La direction de la sélection et du recrutement de la police fédérale a organisé samedi, en collaboration avec les neuf écoles provinciales de police, une journée nationale d’information sur les possibilités de carrière, et plus particulièrement sur la fonction d’inspecteur. Il s’agit de la première journée d’information au niveau national. Les 9 écoles en question sont situées à Asse, Evere (Bruxelles), Genk, Jurbise, Mendonk (Gand), Namur, Ranst (Anvers), Seraing (Liège) et Zedelgem (Bruges). En 2013, l’objectif en matière de recrutement a été fixé par le gouvernement à 1.500 nouveaux inspecteurs, à l’heure actuelle, la police en recherche encore 1.154.

Vendredi après-midi, la police comptait déjà plus de 4.000 inscriptions de candidats potentiels et en général, les candidatures ne manquent pas, mais le plus grand nombre d’aspirants postulent sans avoir conscience des qualifications requises. Fin décembre 2012, la direction du recrutement et de la sélection avait atteint l’objectif de recruter 1.400 inspecteurs aspirants, soit une hausse de 40% par rapport à 2011.

Belgique: Recrutement à la police

Sébastien Pocognoli, ex-joueur du club de football du Standard de Liège a aujourd’hui écopé d’une amende de 650€ pour « Incitation à la violence », car il avait planté, il y a 6 mois de celà, le drapeau du groupe ‘Ultra Inferno 96’ (équipe de supporters antifascistes liégeois) au milieu du stade. Le geste a été interpreté par la police carolo et par le ministère de l’intérieur comme une incitation à la violence.

Ultra Inferno 96

Ultra Inferno 96

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

Dominique, membre de « Désobéissance Civile Belgique » avait été inculpé en mai 2011 de dégradation de bien public et d’avoir « méchamment et publiquement attaqué la force obligatoire des lois ou provoqué directement à y désobéir ». Les inculpations viennent de déboucher sur un non-lieu pour manque de preuve dans le cas de la dégradation (un affichage sauvage) et sans motif pour l’incitation à la désobéissance (loi qui n’est plus appliquée depuis longtemps). L’affaire avait pourtant commencé par une perquisition et par la saisie d’un ordinateur.

A ne pas confondre avec la plus récente affaire ayant inquiété 3 membres de DCB pour diffamation envers le commissaire Vandersmissen.

Quelque 10 millions d’euros ont été dégagés mercredi lors du contrôle budgétaire au profit du département de la Justice. L’essentiel du montant dégagé ira à l’aide juridique gratuite apportée par les avocats. Face au manque de moyens, l’application de la loi Salduz qui étend le système d’assistance a aggravé la situation sur le terrain.

Un million et demi sera destiné à l’exécution des peines. Quarante-trois équivalents temps plein seront recrutés pour assurer le suivi des personnes placées sous surveillance électronique ainsi qu’à une bonne coordination des places et de l’exécution des peines de travail. Les personnes recrutées en supplément renforceront en priorité les effectifs des maisons de justice qui font face à l’arriéré le plus important, à savoir Anvers, Bruxelles, Bruges, Liège et Audenarde.

Outre la surveillance électronique classique, le gouvernement investit également dans la surveillance électronique à reconnaissance vocale. La ministre de la Justice avait déjà annoncé un investissement de 200.000 euros, celui-ci sera doublé pour l’année prochaine. Par ailleurs, il sera mis en place de « chambres de procédure accélérée » dans tout le pays, qui doivent permettre une exécution plus rapide des peines. Ces chambres seront compétentes pour la « criminalité urbaine » et plus particulièrement pour des faits plutôt simples à traiter sur le plan technico-juridique. Enfin, le contrat de location d’une partie de la prison de Tilburg aux Pays-Bas est prolongé d’un an.

Mahmut Top qui avait été reconnu réfugié politique en 2002 en France et travaille en Belgique depuis 2008. En 1995, Mahmut Top, d’origine kurde, a été arrêté à Istanbul et accusé d’appartenance au TIKB (Türkiye İhtilalci Komünistler Birliği, Union des Communistes Révolutionnaires de Turquie), une organisation radicale interdite. Il a subi des tortures dont il garde des séquelles et a été condamné à 10 ans, puis 15 ans de prison. La justice turque a voulu lui mettre sur le dos une affaire de hold-up contre une bijouterie pour financer les activités du TIKB, mais n’a rien pu prouver, il n’était détenu que pour son engagement politique. Il est resté emprisonné jusqu’à 2001 à Istanbul. Il a participé à la grande grève de la faim des prisonniers politiques contre les conditions de détention dans les prisons de type F.

