Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les ouvriers d’UCB Braine-l’Alleud ont approuvé le texte élaboré en bureau de conciliation au début de la semaine à plus de 76%. Après trois semaines de grève et deux refus, la grève est donc officiellement terminée. Ce vote intervient après celui des employés, qui plus tôt dans la journée s’étaient prononcés en faveur de l’accord. En plus des primes et avantages, les discussions ont permis de réduire le nombre de pertes d’emploi. Lors de l’annonce par la direction, on parlait de 425 emplois en péril sur le site de Braine-l’Alleud, dont 344 employés. Ce nombre de postes d’employés perdus est descendu depuis à 298. Et les syndicats espèrent encore en sauver quelques-uns dans les jours qui viennent.

Cette grève avait elle aussi été marquée par l’intervention de la justice aux côtés du patronat. Le piquet de grève installé mercredi avait été levé après qu’un huissier soit venu rappeler aux grévistes qu’une ordonnance de référé les enjoint de laisser l’accès libre sous peine d’astreinte. Cette ordonnance de référé obtenue par la direction avait été signifiée tôt dans la matinée par un huissier accompagné de policiers. Menacés d’astreintes, les membres du piquet de grève qui avaient pris position devant les grilles à 05h30, après un vote de 72% des ouvriers en faveur de la poursuite de la grève, mardi soir, avaient levé leur barrage. Ils avaient laissé passer les véhicules, se contentant de les ralentir. La grève était tellement générale que la levée du piquet n’a pas influencé l’arrêt de la production.

Dans la nuit de vendredi à samedi, en une heure, le directeur du personnel France de Faurecia a débarqué en urgence depuis Nanterre dans l’usine Sieto-Faurecia de Somain et a licencié quatorze salariés grévistes. Et ce n’était qu’un début. Les imprimés de licenciement ont été distribués à des salariés choisis au hasard. Son intention était, semble-t-il, de licencier tous les grévistes, c’est-à-dire l’ensemble du personnel en CDI du poste de nuit (65 salariés). La tentative de médiation du directeur départemental du travail et de l’emploi entre grévistes (l’immense majorité des 245 salariés) et direction a été un échec. Les quatorze licenciements abusifs, ne respectant pas la procédure de surcroît, courent toujours. De retour de week-end, les salariés ont remis la pression. Un camion devant livrer à Toyota Onnaing les sièges fabriqués dans l’usine somainoise a été bloqué. Résultat, l’équipe du matin du constructeur japonais a arrêté plus tôt que prévu le travail. Pareil pour l’équipe de l’après-midi. Pas bon pour les affaires de Faurecia. Un équipementier automobile impliqué dans un arrêt de chaîne d’un constructeur donneur d’ordre se voit condamné à payer de lourdes pénalités financières. Le chiffre de 1.000€ par minute circule! Vendredi, il n’était encore question que de revendications salariales: d’une prime non payée de 75€ et d’une prime de production de 300€. Mais les conditions de travail déplorables sont mises en cause. Une personne est affectée à deux, voire trois postes. Cette réorganisation du travail a été élaborée sans consulter les délégués du personnel. Des employés se plaignent de harcèlement moral et physique. Mercredi dernier, un cadre aurait tiré les oreilles d’un salarié en lui intimant de travailler plus. La grève est reconduite.

Grève à Somain

Grève à Somain

Ce jeudi 27 novembre, un groupe d’anarchistes de Moscou a manifesté sa solidarité avec les militants interpellés en France pour le sabotage des lignes TGV. Ils ont diffusé des tracts et ont crié en russe et en français ‘Solidarité avec les interpellés de Tarnac!‘ et ‘A bas la terreur d’Etat!‘. Sur le bâtiment voisin de l’ambassade de France, ils ont accroché des banderoles sur lesquelles était écrit ‘Solidarité avec les interpellés de Tarnac!‘. La police a violement dispersé la manifestation.

Le 26 avril 2008, trois personnes avaient été débarquées d’un avion de Brussels Airlines à destination du Kinshasa via Douala, parce qu’elles avaient protesté (avec plusieurs autres passagers) contre les traitements violents infligés à un sans-papier camerounais en instance d’expulsion du territoire belge, Folefack Sontsa. Ce jeune homme décédera le premier mai 2008 dans des circonstances troubles dans un centre de rétention belge. Il laissera un témoignage accablant pour les policiers chargés de son expulsion qu’il accusait de l’avoir tellement frappé après cette tentative d’expulsion manquée qu’il était incapable de manger, tant il avait mal aux mâchoires. Les trois passagers ont été menottés par la police et retenus au commissariat. Une journée pas comme les autres. Une journée au cours de laquelle j’avais été violemment débarqué, menotté et retenu dans une cellule de l’aéroport international de Bruxelles pendant de nombreuses heures. Les trois passagers débarqués ont pu reprendre contact. Une plainte a été déposée par l’un d’eux, épaulé par la Ligue des Droits de l’Homme et du CIRE (Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Etrangers), et les auditions vont commencer avec des enquêteurs du Comité P (Comité Permanent de Contrôle des Service de la Police) et le Juge d’instruction.

