Quelque quatre-vingts personnes ont mené ce samedi dès 6h une action de désobéissance civile au centre fermé pour étrangers 127bis à Steenokkerzeel. Les manifestants, qui s’étaient cachés dans des champs situés le long du centre, ont profité de l’ouverture des portes d’entrée à 6h pour s’introduire dans l’enceinte du 127bis. La police est arrivée sur les lieux en nombre en moins de dix minutes, sans procéder directement à des arrestations. Les manifestants, qui venaient de Bruxelles, de Wallonie (notamment de Liège et Louvain-la-Neuve) et de Flandre (de Gand et Bruges principalement) ont organisé un sit-in et ont bloqué l’entrée du centre fermé, empêchant les gardiens de refermer la barrière. L’objectif du collectif était de perturber le fonctionnement du centre et d’empêcher samedi toute expulsion par avion de personnes en situation irrégulière. Des militants se sont enchaînés aux grilles via un système ‘Lock On’, un tube métallique dans lequel les manifestants dissimulent leurs mains pour compliquer la tâche des policiers chargés de les évacuer.

La police s’est contentée dans un premier temps d’encadrer la manifestation. Elle a ensuite invité les militants à partir. Face au refus du collectif, les policiers ont procédé vers 9h à des arrestations administratives. La police a ligoté les mains des manifestants au moyen d’attache-colson et les a conduits ensuite dans un bus. Le groupe a été emmené à la gare de Zaventem où il a été relaxé. Une action similaire avait été menée le 25 octobre au centre fermé de Vottem par une soixantaine de militants de diverses associations dont le Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers (CRACPE) et le 28 juin par une vingtaine d’activistes au centre pour illégaux de Merksplas.

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Les réticences relatives à l’utilisation de pistolets Taser, une arme qui lance de puissants électrochocs (50.000 volts), sont vives et nombreuses. Selon Amnesty International, depuis l’introduction du Taser aux Etats-Unis en 2001, il y avait fait 351 morts, dont beaucoup de parfaits innocents simplement énervés

C’est dans ce contexte que, le 16 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Guido De Padt, avait dû reconnaître en réponse à une question parlementaire que, bien qu’interdit en Belgique en tant qu’arme à électrochocs par la loi du 9 juin 2006, le Taser avait été utilisé à cinq reprises par les unités spéciales de la police belge. C’est que, comme l’agence Belga l’a appris lundi auprès de la porte-parole de la police fédérale, le Service public fédéral Intérieur permet effectivement aux unités spéciales d’en faire usage. En pratique, malgré de plus anciennes dénégations ou omissions officielles, c’est donc depuis deux à trois ans que des unités spéciales (comme les pelotons ‘Posa’/DSU) y ont recours. Il se disait aussi, en février dernier, que des Taser étaient utilisés en milieu carcéral à Bruges. On apprenait aussi que la police de Liège préférait, côté armes non létales, les FN303 qui propulsent des billes à 90 m/s. En France, 20.000 policiers municipaux ont été autorisés à s’en servir dès septembre 2008.

Depuis septembre dernier un nouveau centre social autogéré à été ouvert à Liège. Les lieux appartenant à une asbl étaient inoccupés depuis des années, les chauffages allumés, les murs en putréfaction tellement ses propriétaires les méprisaient. Le soir même de l’occupation, le fils de la présidente de l’asbl est venu intimider les occupants avec une batte de baseball disant que ce lieu lui appartenait (alors qu’une asbl est sensée ne pas être un propriété personnelle) et qu’il n’admettait pas que des gens viennent chez lui (alors que ce lieu était innoccupé depuis des années). Depuis le début de l’occupation, des activités ont commencé à y avoir lieu (soupe populaire, magasin gratuit, médias alternatifs, débats et soirées autour de plein de questions politiques…). Ce lieu a donc été réinvesti d’activités et d’idées, au contraire de ce qui s’y passait avant. Après l’intimidation mafieuse, les propriétaires ont essayé de récupérer le lieu au plus vite par la voie de la justice mais cette dernière tarde à donner une décision et à la dernière convocation au tribunal, le juge s’est accordé jusque septembre pour décider. Ainsi, la chauve-souris était à l’abri jusque septembre, permettant ainsi au collectif de continuer de créer, d’échanger et d’avancer dans ses idées et projets…

Jusque ce lundi matin, 10h. Les propriétaires ont fait venir sans prévenir un bulldozer afin de démolir les lieux. Une dizaine de personnes logeait dans le bâtiment quand les propriétaires ont donné l’ordre à la pelleteuse de détruire le bâtiment. La pelleteuse a méthodiquement détruit toutes les fenêtres de la moitié gauche de la façade, mettant notamment en danger la vie d’une personne qui dormait derrière une vitre de 5 mètres carrés. Les occupants ont réussi à éviter la démolition des lieux. Cette attitude mafieuse des propriétaires ne démontre qu’une chose: que cette asbl est plutôt une propriété privée appartenant à la directrice, qu’ils sont suffisament cupides pour préférer un lieu inoccupé, pourri ou démoli plutot qu’un lieu de vie. Les occupants de la chauve-souris appellent ‘à faire passer le mot et à ce que des gens viennent dormir sur place afin d’être protégés contre des mafieux qui pourraient faire n’importe quoi pour avoir leur petit bout de terre et donc de pouvoir‘.

