Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi 3 juin, le Syndicat des avocats de France, celui de la magistrature ainsi que la CGT, la FSU et Solidaires ont engagé une procédure de référé-liberté devant le Conseil d’État, pour que le droit de manifester soit rétabli. Cette procédure conteste l’article 3 du décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 en demandant la suspension de son premier tiret qui stipule que « tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manières simultanées plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République ». Les cinq organisations estiment que l’interdiction des rassemblements n’est, en effet, pas cohérente considérant que la liberté de circuler sur le territoire français a été rétablie et que les bars-restaurants ont été réouverts avec bien souvent plus de 10 personnes sur les terrasses (voir notre article). L’audience se tiendra mercredi 10 juin à 9h30. Plus d’infos ici.

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Lundi 8 juin, le rappeur communiste Pabló Hasél a appris, par voie de presse, que l’Audience Nationale (la cour suprême espagnole) rejetait son recours contre la peine de 9 mois de prison et l’amende de 5.040 euros à laquelle il avait été condamnée en 2018. Il était poursuivi pour avoir écrit des tweet militants et des chansons en solidarité avec des prisonniers communistes et antifascistes notamment ceux membres du PCE(r) et des GRAPO (voir notre article). Pabló Hasél a déjà été condamné à plusieurs peines de prison dans le cadre de ses activités et de ses prises de position militantes (voir notre article). Ces peines avaient été suspendues mais avec cette nouvelle condamnation, le tribunal doit décider si le rappeur entrera en prison. Pabló Hasél ne regrette pas ses prises de positions et affirme qu’il recommencera si nécessaire. Plus d’infos ici.

Le rappeur Pablo Hasel

Le rappeur Pablo Hasel

Dossier(s): Espagne Tags:

Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne procède à une vague d’arrestations contre des syndicalistes étudiants, en particulier celles et ceux membres du Front Progressiste du Travail Etudiant. On peut notamment citer le cas de Layan Kayed, jeune étudiante de 22 ans arrêtée le 08 juin, et celui de Wissam Owedat, étudiant de l’université de Bir Zeit arrêté le 7 juin. Des centaines d’étudiants palestiniens sont actuellement emprisonnés par l’occupation israélienne sous le prétexte de soutenir ou participer à des « organisations terroristes » (appellation qui désigne notamment le FPLP). Cette campagne d’arrestations s’inscrit dans le cadre des tensions croissantes en Cisjordanie occupée. Celles-ci sont liées aux annonces d’annexion de 30% du territoire par le gouvernement Gantz/Netanyahu prévue début juillet.

Layan Kayed, étudiante palestinienne.

Samedi a eu lieu le premier rassemblement depuis que les autorités ont commencé à alléger le confinement imposé à la mi-mars. Les manifestants ont rallié le centre de Beyrouth pour dénoncer la corruption et l’impuissance du gouvernement face à l’effondrement économique. Cette mobilisation sur la place des Martyrs s’est accompagnée d’escarmouches entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. 48 personnes ont été blessées, dont 37 soignées sur place, selon la Croix-Rouge libanaise. Parmi les manifestants certains ont appelé au désarmement du Hezbollah. Des jets de pierre ont été échangés entre des contestataires et des partisans du Hezbollah venus d’un quartier voisin, mais l’armée s’est interposée. Des groupes divers participent aux manifestations, avançant divers griefs économiques et sociaux, et réclamant pour certains des législatives anticipées.

Les affrontements de samedi à Beyrouth

Depuis le 11 juin 2018 Oleg, Khorzhan, député et dirigeant du Parti communiste de Transnistrie, est emprisonné suite à son rôle phare dans l’opposition au régime des oligarques. Le 2 juin 2018, Khorzhan avait organisé un rassemblement à Tiraspol, au cours duquel plusieurs participants avaient été arrêtés. Dans la soirée, Khorzhan s’était rendu au bâtiment des affaires des affaires intérieures pour rencontrer le directeur et obtenir la libération des détenus. Des policiers l’ont empêché d’entrer dans le bâtiment et une altercation physique aurait eu lieu. Khorzhan dénoncé les actions de la police comme un usage disproportionné de la force et une violation de ses droits en tant que membre du parlement. Sur la recommandation du procureur en chef, Khorzhan a été déchu de son immunité parlementaire et arrêté le 6 juin 2018. Plusieurs autres membres du parti avaient été arrêtés par les autorités avant Khorzhan, y compris sa femme, son fils et le député du conseil municipal de Tiraspol, montrant que cette arrestation faisait partie d’une campagne générale pour réprimer l’opposition communiste. Le 3 novembre 2018, la Cour suprême de Transnistrie a reconnu Khorzan coupable d’agression contre les forces de l’ordre et l’a condamné à quatre ans et demi de prison. Oleg Khorzhan souffre d’un certain nombre de maladies graves (des maladies coronariennes, de l’hypertension artérielle, des problèmes avec le système musculo-squelettique) mais ne reçoit aucun soin. Des appels sont lancés pour sa libération.

