Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis 6h ce matin, 90 personnes bloquent les accès au chantier de la maxi-prison de Haren, en périphérie bruxelloise. Les ouvriers n’ont pas pu accéder au chantier. ll y a eu une quinzaine d’arrestations mais l’occupation se poursuit. Les activistes sont répartis sur 5 points de blocage autour du chantier et sont enchainés via des lock-ons. Malgré l’intention du Conseil d’État d’annuler le permis d’urbanisme et d’environnement du chantier, les constructeurs s’empressent de bétonner le terrain aussi vite que possible depuis la fin-janvier. Un live video ici.

Vidéo des arrestations ce matin.

Mise à Jour (21H50): C’est finalement la totalité des manifestants, à savoir 92, qui a été arrêtée administrativement. Certains ont été maltraités par la police (coups). Ils sont relâchés au compte-goutte, certains sortant du commissariat avec des ecchymoses.

Contre la maxi-prison

Contre la maxi-prison

Mercredi, la brigade des affaires générales de la Sûreté urbaine de Lille a mené une vaste opération dans plusieurs domiciles de la métropole lilloise, dans le Pas-de-Calais, ainsi qu’à Niort (Deux-Sèvres), contre des membres du mouvement végane et antispéciste. Cinq personnes de 24 à 40 ans y ont été interpellées (une sixième s’est présentée au commissariat le lendemain jeudi), dans le cadre d’une enquête menée depuis la fin décembre sur des dégradations de boucheries et restaurants. Au total, quinze faits ont été recensés, dont l’incendie d’un restaurant La Boucherie à Marcq-en-Barœul.

En garde à vue, trois suspects auraient reconnu les faits, quatre ont été ont été présentés à un magistrat vendredi matin en vue d’une comparution immédiate, pour dégradations volontaires aggravées. Ils ont demandé le renvoi de leur procès, le temps de préparer leur défense, ce qui leur a été accordé. En revanche, deux des accusés resteront en détention, suivant les réquisitions du procureur. L’un d’eux, le seul homme des quatre prévenus, a dit avoir entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention.

Les deux autres accusées attendront leur procès libre, mais sous contrôle judiciaire. Elles ont interdiction de résider dans le Nord-Pas-de-Calais et d’entrer en contact entre elles. Le procès aura lieu le 19 mars prochain.

Tag et bris de vitres chez Henri Boucher

Samedi 9 février, des affrontements entre militants anarchistes et policiers ont éclaté durant 4 heures à Turin. On dénombre 23 militants anarchistes arrêtés. Ces affrontements se sont déroulés durant une manifestation contre l’expulsion mercredi du centre social « Asilo », un lieu de rencontre historique pour le mouvement anarchiste piémontais (voir notre article)

Environ un millier de personnes étaient donc descendues dans les rues samedi pour protester contre cette expulsion et les arrestations qui avaient eut lieu durant celle-ci. Le police a décidé d’intervenir ce qui a déclenché les affrontements.

Les affrontements de samedi à Turin

Les affrontements de samedi à Turin

Deux adolescents palestiniens ont été tués le 8 février par un tir de l’armée israélienne dans la bande de Gaza lors de heurts et de manifestations le long de la barrière isolant l’enclave palestinienne. Hassan Shalabi, 14 ans a été tué à l’est de Khan Younès par un tir qui l’a atteint à la poitrine. Hamza Ishtawi, 17 ans, a été tué à l’est de Gaza par une balle qui l’a atteint au cou. Huit autres Palestiniens ont été blessés par balles le long de la frontière. Les Palestiniens ont lancé des pierres et des engins incendiaires vers les soldats de l’autre côté de la barrière, et l’armée a riposté avec des moyens anti-émeutes et à balles réelles.

Evacuation d’un des blessés de ce vendredi 8 février

Evacuation d'un des blessés de ce vendredi 8 février

Ils étaient une centaine de « gilets jaunes » à s’être donnés rendez-vous au pied de la collégiale Sainte-Waudru. Le cortège a alors pris la direction du centre-ville. Les seuls incidents ont été des jets de pétard dont un dans la boîte aux lettres du président du parti socialiste, Elio Di Rupo, qui a occasionné de légers dégats. Peu après 18 heures. quelques dizaines de gilets jaunes sont montées sur le ring pour bloquer la circulation. La police est intervenue avec le camion autopompe et l’appui de la police fédérale. Finalement, ce ne sont pas moins de 38 personnes qui ont été arrêtées administrativement.

Les gilets jaunes devant le domicile de Di Rupo

Les gilets jaunes devant le domicile de Di Rupo

Mercredi 6 février au soir, la police a procédé à une opération d’expulsion contre « l’Asile », une occupation historique de Turin. Durant cette opération la police a également procédé à l’arrestation de plusieurs militants engagés dans la lutte contre les centres d’expulsion pour migrants sous l’accusation terrorisme. Les militants expulsés et arrêtés ont reçu le soutien du mouvement No-Tav habitué à ces techniques de répression. Plus d’infos ici

Pour rappel, une conférence aura lieu le dimanche 17 février à Bruxelles sur le mouvement No Tav à Turin (voir notre article).