Libéré en 2001, Mahmut Top fuit la Turquie avec son épouse et son fils pour la France où il a reçoit le statut de réfugié politique en 2002. En 2008, il vient s’installer à Liège. Avec un titre de séjour en ordre, il peut reprendre un café et introduit une demande de nationalité.

Il a été arrêté par la police belge le 28 juin dernier à la demande de la Turquie, et enfermé à Lantin. La justice turque évoque un dossier ouvert en 2003, alors que Mahmut a déjà quitté le pays et revient sur l’attaque de la bijouterie de 1995. Le mandat d’arrêt turc date du 30 mai 2007, et le mandat d’arrêt international du 6 janvier 2012. Presque 10 ans après l’ouverture du dossier. La Turquie à l’habitude d’utiliser Interpol comme instrument pour obtenir des arrestations de réfugiés politiques et dans ce cadre, la Belgique n’hésite pas à ouvertement violer ses propres lois relatives au droit d’asile. A Liège, lors d’une audience à huis clos, il avait été décidé de la libération de Mahmut Top, mais le procureur a interjeté appel, ce qui lui a valu son maintien en détention. La prochaine audience aura lieu le 20 juillet.

Belgique/Turquie: Un ancien prisonnier politique enfermé à Lantin

Dimanche, 35 miliciens allemands (photo) armés de matraques et de battes de base-ball étaient arrivés sur le site de Sprimont avec l’intention d’emporter du matériel de gré ou de force. Une centaine de membres du personnel et des délégués syndicaux s’étaient alors postés devant l’usine, déterminés à empêcher tout convoi de sortir. Les hommes engagés par la direction avaient fini par être évacué, dans la nuit, par la police et raccompagnés à la frontière sans même avoir été auditionnés par le parquet ou un juge d’instruction… Ce fait fera peut-être l’objet d’une enquête du comité permanent de contrôle des services de police, le comité P à l’initiative de députés PS. Les identités des miliciens patronaux n’ont même pas été relevées…

Les syndicats ont déposé lundi une plainte, en front commun, contre la direction et la milice, au civil et au pénal. La justice liégeoise a ouvert une information judiciaire à la suite du dépôt de trois plaintes des ouvriers moldestés.

Belgique: Suite de l’affaire Meister

Dans la nuit du 31 décembre, la loi Salduz est entrée en application en Belgique. Celle-ci prévoit la possibilité d’obtenir l’assistance d’un avocat pour toute personne privée de liberté dès son premier interrogatoire avec la police ou le juge d’instruction. Cela faisait depuis le mois de novembre 2008 que la Cour Européenne des Droits de l’Homme exigeait que son arrêt Salduz soit transposé en droit belge. C’est chose faite, mais les premiers constats sont mitigés, notamment à Bruxelles et à Liège. Dans la capitale, l’organisation de la permanence d’avocats est rendue difficile par le nombre de commissariat et l’importance de la ville. De sources policières, de nombreux avocats n’ont tout simplement pas répondu à leur GSM. A Liège, jusqu’à présent, la loi Salduz n’a pu être appliquée que dans un cas sur cinq. Et dans plusieurs affaires, les avocats contactés ne se sont pas déplacés et la consultation a eu lieu par téléphone.

Les membres de la direction liégeoise d’Arcelor-Mittal qui étaient séquestrés à Flémalle par les travailleurs ont finalement été libérés ce mardi peu avant 17 heures. La direction a fait venir la police fédérale dans la matinée et celle-ci a dressé un PV. Les responsables syndicaux craignaient « que les choses s’enveniment » et souhaitaient que les dirigeants soient libérés, mais les ouvriers campaient sur leurs positions et empêchaient toujours la moindre libération. Finalement les directeurs ont été libérés. La direction est sortie par une porte latérale, sous escorte policière. L’ensemble des sites du sidérurgiste à Liège est toujours en grève.

Flémalle: La situation à Arcelor-Mittal

A l’occasion du 21 juillet, des « indignés » de Liège, Bruxelles et Namur ont voulu se rendre à Bruxelles pour faire quelques « actions ludiques et festives » (sic) et distribuer quelques tracts pacifistes. Dès leur arrivée, ils se sont tous fait arrêter par surprise, soudain encerclés par des dizaines de policiers en uniforme ou en civil. Sans plus avoir le droit, devant les yeux de centaines de passants, ni de fumer, ni de téléphoner, ils ont été entravés avec des colsons. Embarqués au Commissariat Central, dit l’Amigo, ils ont été maintenus en cellule jusqu’à 18h.