Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le juge de l’Audience nationale espagnole, Manuel García Castellón, a clos l’enquête sur 12 indépendantistes membres des Comités pour la défense de la République (CDR) accusés de terrorisme. Leurs arrestations avait eu lieu dans le cadre du raid de la Garde civile en Catalogne en 2019. Ce raid,  baptisé Opération Judas, avait mobilisé de façon spectaculaire 500 policiers et les médias espagnols, accusant le mouvement indépendantiste de terrorisme, quelques jours seulement avant les condamnations de la Cour suprême pour le procès des dirigeants catalans. Plus tard, les «preuves» initialement divulguées se sont transformées en allégations et les suspects ont été discrètement libérés sous caution. Mais l’affaire a continué, certaines parties étant menées de manière confidentielle, de sorte que même les avocats n’avaient pas accès à certaines parties des dossiers.

Le juge a maintenant renvoyé l’affaire à la chambre criminelle du même tribunal pour décider d’ouvrir ou non un procès contre les personnes poursuivies pour les crimes d’appartenance à une organisation terroriste et de possession et fabrication d’explosifs. Le premier chef d’accusation entraîne des peines de prison comprises entre six et douze ans tandis que le second, de huit à quinze ans. C’est la deuxième fois que l’enquête est clôturée parce que les personnes faisant l’objet de l’enquête ont demandé que davantage de preuves soient examinées.

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Au moins sept personnes ont été arrêtées à Manhattan samedi après avoir provoqué l’arrêt de la circulation du métro et affronté les policiers du NYPD alors qu’elles protestaient contre l’assassinat d’un sans-abri par un Marines dans le métro. C’est par des dizaines qu’ils ont sauté sur les voies du métro à Lexington Avenue et East 63rd Street vers 18h15, forçant un train Q venant en sens inverse à freiner d’urgence. Cela a provoqué une coupure temporaire du courant dans la station de Lenox Hill. La police a réussi à faire sortir les manifestants des voies, permettant au train de rouler dans la station mais les manifestants, qui scandaient « Pas de justice pas de paix! », étaient déterminés à continuer de bloquer le service de transport.

 

Le 1er mai à Zurich, où plus de 10’000 personnes ont défilé dès 10h30, de nombreux manifestants ont lancé des pétards et allumés des fumigènes, tagué des façades et attaqué deux banques dont les vitres ont été brisées. La police de de Zurich a tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc et a blessé gravement un jeune camarade à l’oeil et un autre à la main. A Bâle, de nombreux policiers sont intervenu pour bloquer le cortège et isoler le bloc de tête. La police a proposé un autre parcours « à ceux qui souhaitaient défiler pacifiquement ». Mais cette tentative de provoquer la désolidarisation du cortège a échoué: les autres manifestants ont refusé l’itinéraire alternatif et ont choisi de rester en soutien au bloc encerclé. La police a alors utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour séparer les deux groupes.

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Les habitants de différents quartiers de la municipalité de Los Alcarrizos ont manifesté en brûlant des pneus et en jetant des débris dans les rues pour réclamer l’approvisionnement en eau potable. Cela fait des mois que les habitants sont confrontée à des problèmes d’approvisionnement en eau. La même plainte a été exprimée par les habitants de localités telles que Las Malvinas et Los Multis, qui ont décidé de bloquer la circulation pour réclamer de l’eau potable et de l’électricité. Des dispositifs policiers ont été déployés pour empêcher les manifestants d’atteindre l’avenue principale, même s’ils ont réussi à allumer quelques pneus avant que la police n’arrive et ne disperse la manifestation.

