Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce jeudi 20 décembre, le Tribunal correctionnel de Paris a prononcé son verdict contre 15 militants et sympathisants du DHKP-C. Trois personnes ont été condamnées à 7 ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les prévenus ont cependant été relaxés des faits de « financement du terrorisme » qui leur était reprochés. Deux militants ont eu 5 ans de prison dont 4 ans ferme. Parmi ceux-ci, Zehra Kurtay, une ex-prisonnière politique exilée en France. Zehra souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff, depuis qu’elle a été alimentée de force par les tortionnaires turcs pendant la longue grève de la faim de 2000-2007 contre l’ouverture des prisons de type F.

Les inculpés présents à l’audience se sont retrouvés directement entre les mains des gendarmes. Un mandat d’arrêt a été lancé contre ceux qui ne se sont pas présentés à l’audience. Le verdict a été prononcé à huit clos. Des affrontements ont éclatés entre des sympathisants du DHKP-C et les forces de l’ordre en dehors de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris. L’ »Association culturelle et de solidarité Anatolie Paris » a été dissoute.

Le procureur a demandé la prison à vie pour aujourd’hui Eleuterio Flores Hala, alias « camarade Artemio », dirigeant du comité régional Huallaga du PCP-SL, capturé en février dernier. Artemio représentait la fraction liquidatrice, ouverte à une « solution politique » avec l’Etat péruvien. Les juges ont reproché à Artemio son attitude (il était entré dans la salle avec le poing droit levé, a rejeté l’accusation et refusé de répondre aux questions). L’accusation lui attribue la responsabilité de cinq cents actions armées dans la région forestière Amazone/Haut-Huallaga, ayant entraîné la mort de 60 policiers. Devant le refus de répondre Artemio, l’audience a été suspendue.

Pérou: Perpétuité requise contre « Artemio »

Alors que le système carcéral belge dispose de 9600 places, on dénombre 11855 prisonniers en cette fin décembre. En outre, tous les condamnés à des peines de moins de trois ans – ils sont actuellement 2682 – purgent leur peine à domicile alors que les condamnés à des peines de moins de six mois sont eux placés sur une liste d’attente pour la surveillance électronique. Réagissant à ces derniers chiffre, le ministère de la justice a rappelé les 250 nouvelles places qui vont être créées, la construction des nouvelles prisons prévue dans les années à venir et l’élargissement en cours de la surveillance électronique.

Lundi, des ouvriers de l’usine Tata Steel de Jamshedpur (Jharkhand) se sont vus refuser l’accès au site avec leurs vélos par les gardes privés, ceux-ci déclarant que dorénavant, les travailleurs seraient transportés vers leur lieu de travail en bus. Les ouvriers protestant contre cette décision, la situation s’est rapidement envenimée. Ces derniers ont fracturé une porte de l’usine avant de brûler plusieurs voitures. Plus de 25 d’entre eux ont été blessés, certains grièvement, par les tirs de balles en caoutchouc des gardes.

Une opération militaire dans le sud de la Turquie a conduit à la mort de treize guérilleros du PKK. Les forces armées ont également capturé six guérilleros vivants au cours des affrontements et ont saisi des explosifs, des Kalashnikovs, des fusils, des lance-roquettes et des grenades. Entre-temps, d’après le gouvernement, un membre du PKK se serait rendu aux autorités et aurait déclaré avoir été envoyé depuis un campement de la guérilla dans les Monts Qandil pour mettre en place une attaque à l’explosif dans le district de Kirikhan, province de Hatay. Il aurait pris cette décision après que le camarades avec qui il devait déclencher l’attaque ait été tué dans une opération militaire plus tôt dans la semaine.

Soldats de l’armée turque

Soldats de l'armée turque

Les grévistes qui occupaient la place devant l’hôpital La Providence à Neuchâtel se sont fait chasser mercredi matin par la police qui a aussi saisi les tentes et le matériel installés pour le piquet de grève. Avant Noël, les grévistes avaient jugé insuffisantes les garanties données par le Conseil d’Etat neuchâtelois dans le cadre de la reprise de l’hôpital de la Providence par Genolier Swiss Medical Network. Les grévistes demandent en particulier le respect de la Convention collective des métiers de la santé (« CCT 21 ») pour toute la durée du mandat de prestations, au-delà de 2013.

Sept hommes qui étaient détenus depuis mars pour «terrorisme» et «subversion» ont été libérés le 20 décembre par un tribunal à trois juges de la région métropolitaine de la province de Pichincha, qui a estimé qu’il y avait eu violation des droits constitutionnelles et arrestations arbitraires. Les trois femmes qui ont été arrêtés avec eux sont toujours détenus et en grève de la faim à la prison des femmes de Quito El Inca. Les dix personnes ont été arrêtés dans le district de Luluncoto (district sud de la capitale Quito) dans l’opération policière « Soleil rouge ». Ils étaient accusé de faire partie d’une cellule de guérilla urbaine appelé le Groupe de Combat Populaire (Grupo de Combatientes Populares, GCP) suspecté de préparer des attentats dans la capitale.

Le militant basque Juan Carlos Estevez a déjà été prisonnier d’août 1995 à avril 1999 en France et d’avril 1999 à juin 2001 en Espagne. Arrêté à nouveau en octobre 2008 à Limoges, condamné comme membre d’ETA, il a connu depuis différentes prisons françaises. Sa condamnation prenait fin le 12 décembre, mais un MAE espagnol de dernière minute a entraîné son « arrestation » à l’intérieur de la prison de Muret-Seysses.

Un premier mandat d’arrêt européen avait été demandé contre lui par l’Espagne en 2005, mais il avait été refusé par les juges français. L’Espagne a donc réitéré sa demande à la veille de la libération d’Estevez Paz. Il reste en détention (« préventive » cette fois-ci) à la Maison d’Arrêt de Seysses, en attente de l’audience d’examen du MAE.

Le parlement de la Macédoine a approuvé le budget 2013 lundi soir. Des affrontements ont eu lieu devant le bâtiment entre des manifestants et des policiers mais aussi entre des manifestants et des groupes pro-gouvernementaux qui s’en sont pris aux députés de l’opposition. Onze policiers ont été blessés et au moins trois manifestants arrêtés.

Macédoine: Emeutes anti-austérité