il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis pour avoir collecté par le biais de son organisation, le « Comité Horseroed-Stutthof » 17.690 couronnes danoises (environ 3.000 dollars U.S.) au bénéfice du travail humanitaire du FPLP à Gaza. Selon la législation anti-terroriste des USA et de l’Union Européenne, le FPLP est une organisation terroriste et le soutien au FPLP est considéré comme appui au terrorisme. C’est pourquoi le ministre danois de la Justice a accusé Anton Nielsen de soutien au terrorisme. Lors du récent jugement, il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis.

Le « Comité Horseroed-Stutthof », dont Anton Nielsen est le président, est l’association des survivants de la résistance danoise durant la deuxième guerre mondiale. Quand les communistes furent déclarés illégaux à l’époque, c’est vers la même prison de Horseroed qu’ils ont été amenés par la police danoise, et de là déportés vers l’Allemagne nazie, où beaucoup d’entre eux sont morts. Le père d’Anton Nielsen, lui-même communiste, avait été envoyé à Horseroed voilà 70 ans… Une manifestation s’est tenue devant la prison pour soutenir Anton Nielsen au moment de son entrée en prison.

Danemark: Anton Nielsen emprisonné

La police municipale de Koekelberg a détenu à 11h30 une personne qui n’était pas en possession de ses papiers parmi les 7 qui se trouvaient dans le parc Elisabeth, tous les groupes qui se formaient dans le parc en ont été systématiquement expulsés depuis hier. En application de la décision communale qui interdit la réunion de plus de 5 personnes dans les espaces publics sans autorisation préalable de manifester, décision prise en raison de l’arrivée des « indignés ». Un fort dispositif de police a été vu depuis ce matin dans la zone de la basilique, en face du parc composé de maîtres chiens, police montée, autobus pour détentions massives, etc…

Au début du mois de septembre, le journaliste de radio indépendant américain David Barsamian s’set vu refoulé à l’aéroport de New Delhi alors qu’il projetait de se rendre au Cachemire. On connait Barsamian pour ses nombreux entretiens avec des militants, des journalistes et des auteurs, dont Arundhati Roy. Cette dernière s’est exprimée dans The Hindu au sujet de cette expulsion et profite de la tribune qui lui est offerte pour exposer la répression subie par toutes les personnes, en Inde, qui tentent de se faire entendre, ou de mettre en avant les manoeuvres anti-populaires du gouvernement.

Les morts parlent – format pdf

Trois paramilitaires du Sashastra Seema Bal (SSB) ont été tués hier vendredi, et un autre sérieusement blessé, dans une explosion d’un IED placé par la guérilla maoïste dans l’Etat du Chhattisgarh près de Geedam, à 400 km au sud de Raipur. Après l’explosion du véhicule, les guérilleros ont ouvert un feu nourri, puis se sont fondus dans la jungle. Deux bataillons du SSB avaient été déployés dans l’Etat du Chhattisgarh en 2008, principalement protéger les camps de la milice anti-maoïste Salwa Judum, elle même étrillée par la guérilla.

La Turquie et la France ont signé vendredi, lors d’une visite du ministre français de l’Intérieur, un vaste accord de coopération sécuritaire, visant notamment à lutter contre le PKK. L’accord signé à Ankara devant la presse prévoit que les deux pays s’engagent dans une coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme, ce qui devrait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain.
En 2010 et 2011 respectivement, 38 et 32 kurdes ont été arrêtés sur le sol français sous l’accusation d’appartenance au PKK, la justice française doit se prononcer le 2 novembre sur le sort de 18 d’entre eux, arrêtés en 2007. L’accord ne prévoit pas à priori une extradition des membres du PKK vers la Turquie, mais les deux pays avaient néanmoins décidé de travailler ensemble afin de préparer des extraditions dans les meilleures conditions.

Les marches des « indignés » convergent sur Bruxelles : trois premiers groupes arrivent dès ce samedi, les groupes hollandais, anglais et allemand étant attendus en milieu de semaine prochaine. A quelques heures de leur arrivée, le lieu d’accueil de ce camp (parc Elisabeth, entre Simonis et Basilique) n’a toujours pas été accepté par les autorités communales et policières de Bruxelles. Celles-ci cherchent à imposer un lieu non-approprié et déjà refusé à plusieurs reprises (une friche à l’abandon isolée sur le site de Tour et Taxis). Les réunions se poursuivent.

Le site le la marche sur Bruxelles