Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers politiques du ‘groupe de Marrakech’ se sont mis en grève de la faim ce mercredi pour protester contre les mauvaises conditions de détention qu’ils subissent. Comme tout les détenus politiques, ils sont privés de droits reconnus aux prisonniers sociaux (droit à l’enseignement, à la télémédecine et la visite ouverte sans conditions). A cela s’ajoute le surpeuplement des cellules et le harcèlement des autorités pénitentiaires.

Le projet du ministre de la Justice Stefaan De Clerck de louer des cellules aux Pays-Bas pour y envoyer des détenus belges étant en stand-by, une nouvelle proposition a été mise sur la table. En collaboration avec le ministre de la Défense Pieter de Crem, il a proposé de transformer les casernes désaffectées en prison. Le plan de ce dernier, présenté au parlement hier, prévoit la fermeture d’une vingtaine de quartiers militaires, qui pourraient être réaffectés. Deux éléments sont mis en avant: les casernes disposent déjà d’un périmètre de sécurité et leur réaffectation générerait de nouveaux revenus pour le ministère de la Défense.

Ce mercredi 14 octobre, un rassemblement a eu lieu à l’appel du CLEA pour le procès des militants et sympathisants du DHKP-C. Une délégation du Secours rouge était présente. Le police a relevé l’identité d’un membre de notre délégation (à la tête du client) qui sera tenu responsable de l’accrochage d’un calicot survenu pendant la manifestation (alors que les accrocheurs n’ont pas pu être interpelés ni même repérés). ‘Ce sont gens de chez vous‘ s’est contenté d’expliquer le policier, se basant sur le fait que le slogan du calicot accroché était le même qu’un slogan inscrit sur un calicot de notre délégation. A l’heure de cette actualisation, l’audience était encore en cours.

Délégation SR au procès DHKP-C

Rassemblement au procès DHKP-C

Vue d’ensemble du rassemblement au procès DHKP-C

Délégation SR au procès DHKP-C
Rassemblement au procès DHKP-C
Vue d'ensemble du rassemblement au procès DHKP-C

En déplacement à Poitiers ce lundi suite aux incidents qui ont eu lieu dimanche, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a annoncé la création de deux nouveaux fichiers policiers. Il a demandé aux préfets de réaliser ‘un inventaire des lieux de vie communautaire où se regroupent des mouvances anarchistes potentiellement violentes‘ ainsi ‘qu’une identification très précise du ou des groupuscule(s) qui organise(nt) les incidents‘. Alors que le fichier légal ECVERSIP (pour Exploitation documentaire et de la valorisation de l’information relative à la sécurité publique) est toujours en discussion et n’a toujours pas été créé, le nombre de fichiers ne cesse d’augmenter. Chaque incident est prétexte à cette augmentation.

En France, le nombre de fichiers a augmenté de 70% en trois ans, et le quart des fichiers recensés n’a aucune existence légale. La moitié des français y sont fichés et, rien que sur ces trois dernières années, plus d’un million y sont toujours considérés comme suspects alors même qu’ils ont été blanchis par la justice.

Dix-huit personnes avaient été interpellées dimanche après-midi lors d’une violente manifestation anticarcérale dans le centre de Poitiers. Huit d’entre elles ont été jugées en comparution immédiate hier. Au terme d’une audience qui a duré plus de huit heures, et 45 minutes de délibération, trois personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme, les cinq autres à des peines avec sursis. Une neuvième personne, mineure, comparaîtra devant le tribunal pour enfants de Limoges.

Les avocats ont réagi de manière virulente au verdict de la Cour: ‘C’est une parodie de justice. Je n’ai jamais vu ce type de condamnation pour un délinquant primaire, au casier vierge et qui a jeté une pile ne blessant personne.‘ Le ministre de l’Intérieur avait en effet fait le déplacement pour constater les dégâts et affirmer qu’il souhaitait que le justice sanctionne, et durement, les casseurs. Les avocats des huit personnes condamnées disposent maintenant de dix jours pour faire appel.

