Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La répression de l’expression de la solidarité avec les Palestiniens ne diminue pas en Europe. En Belgique, les deux propositions  de manifestation du Secours Rouge (une à 1000 Bruxelles, une à Ixelles) ont été interdites, et le meeting de Samidoun (à Jette) est « sous enquête ». En Allemagne, la brutale répression d’une manifestation interdite a tourné à l’affrontement : 174 personnes ont été interpellées, dont 65 font l’objet d’une enquête pénale pour avoir résisté aux forces de l’ordre. Il y a eu des dizaines de blessés. En Suisse alémanique, aucune manifestation relative au Moyen-Orient sera autorisée les prochains jours. C’est en France où la répression est la plus forte: les plus petites initiatives organisées dans les plus petites localités et jusqu’à l’intérieur de locaux sont interdites et interrompues par la police. Et comme toujours dans ce genre de situation, le zèle mène au ridicule: La police municipale de Valence est intervenue mercredi soir pour faire éteindre l’enseigne du restaurant « Chamas Tacos ». En raison d’une panne d’éclairage de la première lettre, elle affichait « Hamas Tacos »…

En France cependant, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française s’est prononcée mercredi contre l’interdiction systématique des rassemblements propalestiniens décidée par Gérald Darmanin. Le Conseil d’État a estimé qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque que de telles manifestation constituent des troubles à l’ordre public. Le Conseil d’Etat avait été saisi en urgence par le Comité action Palestine.

Si les événements de Gaza sont largement couverts, ce n’est pas le cas de ce qui se passe en Cisjordanie où de nombreuses manifestations sont réprimées de manière brutale et souvent meurtrières soit par les forces d’occupation, soit par les forces de l’Autorité Palestinienne dénoncée pour sa collaboration avec Israël. 44 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre et 440 ont été emprisonnés. Voici quelques nouvelles de ces derniers jours.

Vendredi 13,  De violents affrontements ont lieu lors de manifestations à Ramallah, Tulkarem, Naplouse, Hébron et dans d’autres villes de Cisjordanie. A Beit Furik, près de Naplouse, un garçon de 14 ans a été tué par balle. Huit autres Palestiniens sont tués à Tulkarem, Beit Ula, Tammun, Bethléem et Hébron. Des dizaines d’autres ont été blessés. Dimanche 15, trois Palestiniens sont blessés par balles à Tobas. Les forces d’occupation ont également effectué un raid sur Beit Rima et le camp Al-Amari à Ramallah, laissant deux Palestiniens blessés par balles. Des affrontements ont enfin eu lieu à Salfit : un Palestinien y a été blessé par balle.

Lundi 16, les forces d’occupation ont mené plusieurs opérations répressives à Naplouse, Bethléem, Hébron et dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jaber à Jéricho. Le jeune Moeen Damo, un prisonnier libéré, est tué de plusieurs balles par les soldats. Le même mardi en soirée, l’annonce du bombardement de l’hôpital de Gaza a relancé les mobilisations à Hébron, Bethléem, Ramallah , Tubas et Jénine. Les manifestants se sont affronté aux forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne (photo) en scandant « le peuple veut la chute du président (Abbas) ». Les forces d’occupation israéliennes ont pour blessé ce même mardi cinq manifestants par balles réelles: trois au poste de contrôle nord à Qalqilya, un dans la région de Ziv près de Yatta, au sud d’Hébron, et un autre dans la ville de Beit Ummar (au nord d’Hébron).

La police de Mexico a tenté d’expulser la Maison des peuples et communautés indigènes Samir Flores Soberanes de l’Institut national des peuples indigènes (INPI), ce qui a provoqué des affrontements avec les manifestants et fait huit blessés. Les faits se sont déroulés lundi matin à l’aube à Mexico, dans le quartier de Xoco, dans le district de Benito Juárez. Quelques dizaines des occupants de l’immeuble s’en sont pris aux équipes de travail du gouvernement de la capitale et aux 150 membres de la police métropolitaine présents pour garantir l’expulsion. Les occupants ont utilisé des tuyaux métalliques et des pelles, ainsi que des meubles de l’immeuble. Ils ont également activé le contenu d’extincteurs, jeté des pierres et divers objets depuis les étages supérieurs de l’immeuble. Trois employés de la Direction générale des services urbains et plusieurs policiers ont été blessés.

Depuis plus de quatre ans, des membres de la communauté Otomí occupent le bâtiment de l’INPI, situé au 343 de l’avenue Mexico-Coyoacán, dans le cadre d’une manifestation qui a débuté en 2020. Cette manifestation avait pour but de réclamer une plus grande attention et un plus grand respect des droits des peuples indigènes au Mexique.

Mariam Abudaqa, 71 ans, arrivée en France de Gaza le mois passé, vient de faire l’objet d’un arrêté d’expulsion de France en raison de son appartenance au FPLP, et pour sa participation à une tournée de conférences en France sur les conditions de vie des Palestiniens de Gaza et/ou l’apartheid israélien. Pour ces raisons, Mariam constituerait, selon le gouvernement français, une menace à l’ordre public et augmenterait les « tensions entre communautés » en France. Mariam Abudaqa, née dans le village de Bani Suheila à l’est de Khan Younis (dans la bande de Gaza), a un doctorat en philosophie. Résistante à l’occupation israélienne, elle est une combattante pour les droits des femmes et un soutien aux prisonnières politiques palestiniennes. Elle vit habituellement à Gaza et y préside le conseil d’administration de l’association féministe : Palestinian Development Women Studies Association. Un recours en suspension de l’expulsion et un recours en annulation sont en cours.

La semaine du 4 au 8 octobre, plusieurs initiatives solidaires ont eu lieu pour Mónica Caballero et Francisco Solar, deux anarchistes qui arrivent au terme du procès où ils sont accusé.es de plusieurs attaques à l’explosif (voir notre article). Parmi ces initiatives, un rassemblement devant la prison de San Miguel, à Santiago.

Motorola Solutions est une multinationale américaine des télécommunications et de capture automatique de données. Elle a été créée en janvier 2011 à la suite de la scission de Motorola Inc dont elle est la principale héritière. Elle propose aux forces de police son système de vidéo embarquée M500 qui constitue une rupture technologique. Grâce à la combinaison d’une intelligence artificielle avancée et des caméras haute résolution (plusieurs par véhicule et les body-cams), le M500 analyse en permanence l’environnement de façon multidirectionnelle afin d’aider les policiers à identifier les menaces en temps réel et fournir des preuves vidéo. VideoManager, sa plateforme de gestion de preuves pour stocker et gérer les séquences vidéo. Le logiciel VideoManager offre un flux de données transparent et intuitif et permet aux équipes de première ligne de partager des séquences vidéo entre les agents et la salle de commandement afin de recueillir des preuves vidéo qui serviront aux enquêtes et aux examens a posteriori. Plusieurs services de police ont acquis de M500 aux USA mais aussi en Europe (la Lituanie vient de l »acquérir).

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Environ un millier de personnes qui s’étaient rassemblées dimanche à Berlin n’ont pas été autorisées à manifester en solidarité avec les Palestiniens. Toutes les manifestations pro-palestiniennes sontactuellement interdite en Allemagne. La police a exigé des manifestants réunis à la Potsdamer Platz de quitter la place, puis a attaqué le rassemblement. La police a frappé et arrêté plusieurs manifestants qui refusaient de quitter la place. Des incidents ont également eu lieu à la dernière manifestation pro-palestinienne (autorisée) à Londres: des manifestants se sont affrontés aux policiers Trafalgar square.

Des affrontements ont opposés les habitants de la ville de Texistepec (état de Veracruz) dans le quartier de Las Lomas. Les habitants protestaient contre les coupures d’électricité lorsque la police municipale, renforcée par la police d’état, est intervenue. La maison du maire a été caillassée et dégradée.

New-York compte 9 millions d’habitants dont près de 2 millions de juifs. Vendredi soir, à l’appel de l’organisation juive de gauche Jewish Voice for Peace (JVP), des milliers de personnes ont convergé vers le domicile du chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, lui-même de confession juive et qui doit se rendre avec d’autres parlementaires en Israël. Il a été sommé par la JVP d’”agir pour un cessez-le-feu immédiat”. Le JVP a exigé la “fin de 75 ans d’occupation militaire et d’apartheid par Israël, avec la complicité des Etats-Unis”. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Des Juifs disent stop au génocide des Palestiniens”, « Les Juifs contre l’apartheid » ou « Les descendants juifs des survivants de l’Holocauste contre l’apartheid israélien » et scandaient « Pas en notre nom » et « Plus d’armes pour Israël ». La police a procédé à l’arrestation de dizaines de personnes, sans doute une centaine, de 20 à 85 ans, dont deux élus de New York, des rabbins et des descendants de survivants de l’Holocauste…

Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont récemment mené des attaques ciblées contre les forces d’occupation marocaines, leur infligeant d’importantes pertes. Ces opérations ont eu lieu dans les secteurs stratégiques de Mahbes et Aousserd. De plus, l’Armée sahraouie a dirigé ses opérations contre le poste de commandement du 36e bataillon des forces d’occupation marocaines à Astila Ould Bouagrine. Une batterie d’artillerie à Guelb En-Nas, située dans le secteur d’Aousserd, a également été prise pour cible. Cette série d’attaques n’est pas un cas isolé. Les unités avancées de l’APLS avaient précédemment visé des positions des forces d’occupation dans le secteur de Farsia, dans la région d’El Fi’iryine.

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