Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le bilan des manifestations meurtrières ont eu lieu à la fin de juin dans 23 comtés à travers le Kenya (voir notre article), estt finalement de 485 personnes arrêtées pour « meurtre, terrorisme, viol, viol en réunion, incendie volontaire, obstruction au travail de policiers en service, destruction et vol (…), incitation à la violence, manipulation de biens volés, détérioration de propriétés avec intention de nuire et possession d’armes à feu illégales »., selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont changé de caractère le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi. La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées. Onze policiers ont été grièvement blessés pendant les manifestations.

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Mardi 1er juillet, le journaliste indépendant Enzo Rabouy a été arrêté et menotté à sa sortie du train par une dizaine de policiers en civils. Placé en garde à vue durant plus de 23H, il a été relâché sans poursuite. Le motif invoqué était sa couverture d’une action militante dénonçant la participation d’entreprises israéliennes au salon du Bourget. Le journaliste a annoncé déposer plainte pour dénoncer cette entrave à la liberté de la presse.

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Le collectif Solidarité Kanaky a mis en place plusieurs caisses de solidarité pour soutenir les militant·es Kanak de la CCAT récemment libéré·es pour assurer des frais du quotidien (hébergement, recherche d’un travail, etc.) durant leur assignation à résidence, mais également en soutien à l’ensemble des détenus Kanak du Camp Est qui ont été déportés en France.

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La Grande Marche des Enseignants du Syndicat des Enseignants du Secteur Privé est arrivée à Ankara le 1er juillet. Le 25 juin, elle était partie d’Istanbul pour réclamer des droits salariaux de base, des contrats à durée indéterminée ou encore l’égalité des droits avec le secteur public. Arrêtés par la police rue Ziya Gökalp, les travailleurs de l’éducation ont été bloqués pendant de longues heures. Certains d’entre eux ont été menottés dans le dos et d’autres frappés.

Le 1er juillet, un partisan de Samidoun et du Revolutionary Communist Group a été arrêté par la police anti-terroriste britannique à son retour d’Égypte à l’aéroport de Manchester, en vertu de l’annexe 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme. Ses appareils ont été confisqués et la loi permet d’enquêter sur les biens confisqués pendant une semaine, mais ce délai peut être prolongé, et décidera de poursuites ou non. Cette situation intervient alors que la répression contre le mouvement de la solidarité s’intensifie comme en témoigne la récente interdiction de Palestine Action (voir notre article) ou encore le procès des SOAS 2 contre deux jeunes étudiants qui sont visés par les lois britanniques sur le terrorisme pour avoir fait un discours de soutien à la résistance palestinienne.

Fondée en 2020, Palestine Action a mené une campagne d’action directe contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems causant des millions de livres de pertes pour cette entreprise et ses collaborateurs. Après une action sur une base de la Royal Air Force (voir notre article), la proposition d’interdiction a été portée par la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper et votée à une écrasante majorité par la Chambre des communes britannique le mercredi 2 juillet puis par la Chambre des lords le jeudi 3 juillet. La Haute Cour du Royaume-Uni a rejeté ce vendredi 4 juillet la demande de suspendre temporairement la désignation de Palestine Action comme groupe terroriste. Une autre audience est prévue le 21 juillet.

Être membre ou soutenir Palestine Action sera donc une infraction pénale à partir de samedi à 00H01. L’appartenance au groupe ou l’incitation à le soutenir sera passible d’une peine maximale de 14 ans de prison. Cela signifie que cette organisation devient le premier groupe d’action directe à être interdit au Royaume-Uni en vertu de la loi sur le terrorisme. Parallèlement, 22 activistes du mouvement sont actuellement emprisonnés en raison de leurs actions militantes.

Lundi, la police du district de Kandhamal a tué deux maoïstes près de la forêt de Puranjiab, dans le périmètre de la police de Baliguda. Les paramilitaires de la Force volontaire du district (FVD) menaient une opération de ratissage dans la zone de forêt dense depuis deux jours lorsqu’ils ont accroché un groupe de maoïstes. Les maoïstes tués ont été identifiés comme étant Manku, un membre du comité de zone (ACM), et Chandan, un membre d’un groupe maoïste actif dans la région. Le Kandhamal est un district  où l’insurrection maoïste est active. Les forces de sécurité ont récupéré une cache d’armes et de matériel. Toujours dans l’Odisha, deux maoïstes recherchés ont été arrêtés dans la région Kandhamal-Kalahandi-Boudh-Nayagarh (KKBN). Ils ont été identifiés comme étant Ajay et Manju (photo), qui étaient activement impliqué dans la planification des activités insurrectionnelles dans la région.

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En juin dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a désigné Addameer Prisoner Support and Human Rights Association et d’autres organisations comme « Terroristes mondiaux spécialement désignés » (SDGT). Cette désignation fait écho à celle déjà imposée contre Samidoun, ainsi que contre l’écrivain et militant palestinien Khaled Barakat (voir notre article). Dans un communiqué publié le 2 juillet, Addameer souligne que « ce ciblage fait partie d’une attaque plus large contre la société civile palestinienne et les défenseurs des droits de l’homme, en particulier ceux qui ont passé des décennies à documenter les graves violations contre les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, à dénoncer les pratiques de torture et de traitements cruels et inhumains, et à œuvrer pour que l’État occupant soit tenu responsable de ses crimes en cours. »

Suite à plusieurs polémiques montées de toute pièce par les partisans d’Israël en Belgique (voir ici), le président du MR a annoncé que le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin allait présenter dans les prochains jours un texte visant à interdire certaines associations. Dans ce cadre, il a précisé que le réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun faisait l’objet d’une analyse prioritaire.

Marco Mezzasalma est un militant des BR-PCC (Brigades Rouges – Parti Communiste Combattant) qui a été arrêté en octobre 2004. Il est soumis au régime d’isolement carcéral 41bis depuis vingt ans. Comme tous les quatre ans, les juges ont décidé de renouveler son placement en 41bis, un régime assimilé à de la torture. Officiellement, cette décision repose sur la vérification d’éventuels liens avec l’extérieur. Celles et ceux qui s’en occupent savent pertinemment que ces contacts sont pratiquement impossibles. En réalité, ils craignent aussi la résistance de prisonniers comme Marco Mezzasalma, Nadia Lioce, Roberto Morandi ou encore Alfredo Cospito. « En refusant de capituler, [ils] demeurent des sujets politiques porteurs de sens et de valeur pour les classes opprimées et exploitées, porteuses d’un espoir irrépressible de révolution et de libération. C’est ce que craignent les tortionnaires de l’État, c’est ce qu’ils voudraient anéantir, détruire, pour ensuite exhiber la reddition et la soumission de ceux qui ont porté la lutte des classes aux plus hauts niveaux, comme preuve de l’invincibilité du système et de l’impossibilité de la révolution » soulignent les sections de Milan, Turin et Rome du Secours Rouge International dans un communiqué publié le 3 juillet 2025 (voir ici).

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