Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des opérations de l’armée israélienne dans des territoires palestiniens pour arrêter des militants et des activistes sont plutôt habituelles. Mais mardi, à Tamoun, l’arrestation d’un homme par des soldats déguisés en marchands dans un camion servant à transporter des légumes a débouché sur des affrontements. Les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc et des balles de guerre alors que des jeunes brûlaient des pneus et des barils pour bloquer le passage de véhicules militaires. Les affrontements ont duré plusieurs heures, et des dizaines de jeunes masqués se sont cachés derrière des barrières improvisées, lançant des pierres et des cocktails Molotov. Dix Palestiniens et deux soldats auraient été blessées.

Palestine: Une rafle tourne à l’émeute

Les Unités Spéciales de la police fédérale (CGSU), fortent de 510 personnes, ont vu son budget diminuer de 40% ces quatre dernières années. Elles ont fait savoir que si ce retard n’est pas compensé rapidement, les opérations sont menacées de « dommages graves ». La ministre de l’Intérieur a immédiatement indiqué qu’elle comptait demander plus de moyens pour les Unités Spéciales lors du prochain conclave budgétaire.

Les Bahreïnis ont organisé des manifestations dans plusieurs villes et villages à travers le pays lundi. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs localités après que les forces bahreïnies soient brutalement intervenues pour disperser les manifestants, qui demandaient la libération des prisonniers politiques et la démocratisation du pays. Le 14 Mars 2011, les forces de l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont envahi le pays pour aider la monarchie de Bahreïn dans sa répression contre les manifestants pacifiques. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées lors de la répression.

Deux policiers bahreïnis ont écopé dimanche d’une peine de sept ans de prison chacun pour avoir battu à mort un dirigeant de l’opposition chiite détenu l’an dernier lors de la répression du mouvement de contestation populaire. L’opposition dénonce la requalification du chef d’accusation de « torture débouchant sur la mort » à « coups menant à la mort ». En novembre, une commission composée de juristes internationaux avait fait état de cas de torture systématiques pour punir et extorquer les aveux de centaines de manifestants sous la loi martiale en vigueur en 2011. D’après cette commission, 35 personnes -essentiellement des manifestants- ont péri pendant le mouvement de contestation, dont cinq des suites de torture. L’arbitraire dont est victime la population au Bahrein a été symbolisée par cette vidéo.

Bahrein: Manifestations et répression

Les autorités marocaines ont procédé le semaine passée au transfert de 23 prisonniers politiques sahraouis et activistes des droits de l’homme, de la prison marocaine de Salé 2 vers la prison de Salé 1, où ils sont détenus dans des cellules dépourvues des conditions de détention minimales. Ces prisonniers politiques sahraouis, connus sous le nom du groupe Gdeim Izik, avaient été arrêtés en novembre 2010, ils sont détenus sans jugement depuis deux ans.

Le service de police de l’Irlande du Nord a annoncé la découverte dimanche d’une bombe qui était fixée sous la voiture d’un policier à Belfast et en est tombée. Plusieurs logements ont été évacués après la découverte de l’engin dans l’est de la ville. Il y a deux mois, un gardien de prison avait été tué par des militants républicains.

Irlande du Nord: Gardien de prison visé

Des responsables de l’Agence nationale du renseignement ont passé plusieurs heures le 23 décembre avec Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK. L’objectif des autorités serait, selon plusieurs sources, le désarmement de l’organisation. Ocalan, de son côté, a posé diverses conditions à l’entame des pourparlers: une amélioration de ses conditions de détention, un contact direct avec son organisation, des gestes en faveur de la minorité kurde,… Le sort des cadres du PKK serait également en discussion. Ces négociations se déroulent dans la continuité des discussions engagées au mois de novembre au moment de la grève de la faim de centaines de prisonniers kurdes.

