Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 4 juillet, les autorités locales ont arrêté 10 personnes suite à une mobilisation devant le centre de détention de Prairieland au Texas contre ICE, la police de l’immigration déployée par Donald Trump. Le 5 juillet, une autre personne a été arrêtée en lien avec cette affaire. Elles font actuellement face à de lourdes accusations, tant au niveau de l’État que du gouvernement fédéral, dans le cadre de la criminalisation des manifestations contre cette agence fédérale (voir notre article). Les autorités locales ont fixé la caution à 10 millions de dollars par personne. Ceux-ci sont maintenant en prison et leurs soutiens appellent à la solidarité financière (voir ici). Il s’agit d’une collecte de fonds visant à réunir au moins 20 000 $ pour couvrir les frais juridiques et les frais de subsistance de toutes les personnes confrontées à la répression liée à la manifestation au centre de détention de Prairieland.

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Les enquêteurs de l’Office fédéral de police criminelle (BKA) ont perquisitionné le domicile privé d’une employée du consulat général de Turquie près de Cologne. Cette femme fait l’objet d’une enquête pour suspicion d’activité d’agent de renseignement turc. L’enquête est également ouverte contre un second suspect, un commissaire de police de Cologne.

La policière aurait intercepté des informations confidentielles du système d’information de la police et les aurait transmises à son contact au consulat général. Il s’agirait de données sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Allemagne, telles que les données de circulation et d’immatriculation de militants kurdes. La policière est aujourd’hui en fuite.

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La première chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Urmia, présidée par le juge Reza Najafzadeh et le conseiller Esmail Bazrkari, a condamné cinq des détenus du mouvement « Jin Jiyan Azadi » à Bukan (province d’Azerbaïdjan occidental, Iran). Huit autres accusés ont également été condamnés à des peines d’emprisonnement et à des amendes.

Les peines ont été prononcées à l’issue de trois audiences en ligne  et ont été officiellement communiqué aux avocats de la défense le 7 juillet 2025. Selon certaines informations, le tribunal aurait rendu ces peines sans tenir compte des informations faisant état de tortures, d’aveux forcés et de scénarios de sécurité élaborés par les services de renseignement du centre de détention d’Urmia.

Ali (Soran) Ghasemi, Pejman Soltani et Kaveh Salehi ont chacun été condamnés à trois peines de mort et à 15 ans de prison. Rezgar Beigzadeh Babamiri a été condamné à deux peines de mort et à 15 ans de prison. Teyfour Salimi Babamiri, actuellement en liberté sous caution, a été condamné à une peine de mort.

Ce mercredi 9 juillet, en Inde, plus de 250 millions de personnes se sont mobilisées dans une grève nationale contre des réformes du code du travail, bientôt étudiées au Parlement. Cette grève massive a été appelée par dix syndicats et rejointe par de très nombreux travailleurs, organisés ou non, de plusieurs secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des services publics, et soutenue par des organisations du mouvement étudiant et féministe. Dans certaines régions, toute activité économique était à l’arrêt complet.

La réforme combattue est une nouvelle attaque contre le code du travail indien. Les changements permettaient alors aux employeurs et au gouvernement d’augmenter la charge de travail, de licencier facilement les travailleurs, de réduire la couverture d’assurance maladie et de rendre plus difficile la création de syndicats. Plusieurs affrontements ont eu lieu avec les forces de sécurité, notamment lorsque les partisans du Parti communiste indien (marxiste) ont bloqué les voies ferrées dans différentes régions et se sont heurtés à la police de l’état et à la Force de protection des chemins de fer (RPF).

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Le ministre togolais de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba (au centre, cravate bleue) a annoncé lors d’une conférence de presse à Lomé, mercredi 9 juillet, le lancement par le gouvernement de mandats d’arrêt contre plusieurs membres de la société civile qui vivent aujourd’hui à l’étranger. L’objectif est de retrouver tous ceux qui appellent aux manifestations contre le président Faure Gnassingbé depuis le 6 juin. Bien qu’interdites par les autorités togolaises qui les considèrent comme « une tentative de déstabilisation de la sous-région », il y en a eu à quatre reprises le mois dernier, les 6 (voir notre article), 26, 27 et 28 juin (voir notre article). Violemment réprimées, elles se sont soldées par la mort de cinq personnes selon un bilan officiel – sept selon les organisations de la société civile.

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Suite à l’appel d’Abdullah Öcalan à déposer les armes, le (ex-)PKK a organisé aujourd’hui une cérémonie de désarmement au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak). Besê Hozat, coprésidente du Conseil exécutif du KCK (Union des communautés du Kurdistan), a conduit le groupe de 15 hommes et 15 femmes guérilleros qui ont brûlé leurs armes et leurs harnachements. Depuis la déclaration d’Öcalan, le mouvement kurde multiplie les gestes de renonciation (à la pratique lutte armée, au PKK lui-même, et maintenant au fait même de détenir des armes — ce dernier point à une échelle encore symbolique) dans l’espoir d’amener le régime fasciste turc à accepter son projet de « société démocratique ». Jusqu’à présent, l’Etat turc encaisse les bénéfices de ces décisions sans faire seulement mine de concéder quoi que ce soit.

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Le 7 mai 2025, le Palestinien Tarek Bazrouk, âgé de 20 ans, a été pris pour cible, arrêté et détenu par le FBI. Les agents fédéraux ont perquisitionné son domicile pendant plus de huit heures avant de l’inculper de délits fédéraux de « crime de haine ». Ces accusations font suite à sa participation aux manifestations de 2024 contre le génocide en cours à Gaza. Bazrouk risque maintenant jusqu’à 5 ans de prison fédérale. Depuis son arrestation, Bazrouk a fait l’objet d’une diffamation acharnée, de doxxing et de calomnies. Malgré son absence de casier judiciaire et ses liens étroits avec la ville de New York, Bazrouk s’est vu refuser une libération sous caution et reste détenu au Metropolitan Detention Center de Brooklyn. Il est actuellement dans l’attente de son procès, prévu pour le mois d’octobre.

Participer à la collecte de soutien

L’ancienne membre de la RAF, Daniela Klette, est en détention provisoire depuis 2024 suite à son arrestation le 27 février de la même année après 30 ans de clandestinité (voir notre article). Lors du 20e jour de son procès pour 13 opérations de financement, l’audience s’est arrêtée par un verdict provisoire et important : le chef d’accusation le plus grave — tentative de meurtre — est abandonné. Avec les vacances d’été, le tribunal a ajourné le procès d’un mois. La reprise des débats est prévue début août.

La décision concerne une action près de Brême en juin 2015 qui avait pour but de financer sa clandestinité ainsi que celle de ses camarades Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg toujours en fuite. Plusieurs coups de feu avaient été tirés, sans faire de victime.

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