Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des manifestants ont pris d’assaut mercredi soir le bâtiment de l’université de Berkeley accueillant un discours du publiciste ultra-réactionnaire de Breitbart News, Milo Yiannopoulos, forçant l’annulation de l’événement. Des militants masqués s’étaient joint au groupe déjà important de manifestants rassemblés dans la zone entre Sather Gate et l’extrémité nord de Telegraph Avenue à la tombée de la nuit. La police du campus avait pris position près de l’entrée du bâtiment qui devait accueillir l’événement. Les militants masqués ont commencé à lancer des projectiles, y compris des briques, des feux d’artifice et des pierres vers l’immeuble et la police. Certains ont utilisé les barrières policières comme des béliers pour forcer l’entrée du lieu, brisant au moins une des portes et investissant le bâtiment. La zone était noyée de la fumée des artifices et des gaz lacrymogènes tirés par la police.

Vue d’hélicoptère des manifestants assiégeant le bâtiment de la conférence

Vue d'hélicoptère des manifestants assiégeant le bâtiment de la conférence

Le Parti communiste des Philippines (PCP) a annoncé qu’il mettait fin à un cessez-le-feu en vigueur depuis cinq mois. Cette annonce survient après une troisième séance de négociations de paix qui se sont achevés la semaine dernière près de Rome sans accord sur une trêve définitive. Le PCP a déclaré hier mercredi qu’il restait favorable à des négociations de paix mais a ordonné à ses combattants de reprendre le 11 février leur actions militaires contre les forces gouvernementales.

Le PCP dénonce le gouvernement d’avoir profité du cessez-le-feu pour empiéter sur les territoires contrôlés par la NPA. Les militaires et policiers philippins se sont servis de la trêve pour se livrer à des agissements hostiles, y compris des violations des droits de l’Homme dans les villages des zones rurales sous influence maoïste. Selon le PCP toutefois, il est possible de négocier tout en poursuivant le combat jusqu’à ce que des accords de fond soient trouvés sur les racines du conflit armé. Un prochain round de pourparlers de paix est prévu le 2 avril à Oslo.

Combattantes maioïstes aux Philippines

Combattantes maioïstes aux Philippines

De 200.000 à 300.000 personnes sont descendues dans la rue à travers toute la Roumanie pour dénoncer la décision du gouvernement social-démocrate d’assouplir la législation anticorruption. Les grandes villes de Cluj, Sibiu ou Timisoara ont également vu se former des rassemblements tout comme des localités de taille plus modeste. Dans la capitale, le rassemblement s’est achevé par des incidents entre les forces de l’ordre et les derniers groupes de manifestants restés face au siège du gouvernement, place de la Victoire. Alors que la plupart des attroupements s’étaient dispersés, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pétards, de pierres, de bouteilles de la part de groupes isolés et ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Au moins deux gendarmes et deux manifestants ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital. Un millier de gendarmes étaient déployés à Bucarest pour cette manifestation qui a commencé en début de soirée et a duré près de cinq heures, dans un froid glacial.

Charge de gendarmes hier soir à Bucarest

Charge de gendarmes hier soir à Bucarest

La police locale de la zone Limburg Regio Hoofdstad a confirmé mardi qu’elle envoyait des patrouilles surveiller les environs de la prison d’Hasselt quand un drone était signalé survolant l’établissement pénitentiaire. L’alerte a déjà été donnée trois fois la semaine dernière, mais aucun drone n’a été retrouvé. La prison d’Hasselt est la seule du pays à disposer d’un système de détection de ces appareils.

La prison de Hasselt

La prison de Hasselt

Abimael Guzman, le Président Gonzalo du PCP-SL, est en mauvaise santé. Son épouse, Elena Yparraguirre, la camarade Myriam, qui était également une dirigeante de l’insurrection maoïste, a introduit le 28 janvier un processus d’ « habeas corpus » en sa faveur. Abimael Guzman est en état de déshydratation sévère en raison de diarrhées constantes. Et non seulement il ne bénéficie pas des soins requis, mais ses conditions de détention empirent son état puisqu’il est enfermé dans une cellule de 2 mètres et trois dont la grille d’entrée est exposées au soleil, ce qui porte la température de la cellule supérieure à 30 degrés.

Voir le document introduit par Elena Yparraguirre

Elena Iparraguirre et Abimael Guzmán, dirigeants du PCP-SL, lors d’un procès en 2004

Elena Iparraguirre et Abimael Guzmán, dirigeants du PCP-SL, lors d'un procès en 2004

Antoine, militant libertaire et de la CGT à Valenciennes avait été violemment arrêté le 17 mai dernier à Lille en se rendant à une manifestation contre la Loi Travail. Il avait passé 3 semaines en détention préventive et avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis et à 2 ans d’interdiction de manifestation dans le département du Nord. François, un autre militant arrêté à Lille dans le cadre de la même manifestation a lui été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifester dans la région du Nord. Antoine a fait appel, son affaire sera rejugée demain jeudi 2 février à Douai. Un rassemblement de soutien à Antoine et François est appelé le jour même à 13h devant la Cour d’Appel de Douai, un appel aux initiatives solidaires a été lancé.