En 2012, la répression anti-syndicale a pris diverses formes en Algérie: Refus de délivrer l’agrément, arrestation de délégués syndicaux, voire la prison pour certains, mutation, répression des actions de protestation, notamment les rassemblements, matraquage des manifestants… Ainsi, nombreux sont les syndicalistes qui se sont vu notifier une décision de licenciement en guise de sanction à leur engagement syndical.

Parmi les cas recensés en 2012, celui du président et des membres du bureau national de la Fédération nationale du secteur de la justice. Mourad Guédia et son staff sont à ce jour licenciés “verbalement”. Leur tort ? Avoir constitué un syndicat et lancé des actions de protestation pour défendre les droits des greffiers. Saâd Bourekba, un handicapé qui occupait le poste d’informaticien au tribunal de Sétif a été accusé d’avoir saboté le système lors de la grève des greffiers, il a été suspendu et assigné à résidence. Le jour du procès, des syndicalistes en sit-in devant le tribunal de Sétif ont été interpellés. Idem le jour du procès des 17 émeutiers de  Mascara. Des syndicalistes actifs sont souvent ciblés lors de rassemblements de soutien ou autres actions. Arrêtés, ils sont poursuivis en justice, ainsi Mourad Tchiko vice-président de la Fédération nationale des agents de la Protection civile qui attend de comparaître devant la justice depuis 2005.

Marian Ruiz Villa, qui avait été arrêtée et emprisonnée dix ans en tant que combattante des GRAPO, et qui avait été libérée le 23 décembre, a été réarrêtée mercredi 26 et puis remise en liberté le 29. L’arrestation fait suite à un mandat ancien lancé par le juge Baltasar Garzon contre 23 personnes appartenant au PCE(r), au GRAPO et au SRI, pour l’essentiel des militants depuis longtemps détenus ou libéré récemment, comme Carme, Anguita López, libérée le 19 décembre dernier après avoir passé 29 ans en prison.

Espagne: Libération (et réarrestation) de deux prisonnières communistes

Des affrontements violents ont éclaté jeudi dans différents lieux de Cisjordanie occupée. A Silwa (nord-est de Ramallah), des heurts ont opposé des soldats israéliens à des jeunes de la ville, jeudi matin. Des soldats ont pris d’assaut le quartier al-Chaabin à Yatta, au sud de la ville de Hébron et lancé des bombes de gaz lacrymogène de manière intensive sur les citoyens palestiniens. Des affrontements s’en sont ensuivis, dans lesquels plus de 20 personnes ont été asphyxiées dont un enfant de 12 ans, qui a été grièvement blessé par un tir de grenade lacrymogène qui l’a atteint à la tête. Les forces de sécurité ont kidnappé dans le village de Beit Ummar trois jeunes palestiniens âgé de 14, 16 et 16 ans.

Dans le même temps, les soldats israéliens ont envahi jeudi à l’aube la ville de Naplouse pour protéger des colons extrémistes venus accomplir des rituels talmudiques. Des violents affrontements ont éclaté entre les jeunes palestiniens et les soldats israéliens. Enfin, dans le village d’Urif, au sud-ouest de Naplouse, les colons de la colonie « Yitzhar », établie illégalement sur les terres du village et celles de villages voisins, ont attaqué les citoyens au sud du village, près du lycée, au moment même où les lycéens rentraient chez eux. Les soldats israéliens sont arrivés sur les lieux pour protéger les colons qui avaient envahi le village, lançant bombes assourdissantes et gaz lacrymogène sur les citoyens palestiniens.

Palestine: Affrontements en Cisjordanie

Le 29 décembre à l’aube, le militant anarchiste Mario « Tripa » Lopez a été libéré après paiement de la caution fixée pour pouvoir sortir et suivre le procès en liberté provisoire. Le matin du 27 juin dernier, les services de secours te les forces de l’ordre avaient retrouvé Mario grièvement blessé à la jambe et au bras, et sérieusement brûlé, par l’explosion d’une bombe devant un guichet automatique de la Commission fédérale de l’électricité.

Mexique: Mario « Tripa » Lopez Hernandez libéré sous caution