Habib Chaab, dirigeant d’un mouvement de libération de la région du Khouzestan qui compte une importante population arabe, a été exécuté ce matin par pendaison à Téhéran. Âgé d’une cinquantaine d’années, M. Chaab, connu également sous le nom de Habib Asyud, était un dirigeant de l’organisation Harakat al-Nidal, ou ASMLA (Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahvaz). Il avait disparu en octobre 2020 après s’être rendu à Istanbul, avant de réapparaître un mois plus tard en prison en Iran. En décembre 2020, les autorités turques avaient annoncé l’arrestation de onze personnes soupçonnées de l’avoir enlevé à Istanbul avant de l’emmener à la frontière iranienne, et de le livrer aux autorités de Téhéran. La télévision iranienne avait diffusé en novembre 2020 une vidéo de Habib Chaab, dans laquelle il s’accusait notamment d’un attentat meurtrier ayant visé en septembre 2018 un défilé militaire à Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzestan.

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Trois Palestiniens ont été tués jeudi par des soldats israéliens lors d’une opération militaire dans la ville de Naplouse en Cisjordanie. Quatre autres Palestiniens ont également été blessés par des soldats israéliens au cours des affrontements qui ont éclaté entre les soldats et des dizaines de jeunes hommes et d’hommes armés dans la ville. Une force spéciale d’infiltration israélienne avait pris d’assaut la vieille ville du centre de Naplouse, encerclé un bâtiment et affronté trois Palestiniens retranchés à l’intérieur. Des affrontements violents ont eu lieu pendant plusieurs heures entre les Palestiniens et les soldats israéliens. Les trois Palestiniens ont été tués à l’intérieur du bâtiment après des tirs nourris et des explosions. L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué jeudi que les troupes israéliennes avaient tué deux militants palestiniens soupçonnés d’avoir abattu trois colons israéliens en avril, ainsi qu’un troisième homme armé qui avait aidé les deux militants, lors d’un raid dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

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Les autorités turques ont déclaré “zones de sécurité spéciales temporaires” 14 zones dans la province de Sirnak. Ces zones kurdes se situent notamment à Cizre, Silopi, Uludere et Beytüşşebap. Depuis des années, l’État turc déclare systématiquement et arbitrairement des “interdictions” et des “zones de sécurité spéciales” dans les provinces kurdes, en particulier à Sirnak et Hakkari. Ces méthodes ont pour conséquence de limiter les mouvements des habitants de ces régions. La décision prise par le gouvernement prévoit que ces 14 zones seront considérées comme “zones de sécurité spéciales temporaires” du 1er au 15 mai. Durant cette période, l’entrée et la sortie seront strictement contrôlées, voire interdites, selon les cas. Des mouvements de troupes et des vols de l’aviation militaire turque y ont été remarqués. Ces mêmes régions avaient déjà été déclarées “zones de sécurité spéciales” pour une durée de 15 jours, du 16 au 30 avril. De plus, le 8 avril, l’entrée dans les hautes terres de quatre villages du district de Yuksekova à Hakkari avait été interdite.

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Des manifestants contre la fraude des ultra-riches ont bloqué la circulation à Asunción et ont résisté à l’intervention de la police. Plus d’une centaine de personnes ont été poursuivies après ces manifestations. Des médecins légistes ont été convoqués pour examiner les détenus parce que les forces de l’ordre ont fait un usage excessif de la force lors de l’arrestation des manifestants, aux abords du siège du Tribunal supérieur de justice électorale (TSJE). De nombreux véhicules ont également été saisis.

A Paris, 124 des 281 personnes placées en garde à vue en marge de la manifestation du 1er mai, lundi à Paris, ont été relâchées sans poursuites, selon un bilan communiqué aujourd’hui mercredi par le parquet de Paris. Ce taux confirme la politique d’arrestations préventives des forces de l’ordre. 46 mesures de garde à vue étaient encore en cours mercredi après prolongation, tandis que 23 gardes à vue avaient été levées afin de poursuivre les investigations sous forme d’enquêtes préliminaires. Neuf de ces gardes à vue ont donné lieu à une ordonnance pénale, douze ont été présentés à des magistrats en vue d’audiences correctionnelles ultérieures. Onze personnes placées en garde à vue devaient passer en comparution immédiate. Cet après-midi, une dizaine de dossiers avaient été audiencés, mais le renvoi d’une grande majorité d’entre eux à une date ultérieure a été demandé, comme de droit dans ce type de procédure.

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