Solidarité avec Antoine et François

Solidarité avec Antoine et François

Deux membres de l’ELN emprisonnés ont été libérés ce weekend en Colombie, après avoir été désignés « facilitateurs de paix » par le gouvernement, l’une des conditions préalables aux pourparlers prévus à partir du 7 février à Quito. La semaine dernière, le gouvernement du président Juan Manuel Santos et l’ELN avaient annoncé le lancement le 7 février dans la capitale de l’Equateur voisin de pourparlers officiels, à l’issue de discussions menées en secret depuis janvier 2014.

Ces négociations formelles, qui devaient être précédemment entamées en octobre dernier, avaient été annulées au dernier moment par M. Santos, l’un des prisonniers de l’ELN, l’ex-député Odin Sanchez, n’ayant pas été relâché. Selon les conditions posées en préalable, l’ancien parlementaire, retenu de puis avril, doit être libéré le 2 février, tandis que le gouvernement doit gracier deux guérilleros emprisonnés et en nommer deux autres facilitateurs de paix (voir notre article). Avec les libérations annoncée ce weekend, l’une de ces conditions est désormais remplie. L’ELN a précisé dimanche que les guérilleros qui devraient être graciés, Nixon Cobos et Leivis Valero, se trouvent dans un « état de santé délicat » et « seront remis en liberté simultanément avec Odin Sanchez ».

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Pavel Grigorchuk, un militant du parti d’opposition « Notre Maison la Moldavie/Bloc Rouge », a été arrêté le vendredi 27 janvier, près de l’hôtel Radisson Blu Leogrand à Chisinau, où, dans la salle la plus chère et la plus luxueuse de l’hôtel, avait lieu une fastueuse cérémonie de remise de décoration à l’occasion du 25e anniversaire du Bureau du Procureur général. Les manifestants dénonçaient l’oligarchie et la répression. Pavel Grigorchuk a été arrêté avant même la manifestation, avec deux mégaphones: il est toujours emprisonné.

Quelques un des manifestants dénonçant le procureur

Quelques un des manifestants dénonçant le procureur

Une demande d’asile peut être rejetée si le demandeur a participé aux activités d’un groupe terroriste, même s’il n’a pas commis personnellement des faits de terrorisme, ressort-il d’un arrêt rendu mardi par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) dans un dossier concernant la Belgique. La CJUE avait été saisie de questions préjudicielles posées par le Conseil d’Etat belge dans le dossier d’un Marocain condamné en Belgique pour participation aux activités d’un groupe islamiste et qui avait ensuite introduit une demande d’asile en Belgique. Sa demande d’asile avait été rejetée, avant d’être acceptée, à deux reprises, par le conseil du contentieux des étrangers. Le Conseil d’Etat voulait savoir dans quelles conditions un demandeur peut être exclu du statut de réfugié lorsqu’il a été condamné pour participation aux activités d’un groupe terroriste sans avoir lui-même commis un acte de terrorisme.

La Cour constate que la notion d’« agissements contraires aux buts et aux principes des Nations unies » que la directive sur le statut de réfugié pose pour refuser ce statut est plus large que la commission d’actes terroristes. On peut donc également exclure du statut de réfugié quelqu’un qui aurait uniquement participé aux activités d’un « réseau » terroriste. Une nouvelle fois, un précédent est créé, visant les islamistes, qui ouvre la porte au refus d’asile pour des militants qui auraient eu un lien avec le PKK ou le DHKP-C, toujours officiellement inscrits sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne.

La Cour de Justice de l’Union européenne, à Luxembourg

La Cour de Justice de l'Union européenne, à Luxembourg

Plusieurs personnes sont à nouveau convoquées demain mardi, 31 janvier au Palais de Justice de Bruxelles devant la Chambre du Conseil pour répondre à la plainte du Commissaire Vandersmissen pour « atteinte à l’honneur, calomnie, diffamation, incitation au meurtre ». Tous ces chefs étant liés à quelques pancartes qui avaient sillonné les manifestations bruxelloises d’octobre 2011 à juin 2012 en représentant le Commissaire une gazeuse à la main surplombant la légende « Obersturmfuhrer Vandersmissen ». Le présumé concepteur et de présumés porteurs de la pancarte ont été convoqués. L’audience aurait dû se tenir en novembre, mais elle avait été reportée à la demande de l’avocat du plaignant.

Mise à jour: L’audience a duré plus de 2 heures. On saura le 21 février si le parquet décide de poursuivre ou pas.

Le commissaire Vandersmissen (en bas à gauche)