Le passager originaire de cette plainte lance un appel à la solidarité pour financer les dépenses liées à ce combat (déplacements à Bruxelles, frais de justice et honoraires de ses avocats). Serge NGAJUI FOSSO, 9 Villa Jean Jaurès, 92110 Clichy – France. Serge NGAJUI FOSSO, BNP PARIBAS, Compte : 00064 00000607856, IBAN : FR76 3000 4000 6400 0006 0785 696, BIC : BNPAFRPPPGN

Ce jeudi 27 novembre, à 12h30 devant le Palais de Justice de Paris, se tiendra un rassemblement pour la libération de Jean-Marc Rouillan. Les premiers signataires de l’appel à la manifestation sont: AL, Les Alternatifs, la LCR, le NPA, le PCF, Les Verts, l’AGEN, le Collectif pour la libération de Georges Abdallah, Droits devant!, Libérez-les!, NLPF!, Ras les Murs, le SRF, US Solidaires, Sud éducation Paris…

Texte de l’appel

La soirée commencera par la projection du film ‘Opération Spring’ (Angelika Schuster & Tristan Sindelgruber, Autriche, 2005, vidéo, vo st angl, 94′)

Opération Spring

‘Operation Spring’ est un documentaire qui emprunte son titre à une enquête policière entamée en 1999 et à un procès menés en Autriche contre des Nigériens suspectés de faire partie d’une bande active dans le trafic de drogue. L’opération que le film relate est la première où ont été utilisées des nouvelles méthodes d’investigation. Des méthodes « spéciales », on s’en doute, qui ne sont pas loin de nous rappeler les procédés permis depuis lors dans pas mal de pays par les lois dites ‘anti-terroristes’ et qui piétinent de la même manière les droits démocratiques les plus basiques. Des méthodes qui ont, dans ce cas, débouché sur la plus grande opération policière menée en Autriche depuis 1945, mobilisant 850 policiers et débouchant sur l’inculpation d’une centaine de ressortissants africains, pour la plupart des réfugiés, dont les sentences cumulées se sont chiffrées à plusieurs centaines d’années d’emprisonnement (et ce, même si le procès a été rouvert pour la troisième fois depuis lors).

A travers les témoignages d’inculpés, de juges, d’avocats, de témoins et d’un représentant du Ministère de la Justice, le film évolue dans un univers kafkaïen, comme un thriller à suspense, déconstruisant minutieusement l’enquête, révélant ses probables motivations cachées et étudiant de près les prétendues preuves qui ont été collectées grâce aux méthodes ‘spéciales’ d’enquête. Au final, l’image qui nous est donnée du système policier et judiciaire donne froid dans le dos.

http://www.operation-spring.com

Après la projection, un débat sur les lois « anti-terroristes » partira de l’affaire du 5 juin, de l’inculpation de plusieurs membres du Secours Rouge. Julien Piéret a accepté d’être là comme juriste spécialisé dans le domaine. Wahoub Fayoumi, membre du Secours Rouge inculpée dans le cadre de l’affaire du 5 juin, sera également présente. Cinéma Nova, 3 rue d’Aremberg, 1000 Bruxelles.

La soirée est co-organisée par le S5S et le Secours Rouge. Les bénéfices de la soirée seront versés au fonds de défense des inculpés du Secours Rouge.

Téléchargez l’affichette de la soirée

Le 13 novembre 2008, le tribunal de Gênes a rendu son arrêt dans l’affaire de l’intrusion violente de la police dans l’école Diaz (siège du Gênes Social Forum) la nuit du 21 juillet 2001 à la fin des manifestations contre le G8 à Gênes. La police a investi l’école où dormaient une centaine de manifestants. Déchainés, les policiers ont agi avec une brutalité inouïe: coups de matraques, gifles, insultes, humiliations… Sur 29 policiers inculpés, 16 agents ont été acquittés et 13 condamnés à des peines qui vont de 4 ans à un mois de prison ferme. Des peines légères qui ne devront même pas être purgées.

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Christian Klar (56 ans) sera libéré le 3 janvier après 26 années de détention, à l’expiration de la période de sûreté assortie à sa peine. Christian avait été arrêté en 1982 et condamné en 1985 à la réclusion à perpétuité pour plusieurs actions revendiquées par la Fraction Armée Rouge (RAF), et notamment pour l’enlèvement du patron des patrons allemands, l’ancien dirigeant SS Hanns-Martin Schleyer. Christian Klar ne s’est jamais repenti. Un tribunal avait ordonné en 1997 qu’il reste derrière les barreaux au moins 26 ans pour ‘circonstances aggravantes‘. Christian aura purgé cette période de sûreté à la prison de Bruchsal le 3 janvier 2009, et une cour de Stuttgart (sud-ouest) a décidé de sa remise en liberté conditionnelle à cette date (avec un délai de mise à l’épreuve de 5 ans).

Après la libération de Christian, il n’y aura plus qu’un membre de la RAF encore emprisonné en Allemagne: Birgit Hogefeld. Birgit a été condamnée à perpétuité en 1996 pour l’exécution d’un soldat américain et un attentat à la bombe réalisé en 1985 sur une base de l’US Air Force à Francfort. Dix ans après l’auto-dissolution de la RAF, quatre anciens membres de l’organisation (Friederike Krabbe, Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg) sont toujours recherchés par la police.

Manif pour Christian Klar

Manif pour Christian Klar