No Tav

No Tav

Des dizaines de milliers de « gilets jaunes » ont manifesté samedi en France pour le 13e weekend consécutif. Dans la capitale, des incidents ont éclaté à l’arrivée du cortège devant l’Assemblée nationale. Un manifestant a eu quatre doigts arrachés par l’explosion d’une grenade de désencerclement, lancée par les forces de l’ordre, alors que des manifestants tentaient d’enfoncer les palissades protégeant l’Assemblée. Des incidents ont eu lieu sur le parcours de la manifestation, qui est arrivée vers 16H30 près de la Tour Eiffel, dans une ambiance très tendue. Du mobilier urbain et des distributeurs de banques ont été cassés, une dizaine de véhicules a été incendiée, principalement des voitures de luxe, mais aussi une voiture de la mission antiterroriste militaire Sentinelle. À 18H45, la préfecture de police comptait 36 interpellations à Paris. Il y avait 16 personnes en garde à vue à 17H00, selon le parquet de Paris.

À Toulouse, où la préfecture a annoncé 11 interpellations, des heurts avec les forces de l’ordre ont éclaté vers 17 h, notamment place du Capitole. À Bordeaux, la manifestation s’est achevée avec des heurts près de la mairie, le recours par les forces de l’ordre aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau, et deux voitures incendiées. Huit policiers ont été légèrement blessés par des jets de projectiles à Saint-Etienne. Le défilé à Lyon a été marqué par une bataille rangée violente entre fascistes et antifas, l’affrontement s’achevant par la débacle des fascistes.

Le fourgon militaire incendié à Paris

Le fourgon militaire incendié à Paris

Au moins quatre personnes sont mortes ce jeudi lors des manifestations anti-gouvernementales organisées dans les grandes villes du pays à l’occasion du 7 février qui marquait le deuxième anniversaire de la présidence de Jovenel Moise dont la démission est de plus en plus réclamée par l’opposition. C’est dans la ville du Cap-haitien que l’on dénombre le plus grand nombre de victimes avec quatre jeunes tués par balles lors de heurts avec les forces de l’ordre.

A Mirebalais, une jeune femme a été mortellement frappée par un véhicule lorsqu’elle quittait une zone où la police avait lancé des gaz lacrymogènes contre des manifestants. Une foule furieuse s’en est pris par la suite au commissariat de la ville jetant des pierres sur les policiers. Les affrontements ont occasionné plusieurs blessés. Dans la capitale qui a rassemblé le plus grand nombre de manifestants, au moins 5 personnes ont été des blessées par des jets de pierres. Au moins 6 véhicules ont été incendiés par les manifestants à Pétion-ville.

Manifestation jeudi à Haiti

Manifestation jeudi à Haiti

Lundi 11 février, Soufian Al -Nguad passera en appel de sa condamnation rendue en octobre 2018 par le tribunal de Tétouan. Le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams (1.850 euros) pour un post sur facebook et pour sa participation à une manifestation dénonçant la mort d’une jeune étudiante, Hayat Belkacem, tuée le 25 septembre par la Marine marocaine alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau. Il avait été interpellé début octobre, après une manifestation lors d’un match de football le 30 septembre à Tétouan où le groupe des ultras « Los Matadores » du club de football local avait manifesté et porté des habits noirs en signe de deuil pour protester contre le décès de Hayat Belkacem.

Dix-neuf supporters âgés de 14 à 23 ans sont également jugés à Tétouan pour avoir manifesté le soir du même match. Les supporters avaient été arrêtés peu après pour avoir brandi des drapeaux espagnols et crié des slogans comme « Viva España » ( « Vive l’Espagne ») lors du match. Ils avaient aussi manifesté sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat ».

Soufian Al -Nguad

Soufian Al -Nguad

La police soudanaise a dispersé par la force mardi, plusieurs manifestations à Khartoum et à Omdurman, la deuxième ville du pays. Des dizaines d’étudiants de l’université de Khartoum ont été dispersés par des gaz lacrymogènes après s’être rassemblés devant le campus universitaire au centre de Khartoum. Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police. Une autre manifestation menée par des avocats devant la Cour suprême du Soudan, a également été dispersée par la police. Une troisième manifestation organisée par des enseignants devant le ministère soudanais de l’Education a également été dispersée.

La ville d’Omdurman a également été le théâtre de plusieurs manifestations, dont une organisée par des universitaires et des médecins. Depuis le 19 décembre dernier, des manifestations contre la dégradation des conditions de vie ont eu lieu dans plusieurs villes soudanaises, notamment à Khartoum, dont certaines ont été violentes. Les autorités font état de 31 morts, tandis que les organisations de défense des droits de l’homme parlent de 40 morts. Pour leur part, des activistes et des partis de l’opposition avancent le chiffre de 50 morts.

Manifestation à Khartoum

Manifestation à Khartoum