Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police allemande a (pour la énième fois) procédé à des perquistions dans des associations classées par la ‘Verfassungsschutz’ (Organisation de protection de la Constitution) comme proches du DHKP-C. Les trois associations visées sont la Maison culturelle anatolienne de Cologne, le Centre culturel anatolien de Dortmund, et le Centre culturel et éducatif anatolien de Duisburg. Selon un bilan provisoire, trois personnes ont été arrêtées.

Nouvel épisode dans le conflit social chez Carrefour, un épisode une fois de plus marqué par l’intervention de la justice et de la police au côté du patronat. Dix magasins ont été bloqués par des actions syndicales. Les magasins Carrefour de Kraainem et Marche-en-Famenne, et le GB de Belgrade (Namur) ont ouvert leurs portes après l’intervention d’un huissier et de la police.

Grève au Carrefour de Krainem

Grève au Carrefour de Krainem

Plus de photos du piquet à Kraainem sur indymedia

Grève au Carrefour de Krainem
Grève au Carrefour de Krainem

La police locale de la zone Bruxelles-Ixelles a contrôlé, la nuit de samedi à dimanche, 225 personnes à Ixelles. 59 personnes ont été interpellées parce qu’elles étaient en séjour illégal en Belgique. 36 d’entre elles ont reçu un ordre immédiat de quitter le territoire, 13 ont été emmenées dans un centre fermé ou à l’aéroport en vue de leur expulsion. L’immeuble occupé d’Electrabel n’a toutefois pas été visé. Les proches des sans-papiers se sont rassemblés dimanche à 18h30 place Fernand Cocq, devant la maison communale, pour dénoncer le bourgemestre Decourty (PS) qui a autorisé (commandité?) cette rafle. Ce rassemblement a été suivi d’une réunion où les suites à donner à cette rafle ont été discutées.

Il n’y a pas de rassemblement prévu ce lundi comme annoncé ce matin par erreur.

Le Secours Rouge International s’associe à l’appel des forces solidaires avec les inculpés du procès contre le Militante Gruppe pour faire du 13 décembre une journée internationale de soutien à ces inculpés.

Axel, Oliver et Florian sont accusés d’avoir essayé d’incendier des véhicules de l’armée allemande. Ils avaient été arrêtés le 31 juillet 2007 et étaient sous garde à vue depuis à peu près quatre mois. Le même jour, Andrej avait aussi été arrêté et de plus, les appartements et bureaux de trois autres personnes fouillés par la police fédérale. Ces sept personnes étaient inculpées d’être membres d’une organisation terroriste selon le paragraphe 129a de la loi allemande, le Militante Gruppe (MG). Cette organisation relève de la scène autonome berlinoise. Cette aire apparait à travers des manifestations de masse (ainsi le traditionnel 1er Mai de Kreutzberg) mais aussi par les actions d’une demi-douzaine de groupes clandestins, dont le plus actif était le MG. Ce ‘groupe militant’ (le vocable ‘militant’ a un sens plus fort en allemand qu’en français, une ‘action militante’ a une dimension illégale et violente), éditait une petite revue clandestine, mais sa principale forme d’action était l’incendie d’immeuble ou de véhicules. Ont ainsi été visées:

– des entreprises capitalistes comme Daimler-Chrysler à Berlin-Mariefeld (juin 2001) et en Brandebourg (avril 2002), ALBA à Berlin-Reinickendorf (octobre 2003), Deutsche Telekom à Berlin-Wedding (mai 2004), Lidl à Berlin-Schoneberg (janvier 2005), FIAT à Berlin-Spandau (en solidarité avec les prisonniers des Brigades Rouges PCC), etc.

– des organismes du contrôle social comme l’Office social de Berlin-Reinickendorf (février 2002), l’Office du Travail de Berlin-Nord (mars 2004), l’Office social de Berlin-Pankow (mars 2004), l’Office social de Berlin-Temperlhoff (septembre 2004), l’Office social de Berlin-Schoneberg (septembre 2004), l’Office des étrangers (AzylbLG) à Berlin-Reinickendorf (septembre 2004), le Ministère du Travail et des affaires sociales (avril 2005), l’Agence pour l’emploi de Berlin-Potsdam (avril 2005), etc.

– d’autres institutions de l’Etat comme l’Office des finances de Berlin-Neukolln (décembre 2002), l’Institut Allemand pour la Recherche Economique, le DIW à Berlin-Stoklitrz (incendié une fois en décembre 2003 et une seconde fois en novembre 2005), le parlement du Land de Brandebourg (avril 2005), etc.

– des organismes patronaux comme l’Association des investisseur turcs (mars 2006) et la Chambre de commerce italienne (mars 2007, en solidarité avec les prisonniers du Parti Communiste Politico-militaire), etc.

– la justice, la police et l’armée comme la Haute Cour et le parquet du Land de Saxe-Anhalt à Naumburg/S. (septembre 2003) ainsi que plusieurs véhicules de la police et de l’armée (en 2003, 2005 et 2006), etc.

Le 22 août 2007, Andrej fut relâché en premier. A la fin du mois de novembre 2007, Florian, Axel et Oliver furent aussi libérés sous caution. En liaison avec cette libération, la cour suprême avait décidé que le MG n’était pas une organisation terroriste selon §129a. Des actes terroristes ne seraient que ceux qui ‘par la façon d’être commis ou par les effets nuiraient de facon considérable à un état ou une organisation internationale.’ Aussi, en juillet 2008, Axel, Oliver et Florian furent accusés selon §129 de participation à une ‘organisation criminelle’.

Voici les dates des prochaines audiences: 12 et 13 novembre, 10, 11, 17 et 18 décembre 2008 et 7 janvier 2009. Les audiences commencent chaque fois à 9 heures, à la salle 700 du Gerichtsgebäude à Berlin-Moabit, Turmstraße 91.

Notre Secours Rouge/APAPC essaiera d’organiser une délégation pour assurer une présence solidaire à une de ces audiences

Affiche pour le Militante Gruppe

Site de soutien aux inculpés du MG (en allemand, avec une page en français non actualisée)

Affiche pour le Militante Gruppe

Trois supermarchés Carrefour (Malines Nord, Waterloo centre et Waterloo Mont-Saint-Jean) étaient fermés samedi matin, à la suite d’une action syndicale. Les magasins de Genk et de Leeuw-Saint-Pierre, où les syndicats mènent également leur action, sont ouverts. Le patronat dispose d’une ordonnance judiciaire interdisant un blocage pour quatre magasins. Il n’a pu cependant la faire appliquer dans les magasins de Waterloo car la police locale n’a pu suffisamment escorter l’huissier. En ce qui concerne Malines, Carrefour ne dispose pas d’une telle ordonnance. Le juge des référés a en effet refusé de donner suite à la demande de Carrefour, affirme le journal De Morgen dans son édition de samedi. D’après le juge, la procédure ne peut être acceptée lorsqu’un débat contradictoire est possible via une citation. Trois arrestations administratives ont eu lieu plus tôt dans la matinée au magasin de Leeuw-Saint-Pierre, après des échauffourées consécutives à l’intervention d’un huissier.

Le conflit social en cours chez Carrefour concerne le nouvel hypermarché de Bruges, où le personnel est inscrit à une convention collective impliquant une baisse de revenu de 25%. Les travailleurs de Carrefour craignent l’application de ce statut à tous les magasins. Au cours des précédentes semaines, des actions avaient déjà été menées durant le week-end dans plusieurs hypermarchés en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. A chaque fois, le patronat a envoyé des huissiers escortés de policiers, et à chaque fois des grévistes avaient été arrêtés.

Logo pour Carrefour

Logo pour Carrefour

Georges Cipriani, Georges Ibrahim Abdallah et Régis Schleicher, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 21, 24 et 25 ans, ont dû passer cet été au Centre National d’Observation de Fresnes pour examen de leur ‘dangerosité’. Cette mesure était imposée par la loi de février 2008 sur la rétention de sûreté. Début novembre, cela faisait trois mois que Georges Cipriani et Régis Schleicher avaient quitté Fresnes. Trois mois supplémentaires sans nouvelles de leur dossier. Trois mois sans que la commission pluridisciplinaire ne donne son avis, indispensable pour la poursuite de l’examen de leur dossier de libération conditionnelle. Le 12 novembre, cela fera un an que Georges Cipriani a déposé son dossier de demande de libération conditionnelle sans obtenir de réponse. Comme il le dit lui-même, c’est l’enfermement administratif qui se met en place. Le juge ‘anti-terroriste’ s’est renseigné auprès de la commission qui ne lui a donné aucune date pour la remise de leur rapport!!!

En regardant les textes existants, tout ceci pourrait paraître illégal. Aucun délai pour statuer sur les dossiers de demande de libération. Mais la justice bourgeoise sait toujours s’arranger avec les textes pour donner l’illusion d’être un état de droit. Il suffit d’un arrêté, paru il y a seulement quelques jours, pour justifier a posteriori l’injustifiable.

Arrêté du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice du 3 novembre 2008 (extrait):

Dans le cadre de la libération conditionnelle des condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité: l’avis consultatif [de la commission pluridisciplinaire] est obligatoire, les juridictions de l’application des peines ne pouvant pas accorder une libération conditionnelle sans l’avoir préalablement recueilli, même si celui-ci n’est pas rendu dans le délai de trois mois, qui ne concerne que la procédure de placement sous surveillance électronique mobile.

Et voila comment un simple décret permet de prolonger indéfiniment la détention d’un prisonnier!!!

Lire tout le texte du décret

Site de référence pour Georges Ibrahim Abdallah

Site de référence pour les prisonniers d’Action Directe

Notre dossier d’actualités pour Georges Ibrahim Abdallah

Notre dossier d’actualités pour les prisonniers d’Action Directe

[rouge]’Pétain, reviens! T’as oublié tes chiens!'[/rouge]

Une centaine de manifestants ont répondu ce vendredi à l’appel du BEA de l’ULB et du Comité d’Action Solidaire avec les sans-papiers en se rassemblant avec des flambeaux à 18 heures devant la résidence de l’ambassadeur de France. Il s’agissait d’exiger la fin des poursuites contre les manifestants arrêtés lors des manifestations contre le sommet européen sur l’immigration à Vichy. Sur la quarantaine de manifestants arrêtés à Vichy, trois sont passés mercredi 5 en comparution immédiate à Vichy et ont été condamnés à : 30 jours et une amende de 10 euros pour jet de canette vide, de 250 euros pour jet de pierre et deux mois de sursis pour port de poing américain. Sur les huit manifestants belges arrêtés, un seul devra passer dans un mois en procès, pour bris d’abribus.

Ce soir à Bruxelles, les manifestants ont à deux reprises bravés l’interdiction policière de quitter le terre-plein où la manifestation était ‘tolérée’. Ils ont traversé la petite ceinture en y bloquant la circulation, pour se rassembler directement devant la résidence de l’ambassadeur. A 19h30 (heure de rédaction de ce communiqué) un renfort de police prenait position devant la résidence. Les slogans et mots d’ordre étaient nombreux, qui visaient Nicolas Sarkozy, Annemie Turtelboom, Brice Hortefeux, la police, les Etats belge et français, évoquant notamment la véritable provocation que constitue le fait d’organiser un sommet sur (c’est-à-dire contre) l’immigration à Vichy. Les expulsions et l’exploitation des sans-papiers étaient dénoncés à plusieurs reprises.

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Calicot du SR pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Banderole du SR pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Calicot du SR pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Banderole du SR pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy
Rassemblement pour les manifestants de Vichy

Selon Belga, le renforcement de la coopération entre la Belgique et la Turquie se fera également au niveau du domaine policier. Les départements des ministères de l’Intérieur des deux pays vont ainsi dresser un inventaire des personnes et moyens sur le terrain afin d’améliorer la coopération, a indiqué vendredi soir le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael. Dewael et ses collègues de la Justice Jo Vandeurzen et des Affaires étrangères Karel De Gucht ont rencontré vendredi leurs homologues turcs à Istanbul. Lors de cet entretien, il avait notamment été décidé de renforcer la coopération entre les ministères publics belge et turc en organisant chaque année une réunion entre leurs plus hautes instances. La coopération dans le domaine policier sera également améliorée, grâce aux inventaires qui permettront de connaître précisément les besoins. Ces inventaires seront présentés lors d’une prochaine visite des autorités turques en Belgique. Le ministre Patrick Dewael a profité de la rencontre pour insister sur le caractère prioritaire de la lutte contre le terrorisme en Belgique, qui dans ce domaine fait figure de ‘précurseur’. Ouais…

Le général Mario Montoya, chef de l’armée colombienne, a brutalement annoncé son départ mardi, dans le cadre du scandale sur de nombreuses exécutions extra-judiciaires de civils, qui pourraient avoir été abusivement présentés comme des guérilleros des FARC tués au combat. Encensé par la presse internationale pour avoir organisé la libération d’Ingrid Betancourt, le général Montoya aurait encouragé la pratique généralisée dans l’armée, d’assurer la promotion des officiers dont les unités tuaient le plus de guérilleros présumés, politique qui aurait été à l’origine des abus dénoncés. Au moins 27 officiers supérieurs, dont trois généraux, ont été limogés la semaine dernière dans ce cadre. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, ces dernières années, cette politique aurait encouragé les soldats à tuer un grand nombre, voire même des centaines de civils, avant de les faire passer pour des guérilleros abattus au combat. Samedi, après une mission d’une semaine, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a jugé que ces exécutions extra-judiciaires étaient ‘systématiques et très nombreuses’. Un ancien chef des escadrons de la mort d’extrême-droite, aujourd’hui emprisonné, a également accusé Montoya d’avoir fourni des armes à ces groupes paramilitaires, et selon des fuites en provenance de la CIA, il aurait mené des opérations conjointes avec ces paramilitaires lorsqu’il était commandant la région de Medellin, avant d’être promu à la tête de l’armée. Le cas du général Montoya est loin d’être isolé en Colombie: la justice enquête actuellement sur 657 affaires impliquant 688 militaires. Le Procureur Général enquête aussi sur 2000 membres de l’armée pour présomption d’exécutions ‘sommaires’, dont un tiers ayant eu lieu en 2007. La correspondante de Telesur en Colombie, Tatiana Pérez, informe que, ce mardi 4 novembre, une ONG a encore trouvé une nouvelle fosse commune contenant 120 corps.

Mario Montoya

Mario Montoya