La police a arrêté dix membres de Batasuna, le parti séparatiste basque interdit par les autorités espagnoles, dont un dirigeant du parti, Arnaldo Otegi, a annoncé mercredi le ministère espagnol de l’Intérieur. Dans un communiqué, le ministère précise que les détenus sont soupçonnés de former un nouveau groupe qui opérerait suivant les instructions de l’organisation séparatiste armée ETA. L’Audience nationale a fait savoir que le juge antiterroriste Baltasar Garzon avait ordonné leur arrestation mardi soir. Après avoir purgé 15 mois de prison pour apologie du terrorisme, Otegi est sorti de prison l’an dernier.

Avant-hier à 12h, le parti fasciste nazi Alianza Nacional avait convoqué un rassemblement pour le jour de l’hispanité sur la place centrale de Zocodover à Tolède. Quelques dizaines d’antifascistes se sont concentrées dans les environs de la place pour montrer leur opposition aux fascistes et pour essayer d’empêcher le rassemblement d’Alianza Nacional. La police anti-émeute surveillait la place depuis le début de la matinée. Quand les antifascistes ont essayé de s’approcher de la place, la police anti-émeutes s’est trouvée débordée et s’est retirée du lieu. A ce moment, les nazis et les antifascistes se sont jetés des pierres, des bouteilles et d’autres objets, en arrivant à être presque face à face. À côté des antifascistes sont tombés des écrous et des vis, une munition préparée d’avance par les nazis. Les nazis et la police ont alors chargés ensemble. Six jeunes hommes ont été arrêtés dans une zone lointaine où se sont produits les affrontements. Ils se trouvent dans le commissariat central de police nationale de Tolède et on ignore les charges qui leurs sont imputées.

Ce mercredi 14 octobre, comme à chaque fois depuis des années de résistance à la répression contre les militants et sympathisants du DHKP-C en Belgique, le CLEA appelle à un rassemblement au palais de justice avant l’audience.

Le Secours Rouge s’associe à cet appel et vous invite à être présents devant le palais de justice de Bruxelles de Bruxelles à 8h30 précises (l’audience commence à 9h).

La solidarité est notre arme!

Voir l’appel sur le site du CLEA

Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine sera entendu ce 22 octobre dans sa remise en question des pratiques de l’isolation pour les prisonniers politiques palestiniens. D’abord détenu depuis 2002 dans différentes prisons de l’Autorité Palestinienne se trouvant sous garde britannique et américaine, le leader palestinien a été enlevé par l’armée israélienne et condamné en 2008 à 30 ans de rétention, accusé d’être le dirigeant d’une organisation interdite, d’atteintes à la sécurité nationale d’Israël,… Depuis plus de six mois, Sa’adat se trouve en isolement à la prison de Ramon, où on lui a également interdit tout droit de visite. Tous ses livres personnels ont été confisqués, et il n’a accès à la presse que deux fois par semaine.

Depuis son incarcération, il se bat contre les conditions de détentions des prisonniers politiques, et la volonté des autorités pénitentiaires de criminaliser les relations humaines et sociales entre détenus, mais aussi avec leur famille. Son combat s’est matérialisé par une grève de la faim de neuf jours en juillet dernier et par ce procès, intenté contre l’Administration Pénitentiaire israélienne, dont la première audience se tiendra le 22 octobre prochain. A cette occasion, de nombreuses manifestations de soutien seront organisées en Palestine et ailleurs dans le monde.

Ahmad Sa’adat

La ville de Poitiers a connu dimanche, en fin d’après-midi, une heure d’émeute animée par des manifestants dénonçant le un transfert de détenus, prévu dimanche, entre l’ancienne et la nouvelle prison. Après avoir patienté pendant trois-quarts d’heure, les manifestants se sont lancés à travers la ville, sortant bâtons et barres de fer de leurs cachettes. Aux tags sur les murs et les vitrines et sur le baptistère Saint-Jean ont succédé les premiers feux de poubelles, puis le saccage des vitrines, notamment sur le parvis de la basilique Notre-Dame-la-Grande. Pris de court les policiers poitevins, bientôt renforcés par la compagnie locale de CRS, ont tenté de maîtriser les émeutiers. Recourant au gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre ont surtout incommodé.

De nombreuses vitrines ont été détruites à coups de pied ou de manches de pioches. Dix-huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Ce lundi après-midi, 7 personnes passent en comparution immédiate au palais de justice de Poitiers.

Emeutes à Poitiers

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