La commission de la Justice de la Chambre des représentants a entamé ce mardi 3 février l’évaluation de la législation anti-terroriste adoptée en décembre 2003, dans la foulée des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. C’est sur cette base légale que quatre militants de notre Secours Rouge/APAPC ont été arrêtés, emprisonnés et inculpés. A ce propos, le CLEA et le Comité Tarnac de Liège ont rendu public un document commun appelant à l’abrogation de cette législation.

Lire ce communiqué – format pdf

Affiche de la manifestation pour ceux de Tarnac

Les 36 comités de soutien actuellement créés, dont 21 en France, appellent le 31 janvier à une grande manifestation nationale à Paris. Un départ de Liège en co-voiturage est organisé par le comité local. Contactez-le au 04-227 595 9

Lire la lettre ouverte d’un inculpé dans l’affaire de Tarnac

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Affiche de la manifestation pour ceux de Tarnac

Pour assurer la popularisation de cette page web de solidarité avec les prisonniers d’Espagne, 1000 autocollants ont été collés en Belgique (Bruxelles, Liège et Charleroi) et en France (Paris et Lille).

Autocollant pour les prisonniers politiques

Autocollant pour les prisonniers politiques

Autocollant pour les prisonniers politiques

Autocollant pour les prisonniers politiques
Autocollant pour les prisonniers politiques
Autocollant pour les prisonniers politiques

On sous-estime souvent l’importance d’une lettre envoyée à un détenu. Nous voulions saluer l’inititiative des personnes qui suivaient des cours du soir avec Jean-François, qui lui ont adressé cette lettre collective lorsqu’il était détenu:

Liège le 1310612008

Salut Jean-Francois.

Nous avons appris ton arrestation. Nous savons aujourd’hui que tu as fait des bêtises dans ta jeunesse mais le passé est le passé. Nous ne sommes pas là pour te juger mais pour te soutenir, tout le monde a droit à une deuxième chance!

Voici maintenant un an que nous te connaissonse, et nous t ‘apprécions énormément. Nous nous étions habitués à ton humour. Tu nous manques. Nous restons persuadés que tu n’as rien avoir avec ce qui se passe actuellement, tu es quelqu’un de suffisamment intelligent pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Reviens-nous vite que nous puissions repartager des moments de fou rire. Nous espérons que tu seras vite parmi nous, que tu pourras reprendre le cours normal de ta vie.

A bientôt.

Communiqué de presse

Ce lundi 16 juin, une quarantaine de personnes se réunissaient au Garcia Lorca pour jeter les bases du s 5 s, Solidarité avec les 5 Solidaires. Les cinq, ce sont Abdallah Ibrahim Abdallah, Wahoub Fayoumi, Constant Hormans, Jean-François Legros et Bertrand Sassoye. Pour avoir exprimé leur solidarité avec des prisonniers politiques, ils sont en prison depuis les 5 et 6 juin 2008.

Quatre d’entre eux se sont vus flanqués d’un mandat d’arrêt pour ‘participation à l’organisation d’une activité d’un groupe terroriste’ tandis que Jean-François Legros a été arrêté pour non-respect présumé de sa liberté conditionnelle. Il est en grève de la faim depuis le jour de son arrestation, le 6 juin. Abdallah, Wahoub, Constant, Jean-François et Bertrand ne sont pas les premiers, en Belgique et ailleurs, à être suspectés de ‘terrorisme’ sur base d’un dossier creux. Dans la foulée du catalyseur que fut le 11 septembre 2001, divers Etats ont adopté des mesures ‘anti-terroristes’. La Belgique a pour sa part adopté en 2003 une loi relative aux infractions terroristes et s’est dotée, la même année, d’un autre outil législatif permettant la surveillance de tout un chacun (écoutes, interception de courrier, surveillance rapprochée, etc.): les méthodes particulières d’enquête et de recherche. Il y a fort à craindre que si monsieur et madame tout-le-monde, la société civile, les organisations politiques et syndicales restent sans réaction, elles soient les prochaines victimes des ces lois liberticides.

Plusieurs personnes ont été et sont encore inquiétées: des manifestants liégeois alter-mondialistes, des militants du DHKP-C et tout récemment des membres du Secours Rouge (alors même que le procès DHKP-C connaît sa troisième cassation). Elles sont très éloignées de ce que l’on peut qualifier de ‘terrorisme’. Mais systématiquement, quand le Parquet fédéral est à l’origine de l’accusation; des amalgames, des ‘connexions terroristes’ faites de bric et de broc sont effectué;s. Aux suspects de prouver qu’ils ne sont pas terroristes, renversant ainsi la charge de la preuve. Systématiquement aussi, le Parquet fédéral montre son acharnement juridique avec pour prétexte la lutte contre le ‘terrorisme’. En réalité, il s’assoit sur les libertés fondamentales.

Nous ne pouvons accepter que des personnes qui expriment leur solidarité, que l’on partage leur cause ou non, soient victimes d’une quelconque répression politique.

C’est pourquoi nous appelons à manifester le 21 juin à 11h (départ Place Van Meenen à 1060 Saint-Gilles, devant la maison communale)

Non à la criminalisation de la solidarité! Non aux lois liberticides! Libérez les 5 solidaires, Abdallah, Wahoub, Constant, Jean-François et Bertrand!

Juste quelques lignes pour éponger une étrange sensation que je traîne depuis plusieurs jours. Une sensation qui m’en rappelle une autre.

Beaucoup a été écrit déjà sur l’emballement médiatique concernant l’affaire CCC et la complaisance à mêler terrorisme et communisme mériterait à elle seule un billet. Mais, alors que je le fais peu sur ce blog, je voudrais cette fois ne pas aligner des chiffres ou des arguments mais partager un sentiment, un ressenti, un malaise qui se fait solidarité.

C’était si ma mémoire est bonne en 2004. C’était à Bruxelles, puis c’était à Liège, dans mon jardin et il faisait beau. Il y avait Thierry, il y avait Julien et Wahoub. Des horizons différents mais une même ouverture d’esprit. Il y a avait un projet, celui d’un journal qui passerait par-dessus le tourbillon des sectarismes et serait un point de rencontre à gauche. La Spirale. Je me souviens très bien qu’il n’y avait pas dans mon jardin de projet terroriste. Notre arme de destruction massive c’était une feuille de choux, un outil de vraie démocratie directe. Je me souviens des logorrhées, des débats riches.

Le projet n’est jamais né. Les liens se sont distendus. Chacun est reparti dans mille militances. Juste un visage reconnu à la RTBF. Un coup de fil pour la couverture d’une action antipub il y a plusieurs mois. Autant dire rien. Et puis cette information, cette bombe dans le cortex. Et puis un prénom et un nom que je connais jetés dans la cage aux lions du cirque médiatique. La présomption d’innocence déchiquetée. Le mot, le fameux mot lâché: terrorisme. Un mot qui tue.

Ce mot, il est là au milieu des armes dans l’Europe que l’on nous impose. Traité de Lisbonne. Article 42.3: ‘Les Etats membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires’. Article 43: ‘Toutes ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire’. L’ennemi est intérieur. Son contour n’est pas bien défini et donc on dira qu’il est potentiellement ce qui déstabilise la machine. Machine économique.

Je ne suis pour Wahoub sans doute qu’une vieille connaissance. Je ne sais rien de ses solidarités, de son éventuelle conversion à des méthodes (je ne crois ni à la lutte armée ni à la dictature du prolétariat dans nos sociétés ‘démocratiques’) ou à un projet (j’ai pour la pensée stalinienne la plus grande aversion) que je ne partage pas. Cependant, au regard de nos échanges passés, j’ai les plus grands doutes sur un possible grand écart intellectuel d’une telle nature.

Mais cette nuit, au-delà de ce qui restera quand la marée judiciaire se retirera, j’ai le sentiment étrange que c’est une amie qui dort en prison. Et si je l’osais sans vexer ses proches, je dirais ma meilleure amie. Parce que j’ai ce sentiment piquant que c’est la liberté de penser un autre monde (et pas seulement les moyens éventuellement illicites de le promouvoir) qui doucement mais sûrement est menacée. J’entends le bourdonnement sourd de parois lourdes qui se rapprochent. Pensant à ce poème de Martin Niemöller, un peu maladroitement peut-être, j’ai envie d’être juste à côté de mon amie.

Als die Nazis die Kommunisten holten, habe ich geschwiegen; ich war ja kein Kommunist. Als sie die Sozialdemokraten einsperrten, habe ich geschwiegen; ich war ja kein Sozialdemokrat. Als sie die Gewerkschafter holten, habe ich geschwiegen, ich war ja kein Gewerkschafter. Als sie die Juden holten, habe ich nicht protestiert; ich war ja kein Jude. Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte.