Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux policiers a été blessés dans une fusillade avec des combattants de la NPA vendredi soir dans la province de Surigao Del Norte. La fusillade est survenue tandis qu’une unité du 13ème Bataillon Public Régional de Sécurité effectuait une mission de patrouille. Trois unités mixte police-armée ont été envoyées en renfort dans le secteur.

Mercredi matin avait lieu au tribunal de grande instance de Paris l’audience en référé du recours déposé par le ministère de l’intérieur contre le site Copwatch Nord-Paris IDF, accusé de porter atteinte à l’honneur et à la sécurité des fonctionnaires de police. Le ministre Claude Guéant a cité à comparaître les principaux FAI (Free, Orange, SFR, Bouygues Télécom, Numericable, et Darty) pour qu’il leur soit ordonné de bloquer l’accès au site, ou plus exactement à une liste de pages strictement limitée.

Le juge des référés a décidé ce vendredi de prononcer le blocage de l’ensemble de CopWatch, et pas seulement des URL citées par le ministère. Il a ainsi entendu les arguments des FAI qui expliquaient ne pas pouvoir faire de filtrage sélectif, mais prononcé dès lors une mesure plus sévère que nécessaire. Les opérateurs, qui seront indemnisés par le ministère, devront très probablement bloquer par DNS ou par adresse IP. Reste que depuis la citation à comparaître, les copies dupliquées de CopyWatch se sont multipliées, et qu’il sera impossible de les bloquer à leur tour. L’effet Streisand a joué à plein.

France: La justice décide de bloquer CopWatch

Les sept personnes interpellées mardi à Bordeaux lors d’une opération menée dans les milieux kurdes proches du PKK seront déférées ce samedi devant un juge antiterroriste à Paris. Les services de police avaient perquisitionné mardi 11 les locaux de l’association franco-kurde à Bordeaux ainsi que quatre maisons dont les occupants appartiendraient au PKK. La police accuse les sept personnes âgées de 20 à 50 ans placées en garde à vue d’avoir prélevé l’impôt levé par le PKK. En février 2008 trois membres présumés du PKK avaient déjà été arrêtés à Bordeaux.

Tous les deux ans, les chefs d’états des pays du Commonwealth se réunissent afin de discuter et de mettre en place des politiques communes de gouvernance. Cette année, ces trois jours de congrès auront lieu à Perth. Hier, les autorités australiennes ont dévoilé le centre de commandement depuis lequel la police surveillera la ville durant toute la durée de l’événement. Environ cent officiers seront continuellement en fonction dans les installations. Ils regarderont les trente mètres de mur recouverts d’écrans vidéos qui projetteront en continu les séquences filmées par les dispositifs fixes et mobiles de CCTV (close-circuit television) disposés à travers la ville. Les officiers auront également connaissance de tous les mouvements des avions et auront accès aux renseignements open-source en provenance des réseaux nationaux, mais aussi étrangers. Selon le porte-parole de la police, les équipements rassemblent les meilleures capacités de l’Australie et du Royaume-Uni dans le centre de commandement le plus avancé que tout ce dont disposent toutes les forces de police ailleurs en Australie. Celui-ci, qui a coûté cinq millions de dollars (environ quatre millions d’euros) sera réutilisé lors d’autres événements majeurs dans la ville tels que le nouvel an, la fête nationale, mais aussi pour mener des enquêtes de grande ampleur.

Centre de surveillance policière à Perth

Centre de surveillance policière à Perth

Tel qu’en lui même, accueillant des positionnements politiques différents, le Secours Rouge n’avait pas à se prononcer sur le mouvement des « indignés ». A titre individuel ou dans le cadre de leurs autres engagements politiques, certains des membres du SR ont gardé une distance critique, d’autres se sont impliqués, en participant notamment à l’occupation du « carré Moscou ».
Avec l’arrivée des « indignés », le SR a veillé à remplir son rôle anti-répression en produisant et en faisant traduire un guide juridique pour préparer les marcheurs étrangers à la réalité répressive belge. De la même manière, nous avons participé à l’atelier sur le thème de la répression. Et c’est là que cela s’est gâté…

Dans la perspective de la manifestation du 15 octobre, un représentant des marcheurs de Madrid a refusé l’idée de limiter les photographes à l’intérieur de la manifestation. Il a justifié cela de trois manières: 1° les images assurent la popularité du mouvement, 2° elles montrent la transparence du mouvement, 3° elles permettent à la police d’identifier les « casseurs ». Ce troisième point était revendiqué et assumé. Pire encore, il était question « comme en Espagne » de se préparer à isoler/dénoncer les « casseurs » en faisant un cercle autour d’eux pour les signaler à la police.

Le dernier texte posté sur Indymedia nous éclaire sur la base politique de cette logique collabo: «L’idée étant de dépasser la question de la mentalité supposée anti-police pour une compréhension effective du droit de chacun, policier et citoyen compris. Éviter dans la mesure du possible les situations critiques. (…) Les policiers sont un ordre, les manifestants un autre, il faut installer un espace intermédiaire. »

Nous pensons que les policiers sont/représentent/défendent un monde, et que nous sommes/représentons/défendons un autre, que ces mondes sont inconciliables, et que l’espace occupé par l’un est forcément un espace conquis sur l’autre. Il ne s’agit pas d’une « mentalité anti-policière », il s’agit d’une analyse politique du rôle de la police dans une société: perpétuer l’ordre existant. Nous refusons de travailler avec des délateurs et ces policiers bénévoles, et nous nous retirons de l’atelier « legal team ».

Toutefois, nous savons qu’au-delà du noyau madrilène-collabo (et de quelques-uns de ces supporters belges), un grand nombre des personnes attachées au mouvement des « indignés », et qui refusent la violence politique, rejettent l’idée de dénoncer les « casseurs ». Et nous voulons croire qu’ils seront en majorité à la manifestation du 15 octobre. Que ceux-là sachent (et les « casseurs »  aussi…) que notre sortie de l’atelier « legal team » des « indignés » ne nous empêchera pas d’être présents pour soutenir tout militant confronté à la répression.

Le Secours Rouge,
Bruxelles, 13 octobre

C’est le deuxième jour que la direction de la Fonderie du Poitou Aluminium (FDPA), à Ingrandes (Vienne), affrète un car pour amener les non-grévistes sur leur lieu de travail, après les avoir fait pointer à l’extérieur du site auprès d’un huissier. Le car a pénétré dans la cour de l’usine à 9h19 ce jeudi, sous les huées et les sifflements de quelque 250 grévistes, postés à l’entrée. Il n’y avait qu’une vingtaine de personnes dans le car, des cadres, des techniciens et des ouvriers qui ne sont plus grévistes parce qu’ils n’en ont pas les moyens. La grève est entrée, lundi 10 octobre, dans sa sixième semaine, contre le « plan de compétitivité » qui prévoit, notamment une baisse de près de 25 % des salaires. FDPA, dont 85 % des commandes proviennent de Renault, fabrique des culasses pour les moteurs de voitures.

France: Les jaunes de FDPA entrent sous la couverture des huissiers

Dans le cadre de l’enquête ouverte suite à la contre-manifestation anti-nazie de Dresde et du 1er mai à Berlin cette année, les autorités ont perquisitionné un lieu d’habitat collectif situé dans le quartier du Kreuzberg à Berlin. Hier, à six heures du matin, un contingent de la police anitcriminelle assisté par des hommes de la police locale ont pris d’assaut l’immeuble, visiblement à la recherche, entre autre, de pull à capuche noir. Trois personnes ont été interpellées, interrogées, puis relâchées. C’est une nouvelle fois en vertu de l’article 129a de la loi antiterroriste qui porte sur la ‘constitution d’organisations terroristes’ que les autorités sont intervenues

Un officier de police a été tué et trois autres blessés dans une attaque menée par des guérilleros du PKK dans la province de Hatay (sud-est) ce mardi. Un guérillero qui transportait une bombe a été abattu d’une balle dans la tête avant d’avoir pu déclencher le dispositif. Les autorités ont annoncé que les policiers de garde devant le commissariat du district de Iskenderun avaient été pris d’assaut par des membres du PKK leur tirant dessus avec des armes à longue portée depuis deux véhicules séparées. Tous deux sont parvenus à quitter le lieu de la fusillade et sont actuellement activement recherchés par les forces de sécurité.

Le parquet de Diyarbakir (sud-est de la Turquie) a requis aujourd’hui un total de 150 ans de prison contre trois députées du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) pour ‘propagande du terrorisme’ et pour avoir participé à des ‘manifestations non autorisées’. Cinq déclarations publiques de l’une d’entre elles, notamment lors de la campagne électorale du BDP et aux funérailles de guérilleros du PKK, ont été jugées criminelles. Selon le BDP, plus de 200.000 personnes ont été jugées depuis 2009 en vertu de la loi anti-terroriste du code pénal turc qui permettent de condamner toute personne accusée d’être membre d’une organisation terroriste ou de la soutenir. Le parti kurde a ajouté qu’aucune de ses dirigeants n’avait pas été condamné ou poursuivi dans ce cadre. Plus de 4200 membres du BDP ont été interpellés en Turquie ces six derniers mois et près de 1600 d’entre eux sont actuellement en prison.