Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins une personne a été atteinte par balles au cours d’affrontements survenus hier jeudi, dans la commune de Hinche, situé dans le département du Centre. L’incident est arrivé sur la Route Nationale #3, suite à un mouvement de protestation entamé par des habitants de la commune pour réclamer de l’énergie électrique et dénoncer la hausse des prix des produits de première nécessité. Des camions ont été positionnés le long de la zone paralysant la circulation. Des agents de la police nationale d’Haïti (PNH) sont intervenus. Les protestataires ont lancé des jets de pierres contre les forces de l’ordre et les policiers ont fait usage de balles réelles blessant ainsi une personne.

Manifestant blessé à Haïti

Les maires élus des 4 municipalités ainsi que les co-maires d’Iğdır, Eylem Çelik et Yaşar Akkuş, les co-maires de Siirt, Berivan Helen Işık et Peymandara Turhan, les co-maires de Baykan, Ramazan Sarsılmaz et Özden Gülmez, les co-maires Kurtalan, Baran Akgül et Esmer Baran ont été arrêtés par la police turque lors de raid effectués aux domiciles des élus HDP. 44 municipalités kurdes sur les 65 remportées par le parti démocratique des peuples (HDP) lors des élections municipales du 31 mars 2019, sont aujourd’hui dirigées par des administrateurs désignés par l’Etat à la place des maires élus. Plus d’infos ici.

Encore 4 maires du HDP arrêtés et remplacés

La police d’Etterbeek est intervenue devant une habitation d’Etterbeek pour exiger le retrait d’une banderole indiquant « Adil tué par la police le 10/04/2020 – Ni Oubli, ni pardon ». Devant le refus des habitant·es, la police a dressé un PV qu’elle a transmis au fonctionnaire sanctionnateur de la commune. Il s’agit du fonctionnaire chargé de la mis en place des sanctions administratives communales (SAC). Ce PV se base sur l’article 38 du règlement général de police commun qui interdit les affichages sur l’espace public sans accord de la commune. Le police craint, en effet, que ce type de banderole n’amène à des révoltes similaires à celles qui se sont produites à Anderlecht. La police fait régulièrement pression pour faire enlever dénonçant la mort d’Adil (voir notre article).

La police d'Etterbeek fait pression pour enlever une banderole réclamant la justice pour Adil

La police d’Etterbeek fait pression pour enlever une banderole réclamant la justice pour Adil

Dans le quartier de Connewitz à Leipzig, un projet immobilier vise à gentrifier une partie du quartier en augmentant les prix des loyers. Le chantier de construction entre Wiedebachplatz et Ecksteinstraße empêche cependant la police de patrouiller et de contrôler une grande partie de la Bornaische Strasse. Ce chantier de construction est souvent attaqué par des personnes déclenchant des incendies volontaires. Le samedi 9 mai, entre 150 et 200 personnes, réparties en petits groupes (afin d’éviter une propagation du Coronavirus) étaient présentes sur le chantier lorsqu’un important incendie a été déclenché. La police est intervenue et s’est affrontée avec les personnes présentes. Elle a ensuite attaqué les habitant·es du quartier qui ont riposté avec des jets de bouteilles et des feux d’artifice. Elle a rassemblé un important contingent ainsi qu’un hélicoptère pour prendre le contrôle de la zone. Trois personnes ont été arrêtées dont l’une qui est toujours en détention.

Émeute à Leipzig contre un projet de gentrification du quartier de Connewitz

Émeute à Leipzig contre un projet de gentrification du quartier de Connewitz

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Patxi Ruiz est en grève de la faim et de la soif depuis trois jours pour réclamer son retour dans le module 8 de la prison de Murcia. Il avait, en effet, été transféré vers un autre module afin de le séparer d’autres prisonniers politiques par un gardien d’extrême-droite qui l’a menacé. Depuis le début de son action aucun médecin n’est venu le voir. Plusieurs autres prisonniers ont manifesté leur solidarité dont trois détenus à la prison de Puerto III qui sont en grève de la faim depuis trois jours. Quatre autres personnes ont entamé une grève de la faim hier après-midi (l’une d’entre elles le fera par intermittence, toutes les 24 heures). Patxi Ruiz est un ancien membre de ETA. Il purge une peine de trente ans de prison pour avoir exécuté, en 1998, un conseillé de l’UPN à la mairie de Pampelune.

EDIT : Il y avait une erreur dans l’article ci-dessus: Patxi Ruíz ne fait pas la grève pour sa libération. Il demande de retourner au quartier 8 de cette prison ou un collectif de prisonniers a été constitué (et dont il est accusé d’être le leader). Il a été transféré et menacé par un gardien d’extrême droite et demande donc à retourner au quartier 8 et de ne plus être agressé ni menacé. Le mouvement de soutien s’étend un peu plus que d’habitude pour un mouvement issu du secteur des prisonniers politiques qui refusent la reddition politique.

 

Patxi Ruiz

Patxi Ruiz

Un Arlonais d’un quarantaine d’année a été interpellé pour l’incendie de deux combis de police et d’autres véhicules sur le parking de la zone de police d’Arlon, la nuit du 30 avril au 1er mai (voir notre article).  C’est l’enquête menée par le service SER de la zone de police de Gaume qui a permis cette interpellation. Il a été placé sous mandat d’arrêt et inculpé pour des faits d’incendie volontaire de plusieurs véhicules de police, la nuit. Présenté à la juge d’instruction Patricia Devaux en fin de matinée d’hier mercredi, il aurait avoué sa participation et serait un zadiste du Schoppach.

L'incendie à Arlon

Mercredi 13 mai au matin, des affrontements ont éclaté dans le village d’al-Fawar près de Hébron en Cisjordanie occupée entre des jeunes palestiniens et l’occupation israélienne. Zaïd Qaysa, un jeune adolescent de 14 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête pendant la riposte des soldats israéliens. L’opération militaire était organisée pour retrouver le responsable de la mort d’un soldat sioniste tué par un jet de pierre dans la nuit de lundi à mardi, lors d’un raid israélien dans le village de Yabad près de Jénine.

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Mardi 12 mai, une émeute s’est déclenchée au Centre de réinsertion sociale de Colima. Les prisonniers exigeaient de mesures de confinement plus efficaces et ont déclenché un incendie. Le mouvement a été réprimé au bout deux heures avec la participation de la police d’État ainsi que des forces fédérales. Des coups de feu ont été entendus et on signale au moins 9 prisonniers blessés. Le même jour, une tentative d’émeute a éclaté à la prison d’État de Chalco, dans l’État de Mexico. Les prisonniers se plaignaient des restrictions imposées aux visites familiales pour empêcher la propagation de Covid-19. Le directeur de la prison, a demandé le soutien du Secrétariat à la sécurité, qui a déployé 200 éléments du groupe spécial qui ne sont finalement pas intervenus. La tentative de révolte a finalement pu être réprimée par les gardiens.

Émeute et tentative d'émeute dans deux prisons du Mexique