Les forces des polices d’enquête criminelle (LKA) dans plusieurs états ont perquisitionné 25 immeubles à travers l’Allemagne. Les raids ont eu lieu dans les États de Hambourg, Berlin, Hesse, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Bade-Wurtemberg, Saxe-Anhalt, Rhénanie-Palatinat et Basse-Saxe sous les auspices d’une commission spéciale de 170 membres qui a été formée en juillet après les affrontements du G20 dans le quartier de Bahrenfeld à Hambourg. Les enquêteurs ont passé les six derniers mois à parcourir des milliers de vidéos, d’images et d’images de surveillance prises pendant les réunions.

Les actions de la police mardi ont impliqué 583 officiers et ont ciblé 22 suspects différents. La police a déclaré avoir ouvert 678 enquêtes sur des personnes impliquées dans les incidents de juillet, dont 372 noms connus et 306 non encore identifiés. Quelque 113 policiers accusés d’inconduite dans les missions du G20 font également l’objet d’une enquête.

Hambourg pendant le G20

La police allemande a utilisé à Hanovre des canons à eau, samedi, pour disperser les milliers de manifestants qui ont tenté de bloquer l’accès au centre où le parti nationaliste Alternative pour l’Allemagne (AfD) tient son congrès. Les affrontements entre policiers et antifascistes ont retardé le début du rassemblement de l’AfD. Dix antifascistes ont été temporairement placés en détention alors que plusieurs policiers et un manifestant ont été légèrement blessés. AfD a récolté près de 13% des voix lors des élections législatives du 24 septembre, ce qui en fait le troisième parti en importance au Bundestag.

A Hannovre ce samedi

Mehmet Yeşilçalı, un des 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe), vient d’être libéré !

Il avait été arrêté avec 9 autres camarades en avril 2015 lors d’opérations simultanées en Allemagne, en Suisse, en France et en Grèce. Ces 10 prisonniers sont poursuivis pour appartenance supposée au TKP/ML, grâce à la loi 129 a/B du code pénal allemand qui permet d’entamer des poursuites pour « appartenance à organisation terroriste » même si l’organisation n’est pas considérée comme terroriste en Allemagne.

Mehmet Yeşilçalı est libéré pour des raisons de santé. En effet, son état s’était fortement dégradé en prison, entre autre dû à la torture subit en Turquie (voir notre article).

Mehmet Yeşilçalı (au centre) à sa sortie de prison le 1er décembre 2017.

Solidarité avec Erdal Gokoglu, opposant politique turc, militant révolutionnaire et antifasciste.

Erdal Gokoglu vit en Belgique depuis 2002 et y a reçu un statut de réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff à la suite d’une grève de la faim menée alors qu’il était emprisonné en Turquie. Lors de son emprisonnement en Turquie, il a été torturé par Maksut Karal, qui a également été garde du corps du président Erdogan.

Le 13 novembre dernier, Erdal a été arrêté à Liège et incarcéré à la prison de Lantin en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne. Elle demande son extradition au motif qu’il serait membre d’une organisation terroriste (le DHKP-C) avec pour preuve qu’il a vendu des revues, organisé des concerts et organisé une conférence à l’Université de Berlin, où il a pris la parole. Par ces trois “preuves”, Erdal a été amené par 8 policiers cagoulés au Palais de Justice de Liège ce 28 novembre. Le lendemain, 29 novembre, la juge a décidé de “faire confiance à l’Allemagne” selon l’avis du procureur, et d’autoriser l’extradition car “le dossier pourrait contenir plus d’éléments”. L’avocate d’Erdal a immédiatement fait appel, une autre audience aura lieu dans deux semaines.

Le traitement, habituellement appliqué aux affaires anti-terroristes, révèle la stratégie allemande: se faire le porte-flingue de la justice turque. Depuis le Coup d’État de juillet 2016, la Turquie a publié des milliers de mandats d’arrêt via Interpol, et est ainsi de très loin le premier pays en nombre de mandats d’arrêts publiés. L’Allemagne est déjà au service de la Justice turque depuis plusieurs années, via la Loi 129b, qui lui permet de juger des militants révolutionnaires pour “appartenance à une organisation terroriste” même si l’organisation n’est pas considérée comme terroriste en Allemagne. Une loi essentiellement utilisée pour réprimer les opposants au régime qui ont réussi à quitter le pays.

Libération immédiate de Erdal Gokoglu !
Non à l’extradition !
Vive la résistance antifasciste contre le régime turc !

Télécharger le tract (en couleur et en noir et blanc).

Une trentaine de manifestants solidaires, dont certains venus d’Allemagne, se sont rassemblés devant le Palais de Justice de Liège ce mardi à l’occasion de l’audience de Erdal Gököglu, un militant révolutionnaire antifasciste d’origine turc, poursuivi par l’Allemagne. Voir notre article précédent. Cette dernière demande son extradition et lui reproche principalement trois choses: d’avoir vendu des revues, organisé des concerts, et organisé une conférence à l’Université de Berlin, conférence lors de laquelle il est intervenu. Erdal, emprisonné depuis le 13, est arrivé à l’audience entourés par huit policiers cagoulés, il portait une ceinture spéciale à laquelle il était menotté, ceinture qui lui a été retirée pendant l’audience à la demande de la juge. Des mesures de sécurité lourdes pour ce qui ne ressemble pas même à des délits. Mais cela n’a pas empêché le Procureur de demander à ce que la Belgique fasse confiance à l’Allemagne en acceptant la demande d’extradition. Le résultat de l’audience sera normalement connu dans la journée. Depuis son arrestation il y a deux semaines, il n’a reçu ni papier, ni enveloppes, ni timbres.

Mise à jour: Le juge a décidé d’extrader, la défense a fait appel, nouvelle audience dans 15 jours.

Rassemblement pour Erdal Gokoglu
Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Fabio Vettorel, jeune militant italien arrêté lors des manifestations contre le G20 de Hambourg à été libéré. Il n’a tout de fois pas le droit de quitter la ville et a du payer une caution de 10’000 euros. Fabio avait choisi d’assumer son choix de venir à Hambourg comme un acte politique. Il a déclaré devant le tribunal :
«Le choix de venir à Hambourg a été celui d’une prise de parti. Le choix d’être du côté de ceux qui demandent des droits et contre ceux qui veulent leur retirer. Le choix d’être du côté de tous les oppressés du monde et contre les oppresseurs. Le choix de combattre les puissants, grands et petits, qui utilisent le monde comme si c’était leur jouet et qui ne se soucient pas du fait que c’est toujours la population qui en fait les frais. J’ai fait mon choix et je n’ai pas peur s’il doit y avoir un prix à payer injustement.»

Fabio Vittorel

C’est demain mardi, à 8h45 du matin, que va comparaitre au Palais de justice de Liège Erdal Gököglu (voir notre précédent article). Militant révolutionnaire, Erdal Gökoglu a été longtemps prisonnier politique en Turquie. L’un de ses tortionnaires fut Maksut Karal, un des gardes du corps du président Erdogan. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie mais, vivant en Belgique depuis 2002, il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. C’est maintenant la justice allemande qui demande son extradition. Pour le soutenir à l’audience: Palais de Justice, 2, Rue de Bruxelles, 4000 Liège.

Erdal Gokoglu

Erdal Gökoglu, opposant politique turc qui a survécu à plusieurs massacres de détenus en Turquie, a été arrêté le 13 Novembre à Liège. Il est incarcéré sur base d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne. Erdal vit en Belgique depuis 2002. Il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. Il est détenu à la prison de Lantin et attend de de comparaître devant un juge pour connaître la raison de son arrestation.

Erdal Gokoglu

Le domicile d’un militant germano-kurde à été perquisitionné car il avait posté sur Facebook des photos de drapeaux YPG/YPJ ainsi que du PYD. L’Allemagne renforce encore sa répression contre les militants et soutiens des mouvements révolutionnaires turcs et kurdes. Depuis le début de l’année les drapeaux des YPG/YPJ, du PYD, les représentations de Abdullah Ocalan et une trentaine d’autres symboles on été ajouté à la liste des drapeaux interdits en Allemagne. La liste comprenait déjà le drapeau du PKK interdit depuis 1993.

Perquisition pour une photo sur Facebook

Deux membres présumés d’ETA ont été arrêtés ce vendredi matin à Berlin par la police allemande en collaboration avec la Guardia Civil espagnole. Les deux hommes, de 29 et 37 ans, qui portaient des faux papiers, étaient recherchés pour des actions réalisées par ETA en 2007 contre des banques et des voies de chemin de fer, ils étaient visés par un mandat d’arrêt franco-espagnol les accusant de « terrorisme » et « d’appartenance à une organisation terroriste ». Ils vont prochainement être présentés à un juge qui décidera ensuite de leur extradition ou non vers l’Espagne.