Oleg Khorzhan

Édit 23h : La police a annoncé vers21h avoir arrêté 150 personnes. Le bourgmestre Philippe Close a annoncé que la Ville de Bruxelles se portera partie civile et poursuivra les manifesant.e.s via des sanctions administratives communales.

Près de 10.000 manifestant.e.s ont participé au rassemblement Black Lives Matter place Poelaert. A l’issue du rassemblement, des milliers de personnes ont remonté le boulevard de la Régence avant d’être bloqués place Royale, au débouché de la rue Royale, par un fort barrage de police. Deux fourgons et une patrouilleuse, stationnées dans un coin place Royale, ont été pris à partie part les manifestants et ont démarré en trombe vers la rue de Namur sous les huées et les coups de pieds. Une grande partie des manifestants est descendu le Monts des Arts, se dispersant dans les jardins de l’Albertine vers le centre. Mais plusieurs groupes ont remonté la rue de Namur. Certains se sont fait nasser rue d’Egmond (près de la statue de Léopold II), mais la plus grande partie est entré dans Matongé par la Porte de Namur où des manifestants ont calliassé des camionnettes de police. Des très vifs incidents ont éclatés chaussée d’Ixelles (vitrines brisées, incendies, intervention des auto-pompes, etc.). Des pillages de boutiques de luxe, dont certaines situées avenue Louise, ont eut lieu, provoquant de nouvelles interventions de la police et même une intervention de la cavalerie. Des groupes de manifestants sont descendus jusqu’à la Porte de Hal où la police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation BLM à Bruxelles

Dans la nuit du 4 mai, dans la municipalité de Ixtlahuacán de los Membrillos (État de Jalisco), Giovanni López, un travailleur de la construction de 30 ans, a été arrêté par jusqu’à dix policiers municipaux parce qu’il ne portait pas de masque. Une vidéo montre les agents le battant au moment de l’arrestation. La famille de la victime a récupéré son corps à l’hôpital civil de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco, où il a été confirmé qu’il était décédé des suites d’un traumatisme crânien. Selon la famille, le maire d’Ixtlahuacán de los Membrillos, Eduardo Cervantes Aguilar, par l’intermédiaire d’une autre personne, les a contactés pour leur demander de ne pas diffuser la vidéo de l’arrestation en échange de 200.000 pesos (environ 8.000 euros). Aguilar a affirmé ne pas être au courant mais le parquet de Jalisco l’a convoqué ce vendredi pour témoigner de ce meurtre, de la même manière qu’il doit rentrer lundi au siège du ministère public pour une autre série d’abus policiers.

Une manifestation a rassemblé des centaines de jeunes, dans le centre de la ville de Guadalajara. Les premières confrontations avec la police ont été enregistrées après que certains manifestants aient peint la façade du siège du gouvernement. Au moins deux voitures de patrouille de police ont été incendiées. Des agents ont tiré du gaz lacrymogène lorsque des manifestants tentaient d’entrer dans le palais du gouvernement.

Une patrouilleuse attaquée à Guadalajara

Un rassemblement de personnes opposée à l’imposition de la 5G sur le territoire bruxellois se tenait aujourd’hui. C’est le collectif stop5G.be qui avait appelé à ce rassemblement “revendicatif et informatif” dans le cadre de la journée mondiale contre la 5G. Le rendez-vous avait été donné place de l’Albertine de 13h00 à 16h00. Dans son communiqué, le collectif liste les nombreuses conséquences négatives de la 5G, parmi lesquelles la pollution électromagnétique, la consommation énergétique, l’impact environnemental des composants électroniques, etc. La police est intervenue pour nasser et ficher les manifestant·es. Une personne qui n’avait pas sa carte d’identité a été arrêtée.

 La police nasse des manifestant·es anti 5G

La police nasse des manifestant·es anti 5G

Mercredi 3 juin dans la nuit, un tag a été réalisé sur le mur faisant face à un commissariat de la zone de police d’Uccle-Watermael Boitsfort-Auderghem, celui du square Marlow, près du parc de Wolvendael. Ce tag de douze mètres de long indiquait « Police raciste ». Le bourgmestre a déclaré que les faits avaient été filmés et qu’un dossier judiciaire avait été ouvert.

Un tag dénonçant le racisme de la police sur le commissariat d'Uccle

Le rappeur communiste Pablo Hasel a été condamné, jeudi 4 juin, à 6 mois de plus de prison et une amende de plus de 20.000 euros, avec deux de ses camarades. Une autre de ses camarades a été condamnée à 5.500 euros d’amende. Ces 4 personnes ont été condamnés dans le cadre d’une lutte étudiant menée y a des années. Pablo Hasel et la quatrième camarade n’étaient pas étudiant·es mais y avait participé en solidarité. Un appel contre ces condamnations est encore possible. Cette nouvelle condamnation s’ajoute aux 9 neufs mois de prison auxquels Pablo Hasel avait été condamné pour “éloge et justification du terrorisme” (voir notre article).

Le rappeur Pablo Hasel

Le rappeur Pablo Hasel

Dossier(s): Espagne Tags: